Survivants (avec Pelage Strié) - end

D'accord d'accord, on reprend... Aussitôt dit, aussitôt fait; le guerrier blan semblait déjà repartir en quête de gibier. D'un signe de la queue, il la somma de rester dans le coin. Bien que le fait qu'il lui dise quoi faire l'énerva légèrement, son visage ne laissait rien paraitre, comme d'habitude, et de toute façon il ne s'était pas retourné pour voir sa réaction. En attendant qu'il revienne, elle huma l'air pour essayer de voir quelle sorte de proie il pouvait bien poursuivre. Mais au lieu de n'y découvrir que le fumet du rongeur que Crocs Nacrés suivait, elle y trouva également une toute nouvelle trace; un lapin. Ne regardant pas en arrière, elle posa sa truffe sur le sol, adoptant la position du chasseur, son ventre frolant pratiquement le sol herbeux. Elle suivit la trace pendant quelque minutes, avant d'appercevoir la créature qui l'avait attirée jusque là. Il s'agissait d'un lapin famélique au pelage grisâtre, qui semblait être sur le point de changer de couleur. Instinctivement, ses pattes se replièrent sous elle alors qu'elle évaluait la distance entre elle et sa proie. Son corps incliné vers l'avant, sa queue droite dans les airs, pour ne pas faire de bruit que le lapin aurait assez vite repéré, elle avança de quelque pas, puis lui sauta sur le dos d'un petit bond. Sans attendre, Pelage Strié l'acheva d'un coup de dents, et retourna au lieu ou le chat lui avait dit d'attendre. Et elle attendit, son lapin dans la gueule, malgré l'odeu alléchante qui commençait à lui monter au museau. Mais elle savait que le matou serait de retour bientôt, alors elle décida de "prendre son mal en patience", comme elle l'aurait sûrement dit si elle avait à s'exprimer sur la question. Le temps impartit à la chasse tirait à sa fin, et ils auraient probablement à pein le temps de retourner déterrer leur proies avant que Griffe de Boue ne les rejoignent à leur point de départ. Ils seraient sans doute juste, mais cela ne dérangait pas la femelle rayée de brun, qui se contentait générallement de justesse de temps. Après tout, arriver trop en avance pouvait vouloir dire qu'elle avait arrêtée plus tôt qu'elle ne l'était supposée, et arriver en retard.. n'était tout simplement pas envisageables. À moins d'avoir une bonne raison, du moins.

Si le chat blanc arrivait à attraper sa proie, ce dont elle ne doutais pas, ils en auraient attrapés cinq, sans compter celles de la guerrière qui les accompagnait. C'était un bon nombre. Ils se devaient de ramener au camp le plus de gibier possible, avec le froid qui arriverait. Car à ce moment-là, elles se ferraient plus rare,se terrant dans leurs terriers.

Lorsqu'ils furent "enfin" arrivés à l'endroit ou ils avaient enterrés leurs proies, Pelage Strié ne se fit pas prier pour poser son lapin sur le sol. Celui-ci commençait à lui peser lourd, et c'était sans compter les deux autres proies qu'elle devait ramener au camp. Peut-être le matou blanc avait-il eus raison, au final? Ouf ça va, elle est pas encore arrivée. Je sais pas pourquoi je fais encore des efforts pour ne pas l'énerver, de temps en temps. Je te jure... Elle nous déteste, moi et mon frère... Un sourire amusé serait probablement apparut sur son museau, très trèèès léger sans doute, si la femelle en question n'était pas apparue juste à ce moment-là. L'image de sa soeur et elle lui était revenu en tête quelque secondes, mais l'apparition de Griffe de Boue l'avait rapidement chassée, comme balayée par son ton froid et ironique. Ah mon pauvre bébé, tu dois être malheureux d'avoir une tante méchante comme moi. Son regard se tourna alors dans la direction de la femelle crème, légèrement amer, plein d'un défi qui lui sembla alors étrange. Bon boulot, Pelage Strié. Soutenant de son regard également froid celui de l'autre chasseuse, elle lui répondit d'un ton aussi calme qu'il pouvait l'être.

- J'ai eus de la chance.

Et bien si monsieur n'est pas trop malheureux pour ramasser ses deux proies et les poser sur, je crois qu'il a plutôt intérêt de se lever vite fait et de me suivre. Elle semblait s'acharner sur lui, bien inutilement d'ailleurs, en tout cas selon Strié. Celle-ci n'aimait pas le ton de la chatte et, bien qu'il ne s'agisse aucunement de ses affaires, ne put s'empêcher de ressentir une certaine empatie pour le mâle blanc.

- Autant de proies sont une bénédiction par ce temps, ne trouvez-vous pas? Je penses que nous pouvons tous être d'accord que seuls d'habiles chasseurs pourraient en rapporter autant.

Elle avait essayée, bien que cela ne fasses pas vraiment partie de ses compétences, de camoufler sa voix en quelque chose de plus spontanné, presque innocent. Ainsi, elle complimentait à la fois les deux parents, et prennait la défence de Crocs Nacrés. Et de cette façon, Griffe de Boue ne pouvait dire le contraire sans se rabattre elle-même par la même occasion.

La réponse de l'autre guerrière ne tarda pas à venir, un peu rude, quoi que la femelle crème s'y soit préparée, à défendre un chat qui devait probablement pas être défendu selon son interlocutrice. En même temps, le Clan compte sur nous pour ça. Crocs Nacrés s'assit sur le sol, posant également ses proies sur ce dernier. Ma sœur est beaucoup trop indulgente. Allez on se dépêche de rentrer tout ça. Aussitôt la fameuse soeur mentionnée, Pelage Strié cessa d'écouter. Ces affaires familiales ne l'intéressaient pas plus que ça, et il s'agissait surtout pas des ses affaires, alors autant ne pas s'en mêler inutilement. Et puis, elle ne connaissait pas ladite chatte, alors autant ne pas gaspiller sa salive pour des paroles bien vaines. Son esprit se remit automatiquement en marche, si bien qu'elle n'entendit pas Griffe de Boue lorsqu'elle les soma de repartir, mais elle les vit bien s'en aller, et les suivit avec un petit retard, histoire de pouvoir penser sans être interrompu. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas chassé à plusieurs. Cela ne lui avait pas particulièrement manqué, Pelage Strié étant une chatte d'habitude assez solitaire, mais cela ne lui avait pas déplu non plus, malgré l'attitude désobligeante de la meneuse de patrouille. À vrai dire, elle ne se faisait pas souvent nommer pour les patrouilles de chasse, plus pour celles frontalières, et si elle l'était, elle chassait générallement quand même seule, les autres, et elle aussi d'ailleurs, préférant couvrir plus de terrain que de parler pour rien dire au lieu d'attrapper plus de proies.

Peu importe, pensa-t-elle en posant une patte sur le sol du camp. D'un esprit surtout pratique, elle alla directement poser ses proies sur le tas de gibier. Son cou lui faisait un peu mal, mais pas assez pour valoir une visite chez le guérisseur, alors elle alla simplement s'asseoir dans un coin du camp.

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