Le deuxième frère que je n’ai jamais eu ► Etoile Maudite - end

Do me a favour, Arctic Monkeys

Esprit Lent hésitait.

Elle posa une patte en avant, puis la retira en sursautant entendant la respiration d’Etoile Maudite. Comme la veille, l’avant-veille et l’avant-avant-veille, elle faillit faire demi-tour, mais prit une grande respiration et se remit droite devant l’entrée de la tanière du chef. Elle s’exclama d’une voix forte et un peu enrouée :

« Etoile Maudite ! J’ai à te parler. »

Entrant plus timidement qu’elle ne l’aurait voulu, ses yeux mirent du temps à s’accommoder à l’obscurité du lieu. Elle cligna bêtement deux ou trois fois des yeux avant de se tourner vers le meneur, qui se trouvait exactement à nonante degrés d’elle.

« Ah bah t’étais pas là où je … enfin vu que l’entrée elle est là je m’attendais à … Enfin bref. Je peux te parler ? Tu as un peu temps ? Sinon c’est pas grave, je … je repasserai plus tard. »

Après les multiples encouragements de Papillon de Lune, la guerrière avait décidé qu'il était temps de parler des sujets qui la dérangeaient depuis des lunes, et qui l'avaient menée à fuir le mâle. Et puis, elle tenait à lui … il avait été un vrai ami, et elle avait vu tous ses efforts pour l'approcher, mais c'était à l'époque trop tôt, trop brusque. Il lui avait fallu bien des lunes avant d'accepter la réalité des choses, de ne plus nier sa douleur.

Elle était prête.

Etalé sur le flanc, sur le sol frais de ma tanière, j’étais en proie à une certaine torpeur. Je regardais les murs sans les voir, perdue dans mes pensées qui me fuyaient. Petit Croc, Petit Muguet… Esprit Lent. Je me répétais les deux premiers noms pour m’en souvenir, pour avoir l’espoir de les garder dans ma tête, sans qu’eux aussi ne prennent la fuite. Je ne m’étais pas montré aujourd’hui, trop assommé par ce que je ne retenais plus. Je laissais Dernière Danse s’occuper du clan pendant que je cherchais ce qui m’arrivait. Je n’étais pas encore allé voir Esprit Soucieux. Il ne fallait pas l’alarmer trop vite. Ce n’était peut-être que passager ? Un état post-bataille ? Le sang, la mort, les cris et les coups de griffes, le claquement des mâchoires. J’y pensais mais… Moins qu’à mes souvenirs. Je sentais que beaucoup de choses m’échappaient. Et je repensais à mon nom. Etoile Maudite. Etait-ce une conséquence de… De quoi déjà ?

Je posai ma tête sur le sol, en fermant les yeux. Avec du repos, ça passerait probablement.

« Etoile Maudite ! J’ai à te parler. »

Pas de repos pour aujourd’hui il semblerait. La voix qui brisait le fil de mes pensées n’était pas encore entrée. Une voix douce que je connaissais mais… Qui était-elle ? Une voix que je n’ai pas entendue depuis longtemps. Une voix que je considérais comme une sœur. Une sœur que je n’avais jamais eue. Elle entra alors et je la reconnue. Esprit Lent. Elle s’occupait de Petit Croc et Petit Muguet. Deux chatons abandonnés, que j’ai acceptés dans le clan de l’Ombre. Je me redressais en douceur, sans pour autant m’assoir. Elle pouvait comprendre que ça n’aille pas non ? Elle pouvait comprendre que j’étais trop loin du clan et de moi-même. Et puis elle se présenta devant moi. J’étais attaché à elle. J’avais une très grande confiance en elle. Mais depuis l’évènement tragique, que je retrouve toujours sur mes pattes et ma gueule, elle ne voulait plus me voir. Elle me détestait, je crois ? Mais si elle venait me voir, quelque chose venait de se passer ? Est-ce que j’avais également oublié une conversation avec elle dernièrement ? Non, je ne pourrais pas l’oublier elle.

« Ah bah t’étais pas là où je … enfin vu que l’entrée elle est là je m’attendais à … Enfin bref. Je peux te parler ? Tu as un peu temps ? Sinon c’est pas grave, je … je repasserai plus tard.

- Tu peux rester, je t’écoute. Il y a un problème avec tes deux protégés ? Tout va bien ? »

Je fixais la guerrière avec espoir. J’espérais sincèrement qu’elle voulait revenir vers moi, je lui avais laissé du temps, je m’étais préparé à ne plus jamais la revoir.

Elle déglutit en voyant sa tête bouger. Il avait l'air … en mauvaise forme … non ? Peut-être qu'elle se faisait des idées. Sans doute. Etoile Maudite était un félin plus fort que le roc, ils avaient battu un renard à deux, tout de même !

« Tu peux rester, je t’écoute. Il y a un problème avec tes deux protégés ? Tout va bien ?
- Euh … non, non, ils vont bien … Ils sont tout mignons et ils s’entendent bien avec les autres chatons … Et ils sont contents de me voir à chaque fois donc ça me fait du bien au cœur. »

Elle resta un instant silencieuse, se demandant si elle allait continuer à parler de sujets anodins pour finalement éviter de parler d’histoires douloureuses. La guerrière hésita honnêtement, songeant à lui tourner le dos et à enterrer ce sujet une énième fois, mais elle inspira à nouveau profondément, tendue de toutes parts, puis souffla :

« Je … Je vais pas te mentir, je suis venue parler de … enfin de … Pas de Naange, enfin si un peu au fond mais surtout … surtout Nuage d’Hermine. Je veux- … je voudrais parler de Nuage d’Hermine. Avec toi. Seulement toi. Pour savoir … ce que … comment ça va toi ? Par rapport à ça ? Comme tu vas, Maumau ? »

Elle attendait certaines réponses, c’était certain. Elle s’attendait à ce qu’il se sente coupable, minable, monstrueux, mais elle ne serait pas choquée d’autres réponses. Elle était venue dans l’idée de savoir, de comprendre, de parler, et non pas de juger, et c’est ce à quoi elle espérait que son ton invitait.

« Euh … non, non, ils vont bien … Ils sont tout mignons et ils s’entendent bien avec les autres chatons … Et ils sont contents de me voir à chaque fois donc ça me fait du bien au cœur. »

J’étais content qu’elle se sente mieux. Ces chatons étaient un cadeau des étoiles pour elle, parce qu’elle retrouvait son sourire. La douce Esprit Lent retrouvait son sourire. J’essayais d’afficher un air satisfait, pour elle, mais au fond, j’avais juste l’impression que je ne pourrais plus la considérer comme une sœur. J’avais peur qu’elle parte et que se soit tout. Pas de discussion, rien. Terminé. Mon air un peu hagard revenait petit à petit. Je semblais être un piètre chef, incapable, et perdu, avec un chasseur de souvenirs dans son esprit. Je me demandais vraiment ce que je devenais. Qu’elle impression je donnais ? Je n’en savais pas grand-chose malheureusement.

Mais étrangement, la guerrière tigrée restait. Elle était encore là. Je la regardais avec curiosité, attendant ses paroles.

« Je … Je vais pas te mentir, je suis venue parler de … enfin de … Pas de Naange, enfin si un peu au fond mais surtout … surtout Nuage d’Hermine. Je veux- … je voudrais parler de Nuage d’Hermine. Avec toi. Seulement toi. Pour savoir … ce que … comment ça va toi ? Par rapport à ça ? Comme tu vas, Maumau ?

- Hermine… ? »

Je serrais les dents en entendant son nom. Mes pattes redevenaient rouges et poisseuses, encore. J’y repensais de temps en temps, mais depuis que mes enfants étaient là, j’essayais de ne plus voir cela. Et ça marchait ! Mais là, entendre Esprit Lent prononcer son nom était difficile. J’avais les larmes aux yeux. Je baissai la tête sur le côté, ne voulant pas me montrer faible et traumatisé par une de mes décisions. D’une voix basse, grave, je lui expliquais comment j’étais.

« Cette si petite apprentie. J’aurais pu l’aider. J’aurais dû l’aider. Mais… elle avait tué tu comprends ? Et Naange… Je revois tous les jours son sang sur mes pattes, sur ma gueule. Ce goût me hante. J’ai essayé de ne plus y penser, mais quand la mémoire se perds, seuls quelques souvenirs restent… »

J’avais mes griffes plantées dans le sol. Puis par un élan de courage, je décidai de regarder la guerrière dans les yeux.

« Je suis désolé Lenlen… »

Yellow light, Of Monsters And Men

« Hermine… ? »

Elle hocha positivement la tête, le regard déterminé. La guerrière ne voyait pas le combat interne qui se lisait sur le visage du meneur, pas encore complètement accoutumée à l'obscurité.

« Cette si petite apprentie. J’aurais pu l’aider. J’aurais dû l’aider. Mais… elle avait tué tu comprends ? Et Naange… Je revois tous les jours son sang sur mes pattes, sur ma gueule. Ce goût me hante. J’ai essayé de ne plus y penser, mais quand la mémoire se perd, seuls quelques souvenirs restent… »

Impassible, la tigrée observa Etoile Maudite tenter de justifier son acte, lui faire comprendre ce qu'il ressentait par rapport à celui-ci. Esprit Lent ne se sentait ni triste, ni en colère. Elle attendait des réponses, des explications, et le chef semblait tout disposé à les lui donner. Mais lui pardonner ?

« Je suis désolé Lenlen… »

Elle n’était plus réellement impressionnée par son meneur, qui semblait autant souffrir de ce souvenir qu’elle, si pas plus. Esprit Lent avait eu la chance d’avoir des proches qui l’avaient aidée à tourner les pages de ce livre maudit, les unes après les autres, jusqu’à arriver à l’épilogue, aujourd’hui, une des ultimes étapes de son cheminement intérieur. Elle vint s’asseoir à côté de lui, prit une grande inspiration, puis posa une patte sur une des siennes.

« Je sais que tu es désolé. J’ai toujours su que tu l’étais, mais j’avais trop mal pour accepter que, toi aussi, tu avais mal. Je voulais toute la douleur pour moi toute seule, pour que j’aie une raison d’être malheureuse, qu’il y ait quelqu’un de méchant sur qui cracher. Mais tu n’es pas méchant. Tu ne l’as jamais été, Maumau. Ce n’est pas seulement ta faute si elle est morte. Personne ne l’a défendue, à part Dernière Danse. Personne n’a bougé, ne l'a aidée, même pas moi. Tout le monde l’a regardée mourir, et tu ne pouvais pas prévoir qu’elle tuerait Naange. Personne n’aurait pu prévoir. »

Elle tapotait nerveusement la patte d'Etoile Maudite en parlant.

« Malgré tout, je ne sais pas encore si je peux vraiment vraiment te pardonner. J'ai encore besoin de temps. »

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Esprit Lent rit bêtement en #cc6633


(c) Rui, merciii

Merci à tous pour vos dessins :

Puis je baissai le regard. Je lui avais fais face quelques instant, pas plus. Je ne voulais pas qu’elle voit les larmes qui dansaient dans mes prunelles, cette peine qui me faisait crisser des dents, et cette mémoire qui s’envolait à petit feu. Puis je sentis une patte sur l’une des miennes, surpris, je regardais ce que faisait la guerrière. Elle était assise à mes côtés, voulant probablement me réconforter. Voulait-elle de nouveau de moi ? M’acceptait-elle de nouveau ?

« Je sais que tu es désolé. J’ai toujours su que tu l’étais, mais j’avais trop mal pour accepter que, toi aussi, tu avais mal. Je voulais toute la douleur pour moi toute seule, pour que j’aie une raison d’être malheureuse, qu’il y ait quelqu’un de méchant sur qui cracher. Mais tu n’es pas méchant. Tu ne l’as jamais été, Maumau. Ce n’est pas seulement ta faute si elle est morte. Personne ne l’a défendue, à part Dernière Danse. Personne n’a bougé, ne l'a aidée, même pas moi. Tout le monde l’a regardée mourir, et tu ne pouvais pas prévoir qu’elle tuerait Naange. Personne n’aurait pu prévoir. »

Personne n’aurait pu savoir, personne n’aurait pu prévoir. Cette petite si douce, est morte. J’aurais du la défendre ? Je ne sais pas. J’étais complètement perdu face à ce que j’ai fais. Qu’est-ce qui se serait passé s’il elle avait été encore en vie ? Et Naange ? Ce jeune soleil qui perçait à peine, si pur. Il méritait de vivre lui aussi. Deux enfants injustement tués. Je menais une bataille spirituelle que personne ne pouvait voir. Discrète et silencieuse, à la différence de celle à l’assemblée où régnait sang, cris, crocs et griffes.

« Malgré tout, je ne sais pas encore si je peux vraiment vraiment te pardonner. J'ai encore besoin de temps. »

Je comprenais. Je comprenais tant. Mes griffes étaient rouges. Je les voyais encore rouge. Elles me faisaient peur.

« Je comprends. Mais peut importe ce qu’il arrive, je serais toujours tâché de son sang. »

De son sang si pur. Tâché de son sang. Le goût de son sang. Quelque chose d’attroce…

« Je comprends. Mais peu importe ce qu’il arrive, je serai toujours tâché de son sang. »

Elle hocha la tête, gênée. Quelque chose dans la façon de penser de son ami avait profondément changé. Il n'avait jamais été très positif et d'habitude plutôt bourru, mais jamais il n'avait sombré dans le pessimisme et le fatalisme. Esprit Lent avait repris sa patte, songeuse.

« C'est vrai. Je ne sais pas ce que ça fait, de tuer quelqu'un. »

Se rendant compte que son assertion n'avait peut-être pas été délicate, elle releva un regard encourageant, qu'elle voulait lumineux :

« Mais tu es toujours mon ami, et je veux que mes amis soient heureux. Tu n'es pas … Tu n'es pas Étoile du Serpentaire, n'est-ce pas ? »

Esprit Lent s'était rendu compte de certaines choses à son propos, même si elle continuait à avoir une estime très haute de son ancien meneur. Peut-être que Grain de Sel et Esprit Soucieux avaient raison, et que cette histoire de harem, cette histoire de marque n'étaient pas de bonnes choses. Elle n'en était toujours pas convaincue, mais elle essayait de prendre le point de vue des autres, surtout si cela pouvait remonter le moral d’Étoile Maudite.

« Tu n'as pas fait des choses qui font du mal aux autres juste pour faire du mal. Tu as essayé de faire des choses pour le bien de tout le monde, pour la justice. Et c'est bien, d'être juste, non ? »

Elle sentait qu'il manquait quelque chose à son argumentation et que tout cela devait sonner bien creux, mais elle ne pouvait pas laisser Étoile Maudite après ces déclarations, juste pour soulager sa conscience. Elle voyait que quelque chose ne tournait pas rond pour lui, et elle voulait l'aider à avancer.

Elle ne savait pas ce que c’était de prendre une vie, elle me le confirmait. De sang-froid, en voyant l’innocence dans les prunelles d’un chaton, c’était un acte qui devenait destructeur. Plonger ses crocs dans sa gorge, planter ses griffes dans sa peau, je cherchais à arrêter son cœur au plus vite, et pourtant, ça m’avait semblé durer une éternité. Comme si le temps que je mette fin à ses jours, mon âme s’envolait avec elle.

« Mais tu es toujours mon ami, et je veux que mes amis soient heureux. Tu n'es pas … Tu n'es pas Étoile du Serpentaire, n'est-ce pas ?

- Serpentaire est mort. Je ne veux pas être comme lui, loin de là. J’espère ne pas le devenir. »

Je me refusais de lui donner un titre d’étoile à ce traitre. J’espérais qu’il marchait dans la Forêt Sombre, cherchant un chemin qu’il ne trouverait jamais, qu’il serait condamné à une mort éternelle. Mais en même, est-ce que je ne devenais pas comme lui ? Mes paroles avaient été sèches en entendant son nom. J’avais suivi un chef illégitime, un traitre, et ça suffisait à me dire que j’étais différent de lui en ce point là, j’avais reçu les neufs vies des étoiles, et il ne m’en restait que sept.

« Tu n'as pas fait des choses qui font du mal aux autres juste pour faire du mal. Tu as essayé de faire des choses pour le bien de tout le monde, pour la justice. Et c'est bien, d'être juste, non ? »

Elle essayait de me remonter le moral, et je lui en étais reconnaissant. Elle était un des seuls rayons de soleil qui me restait pour remontrer. La guerre, le meutre, les Lunar Pod, ces trois évènements avaient terminé de m’achever. Heureusement, Esprit Lent était là, ma famille, mes enfants, ma compagne… Ils étaient tous là. Une lueur nouvelle brillait dans mon regard, douce et reconnaissante.

« Bien sûr que je suis ton ami. Tu comptes pour moi. J’essayerai toujours de faire de mon mieux. J’ai tout ce que j’ai toujours voulu auprès de moi. »

Ses oreilles se couchèrent sur son crâne. Oh, Maumau, souris s’il-te-plaît ! le supplia-t-elle intérieurement. Elle sentait son cœur se casser un peu, en voyant ce regard vide, ce regard qu'elle avait vu en observant son reflet dans une flaque, lorsqu'elle-même était au plus bas. Il y avait un abysse dans les yeux du meneur, et elle savait bien qu’aucun soleil n’était assez puissant pour en éclairer le fond …

« Bien sûr que je suis ton ami. Tu comptes pour moi. J’essayerai toujours de faire de mon mieux. J’ai tout ce que j’ai toujours voulu auprès de moi. »

Elle se mordit les joues nerveusement. Oui, il était son ami. Oui, elle pensait compter pour lui. Oui, il faisait toujours de son mieux, il essayait d'être le chef le plus juste possible. Et non, il ne ressemblait pas à Etoile du Serpentaire. Mais pour le reste …

« Tu mens … »

Elle ferma les yeux très fort et secoua la tête.

« Ce n’est pas vrai ! Si tu avais tout, tu ne serais pas comme ça ! Enfin, regarde comme tu … Enfin tes yeux … Il fait tout noir à l’intérieur, la lumière elle rentre plus ! »

Elle rouvrit des yeux larmoyants. Il mentait comme elle avait menti, il était tombé tout au fond de l’océan, comme elle quelques lunes plus tôt. Elle était venue pour guérir de ses blessures, et maintenant que c'était fait, le voir dans cet état en ouvrait d’autres … Elle commença à pleurer en se rendant compte que tout ne pouvait pas toujours aller mieux pour tout le monde, et que ses amis aussi pouvaient sombrer.

Je tentais de dessiner un sourire sur mon visage morne, de donner une nouvelle lueur dans mon regard. Mais les deux étaient faibles, et rien ne brûlait. La vérité était que je me sentais abandonné par les étoiles, par mes propres ancêtres, je me sentais si seul, alors que j’avais déjà tant sur terre. Mais, nos étoiles étaient des plus importantes, j’ai toujours veillé à les respecter, elles et leur traditions, les rituels, et les mots à prononcer pour ces derniers. J’étais pour garder un équilibre entre les clans. Et par-dessus tout, j’obéissais aveuglément aux lois de nos ancêtres, à leurs commandements. Et depuis, tout était si… vide.

« Tu mens … »

Les étoiles mentent ?

« Ce n’est pas vrai ! Si tu avais tout, tu ne serais pas comme ça ! Enfin, regarde comme tu … Enfin tes yeux … Il fait tout noir à l’intérieur, la lumière elle rentre plus ! »

La lumière ? Je n’ai plus celle des étoiles. Je crois ? Je ne sais pas. Je me levai tant bien que mal pour m’approcher de la guerrière. Peut-être qu’elle avait raison ? Peut-être pas ? Comment lui expliquer que je ne trouve plus rien depuis cette vie perdue pendant cette guerre inacceptable ? J’étais sorti de là en fantôme, cherchant celles qui m’avaient laissées. Tout ces cris, tout ce sang, cette apprentie que j’ai tuée, et celle qui a été assassinée. Cette Lune qui avait envahit mon ciel d’étoile, les rendant presque faible. Mon nom, si étrange, signe de mauvais présage ? Je ne pouvais pas l’inquiéter plus.

« Ce n’est qu’une mauvaise passe, ça arrive… Tout s’arrangera, et je retrouverais ma lumière. Il y a juste des questions que je me pose, et les étoiles peuvent me répondre. »

Si elles veulent encore me voir…