[lp] Two steps, twice -end

Des petites pattes.
Des toutes petites pattes.
Qui lui grimpaient dessus.

Mouche ouvrit un oeil, puis l'autre, pour se découvrir recouvert de fourmis. Il se mit à rire, content de se trouver en si bonne compagnie.
Le chaton - gros chaton maintenant - se mit debout, le pelage plein de terre et de fourmis.
Le jour avait décliné, il avait dormi un moment.

Le petit avait suivi un tracé de fourmis, jusqu'à la fourmilière, quelques mètres en périphérie du camp.
Tout heureux de sa trouvaille, il n'était même pas retourné avertir Petit Ver, de peur que les fourmis s'envolent.
Il avait creusé la fourmilière, voir ce qu'il y avait à l'intérieur et en réponse, une vague d'insectes avait jailli,
pour son plus grand bonheur. Après avoir joué un moment avec, il s'était endormi, fatigué.

Mouche se remémorait son aventure, en revenant au camp en trottinant, se promettant de montrer la fourmilière à son frère.

C'est à ce moment qu'il percuta un guerrier, tout juste sortant de sa tanière.

OUAILLE ! glapit le chaton, à cause de la collision douloureuse entre une patte et son visage.

Le petit tomba sur les fesses et leva les yeux vers l'obstacle.

N-nhh ! Y'a mes fourmis qui te gravissent dessus ! La longue queue de Mouche fouetta l'air, mécontent de ce vol d'insecte. RENDSDONNE LES MOI !

EEEhheeehe-eeEEEHH !

Le guerrier se secoua vigoureusement et Mouche vit ses précieux insectes voltiger dans tous les sens. Pour son plus grand bonheur.
Il se dressa sur ses pattes arrières pour tenter de rattraper celles qui s'essayaient au vol et bondit sur celles au sol qui s'enfuyaient dans tous les sens.

Haletant, il leva un regard sévère sur le mâle gris ( tentant d'imiter au mieux celui de sa propre mère). Il n'aimait pas le dédain dont il faisait preuve face aux insectes. Mais son manque de connaissances pouvait s'arranger.
Quand il n'était pas avec son frère, à peu près la seule personne à bien vouloir de sa compagnie, Mouche était en compagnie des insectes. Il pouvait passer des heures à les observer, ou à jouer avec, ou à les utiliser comme cobayes.
Des heures.

Alors ce n'était pas cette petite question pour débutant qui allait lui poser une colle.

Négatif ! Je les reporte que à Petit Ver. Si je reporte encore des invertébrés dans la coconnière, Vent du Désert, elle va encore me disputer dessus ..

Les oreilles de Mouche s'abaissèrent sur ce constat. C'était bien dommage qu'il ne puisse pas aménager la pouponnière comme il le désirait ! Il attrapa une fourmi qui passait pas là et, coussinet vers le haut, approcha sa patte, avec l'insecte dessus pour la montrer au félin gris.

Les deux !!

Mouche prit une grande inspiration, prêt à tout expliquer :

Celle là est elle totalitairement noire et petite [... ] aussi brune [ .. ] la plus épandue [.. ] pas d'aiguillon donc elle aiguillonne pas [ ... ] plus grosses et avec un dard ! [...] j'en ai déjà vu et elles sont plus grosses et [... ] avec ses mandibules elle mord [.. ] radicalement agressive mais moi les fourmis elle me mordent pas du fait que [... ]

HRP:

Petite Mouche ronronna de plaisir. Un sourire lui éclaira le visage.
Si c'était ironique, il ne l'aurait jamais su.
Il croyait les autres sur parole, avec une bonne volonté débordante.

Mais pour le coup, l'ancien chat domestique avait vraiment l'air - aussi impressionné que possible - par son talent d'observation.

A l'évocation de chien, Mouche ouvrit de grands yeux. Vraiment ? Cette créature de légende que les chats aimait se vanter d'avoir fait fuir quand il ne râlait pas sur leur présence ?
La curiosité du gamin était piquée à vif.

Un .. canin ?? Vraiment, cela devait faire une formidable histoire à raconter. C'est absolument un récital que j'aimerais bien entendre narrer !

Spoiler:

Le petit hocha la tête dans un mh ! enthousiaste avant d'emboiter le pas au tigré.
Ce dernier prit place à côté du tas de gibier.
Il prit une proie qu'il dégusta en racontant à Mouche la plus incroyable histoire que ce dernier ait jamais entendue.
La bête prit dans son esprit des proportions démesurées. Il n'avait jamais rien vu d'autre que de chats, alors il en imaginait un immense, couvert de bave et laid à faire peur.
Il en tremblait lui même.

De plus, le matou avait un don pour raconter les histoires. C'était comme si la scène se déroulait sous les yeux du chaton. Prit dans le récit, il poussa un cri lorsque celui-ci s'arrêta brutalement.

Jusqu'à ce que QUOI ?

Et le récit reprit, plus haletant encore. Mouche réfléchit aux tergiversions de Tournesol sur la laideur des chiens. La plupart de ses congénères considéraient les insectes comme laids et répugnants. Mais Mouche non, Mouche ne ressentait pas cette impression au mieux d'indifférence, au pire de dégoût. Il les trouvaient drôles, il les trouvaient intriguant et s'y intéressait. Et en apprenant à les connaître Mouche les trouvaient magnifiques.
Peut-être que si le guerrier aurait appris à connaitre le chien, il l'aurait trouvé magnifique ?
Mouche secoua la tête devant tant de véhémence. Non, non nulle doute qu'il était trop tard pour faire changer Tournesol d'opinion sur les chiens.
Ce dernier interrompit son récit une nouvelle fois :

- [...] Devine ce que j’ai fait ?
- T'as mangé la camion ? Ca s'ingestionne les camions ?

C'était la première chose qu'il voulait savoir lorsqu'on lui parlait de quelque chose d'inconnu. Mais il était loin d'avoir la réponse car Tournesol lui révèla qu'il utilisa le camion pour se débarasser de son poursuivant.
Et il conclut sur une petite phrase de morale qui fit hocher la tête au gamin.
Mouche résuma l'histoire à sa façon :

Alors en finale, c'est le camion qui l'a mangé.

Mouche ne remit aucun point de l'histoire du tigré en doute. Il était trop crédule pour imaginer que qui que ce soit lui mente.

T'es épatant ! Moi de mêmeaussi je veux faire des actionnements comme ça ! Maternelle sera tellement ravie si j'observais l'environnant pour occire des chiens et pas des hexapodes.

Motivé, le petit se mit gauchement sur ses pattes. Il recula de quelques pas du guerrier.

Apprentisse moi !

Et voulant reproduire la scène, il se mit à courir vers Tournesol, pour essayer de glisser sous son ventre, entre ses pattes.