Rest [PV. Petite Émeraude] -abandon

Encore une belle soirée animée ! pensait Petite Émeraude tandis qu'elle rentrait vers la pouponnière, un sourire plus que satisfait étirant ses babines rousses. Après un festin en compagnie de toute sa famille - les proies n'étaient pas ce qui manquaient en ces temps, les tensions n'effrayant pas plus que ça le gibier -, elle était partie en compagnie de Nuage de Blaireau refaire le monde, leur monde. Depuis que le mâle bicolore était rentré au camp, après avoir été retenu contre son gré par la troupe des Lunar Pod, ces deux-là ne se quittaient plus - enfin, quand le mâle n'était pas en entraînement. Avant son kidnapping, ils étaient déjà inséparables ; le fait d'avoir eu peur de ne jamais se revoir avait rendu ce sentiment encore plus fort, et les deux compères, qui avaient bien grandi déjà, rêvaient d'aventures à n'en plus finir. S'ils avaient mûri depuis leur naissance, ils ne s'en étaient pas assagis, et le passage au niveau supérieur ne les avait pas assagis.
C'était donc après avoir rêvés d'aventures, de grandes batailles et de gloire éternelle que Petite Émeraude s'en retournait sur sa couchette, prête à plonger dans un sommeil qui serait à nouveau agité par les mêmes desseins. Mais alors qu'elle se roulait en boule, son épaisse queue rousse venant lui couvrir le museau, Petite Opale, sa sœur, ouvrit la bouche et, de sa voix flegmatique, déclara qu'elle n'avait pas envie de passer apprentie. Petite Émeraude releva la tête et fixa sa sœur, l'air incrédule. Décidément... Petite Opale était aussi différente de pelage - elle était claire - que de caractère par rapport à sa grande sœur. C'en était presque absurde... Les deux filles d'Étoile de Pierre étaient proches, un amour fraternel pur et profond les unissait, mais elles étaient si différentes qu'elles avaient du mal à se comprendre ; et autant que Petite Opale ne comprenait pas cette énergie insatiable qui agitait sa sœur, autant Petite Émeraude n'arrivait pas à comprendre qu'il manque tant d'énergie à Petite Opale au quotidien. Sa vie rêvée se résumait à manger, dormir et jouer, mais seulement un peu... Incompréhensible ! Et ennuyeux, selon la rouquine.

« Tu n'as pas envie de recevoir ton nom de Nuage, pas envie d'être considérée comme une grande, pas envie d'avoir davantage de liberté, de pouvoir aller parler aux autres Clans, de plonger dans la rivière ? »

Les raisons qui poussaient Petite Émeraude à avoir hâte de passer au niveau supérieur étaient certainement les mêmes qui faisaient rechigner Petite Opale à recevoir son nouveau nom. Mais même si sa sœur aimait tant se prélasser au soleil et dormir tout son saoul, Petite Émeraude n'arrivait pas à envisager qu'elle puisse sereinement imaginer une vie enfermée entre quatre murs de fougère. Petite Opale ne rêvait-elle pas de grands espaces et de liberté ? Finis les ordres et les interdictions ! C'était ça, la belle vie !

« Moi, la première chose que je ferai, quand je serai apprentie, ce sera d'aller explorer tous les coins et recoins, et aller parler avec les autres Clans ! Pour leur dire qu'on est les meilleurs, bien sûr ! »

Le même sourire rêveur et satisfait s'afficha sur ses babines et elle ferma les yeux, s'imaginant courant derrière le vent dans les landes, s'embourber dans les marais, grimper aux arbres, plonger dans la rivière. Elle s'imaginer goûter l'écureuil et le rat, sentir l'odeur pestilentielle du chemin du Tonnerre, observer les truites depuis un perchoir rocailleux. Elle se voyait découvrir les spécificités de chaque Clan en compagnie de Nuage de Blaireau.

Pas vraiment, non. Sortir du Clan, oui ça donne envie mais…
 Tu devras surtout retirer les tiques des anciens, faire les nids des guerriers et suivre les ordres de ton mentor à la lettre, oui… et quand ce ne sera plus ton mentor, ce sera la lieutenante… puis le chef… Quelle rabat-joie ! pensa immédiatement Petite Émeraude tandis qu'elle écoutait sa sœur lui faire une liste des tâches ingrates que devaient parfois réaliser les apprentis... et les chatons : avec toutes les bêtises qu'elle faisait et les punitions qu'on lui avait donné, Petite Émeraude connaissait déjà la majorité de ces tâches désagréables, et il était évident que l'idée d'y être encore sujette lui déplaisait. Mais elle avait bon espoir que son entraînement d'apprentie lui prendrait trop de temps pour que quiconque ne pense à lui faire faire ça !
Avant que la rouquine ait eu le temps de faire une réflexion sur l'esprit pessimiste de sa sœur, Petite Opale reprit la parole et cette fois, sur un ton mi-joueur mi-moqueur qui parlait davantage à Petite Émeraude que son ton flemmard et blasé : puis seulement quand tu seras chef, là oui, tu seras libre. Mais je tiens à ma tranquillité, et j’espère que ça n’arrivera pas dès demain, Étoile d’Émeraude… Petite Émeraude éclata franchement de rire : elle n'était pas persuadée que la petite opaline faisait exprès d'être drôle, mais il lui arrivait parfois de l'être, et plus qu'on ne pouvait s'y attendre lorsqu'on jugeait son caractère réservé. C'était dans ces moments-là que Petite Émeraude se sentait heureuse qu'elle soit sa sœur, et qu'elle appréciait même leurs différences, ayant conscience que ça pouvait être aussi un puits sans fonds de richesse.

« Ah oui ? Et tu voudrais voir qui à la place de papa, hein, Petite Opale ? Tu voudrais voir ton copain Nuage de Merle, c'est ça ? » fit-elle avec un air malicieux, faisant un clin d'œil mi-amusé, mi-indécent à Petite Opale.

Elle avait bien remarqué que l'opalin traînait avec cette brute noire. Il n'était pas difficile de remarquer quand Petite Opale était de sortie : elle l'était si peu que ça étonnait tout le monde ! Alors, évidemment, Petite Émeraude n'avait pas eu de mal à s'en apercevoir ; mais bien plus en imaginant Nuage de Merle mettre la patte sur sa sœur. Elle le détestait, et c'était réciproque... Mais un lien semblait se développer entre son ennemi et sa sœur, et même si elle ne voyait pas tout cela d'un bon œil, elle se doutait qu'elle ne pourrait rien y faire.

Lorsque Petite Émeraude éclata de rire, Petite Opale rit elle aussi, bien que plus doucement. Il s'agissait plutôt... d'un petit ricanement réservé, comme elle savait si bien les faire.
Petite Émeraude était toujours d'un entrain sans limite, tout comme son énergie. Il lui semblait que rien ne pouvait l'arrêter, pas même les obstacles les plus infranchissables, et qu'en plus d'être infatigable, elle ne se reposait jamais.
Peut-être qu'à la naissance, sa soeur lui avait volé la part d'énergie qui lui était due?

- Ah oui ? la taquina Petite Émeraude? Et tu voudrais voir qui à la place de papa, hein, Petite Opale ? Tu voudrais voir ton copain Nuage de Merle, c'est ça ?
- Quoi?! N-non! Certainement pas, s'emporta Petite Opale en rougissant. Les garçons sont nuls. J'ai d'autres occupations plus importantes que ça. Comme la sieste. Je profite de mes derniers instants dans la pouponnière.

Malheureusement, Petite Émeraude n'avait pas tort, mais Petite Opale savait qu'une bonne partie de sa famille, même son père, n'aimait pas le noiraud et la proximité que l'opaline entretenait avec celui-ci.
La petite détestait les ennuis, c'est donc naturellement qu'elle préférait nier la vérité.
Étoile de Pierre l'avait déjà avertie de ne pas s'en approcher, ce qu'elle avait ignoré. De toute façon, qu'est ce que ça pouvait leur faire? Elle faisait bien ce qu'elle voulait, non?

- Toute façon, t'es pas mieux, avec Nuage du Blaireau toi.

La réaction de Petite Opale ne se fit pas attendre et elle eut beau essayer de dissimuler aux yeux de sa sœur son trouble vis-à-vis de Nuage de Merle, il était évident qu'elle n'y parvenait pas : Petite Émeraude la connaissait trop, et puis d'ailleurs, elle savait que les deux-là se voyaient beaucoup, Petite Opale n'avait donc pas besoin de lui confirmer quoi que ce soit. Le trouble évident de Petite Opale amusa beaucoup sa rouquine de frangine, mais elle sentit son cœur se serrer sous l'effet de l'inquiétude et du mécontentement : elle ne voyait vraiment pas d'un bon œil que l'opaline soit si proche de Nuage de Merle, qui était bien trop égoïste et brute. Évidemment, personne ne pourrait les empêcher de se voir... Aucune règle n'interdisait leur amitié - s'agissait-il seulement d'une simple amitié ? Mais parfois, Petite Émeraude aurait aimé pouvoir avoir le contrôle sur les relations de sa sœur.
Les garçons sont nuls. J'ai d'autres occupations plus importantes que ça. Comme la sieste. Je profite de mes derniers instants dans la pouponnière. Petite Émeraude leva les yeux au ciel en riant de bon cœur ; Petite Opale fréquentait peut-être Nuage de Merle, mais elle n'avait pas changé, du moins pas encore : toujours égale à elle-même.

« T'es vraiment pire qu'un lézard ! » s'esclaffa-t-elle en imaginant très bien Petite Opale se dorer la pilule sur un rocher, les quatre pattes en l'air : ça lui correspondait tout à fait.

Mais bien sûr, Petite Opale ne comptait pas laisser sans réponse la provocation de sa frangine ; aussi répliqua-t-elle rapidement : Toute façon, t'es pas mieux, avec Nuage du Blaireau toi. La réaction de Petite Émeraude fut toute autre : elle ne rougit pas, elle ne se troubla pas, elle se contenta de rire franchement, un rire plein de soleil qui traversa tout le camp et que tous les membres de la Rivière n'auraient aucun mal à reconnaître comme celui de la petite rouquine : ils l'avaient déjà trop entendu.

« Ouais mais au moins, Nuage de Blaireau, il est pas louche ! » répondit-elle du tac au tac, avec un sourire taquin.

Elle faisait référence au fait que Nuage de Merle était quelqu'un d'assez renfermé, sombre, et que Petite Émeraude avait toujours l'impression qu'il préparait un mauvais coup. Bien sûr, il ne devait rien en être dans la réalité des faits ; mais la haine qu'éprouvait la rouquine pour son ancien héros de pouponnière l'aveuglait et déformait la réalité.
Petite Émeraude se mit à réfléchir sérieusement : Nuage de Blaireau, c'était son copain à la vie à la mort, elle s'amusait beaucoup avec lui et elle savait que le petit duo qu'ils formaient était plutôt apprécié par le Clan - si l'on oubliait leurs bêtises. A contrario, le duo Petite Opale - Nuage de Merle faisait beaucoup parler, mais en mal : Étoile de Pierre lui-même le voyait d'un mauvais œil et avait clairement dit à Petite Opale de ne plus s'approcher de l'apprenti de jais. Consigne que Petite Émeraude partageait plutôt, mais à bien y réfléchir, elle trouvait cela triste que sa sœur ne puisse pas profiter pleinement d'une amitié comme celle que Nuage de Blaireau et Petite Émeraude partageait.

« Dis, Petite Opale, toi et moi on sera toujours amies pour la vie, pas vrai ? Quoi qu'il arrive ? »

Petite Opale entama une toilette minutieuse, sans pour autant détourner son attention envers sa soeur. C'est vrai, Petite Émeraude était épuisante parfois. ... souvent. Mais ça faisait parti d'elle. Et puis, Petite Opale était peut être trop facilement épuisable aussi. C'était comme ça depuis leur naissance. Leur terrible, ô combien terrible naissance. Est ce que leur mère était fière d'eux depuis les Étoiles? Elle ne l'avait jamais connue, n'en était pas particulièrement proche. Parfois même, elle l'oubliait. Difficile de s'en rappeler quand la seule figure maternelle de sa vie aura été une mère adoptive, Eau Turquoise, et quand on n'avait jamais vu son apparence.
Petite Améthyste l'avait rejointe maintenant... était-elle heureuse? Aigue-Marine prenait-elle soin d'elle?

Parfois, Petite Opale s'en voulait. D'être toujours si fatiguée et paresseuse, alors qu'elle était en vie. Alors que ses proches non. Et si Petite Améthyste méritait davantage de vivre? Après tout, elle ne passait pas son temps à dormir, elle aurait sans doute était plus utile. Elle aurait voulu être guerrière...

- Dis, Petite Opale, toi et moi on sera toujours amies pour la vie, pas vrai ? Quoi qu'il arrive ?

Petite Opale releva la tête, posant ses yeux sur les prunelles vertes de sa soeur. Quelle question!

- Bien évidemment, idiote! Tu es ma soeur, on sera forcément amies pour la vie. Sauf si tu n'arrêtes pas de me déranger pendant le peu de siestes qui me restera une fois qu'on sera des Nuages, bien sûr. Là, ce sera une autre histoire!

Elle rigolait bien entendu. Quoique...

- Eh, poursuivit-elle après une courte pause. Tu crois que j'y arriverais, à devenir guerrière? Je n'ai pas tellement envie. Et je suis douée pour rien.

Petite Émeraude regardait sa sœur, le regard légèrement inquiet. Au fond d'elle, elle considérait sa sœur comme son amie la plus chère, et elle pouvait difficilement imaginer que quelque chose pourrait un jour les séparer. Mais si elle le craignait... c'était justement à cause du lien qui semblait unir Petite Opale et Nuage de Merle. Ce dernier était l'ennemi numéro un de la rouquine, et elle voyait en ses agissements tout autant de complot contre elle, contre le Clan, contre Étoile de Pierre, bref, contre tous ceux qui étaient chers à Petite Émeraude. Alors que Petite Opale soit amie avec lui, voire davantage encore... Cela inquiétait la rouquine. Qui choisirait Petite Opale si elle devait faire un choix entre sa sœur et celui qui tenait une place dans son cœur ? Les deux sœurs, si elles étaient étroitement liées par leur lien de sang, étaient si différentes que Petite Émeraude ne serait qu'à moitié étonnée si sa sœur préférait un jour quelqu'un d'autre. Et si ce quelqu'un d'autre était Nuage de Merle... Là commenceraient de sacrés problèmes.
Heureusement, la réponse de Petite Opale dissipa les doutes de sa sœur. Elle affirmait qu'évidemment qu'elles seraient toujours amies pour la vie. Elle fit toutefois une allusion aux problèmes qu'auraient Petite Émeraude si elle venait à déranger sa sœur pendant ses siestes sacrées ; mais elle était tellement rassurée par la première partie de la réponse qu'elle n'y prêta pas attention. Avec son côté bourrin et maladroit qui la caractérisait tant, Petite Émeraude se jeta sur sa sœur et se frotta à elle avec un ronron significatif. Mais Petite Opale reprit bientôt la parole : Eh, tu crois que j'y arriverais, à devenir guerrière? Je n'ai pas tellement envie. Et je suis douée pour rien. Petite Émeraude se détacha du corps clair de sa sœur pour la regarder droit dans les yeux. Encore quelque chose qui les séparait... Petite Émeraude n'avait jamais douté qu'elle serait une grande guerrière ; Petite Opale, elle, semblait ne pas douter qu'elle en serait une très mauvaise... Et elle manquait clairement de détermination pour contrer le sort. Cette façon de penser était si contraire à celle de Petite Émeraude qu'elle avait du mal à savoir quoi lui répondre.

« Mais bien sûr que tu pourrais y arriver, tête de linotte ! » s'esclaffa-t-elle pour dissimuler son stress de ne pas donner une réponse satisfaisante à Petite Opale.
« Mais c'est sûr qu'il va falloir que tu t'en donnes les moyens ! C'est fini, la sieste, bébé ! » la taquina-t-elle. Elle s'enfonçait... Aïe, quelle maladroite elle faisait !
« De toute façon, je vais te dire une chose... » Elle se fit plus sérieuse et plus secrète : après un coup d’œil à gauche et à droite, elle se rapprocha de Petite Opale et lui murmura à l'oreille, comme un secret : « Tu fais partie de la famille des cailloux, et personne dans cette famille n'est un bon à rien ! »

Bon, Petite Opale n'avait pas encore trouvé ce qui la motivait à se lever ; et Petit Quartz... n'était pas vraiment doué non plus pour devenir un bon guerrier. Mais ils n'avaient que six lunes, c'était des bébés, tout pouvait encore changer. Tout allait changer.

Petite Émeraude s'esclaffa lorsque Petite Opale la mit au défi de ne pas la sous-estimer, qu'elle pourrait trouver le moyen de dormir même si tout le monde était à sa recherche. Elle avait raison ! Sa rouquine de sœur était loin d'en douter. Petite Opale faisait toujours preuve d'une flemmardise aigüe, sauf à une seule et unique occasion : le moment du coucher. Dès lors, elle était la plus rapide et elle arrivait toujours en premier sur sa couchette. À l'inverse, Petite Émeraude était bien souvent la dernière à se résigner à y aller. Petite Émeraude et Petite Opale, le jour et la nuit.

J'ai peut être une seule hâte, c'est de pouvoir sortir du camp et d'explorer. Mais en marchant. Je me demande à quoi ressemblent les autres Clans. J'aimerai bien voir celui de l'Ombre. Il y a peut-être des cerfs. La joie et l'impatience se lurent sur le visage de Petite Émeraude - s'il était possible qu'il y en ait encore plus qu'il n'y en avait déjà - lorsqu'elle entendit sa sœur avouer qu'il y avait tout de même une chose qui lui donnait envie d'être apprentie. Enfin, elle revenait à la raison ! Enfin, les deux sœurs pouvaient légèrement se comprendre ! D'autant que l'envie que Petite Opale venait de formuler était ce qui donnait le plus envie à Petite Émeraude de grandir, et ce presque depuis sa naissance : la curiosité de découvrir le monde et ses habitants.

« On ira visiter tous les autres camps » souffla Petite Émeraude à l'oreille de sa sœur, cette fois encore pour ne pas se faire entendre : il était interdit de franchir les frontières, alors imaginer pénétrer sur le territoire d'un autre Clan jusqu'à parvenir en son centre, le camp, c'était impensable... Mais impensable n'était pas Émeraude. « Et on ira même aux Hautes Pierres. Je vois pas pourquoi y'aurait que les guérisseurs à y aller ! »

Un frisson parcourut l'échine de Petite Émeraude et vint ébouriffer sa queue couleur d'écureuil. L'idée de parcourir une multitude de territoires et de rencontrer tout autant de félins l'emplissait d'impatience et d'excitation. Il lui était très difficile d'attendre calmement sa nomination dans ces conditions... Il fallait qu'elle fasse quelque chose ! Elle avait de l'énergie à dépenser.

« GNIAAAAAAH ! J'en peux plus d'attendre ! »


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