S comme Serpent ▬ Nuage Roux. -end

HRP:

Nuage Roux faisait tout son possible pour rester agripper au dos de la bête qui hurlait de rage, mais celle-ci se débâtait dans tous les sens pour faire tomber le jeune apprenti. Bientôt, il fut éjecter par son propre mentor hors du dos de la bête. Mais à qui pensait donc le guerrier ? Le rouquin roula dans la poussière avant de se relever, hors d'haleine et surpris par ce retournement de situation. L'apprenti allait retourner au combat, tandis que son mentor lui lança :

« - Cours ! Attends moi à l’orée de la forêt. Je te rejoins vi… »

Raton Laveur fut éjecté également par le blaireau avant de heurter de façon violente un rocher non loin de là. Courir, et fuir en laissant le Raton seul face au blaireau ? L'animal le plus puissant de la forêt ? Nuage Roux resta un instant en fixant le blaireau avant de serrer les crocs et faire demi-tour à contre cœur, se dépêchant de rejoindre le point de rendez vous.

Le souffle coupé, Nuage Roux attend que Raton Laveur arrive au point de rendez-vous en entier. Encore chopé par la rencontre avec l'animal, Roux imaginait les pires scénarios catastrophes dans sa tête. Peut-être que son mentor du jour était blessé ? Et qu'il fallait prévenir le clan ? Même si Raton Laveur n'était pas le plus jeune des guerriers, il ne faisait pas le poids contre un blaireau. Personne ne le faisait vu la taille de la bestiole.. Nuage Roux s'assit tout en regardant sans cesse autour de lui, les sens aux aguets. Mais rapidement, et heureusement, Raton Laveur arriva sur les lieux. Avant de dire quoi que ce soit, le guerrier inspecte Roux qui était maintenant soulagé de ne plus être seul.

« - Désolé pour le coup d’épaule. On a eu le droit à un sacré pic d’adrénaline. Je n’ai pas été très prudent, cela aurait pu très mal finir. Tu t’es très bien comporté, tu as fait preuve de courage. Je suis très fier de toi. »

Nuage Roux hocha de la tête en signe de remerciements du compliment. Mais il n'avait pas être fière, le fait d'avoir foncé tête baissée dans le danger n'était pas signe de courage mais d’imbécillité. Roux aurait du réfléchir à deux fois avant de sauter sur le blaireau. Il aurait pu se tuer si l'animal s'était retourné au mauvais moment. Il était encore débutant.

« Je ne m'attendais pas à rencontrer un blaireau en pleine séance d'entrainement.. » dit-il en regardant le guerrier se lécher les légères plaies qu'il s'était faites. « Je ne sais pas si sauter sur un blaireau sans réfléchir en étant encore débutant est une preuve de courage. Je ne savais pas comment réagir. »

La tension redescend progressivement. L’adrénaline les a boosté au maximum si bien qu’ils ont parcouru une assez grande distance. Raton Laveur s’en veut de ne pas s’être plus méfié des dangers potentiels de cet endroit. L’apprenti finit par articuler :

« - Je ne m'attendais pas à rencontrer un blaireau en pleine séance d'entraînement… Je ne sais pas si sauter sur un blaireau sans réfléchir en étant encore débutant est une preuve de courage. Je ne savais pas comment réagir. »

Il se sent coupable de ne pas avoir vraiment réfléchis avant d’agir. Le masqué essaye de réconforter l’apprenti comme il peut et lui donne un coup de patte sur l’épaule pour le rassurer avant d’avoir une idée qu’il juge plutôt bonne. Il ronronne et plutôt que de pleurer de la situation, il décide d’en sortir un entraînement :

« - Tu n’as pas suivi d’entraînement de réflexes à avoir dans ce genre de situation du coup ? Eh bien nous allons faire ça finalement ! Tu es prêt ? Et tu n’as pas à t’en vouloir pour ta réaction, tu ne l’as simplement pas appris. »

Il attend l’approbation de l’apprenti et une fois ceci fait ils se lanceront dans cet entraînement plutôt atypique. Raton Laveur a hâte en réalité car cet entraînement ne sera pas comme les autres.

Nuage Roux était encore dans la lune, repensant à la situation qu'il venait d'affronter de façon catastrophique. Le guerrier raton lui donna un coup à l'épaule de façon à le remotiver, mais Roux semblait toujours perplexe. Comment pouvait-t-il protéger sa fratrie s'il agissait de façon si stupide face à l'animal le plus terrifiant de la forêt, qui pouvait tuer un chat en un coup de patte ?

« - Tu n’as pas suivi d’entraînement de réflexes à avoir dans ce genre de situation du coup ? Eh bien nous allons faire ça finalement ! Tu es prêt ? Et tu n’as pas à t’en vouloir pour ta réaction, tu ne l’as simplement pas appris. »

L'apprenti rouquin remua les oreilles en entendant le nom de ce drôle d'entrainement. Il ne savait pas qu'il existait des entraînements de réflexes, ou du moins Patte Noire ne lui en avait jamais parlé. Au moins, c'était l'occasion de rebondir et de devenir plus fort au cas où la situation se représenterait.

« Tu as sans doute raison. Je n'ai pas suivi ce genre d'entrainement, alors ça devient nécessaire de le faire. » dit-il d'un ton plus sérieux en pensant à sa fratrie. « Allons y. »

Nuage Roux est surpris du nom de l’entraînement choisi par son mentor du jour mais se laisse finalement aller, amusé par l’idée. Raton Laveur se rend sur un endroit où le sol est plutôt propice à l’entraînement : un endroit qui ne glisse pas pour éviter toutes blessures. L’apprenti conclut ses pensées par cette simple phrase :

« - Tu as sans doute raison. Je n'ai pas suivi ce genre d'entraînement, alors ça devient nécessaire de le faire. Allez. »

Le guerrier masqué fait face à l’apprenti qui ne présente pas une réelle excitation face à ce nouvel art. Le cours est plus théorique que pratique mais le mentor va essayer de montrer à l’élève les meilleures réactions à avoir en cas de situation particulière. Le guerrier s’étire avant de commencer :

« - Tout d’abord, il faut que tu saches que lorsque tu t’apprêtes à affronter un blaireau, un chien ou une autre bête que je n’ai pas en tête, mieux vaut être en groupe. Si tu es seul, débrouille toi pour attirer son attention ailleurs et tu te barres avant de faire un rapport au lieutenant qui mettra en œuvre ce qu’il faut. Toute à l’heure ta réaction était trop impulsive et irréfléchie. »

Pour une première réaction elle était tout de même convenable. Beaucoup d’apprentis se seraient contentés de fuir et de laisser le guerrier en plan. Sans cette réaction, Raton Laveur aurait été dans un sale état ou bien il serait mort :

« - Pour les bêtes comme ça, il faut se méfier de leurs crocs et de leurs pattes qui sont souvent très puissantes. Il faut viser les yeux, la truffe ou le ventre, ce sont les parties les plus sensibles. Ces combats sont à réaliser en groupe, il faut être attentifs à tous les mouvements des autres et rester vigilant. Ta réaction de toute à l’heure n’était pas parfaite mais tu es là pour apprendre. On ne peut pas faire de tests pratiques de tout cela car cela se passe uniquement lorsque l’on est surpris comme toute à l’heure. Tu as tout compris ? »

De longues paroles pour expliquer les gestes à avoir. Sous l’adrénaline, peu de guerriers sont capables de garder un sang-froid comme peut le décrire Raton Laveur.

Nuage Roux se releva avant d'attendre les ordres de Raton Laveur. Finalement, ce n'était pas plus mal. Cet entrainement allait surement être plus bénéfique que celui de base qui était la chasse aux serpents. Il allait pouvoir apprendre et en ressortir meilleur.

« - Tout d’abord, il faut que tu saches que lorsque tu t’apprêtes à affronter un blaireau, un chien ou une autre bête que je n’ai pas en tête, mieux vaut être en groupe. Si tu es seul, débrouille toi pour attirer son attention ailleurs et tu te barres avant de faire un rapport au lieutenant qui mettra en œuvre ce qu’il faut. Toute à l’heure ta réaction était trop impulsive et irréfléchie. »

L'apprenti roux opina de la tête, sérieux et droit comme un arbre. Il avait bien remarqué que se battre face à une telle bête était carrément débile, voire suicidaire. Vu la force qu'un blaireau devait avoir, il aurait balayé et tué Nuage Roux d'un simple coup de patte. Rien que d'y penser, un frisson d'effroi lui parcourut l'échine. Sans vraiment s'en rendre compte, il avait failli y passer ou alors son mentor aurait pu y passer. La dure loi du plus fort.

« - Pour les bêtes comme ça, il faut se méfier de leurs crocs et de leurs pattes qui sont souvent très puissantes. Il faut viser les yeux, la truffe ou le ventre, ce sont les parties les plus sensibles. Ces combats sont à réaliser en groupe, il faut être attentifs à tous les mouvements des autres et rester vigilant. Ta réaction de toute à l’heure n’était pas parfaite mais tu es là pour apprendre. On ne peut pas faire de tests pratiques de tout cela car cela se passe uniquement lorsque l’on est surpris comme toute à l’heure. Tu as tout compris ? »

Oui, il n'allait certainement pas partir à la recherche d'un nouveau blaireau ou d'un renard pour mettre en place la pratique. Toutes les paroles du guerrier raton étaient intégrées par l'apprenti, qui les rangeait précieusement dans un coin de sa tête. C'était pourtant logique, mais il n'y avait pas pensé, et sous la pression les réactions ne sont pas du tout les mêmes que celles à l'entrainement.

« Oui ça paraît logique. Mais dans la précipitation et la panique, on flanche rapidement » répéta-t-il à haute voix. « Et si l'on se retrouve face à deux blaireaux, seul ?  Ou face à une mère et ses petits, la situation n'est-elle pas désespérée ? »

Faire face à une mère enragée protégeant ses petits était certainement la pire chose.

L’apprenti boit mes paroles pleines de savoir. L’entraînement et les conseils semblent l’intéresser bien qu’il ne soit pas de nature très expressif. Concentré, il toise son mentor du jour d’un œil très sérieux. La panique et la pression sont descendues. L’apprenti est cependant sceptique sur certains mots de son mentor, c’est pourquoi il demande :

« - Oui ça paraît logique. Mais dans la précipitation et la panique, on flanche rapidement. Et si l'on se retrouve face à deux blaireaux, seul ? Ou face à une mère et ses petits, la situation n'est-elle pas désespérée ? »

Cette scène n’est pas très probable. Le guerrier n’y avait tout simplement jamais pensé. Le vent s’est levé et les pelages des deux commencent à suivre le rythme des bourrasques. Le guerrier frissonne. Il réfléchit un instant ne sachant pas comment répondre à l’apprenti. Il trouve finalement ses mots et reprend :

« - Ce que tu dis est très rare. Un guerrier - même expérimenté - se balade rarement seul hors du camp. Et si ce que tu dis ce produit, il faut fuir. Une mère qui protège ses petits est le plus grand des dangers : peu importe l’espèce. Regarde quand le Clan du Vent nous a attaqué, Mirage du Désert a donné sa vie pour protéger les petits. »

En repensant à la guerrière, Raton Laveur regarde le ciel et murmure une petite prière.

Car finalement, les guerriers étaient entraînés pour se retrouver face à un blaireau, mais dans cette forêt il ne devait pas y en avoir qu'un. Nuage Roux était perplexe face à cet entrainement, après tout un chat avait beau suivre l'entrainement le plus strict et rigoureux du monde, il ne pouvait pas vraiment savoir si ce dernier avait porté ses fruits tant qu'il ne l'avait pas vraiment.. mis en pratique. Tout dépendait du caractère du chat, et de sa réaction face au stress éprouvé devant l'animal.

« - Ce que tu dis est très rare. Un guerrier - même expérimenté - se balade rarement seul hors du camp. Et si ce que tu dis ce produit, il faut fuir. Une mère qui protège ses petits est le plus grand des dangers : peu importe l’espèce. Regarde quand le Clan du Vent nous a attaqué, Mirage du Désert a donné sa vie pour protéger les petits. »

Pourtant, Nuage Roux se baladait souvent hors du camp, un chat devait-il être forcément accompagné ? Alors finalement, il faut rester cloîtré chez soi malgré les dangers ? Est-ce que c'était ce que voulait dire le guerrier raton ? Néanmoins, l'apprenti ne pouvait qu'approuver le fait que les mères protégeant leurs petits étaient certainement la plus grande menace à ce jour si les bipèdes n'existaient pas. Les femelles sont bien plus dangereuses que les mâles. Et roux ne pouvait s'empêcher de les trouver si fortes.

« Tu ne te promènes jamais hors du camp seul ? » demanda-t-il. « Je suppose que cette femelle était une grande guerrière. Je n'ai pas eu la chance de la rencontrer. Ni de connaître la guerre. »

Pourtant ce nom lui disait vaguement quelque chose.