CINQ PREUVES QUE CARESSES EST PEDOPHILE!!! (NO CLICKBAIT!!!) PV.Caresses - end

Il prit une grande inspiration, fixant son apprenti, s'efforçant de ne pas regretter d'avoir parlé.

Les quelques nano-secondes qui précédèrent l'attaque furent suffisantes pour que son cerveau se mette à paniquer, déraper. Les muscles devant lui se bandaient et les griffes se serrèrent. Son regard s'y colla. Il avait l'impression qu'elles labouraient le sol, imaginant que c'était la chaire exposée et tendre du calico, et la lueur dans son regard terrifiant - le guerrier leva les yeux - se prêtait fort bien à cette interprétation. Oui, il avait peur de Feulement Nuageux mais il en avait aussi envie.

L'animal bondit sans prendre son élan avec la fureur crue que le mâle redoutait. La vision du fauve atterrissant sur lui était incroyablement plus impressionnante que la menace d'un ennemi stratège analysant vos points faibles. Il n'y avait rien d'analytique dans son raisonnement. C'était un déferlement d'animosité, une rage franche, un instinct sauvage dont parlaient les domestiques mais dont peu de chats avaient goûté la saveur véritable et authentique, sauf chez les Lunar Pod où il pullulait. Et c'était justement de là qu'il sortait.

Il tomba à la renverse et le couple s'écrasa dans l'eau boueuse, étendant ses taches brunes sur tout son dos, ses flancs et ses pattes lorsqu'ils roulèrent ensemble, la bête fermement accrochée à lui comme un parasite.

Les griffes noires, recourbées et redoutables creusèrent dans son côté et son épaule servant d'attaches pour son assaillant. La vase se soulevait sous l'eau brassée par leurs ébats belliqueux. Soudainement injecté d'une dose d'adrénaline, il parvint à lui frapper et griffer le ventre de ses longues pattes arrières, et à les stabiliser l'espace d'un instant.

Dans cette fraction de seconde, le serpentaire rageur et ravageur se trouva au-dessus de lui, monstre exceptionnellement émacié et musclé tout à la fois clouant au sol silhouette élancée et claire à la merci de ses pattes puissantes. Domination. Douces Caresses vit son visage déformé par une grimace agressive et ses yeux... ses yeux d'or brûlant, en fusion même, qui le dépeçaient autant que ses doigts griffus déchirant sa peau, et il lui sembla qu'elles raffermirent leur appui. Quand il regarda ses pupilles, la douleur devint tolérable. Supportable.

... Agréable?

HRP:

Ensemble mentor et apprenti souillèrent leurs pelages de brun et de vert, l'un bien plus vif et enragé dans ses mouvements que l'autre. Aveuglé par sa colère, voyant en Douces Caresses un simple punching ball, un exutoire, le fils du serpentaire enchaîna coup de griffes sur coup de griffes et coup de crocs sur coup de crocs.

Il feula lorsqu'il perdit un instant son équilibre ce qui manqua de renverser l'aspirant de l'ombre. Le jeune mâle redoubla donc de puissance lorsqu'il plaqua violemment le félin clair dans la crasse du marais.

Ses crocs se dévoilèrent, son sang le brûlait et son cœur battait dans ses oreilles. Fourrure hérissée et pupilles réduites à de simples fentes l'orphelin semblait plus s'approcher de la bête sauvage que du guerrier.

Sa frustration, sa haine, sa douleur, il la libérerait en faisant verser le sang d'autrui. De Douces Caresses.

Vagues de boues, bout de mousses et touffes de fourrures volaient en tout sens, ajoutant plus de discorde à la scène chaotique et violente qui se peignait entre les arbres sombres de la tourbière.

L'accès de plaisir fut de contre durée parce que, rapidement, la fantaisie s'envola lorsque leurs regards ne se rencontraient plus et qu'il réalisa qu'il devait impérativement se reprendre.

La boule de fourrure semait la pagaille autour d'elle, envoyant voler le décor environnant sans s'en soucier, elle-même secouée par un tourment en son intérieur. Les griffes y déchiraient, les crocs y fendaient et les feulements rageurs fusaient en son coeur.

L'action n'était même pas descriptible: ce n'était que des enchaînements de violence et de feintes entremêlées, indiscernables, un mélange uni en ébullition. Celui au poil sombre entretenait le chaos, et l'autre subissait en se demandant quelle opportunité de s'échapper était la bonne. L'animal se pendait toujours à son cou, écorchant son corps de ses pattes griffues et le traumatisant de sa mâchoire dentée. Il ne savait même plus où il avait mal, tant le fauve s'en prenait à lui tout entier. Sa peau lui brûlait de toutes parts et sa chair, parfois à nu, le piquait à chaque fois qu'il roulait sur le sol, la gavant d'impuretés. La terre mouillée et l'eau parfois garnie de cailloux lui faisaient aussi mal lorsqu'il s'y heurtait. L'adrénaline s'était rapidement dissipée, mais l'instinct félin de Douces Caresses, et sa raison, le forçaient à lutter contre la bête de l'Ombre.

Il se trouva qu'il avait continué de labourer son ventre, et qu'il parvint à prendre appui sur le sol à un moment où il se trouvait sur le dos, et banda tous les muscles de ses pattes arrières pour repousser l'apprenti. Il avait beau être toujours décharné, mais malgré tout il avait repris du poil de la bête, et il n'y avait pas besoin d'être une masse de muscles sous stéroïdes pour clouer l'oriental au sol. Ses atouts principaux au combat étaient la discrétion, prendre par surprise, tromper et esquiver l'adversaire, tant de choses qui étaient inutiles lorsqu'on était aux prises avec un sauvage; et ses techniques martiales ne servaient à rien, car il ne comprenait même pas où il était, ce qui se passait, et ne pouvait analyser les mouvements imprévisibles de Feulement Nuageux car ils n'obéissaient qu'à une seule logique: la brutalité dans sa plus pure essence.

Il espéra que la tentative ne fut pas vaine. Cette scène de ménage commençait à mal tourner.

Le combat avait échappé aux griffes du mentor et de son aspirant. Enfin, si l'on prétendait que qui que ce soit avait contrôlé la situation à partir du moment où Douces Caresses avait accepté de livrer son corps aux pulsions primitives de jeune mâle qu'on avait placé sous son aile.

C'était ainsi une bien mauvaise éducation que le calico lui donnait. Mais l'adulte était aveuglé par son amour, son adoration, pour cet enfant dont les traits imitaient ceux de son géniteur.

Pendant plusieurs longues et chaotiques secondes les deux félins roulèrent sur le sol boueux de la pinède et de son marais. Les cris de Feulement Nuageux se mêlant aux croassements des corbeaux et aux grincements des arbres. Le pelage clair du guerrier tricolore semblait se confondre avec la terre qui le souillait de ses couleurs brunâtres.

Puis enfin, les deux chats se séparèrent. Un espace s'ouvrit entre leurs deux corps que rien se semblait pouvoir écarter.

L'un face à l'autre, ils se tenaient, muscles tendus à rompre, flanc s'élevant et s'abaissant au rythme de leur épuisement. Mais puisque Douces Caresses n'attaquait pas, Feulement Nuageux ne bougea pas. Il avait assez donné, il se sentait défoulé et son être entier le brûlait.

L'enfant des étoiles volé par la lune se contenta d'observer son professeur et de soutenir son regard vert, près à agir à nouveau s'il le fallait, griffes labourant le sol. Comme un animal, un prédateur attendant le moindre faux-mouvement de sa proie pour lui bondir dessus.

Une bête sauvage, bien loin du noble combattant clanique.

Feulement Nuageux avait des airs de volcan, se tenant là, au bord de l'éruption à la moindre secousse. Ses yeux étaient plongés dans les siens, pourtant il ne manquerait aucun mouvement du calico, qui soutenait son regard. Le poil long du charcoal était collé à ses muscles tendus, alourdi par la boue, et les taches brunes du guerrier s'étendaient maintenant sur la majorité de son corps. Tous deux étaient alertes, sur leurs appuis, tel des bêtes. Douces Caresses était essoufflé et respirait bruyamment.

"Assez, lâcha-t-il brèvement, à cours de souffle.

L'usage de la parole lui parut étranger, car dans cet instant d'animalité il lui avait semblé que le seul moyen de communication était au corps à corps. Lentement, la marche fuyante, prudente, il s'éloigna un peu.

- Je ne peux pas rentrer au camp comme ça." murmura le chat à lui-même.

Il agita sa patte souillée dans l'eau croupie, qui n'aidait guère, et fit une grimace de dégoût. La saleté était la hantise du beau mâle, et il en était recouvert. Maintenant que son cerveau se calmait et qu'il revenait à lui, il était de plus en plus mis mal à l'aise par l'eau terreuse dégoulinant de son poil, et sa peau le piquait de plus en plus là où son apprenti l'avait martyrisé.

Cependant, il ne réalisa pas l'erreur qu'il venait de commettre. Certes, il n'était pas bien satisfait de ce qui s'était passé, mais il n'en retint pas la bonne leçon. Le négatif qu'il y voyait, c'est de regretter ne pas pouvoir approcher Feulement Nuageux de la manière qu'il souhaitait, et non pas qu'il entretenait les mauvais comportements de celui-ci en agissant de la sorte. Il décida de mettre fin à cet entraînement; ils n'en tireraient plus rien de bon.

"Assez, lui répéta-t-il, on en a fini pour aujourd'hui."

Tout en restant sur ses gardes, il signifia à l'apprenti d'une ondulation de queue de le suivre. Aucune rancune ni aucune haine n'habitait son regard, ce qui surprenait peut-être le félin sombre. En revanche, il faudra qu'il trouve le moyen de se nettoyer avant d'être vu, car il n'était pas présentable, et il donnait l'impression d'avoir été battu... c'était un peu le cas.