Point virgule -end

POINT VIRGULE. pv.Clan de la Rivière

Nuage de Printemps n'arrivait pas à se faire à son nouveau rang, à ses nouvelles responsabilités. Elle se sentait encore très vulnérable et innocente, et ainsi ne comprenait pas pourquoi on l'avait fait passer apprentie. « C'était pour respecter les traditions », lui avait dit un camarade sur un air nonchalant. Sauf que ces traditions effrayaient la femelle au pelage gris-bleu. Roulée en boule dans son nid de mousses, l'apprentie souhaitait que Museau Bleu oublie sa présence afin qu'elle puisse pleurer tranquillement dans son coin. Elle aurait aimé rester dans le camp, aux côtés de son frère, de sa sœur et puis surtout aux côtés de sa mère. Puis de tous ceux qu'elle aimait, sans pour autant participer à la guerre et aux conflits. Malheureusement, elle ne pouvait rien y faire. C'était sa destinée. Ses ancêtres lui faisaient confiance. Et malgré ses pleurs et ses peurs, elle ne pouvait pas renier la fonction que lui avait imposée sa grande-sœur de cœur, Etoile d'Or. Elle allait devoir protéger les siens et ne pas faire attention aux vies qu'elle briserait ou aux conflits auxquels elle s'inviterait un jour ou l'autre.
Heureusement, Museau Bleu était là. Son ensorceleuse. La déesse des rêves. Sa seconde maman, celle qui remplaçait sa vraie maman lorsque celle-ci était trop malade pour s'occuper de ses enfants. Celle qui lui faisait voir la vie en rose malgré toutes les horreurs qu'elle avait pu voir et cette grande fonction qui lui était confiée ; celle de lieutenant. Nuage de Printemps, autrefois Petit Printemps l'admirait grandement pour cela d'ailleurs. C'était une vraie combattante. Sa poète guerrière.

Ceci dit, Nuage de Printemps ne s'était pas attendue – ou plutôt, refusait de l'admettre – à ce qu'on réclame sa présence dans la tanière du chef. Quittant malgré elle son nid de mousses, l'apprentie accepta de s'y rendre tout en sachant qu'elle ne trouvait aucun de ses frères et sœurs dans le camp. Où étaient-ils tous passés ? Certains de leurs mentors étaient présents dans le camp, mais pas eux. Se trouvaient-ils devant la tanière d'Etoile d'Or, eux aussi ?

La quantité impressionnante de fourrures sur le promontoire la surprit et elle s'empressa donc de gravir le trône rocheux. Elle posa ses yeux bleus turquoise sur tous les apprentis et guerriers réunis, c'est-à-dire exclusivement ses frères et sœurs, tous ceux qui avaient été élevé par Eau Turquoise par le passé. Tour à tour, des petits groupes de félins pénétrèrent dans la tanière et y restèrent un temps ; et chaque sortie se résumait par des visages malheureux ou endeuillés provenant de ceux qui étaient entrés précédemment dans l'antre du chef. Nuage de Printemps frissonna nerveusement lorsqu'elle observa l'entrée de cette tanière réservée aux chefs, et qui eut appartenu à son père il fut un temps. Son père, Etoile de Pierre, qui était parti accomplir son ultime mission au-delà des montagnes et des forêts. Le cœur de la petite accéléra la cadence ; et si cette réunion masquait en vérité le dernier voyage d'Eau Turquoise ? La jeune femelle avait, après tout, remarqué que le comportement de sa mère s'était lentement détérioré au fil du temps. Et malheureusement pour elle, il semblerait que … Non. Pas ça. Ses ancêtres ne l'avaient pas appelé pour … ?!

La novice chercha désespérément du regard Nuage d'Hiver et Nuage d'Automne. Quand elle les vit, elle s'empressa de les rejoindre, se collant à la fourrure bleue et dense de son frère. Elle avait terriblement peur des minutes à venir. Non, non. Ses ancêtres n'avaient pas pu faire ça. Elle ne voulait pas savoir. Si Eau Turquoise se trouvait dans l'antre du chef, ce n'était pas pour une raison stupide. Non, non, non, non …

Enfin, ce fut au tour des enfants d'Etoile de Pierre et d'Eau Turquoise de rentrer dans la tanière. Les derniers visages qui en sortirent ne rassurèrent nullement Nuage de Printemps. Elle les voyait, tous … Edelweiss Sauvage, Jolie Abeille, Echo des Ruisseaux, Fierté du Blaireau, Nuage de Méduse, Petit Hippocampe, Belle-de-Nuit, Nuage de Hyène, Nuage d’Émeraude et sa fratrie … Ils étaient tous là. Une réunion de famille, il n'en fallait pas plus pour que cela saute aux yeux de la jeune femelle bleutée. Mais elle se tût, et eut le courage d'avancer. Il fallait qu'elle sache. Même si ça devait être douloureux. Manquer de respect à sa mère l'aurait sûrement tuée.

« Nuage d’Automne, Nuage de Printemps, Nuage d’Hiver, Nuage Gris … entrez ... »

Elle reconnaissait la voix de sa Maman. Elle était terriblement faible. Trop faible. Cela lui déchirait le cœur. Nuage de Printemps aurait été prête à échanger sa place avec sa maman si elle l'avait pu. Mais c'était trop tard.

« Vous êtes tous devenus grands, maintenant. Et bientôt, j’en suis sûre, vous deviendrez des guerriers comme on en voit rarement, si c’est votre souhait ... »
« Maman … Nous laisse pas ! » peina à articuler Nuage d'Automne.

Non. Nuage de Printemps n'était pas devenue grande. Elle était restée l'enfant pure et naïve qu'elle avait été par le passé. Sa maman ne devait pas croire qu'elle était inutile. Mais elle ne devait pas non plus croire qu'elle avait échoué dans l'éducation de ses petits. De ce fait, la jeune femelle bleue se tût et laissa sa génitrice parler. Tout en l'écoutant, elle regardait sa mère et son apparence ; son pelage gris-bleu, ses marquages comme ses yeux bleus. Il n'y avait pas à dire, de tous les enfants qu'Eau Turquoise avait eues, elle était ce qui se rapprochait le plus de sa copie conforme. Eau Turquoise vivait en elle. Cette ressemblance lui attirerait-il des ennuis au cours des temps à venir ? Comme la peine de ses frères et sœurs ?

« Vous êtes mes derniers … si le rôle d’un aîné est important, celui de benjamin l’est aussi : rappelez aux grands comment jouer, rire, comment aimer, comment espérer, aussi ... »
« Je te promets de veiller sur eux tous avec autant de douceur que toi Eau Turquoise tu peux me faire confiance. » jura Nuage d'Automne.
« Moi aussi … Je leur rappellerais ce qu'est le bonheur. » renchérit Nuage de Printemps, à voix basse, les sanglots bloqués dans sa gorge.

Nuage de Printemps le jurait. Sa vue se brouillait à mesure que le temps passe. Sa mère allait-elle leur annoncer son départ du clan pour l'ultime voyage jusqu'aux ancêtres ? En avait-elle eu finalement assez de sa séparation avec son compagnon, Etoile de Pierre ? Le cœur de la petite se déchirait et elle sentit bientôt les larmes ruisseler le long de ses joues. Elle le sentait trop bien. Mais elle ne voulait pas que ça arrive. Mais quelque part, elle ne pouvait pas non plus empêcher sa mère d'accomplir la destinée de ses ancêtres. Ça aurait été égoïste de sa part. Eau Turquoise adressa la parole à Nuage Gris, son fils adoptif. Nuage de Printemps n'écoutait même plus ses paroles. Elle était plongée dans son monde, se demandait où pouvait bien se trouver Museau Bleu à cet instant … sa poète aurait les bons mots pour la rassurer n'est-ce pas ? Un frisson s'arracha à son corps.

« Si ça ne va pas, si tu te sens très triste et très seule, alors pries très fort. Très très fort … et je viendrai ... C’est valable pour vous aussi, mes trésors. C’est d‘accord ? Maintenant, allez chercher tous vos frères et sœurs. Réunissons nous une dernière fois ... »

Bientôt, de nouvelles fourrures pénétrèrent dans l'antre et ce furent les autres enfants biologiques et adoptifs d'Eau Turquoise qui se collèrent contre la reine affaiblie. Intimidée par tout ce beau monde, Nuage de Printemps préféra se mettre en retrait avec son frère Nuage d'Automne. Elle regardait tous ces guerriers et apprentis, valeureux et loyaux, qui ne les aimaient malheureusement pas … tout ça parce qu'ils étaient les enfants d'une reine et d'un chef qui n'avaient jamais eu de portées ensemble par le passé. Mais elle se le jurait, elle essaierait de se faire apprécier par eux. Après tout, elle avait promis à sa mère de leur rappeler le bonheur. Elle serait la représentante d'Eau Turquoise, autant physiquement que psychologiquement. Bien qu'elle ne veuille en aucun cas lui voler son identité.

Quand les corps commencèrent à se retirer, les deux apprentis s'avancèrent et se collèrent contre leur mère. Nuage de Printemps profita de cette chaleur que lui conférait sa mère et dont elle n'avait pas suffisamment profité à son goût. Six lunes, c'était trop court. Leurs ancêtres n'avaient pas le droit d'envoyer sa mère accomplir son devoir … elle n'avait pas encore complètement accompli ses devoirs actuels dans le camp. Du moins, c'est ainsi que Nuage de Printemps voyait les choses … Ses ancêtres estimaient peut-être qu'elle pourrait y survivre. L'apprentie n'y croyait presque pas du tout.

« Ne pleurez pas mes enfants ... Ne pleurez pas, car c’est heureuse que je rejoindrai les Étoiles … grâce à vous tous … vous m’avez offert le bonheur et la joie d’être mère d’aussi merveilleux enfants ... »

Eau Turquoise leur adressa ce message sur un ton doucereux, faible. Nuage de Printemps adressa un regard à son frère … Il pleurait. Voir le chagrin de son frère n'avait rien d'agréable. Et sensible qu'elle était, autant à cause de son frère qu'à cause de sa mère, la jeune chatte se mit à sangloter elle aussi.

Elle enfouit sa truffe dans la fourrure de sa mère et s'y perdit, désespérée et souhaitant étouffer sa peine. Elle entendait les cris désespérés de Nuage d'Automne, en vain. Cela lui déchirait le cœur encore plus.

« Il est l’heure … je veillerai toujours sur vous … là-haut ... Je vous aime … si fort ... »

La chaleur que lui procurait Eau Turquoise s'atténua petit à petit. Nuage de Printemps releva brusquement la tête, effrayée par le cri déchirant de son frère qui disait à sa mère des « non, maman ! » comme s'il refusait la vérité. La petite novice posa ses yeux sur le corps de sa mère et se rendit compte qu'elle ne réagissait plus. Elle ne conférait plus aucune chaleur à sa fille. Elle était comme … partie accomplir son ultime voyage. C'était comme ça que ça se passait, l'ultime voyage ? On s'endormait et on le rêvait ? Ce n'était pas comme ça qu'Etoile de Pierre avait réalisé son dernier voyage … si ?

Quoiqu'il en soit … Eau Turquoise ne reviendrait pas. Quand ses enfants auraient le dos tourné, elle se réveillerait et quitterait la forêt. C'était la tradition des ancêtres. C'était ainsi que Nuage de Printemps s'était imaginé les départs de ses camarades. Des voyages qui les mèneraient finalement à des contrées paisibles et à leurs proches disparus. Maintenant, elle était orpheline. Elle avait perdu son père à un âge très jeune, et sa mère venait de la quitter que peu de temps après son baptême. C'était trop tôt. Elle ne condamnait pas ses parents pour cela mais trouvait ses ancêtres très cruels. Elle avait trop de peine pour ses frères et sœurs.

Les joues ruisselantes de larmes, Nuage de Printemps se dit qu'il était temps de se retirer. Elle se détacha de la fourrure d'Eau Turquoise et contempla une dernière fois le beau visage endormi de sa mère, qui avait l'air très paisible. Elle n'était pas partie souffrante. C'était déjà cela. Souffrir pendant un voyage aurait été très handicapant. L'apprentie de Pelage de Crème s'arracha finalement à cette contemplation fortement douloureuse et, sans un mot pour sa fratrie, elle quitta l'antre, bouscula négligemment quelques frères et sœurs devant la tanière et descendit le promontoire. Elle chercha désespérément du regard la lieutenante. Quand elle la vit, elle se précipita dans sa direction, se jetant sans aucune courtoisie sur elle. Recherchant douloureusement la chaleur conférée par sa seconde maman, celle qui aurait toujours les bons mots pour la rassurer.

« Princesse Muse … Maman est … Maman est … M-Maman ... » Elle se tut quelques instants, sanglotante. Puis dans un accès de courage, elle pleura : « Maman est partie accomplir son ultime voyage pour rejoindre Papa … Muse … Dis-moi que tu ne vas pas les rejoindre. Que les ancêtres ne t'enverront jamais accomplir ton ultime voyage tant que je serais là ! Promets-le-moi, s'il te plaît ! »

Elle se remit à pleurer à chaudes larmes. Toute la peine du monde. Celle d'un enfant à qui on avait déjà tant arraché. Elle ne supporterait pas de perdre sa princesse Muse. La peine lui serait trop grande et elle craignait que son pauvre petit cœur ne puisse le supporter. Maman Turquoise n'était plus là … elle ne reviendrait plus jamais.

Cette période de ma vie devait être la plus déchirante. D’abord je perdais mon modèle, le plus grand, le meilleur d’entre nous, mon père. Je n’ai pas eu la chance de le connaitre énormément malheureusement. Grâce à Etoile de Pierre, je fais évidement parti des plus grands. Alors j’ai vécu la plus grande partie de ma vie auprès de ma mère, Eau Turquoise, et de ma fratrie, ainsi qu’avec Nuage Gris, un ami très proche. Ma famille c’était tout, elle était un pilier dans ma vie, et sans l’un d’eux, la structure devenait moins stable. La pierre s’est effritée lorsque l’étoile est partie. Et aujourd’hui, c’est au tour de l’eau de ronger cette colonne. Toute ma famille était présente, tous ceux qui avait, comme moi, vécu auprès d’Eau Turquoise. Je voyais la tristesse, les larmes sur le visage de tous, mais j’étais incapable de produire quoi que se soit, trop bouleversée par les évènements. Ma mère était souffrante. Je restais avec ma fratrie, j’étais collée à eux, essayant de me rassurer, de me réconforter et faire de même pour eux. Ceux qui n’étaient pas de cette grande famille ne pouvaient pas comprendre. D’un sang inférieur, ne partageant pas la même chose que nous.

Ce fût finalement notre tour d’entrer dans la tanière où était Maman. J’avais les pattes tremblantes, mais un air toujours glacial. Je voulais juste me jeter contre elle et la supplier de ne pas nous quitter. Nous avions encore tous besoin d’elle, j’avais encore besoin d’elle.

« Vous êtes tous devenus grands, maintenant. Et bientôt, j’en suis sûre, vous deviendrez des guerriers comme on en voit rarement, si c’est votre souhait... Vous êtes mes derniers… si le rôle d’un aîné est important, celui de benjamin l’est aussi : rappelez aux grands comment jouer, rire, comment aimer, comment espérer, aussi... »

Elle était si sage, si belle, si maternelle ma Maman. Douce, gentille… C’est quelque chose qui se brisait en moi. Entendre ces paroles était un véritable déchirement. Mais rien n’arrivait encore à mes yeux. Ils étaient humides, mais je ne pleurais pas. Et ma mère partait. Je hochais la tête pour lui promettre ce qu’elle nous demandait. Je respirais vite, je tremblais toujours autant, et je ne pensais plus à rien. Elle allait partir. Pour de vrai, comme Papa. Après avoir parlé à mon ami Nuage Gris, elle nous demanda de réunir tout le monde. Et ensemble, tout ceux que Maman à pu chérir se retrouvaient autour d’elle pour un dernier au revoir. Je n’écoutais plus ses paroles, je profitais de sa chaleur, de sa dernière présence, de son dernier souffle, avant qu’elle ne soit qu’un corps vidé de son âme.

« Je t’aimerais toujours Maman. Je ne t’oublierais jamais. »

Je me collais contre elle pour profiter de ses derniers instants. La colonne devenait de plus en plus fragile. L'étoile et l'eau se sont envolés, laissant deux espaces creux dans cette pierre. Tout s'effritait.

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La chatonne frémit alors qu'on lui expliquait que sa grand-mère, Eau Turquoise avait demander à toute la famille de venir. Un aussi grand rassemblement, ça la mettait toujours mal à l'aise et la chatonne câline se colla a son frère, mais, découvrant vite qu'Hippocampe été plus intéresser par le pourquoi du rassemblement, c'est dans les pattes de Nuage de Méduse qu'elle revint, frémissante. Lorsque sa mère lui demanda d'être sage, la Sangsue hocha la tête, ses grands yeux d'or se rivant sur ceux de sa génitrice, cherchant une explication qu'elle été, de toute manière, trop jeune pour comprendre. Pourquoi fallait il se rassembler si Eau Turquoise voulait dormir, ça n'avait aucun sens, à moins qu'elle ne veuille un gros câlin ? Ragaillardie a cette pensée, la minuscule boule de poil accéléra le pas. En entrant, la petite ne réalisa pas l'air affaiblis de sa grand-mère, elle se contenta de ronronner, tout fort, à en faire vibrer ses oreilles, s'avançant pour se coller au ventre de la chatte, ronronnant davantage encore alors que les "grands" discuter entre eux. Même lorsque les doux yeux bleu de la mourante se posèrent sur elle, elle ne cessa de ronronner, souriante, inconsciente du drame a venir.

Malheureusement, des pleurs brisèrent le doux "ronron" de Sangsue qui, découvrant leurs origines chez sa mère, se figea avant de venir se coller à elle, n'osant parler, se laissant entraîner en silence, troublée. Mais la réponse ne la convainquit pas davantage et cette fois, sa petite voix raisonna.

- Ce qu'il se passe, je ne comprends, Maman ... Elle s'arrêta hors de l'antre, tête de côté, ses grands yeux interrogeant Méduse. Mais aucune réponse ne vint, non, d'autres chats entrer dans l'antre et finalement, Petite Sangsue comprit que s'était aussi leur tour de rentrer à nouveau dans la tanière. Il y régnait à présent une chaleur presque oppressante et la petite se hérissa en découvrant des visages tristes, en entendants des sanglots étouffer, incapable de réalisé le pourquoi de tout ça. Seule la queue de sa mère la serrant elle et Hippo-pocam-tame la rassura un peu. Et pourtant, en entendant tout ses miaulements, en découvrant sur chaque visage un air triste, les larmes montèrent aux yeux de Petite Sangsue qui se mit à en trembler, submerger par une émotion naît des autres. Puis, le dernier souffle, alors, il se passa un long moment avant que Petite Sangsue, de sa voix d'enfant naïve et innocente ne demande.

- Rester près d'elle, je peux ? Dormir à présent mamie fait.

Ce que la chatonne ne comprendrait pas avant plusieurs lunes encore, s'était ce sommeil éternel de la chair. La mort, longtemps encore, demeurerait pour elle un mystère. Sans attendre de réponse, la toute petite vint se glisser prêt du corps tiède, ronronnant doucement, fourrant son petit museau dans la fourrure bleu, si douce habituellement, y cherchant cette tendresse qu'elle adorait.