On n'est pas venus pour être ici ! || Petit Hippocampe et Petite Sangsue -abandon

Édelweiss Sauvage, tout juste rentrée de sa patrouille matinale, posa ses proies sur le tas de gibier avant de se diriger vers la pouponnière. Si le temps se faisait plus froid semaine après semaine, le tas de gibier ne désemplissait pas encore réellement. Surtout en ce qui concernait les proies aquatiques. Mais, les patrouilles se fatiguaient bien plus vite, surtout après la mort récente d'Eau Turquoise qui leur avait tous chamboulé l'esprit. Alors, pour se rendre utile sans avoir à quitter la chaleur du campement, Édelweiss Sauvage décida de s'occuper un peu des chatons. Elle permettrait aussi à Méduse de se changer les idées, pourquoi pas en patrouillent, pour changer un peu. Pendant ce temps-là, elle pourrait s'amuser avec ses neveux.

Cela faisait quelques jours seulement qu'elle ne les avaient pas visités, la dernière fois précédant de peu la mort de sa mère. Mais pour elle, il s'agissait de jours à rallonge, de jours de deuil et de jours tristes à en crever. Durant les quelques jours qui s'étaient écoulés, elle n'avait pas été en état de parler à qui que se soit lui rappelant trop Eau Turquoise. Pour dire vrai, elle était même restée allongée une grande majorité du temps. Maintenant qu'elle allait mieux, il était de son devoir de veiller sur les jeunes et en particulier Petit Hippocampe et Petite Sangsue, ses filleuls.

- Bonjour là-dedans ! Miaula la femelle en passant la tête par l'entrebaîllement de la porte. Qui veut bien jouer avec moi à la boule de mousse ?

Du bout de la patte, Édelweiss Sauvage montra l'objet. Elle l'avait fait d'elle-même, utilisant les restes de mousses fraîches apportés au camp pour changer sa litière. Aucun chaton ne résisterait à un jouet si neuf !

On n'est pas venus pour être ici !

Petite Sangsue se faisait sa propre toilette, seule, du moins, elle tentait de la faire convenablement, ce qui faisait que ses pattes avants étaient propre, la fourrure sur sa tête dressé comme les plumes sur le crâne d'une perruche et ses oreille retournée présenter de petites touffes de poil humide et éparse. Chaque jours, elle se demandait où sa grand-mère se trouvait, la cherchant parfois du regard dans le camp, sans jamais la trouvée. Et ce n'était pas son frère qui allait l'aider, il boudait comme un nouveau-né, ne répondant pas où peu à ses sollicitation de jeux et pis, à ses câlins ! Enfin si, mais pas toujours quant elle, elle le voulait, cependant, la chatonne solaire ronronnait de bonheur, débordante de joie, de la joie qu'elle affichait par ses jeux solitaire avec une fleur de roseau à massette où par ses demandes d'affection soudaine, devenant alors collante à souhait. Patte haute à ce moment là, elle riva ses prunelle sur sa tante dès lors que cette dernière franchis le pas de la pouponnière et, ravie d'avoir de la compagnie, elle bondis, dépasser pourtant par son frère.

- Jouer aussi, je veux ! Tout les trois, jouer, nous pouvons ?

Elle ronronnait presque en parlant, tant sa joie été grande. Pourtant, fidèle à son manque d'assurance, elle restait un tant sois peu en retrait, guettant une réponse positive. Néanmoins, elle se rapprocha, se collant à son frère, le poussant presque au passage.

Même sans sa boule de mousse, elle le savait, Édelweiss Sauvage aurait été acceuillie en reine par ses deux neveux adorés. Elle les aimait et il lui rendaient bien cet amour. D'ailleurs, ils accouraient vers elle, chahutant déjà, se dépassant l'un-l'autre pour tenter de l'atteindre en premier. Petite Sangsue était la plus rapide au démarrage, mais fut bien vite dépassée par son frère.

- Bonjour, Tata Edleveisse ! T’as apporté un jouet ? Je peux jouer avec toi ?, commença Petit Hippocampe en pilant devant elle.

- Jouer aussi, je veux ! Tous les trois, jouer, nous pouvons ?, ajouta Petite Sangsue.

Amusée, comme toujours, par les tics de langage respectifs de Petit Hippocampe et Petite Sangsue, la femelle blanche émit un ronron rieur. Tournant les talons et invitant les deux petits à la suivre d'une ondulation de la queue, elle se saisit de la boule de mousse pour diriger sa petite troupe à l'arrière de la pouponnière.

- Bien sûr qu'on va jouer ! Allez les petits, faudra me montrer de quoi vous êtes capable.

Ils trottinaient toujours derrière elle, leurs fourrures aux reflets mauves, si particulières, mises en valeur par les maigres rayons de soleil. Petite Sangsue et Petit Hippocampe étaient si petits, si fragiles... L'instinct maternel de la jeune guerrière se réveillait devant se tableau, et ils eurent chacun droit à une caresse après l'avoir rejoint au terrain de jeu.

- Alors les monstres, fit Édelweiss Sauvage, lançant la boule de mousse plus loin. Montrez-moi comment vous vous occupez des ennemis, ensemble !

On n'est pas venus pour être ici !

La femelle tachetée était ravie de cette rassurante visite, elle avait beau sourire sans arrêt, parfois, sa timidité ressortait et elle bafouillait alors encore plus, et même si personne ne lui faisait la moindre remarque, elle se retrouvait malgré tout une fois seule à pleurer. Mais pas avec sa tante, parce que Edelweiss venait les voir depuis aussi loin qu'elle s'en souvenait et qu'elle avait appris à aimer vraiment la chatte blanche, tendrement même. Alors elle galopa maladroitement à la poursuite de la guerrière, traversant la pouponnière en chavirant a plusieurs reprises, se relevant sans attendre, semant son frère derrière elle.

- Ouiii !!!

La princesse bleu aux prunelles d'or attendait qu'on lui explique le jeu en question, incapable de tenir sur place, ses pattes remuante donnant l'impression qu'elle se dandinait. Alors quand la boule de mousse roula plus loin, elle aplatit ses devants, laissant son derrières remué comme celui d'un chiot, ses yeux devenant deux fentes fines, figés sur sa cible. Enfin jusqu'à ce que son frère lui parle, tentant de se faire discret.

- Oh ! Pas de la boule de mousse elle parlait, tu crois ? Malade elle serait ? Grave ce n'est pas hein ? Oui, d'accord je suis. Faire semblant de l'attaquer nous allons.

Et toujours, les mots venait avec aisance dès lors qu'elle retourner les phrases dans sa tête, mélangeant le tout pour en faire ce langage unique qu'elle était, à sa connaissance, seule à utiliser. Oh on le lui avait déjà reprocher ça, mais elle avait beau tout faire pour, elle ne parvenait pas à aligner les mots dans le même ordre que les ordre sans mettre deux heures pour une toute petite phrase. s'était si frustrant et désagréable qu'elle reprenait vite ses habitudes par ailleurs. Ce qui ne manqua pas dès lors qu'elle ajouta, fixant de nouveau la boule de mousse.

- Diversion faire, je vais.

Et elle bondis, ratant certes son saut, arrivant trop loin de sa proie, mais ses pattes tendus à l'extrème à l'avant permirent néanmoins à ses petites griffes d'attraper le jouet du jour, auquel elle s'attaque en le rabattant vers son ventre, ses pattes arrières venant dès lors frapper la boule jusqu'à ce qu'elle l'envoie vers la guerrière, espérant ainsi offrir à Hippocampe une occasion parfaite.

Ayant lancé la boule de mousse de telle sorte à ce qu'elle rebondisse puis roule sur le sol, la guerrière était sûre de voir ses neveux bondir à la suite de l'objet pour l'attraper avant qu'il ne s'immobilise totalement. Lorsqu'elle était elle-même à leur place, plusieurs lunes auparavant, c'était ce qu'elle préférait faire, plutôt que d'attendre que le jouet soit inerte et immanquable. Au moins, elle avait un peu l'impression de devoir attraper une vraie proie en mouvement, comme si elle était déjà apprentie.
Pourtant, aucun des deux chatons n'esquissa de geste pour la rattraper, préférant à la place se coller l'un contre l'autre en chuchotant. Édelweiss Sauvage pencha la tête, suspicieuse, lorsque Petit Hippocampe lui jeta un regard rapide. Qu'allaient-ils encore inventer, les garnements ?

La grande femelle posa son fessier sur le sol poussiéreux, attendant que ses protégés terminent leur conciliabule. La zone, dont tout la terre était molle, était dédiée aux chatons afin qu'ils ne s'y blessent le moins possible. Elle tendit l'oreille, essayant de capter des bribes de conversation, afin de s'assurer que rien de dangereux ne se préparait.

《Oh ! [...] tu crois ? [...] Grave ce n'est pas hein ? [...]nous allons.》, parvenait elle a capter, la petite voix aiguë de Sangsue ne parvenant que partiellement à ses oreilles.

Visiblement, les deux boules de poils s'inventaient un scénario tout autre que celui qu'elle leur avait prévu, bien qu'elle ne puisse dire quoi.
Et qu'est-ce qui pouvait être éventuellement "grave" aux yeux de la petite ? Édelweiss Sauvage fouilla les environs de leur position du regard, ne décernant rien de dangereux.

Au nom du clan des étoiles, s'occuper de petits était épuisant. Sa sœur avait un réel mérite !

《A ce rythme-là, le campement est en grand danger, vous savez !》

Finalement, Petite Sangsue démarra la première, se jetant en direction de la boule de mousse avec ses petits membres qu'elle ne contrôlait pas encore très bien. La guerrière aux poils blancs tachetés l'encourageait, amusée devant le spectacle de sa nièce cabrant de toutes ses forces pour lui envoyer le joujou.

《Tu te débrouilles bien, ma belle !》, la complimenta-t-elle.《C'est très bien d'utiliser tout ton corps comme tu le fais. Hippocampe, tu me montres de quoi tu est capable, toi ?》

Elle attrapa la mousse avec ses crocs, prête à la relancer plus loin, sans se douter des intentions du petit.

On n'est pas venus pour être ici !

Quand sa tata Edelweiss parla de danger, la petite elle ne l'entendis pas, trop occupé à établir un plan avec son jumeau pour être, bien, bien sure d'attraper la guerrière blanche pour un méga gros câlin à trois. Les câlins, s'était le top du top du mieux et la boule de poil bleu adorait cela presque autant que le lait maternel. Néanmoins, quand elle fit sa diversion et qu'en retour, elle eu droit à un compliment, elle en ronronna de bonheur, un ronron si bruyant que la chatonne - qui se trouvait alors sur le dos - vit vrombir le pelage de son ventre en un frémissement qui n'était pas sans rappeler l'herbe dansant sous la caresse du vent. Ses yeux eux, se plissèrent de bonheur et en même temps, s'éclairèrent de l'intérieur. Elle se débrouillardait bien ! Sa queue se balança de côté et elle se retrouva sur le flancs, son regard attirer sur Petit Hippocampe que Tata Edelweiss avait vu aussi. Oh non et leur plan alors ?

Et la, elle vit qu'il la vit et dans l'instant où leurs regards se croisèrent, elle se rassura de voir son frère se calmer tout aussi vite, décider à ne pas échouer malgré le fait que la diversion n'avait fonctionner. Ce qu'elle était fière de son frère ! Et pan, il bondit et elle roula sur son ventre, queue remuante et derrière levée en attendant qu'il l'invite. Oh elle avait hâte de se jeter dans la mêlée à son tour pour un gros et bon câlin ! Et oh, elle s'élança à son tour, trébucha, roula jusqu'au pattes de sa tante et s'enroula autour de l'une en miaulant fièrement.

- Un câlin nous exigeons !

Oui, il n'y avait pas à dire, elle préférait faire des câlins plus que tout autre jeu au monde. Au moins, pendant un câlin, on chassait tout les petits chagrin. Oui, un câlin ça rapprochait les chats ! Si un jour elle devenait cheffe, elle instaurerait le câlin obligatoire tout les jours !

La boule fusa dans les airs, propulsée à grande vitesse par Édelweiss Sauvage. Il y eut un bruit de vent de l'on fendait, puis l'objet finit sa course en s'écrasant au sol, bien plus loin. La guerrière se pinça les lèvres, avant de se lever ; elle avait mis plus de force qu'elle ne l'aurait cru dans le lancer et l'objet sortait à présent de l'espace bien abrité de la pouponnière. Il était donc plus prudent qu'elle la rapproche, surtout qu'au vu des tous petits membres du chaton, franchir les roseaux et les branches mortes le fatiguerait pour rien.

Mais, avant même qu'elle ne fasse un pas où ne prononce une parole, Petit Hippocampe s'élança. Il ne courait pas sur la balle de mousse comme sa sœur précédemment, mais sur son flanc à elle. La minette leva brièvement les yeux en direction du plafond avec un sourire ; voilà pourquoi il marchait (presque discrètement) en crabe quand sa sœur menait l'action ! Celle-ci poussa d'ailleurs de petits cris excités avant de suivre son frère.

《 Ha ha ! Le duo Sangsue et Hoppi Carpe t’a bien eût, vilaine ennemie ! Rends-toi et nous te libérerons ! 》, commença Petit Hippocampe.

Édelweiss Sauvage tomba théâtralement sur son flanc en prenant bien garde de n'écraser aucun chaton. Le petit commençait à escalader son ventre, fier comme un paon, tandis que Petite Sangsue atteignait ses pattes avant après une magnifique chute.

《 Un câlin nous exigeons ! 》

La femelle dévisagea lentement les deux enfants, tour à tour, puis les délogea de leurs positions respectives pour les attirer contre son ventre. Ils étaient coincés, gigotants comme des crevettes, tandis qu'elle leur ébouriffait la tête avec la seule patte qu'elle avait de libre.

《 Vous faites moins les malins là, hein ? 》, les narguait-elle en ronronnant.