La famille, c'est sacrée [Pv Nuage Roux] -end

La famille, c'est sacrée.

La siamoise commençait à se faire à l'idée, ses petits grandissaient, certes, loin d'elle mais pas moins aimée pour autant de ce qu'elle avait pu en voir. Nuage de Braise et Nuage de Bec étaient là pour eux et Nuage Roux et Nuage Ardent aussi, bien qu'un peu moins peut-être ? Elle n'aurait rien pu affirmer, mais ce qui lui faisait plaisir, s'était de voir Coup de Foudre s'investir un peu, du moins en avait elle eu la sensation. Malgré tout, elle évitait depuis le bengal autant que possible, douloureusement parce que chaque fois qu'elle le voyait, elle songeait à leurs nuits, si douces et la douleur des conséquences lui rappeler qu'elle devait absolument éviter que cela ne recommence. Parce qu'elle devait former un apprenti, en trouver un pour commencer ... Les étoiles l'avaient déjà rejeter, elle ne pouvait prendre le risque d'abandonner son clan sans successeur si jamais la vérité éclater, si ... Elle secoua la tête, anxieuse. Elle avait fait ses choix, pris ses décisions et peut-être naïvement espérait elle encore que le pardon soit possible.

Elle continuait de songeait à ses trois "boules" ses petites étoiles à elle et à Ourse Polaire qui se montrait être une bonne nourrice pour eux même si la guérisseuse avait bien remarquer comme elle couvait plus aisément Petit Phoque mais, pouvait elle lui en vouloir ? Non, assurément pas. C'est en remarquant Nuage Roux qui retourner dans la tanière des apprentis qu'elle trottina dans le camp, s'assurant qu'il était seul avant de l'appeler.

- Tu as un instant ? J'aimerai te parler.

Elle s'était promise d'aller le voir, lui qui semblait proche de son frère Bec, dès que le brun était revenue au camp avec des blessures, des traces de griffures. Oh elle aurait pu en parler à Nuage de Braise mais la femelle lui semblait parfois un peu trop dans les nuages justement et le jeune Roux lui avait apparu être la meilleure des solutions pour tenter de lever le voile sans faire de mal à quiconque au possible par ses questions ...

Roux songeait à la dernière assemblée qui avait viré à la surprise totale. Coup de Foudre avait eu une relation avec l'ancienne guérisseuse du clan du Tonnerre, une relation allant jusqu'à obtenir une portée de 3 chatons. L'ancienne guérisseuse avait été exilée par le chef, du coup c'était Secret du Firmament qui était aux commandes. Mais pourtant quelque chose ne tournait pas rond. C'était étrange, était-ce peut-être la surprise qui était encore ancrée chez l'apprenti roux.Maintenant il savait qu'il avait des demi frères et sœurs, et bien qu'ils étaient nés d'un amour interdit, ils avaient finalement du sang du bengal qui coulait dans leurs veines. Du sang de Coup de Foudre. Roux avait encore du mal à définir la relation qu'il avait avec le guerrier, mais après avoir appris la nouvelle, il était encore un peu perdu. Certes il allait tout faire pour protéger les nouveaux chatons qui faisaient parti tout de même de sa famille et ce n'était pas comme si Coup de Foudre l'avait déçu, c'était surtout que maintenant il devait garder un œil sur trois autres personnes en plus de surveiller sa propre fratrie, et surtout est-ce que Coup de Foudre allait s'attacher à ses autres chatons ? Plus qu'à Roux ? Bec, Ardent ou Braise ? Il n'avait pas envie que la relation se détériore à cause des nouveaux nés. Pour lui sa relation était plus qu'importante, elle lui tenait particulièrement à cœur.

Il secoua la tête pour chasser ses pensées qui l'empêchait d'être productif. A cause de ça il avait perdu de vue Petit Phoque. Bah, tant pis, la reine le surveillait déjà suffisamment. Qu'est ce qu'elle devait ressentir, elle, qui devait élever des chatons nés d'un amour interdit ? Roux se le demandait. Il se décida à retourner se reposer dans la tanière des apprentis, une bonne sieste lui ferait du bien et peut-être que l'un de ses frères se trouvait à l'intérieur. Mais avant même d'y passer la griffe, un appel survint derrière lui.

« Tu as un instant ? J'aimerai te parler. » Il reconnut la voix de Secret du Firmament.
- Hm ? Oh.., oui, je t'écoute ? » Il se retourna complètement vers elle et pencha légèrement la tête sur le côté, en espérant que la conversation ne soit pas trop dramatique.

La famille, c'est sacrée.

La siamoise tentait de sourire au novice, mais entre ses petits loin d'elle et son père, le coeur n'y était pas vraiment et ce n'était pas les petits résidus d'herbes qui s'accrochaient à son pelage qui contredirait celà. Et pourtant, la vie devait continuer, elle devait continuer à prendre soin du clan, comme elle l'avait promis, à elle même tout d'abord et à Mirage du Désert ensuite. Et finalement au clan tout entier parce qu'elle était guérisseuse. Parce qu'on attendait d'elle que tout ses camarades se porte bien. Parce que si elle se laisser envahir par ses pensées, alors Coup de Foudre les occuperait presque toute entière. et elle ne pouvait laisser son amour pour le bengal la détruire davantage. S'était malsain qu'importe qu'elle tente de se justifier du contraire dans ses moments de faiblesses.

- C'est gentil de ta part d'aider Ourse Polaire avec les chatons tu sais ...

Elle aurait pu dire n'importe quoi d'autre, au lieu de ça, elle se maudit d'être pratiquement en train de se trahir, puis elle secoua la tête, comme un tic nerveux, pour tenter de remettre de l'ordre dans ses pensées, se retenant de gratter le sol d'une patte comme elle avait tendance à le faire à chaque fois qu'elle se retrouver à ne pas vraiment savoir que dire sans passer pour une idiote. Et Bête, elle l'avait été bien assez. Alors elle détourna un peu son regard, juste assez pour observer un point derrière le novice, un instant seulement avant de revenir sur lui d'ailleurs.

- Je sais que tu te soucie des autres ... Je veux dire, avec ta fratries, vous êtes proche n'est ce pas ? Elle se força à rire, doucement avant d'ajouter, lasse de chercher comment emmener la conversation sans risquer de brider son jeune camarade et de le voir se fermer à elle comme le ferait une huître. Enfin, ce que je veux dire, c'est que Nuage de Bec m'inquiète. Et comme je ne voulais pas le braquer où le blesser en le questionnant, je me suis dit que peut-être, tu savais quelques choses ... Parce que c'est mon rôle de veiller sur vous tous ...

Elle faisait peine à voir, elle guérisseuse, aussi perdue qu'un apprenti à son premier jour. Son regard était triste, son pelage, plus négligée qu'à l'accoutumée et sans doute pouvait on deviner ses côtes, due à la saison certes, mais sa mise bas n'avait rien arranger et le fait qu'elle est réduit son alimentation un temps pour couper plus vite son lait pas davantage. Sa voix pourtant faisait contraste, douce et avec cette pointe de sagesse qui par le passé lui avait cruellement manquer. Elle qui venait de grandir, forcée par les événements à accepter que jamais la vie ne faisait de réel cadeau sans demander contrepartie.

Visiblement Secret du Firmament avait bien des choses à dire à l'apprenti vu l'expression sur son visage. Peut-être allait-t-elle tenter de vouloir faire la psychologue au sujet de la révélation, de Coup de Foudre, des nouveaux chatons ? Mais Roux n'avait pas besoin de ça, s'il avait des choses à dire en ce moment c'était à Coup de Foudre. Oui il avait beaucoup de questions en tête à poser au bengal, et ce n'était pas après sa sieste qu'il n'allait donc pas pouvoir faire, qu'il allait pouvoir les lui poser.

« C'est gentil de ta part d'aider ourse Polaire avec les chatons tu sais ... »

Son oreille tiqua au prénom de la reine des chatons interdits. Il ne les aidait pas, il s'assurait qu'ils allaient bien, en fait il n'avait pas encore débarqué dans leurs vies, il n'était encore jamais allé leur parler. Eux qui étaient encore jeunes et si innocents, allaient-ils apprendre la vérité un jour ? Si c'était vrai, alors qui allait se charger de leur dire ?

« Je ne les aide pas. Je les surveille, après tout ils font maintenant partie de la famille. Je ne peux pas jouer le rôle de la deuxième mère.  »

Personne ne le pouvait, vu qu'elle avait été exilée. Les petits n'allaient jamais pouvoir connaître leur mère, même si le jeu d'actrice de la reine était parfait, ça ne pouvait jamais compenser la perte de la véritable mère. Roux l'avait bien compris, lui qui n'a jamais connu sa mère et qui a été balancé de reine en reine. Il connaissait ça, il était comme eux. Un petit chaton sans jamais avoir connu cette présence féminine.

« Je sais que tu te soucie des autres ... Je veux dire, avec ta fratries, vous êtes proche n'est ce pas ? »
Alors c'était le sujet, la propre fratrie de Roux. Qu'est ce qu'elle voulait dire par ' ''vous êtes proches'' ? Suffisamment pour dévoiler quelque chose ? Pour espionner sans éveiller des soupçons ? Secret du Firmament avait l'air tellement sérieuse malgré son rire forcé.

« Enfin, ce que je veux dire, c'est que Nuage de Bec m'inquiète. Et comme je ne voulais pas le braquer où le blesser en le questionnant, je me suis dit que peut-être, tu savais quelques choses ... Parce que c'est mon rôle de veiller sur vous tous ... »
-.. Oooooh, je vois.  » Bec qui voulait être discret sur cette fameuse nuit, c'était visiblement raté. Alors au lieu de questionner le principal intéressé, elle a préféré se rabattre sur roux. Comme si lui allait tout lui dévoiler sur un plateau d'argent. S'ils étaient très proches, c'était pour une raison, garder les secret.

« J'espère que c'est vraiment de l'inquiétude et non de la pitié que tu éprouves pour mon frère, car sache qu'il déteste ça. La pitié des gens. » commença l'apprenti. « Si tu voulais recevoir la moindre information sur mon frère, tu n'es pas tombé sur la bonne personne. Je voudrais t'aider, mais c'est à Bec qu'il faut demander, en venant vers moi tu lui prouves que tu as pitié de lui et que tu ne veux pas le blesser vu qu'il a déjà la vie dure avec sa malformation. » Il ne voulait pas blesser la guérisseuse, bien au contraire il voulait l'aider, mais ce n'était pas en venant cherchant les informations dans le dos de son frère que tout allait redevenir dans l'ordre. «  Comme pour les chatons, on éprouve tous de la pitié pour eux, moi le premier. Et je suis sûr que toi aussi, mais avec Bec c'est différent. Je ne peux rien te dire pour l'instant. »

La famille, c'est sacrée.

La réponse lui apparu sèche mais elle s'efforça de hocher la tête, tout doucement, parce qu'il avait raison, parce que jamais personne ne pourrait avoir avec ses petites étoiles la place qu'il lui revenait à elle. Ni la place qui revenait à Jolie Abeille au près de Petite Source. Et pourtant, par la suite, elle hocha les oreilles. Elle adorait Bec, sa façon gaie de voir les choses, la tendresse qu'il avait à offrir, son petiot côté dragueur hérité de son père aussi. La seule fois où elle avait eu pitié de lui, s'était à sa naissance en sachant pertinemment qu'Étoile de Suie n'aimerait jamais ce chaton à cause de sa différence. Mais pour elle, il n'était pas différent, il savait faire autant de chose qu'un autre et avait un esprit tellement joyeux ... Elle s'apprêtait d'ailleurs à annoncer cela lorsque les nouvelles paroles du novice la heurtèrent de plein fouet, faisant gonflés dans son regard une flamme qu'il ne pourrait sans doute pas comprendre et c'est bien plus sèche qu'elle lui répondis cette fois.

- Avoir pitié de ton frère, pour quel motif ? Sa malformation tu dis, elle ne l'empêche pas de faire autant que vous tous. En revanche, que l'un de mes camarades rentre blessés au camp m'inquiète, parce que je suis guérisseuse ... Elle réalisa sans doute qu'elle avait monté le ton car c'est beaucoup plus bas qu'elle fini, de tel sorte que nul en dehors de son interlocuteur ne pouvait entendre. Je n'ai pas plus de pitié pour ses petits, ce que je ressens vis à vis d'eux est bien différent mais là n'est pas le sujet Nuage Roux. La seule raison pour laquelle je préfère te parler à toi plutôt qu'à Bec est que je refuse de voir son sourire disparaître ... Je ne suis pas stupide, je sais parfaitement que ses traces sur ses pattes ne sont pas l'oeuvre de ronces, mais celles de griffes. Et si cela venait d'un combat, il serait venu me voir, n'est ce pas ?

Elle s'arrêta là, avant de soupirer, beaucoup plus doucement, reprenant sa voix douce, la flamme dans ses yeux perdant de nouveau éclat.

- J'ai juste envie d'aider ceux qui en ont besoins tu sais ...

Et inévitablement, son regard fila vers une tanière couverte de ronces, plus abrités que presque toutes les autres et dans laquelle vivaient de petites étoiles, inconsciente que dans le camp, une chatte souffrait qu'ils soient loin d'elle.

Il y avait des chances que la guérisseuse ait mal interprété les paroles du rouquin, mais il voulait s'assurer de quelque chose avant de trop en dévoiler sur Roux. Elle pouvait très bien être la guérisseuse du clan, une femelle exemplaire, ça ne changeait rien pour Roux, elle n'était pas de la famille. Alors même si elle avait toutes les raisons du monde, elles n'étaient peut-être pas suffisantes pour comprendre ce que Bec traversait en ce moment. Son frère avait été clair et ne voulait pas que ça se sache, même si Secret du Firmament était tenue au secret, Roux restait sur ses gardes surtout que c'était à propos de sa fratrie, alors ce n'était pas rien.

« Avoir pitié de ton frère, pour quel motif ? Sa malformation tu dis, elle ne l'empêche pas de faire autant que vous tous. En revanche, que l'un de mes camarades rentre blessés au camp m'inquiète, parce que je suis guérisseuse ... » Son avis n'était pas celui de tout le monde, et si Bec avait préféré garder le silence c'était bien pour cette raison. Une partie du clan le jugeait pour ce qu'il était, même si ce n'était pas sa faute, alors comment il réagirait pour ce qu'il avait fait consciemment ? « Je n'ai pas plus de pitié pour ses petits, ce que je ressens vis à vis d'eux est bien différent mais là n'est pas le sujet Nuage Roux. La seule raison pour laquelle je préfère te parler à toi plutôt qu'à Bec est que je refuse de voir son sourire disparaître ... Je ne suis pas stupide, je sais parfaitement que ses traces sur ses pattes ne sont pas l'oeuvre de ronces, mais celles de griffes. Et si cela venait d'un combat, il serait venu me voir, n'est ce pas ? »

Ne pas voir son sourire disparaître, était-ce qu'elle voulait là ? Et en venant parler à Roux, ne prenait-elle pas de risque ? Si Bec l'apprenait, Roux imaginait déjà la tête de son frère. Roux n'était pas une balance, il savait qu'il pouvait faire confiance à la guérisseuse, mais ce n'était pas une balance. Il voulait plus d'arguments. Et pour l'instant, il allait devoir lui mentir pour continuer à entendre ses arguments. Il n'allait pas lâcher l'affaire.

« J'ai juste envie d'aider ceux qui en ont besoins tu sais ... » Roux remarqua son regard se diriger vers la pouponnière. A cause des nouveaux chatons ? Qui sait. «  Ton avis sur mon frère n'est pas celui de tout le monde. Il le sait bien. Et peut-être qu'il n'est pas venu te voir parce qu'il voulait montrer qu'il était fort, il voulait prouver aux autres quelque chose car il porte un véritable fardeau et voir le regard des gens sur lui ne l'aide pas. » dit-il en balayant le camp du regard et en réprimant un grognement. De beaux abrutis, un vrai paquet. De beaux enfoirés que Bec doit affronter chaque jour. « Nous nous sommes entraînés ensemble au combat, Bec et moi. » dit-il en se redressant et en fixant la guérisseuse droit dans les yeux. Allait-elle le croire ? Ou non.

La famille, c'est sacrée.

Quand Nuage Roux commença à lui répondre, elle hocha la tête, oui elle savait que le jeune chat était victimes de mauvais regards,, de mauvaises langues sans doute aussi et ça, elle le comprenait d'autant mieux que petite, on ne la voyait que comme la rejeton de la folle. Alors même si elle n'avait pas le ressentit de Bec, elle estimait pouvoir comprendre le mal que les autres savent infligés. Mais lorsque Roux ajouta que les griffures étaient celles de combat, elle se contenta d'hocher la tête, de nouveau.

- Alors peut-être me suis-je trompés sur vous deux. Peut-être êtes vous stupides si vous vous entraîner en sortant les griffes en dédaignant volontairement les risques d'infections que peuvent causés de tel blessure. Et peut-être Bec est il nul alors s'il est le seul a porter trace de cet entrainement ...

Elle soupira avant de remuer la queue d'un geste sec et agacée, puis elle reprit, plus doucement.

- Où peut-être que j'ai raison et que vous feraient deux guerriers respectables dans le futur, faisant un pied de nez mémorables à tout ceux qui pensent justement que vous ne valez rien.

Elle lui souri un instant, son regard se perdant à nouveau en direction de la pouponnière. oui, ses chatons aussi allaient avoir droit à ses regards médisants, mais pour eux aussi, elle souhaiter que l'avenir les rendent plus fort et que les autres se mordent la langue d'avoir cru qu'ils seraient des poids morts.

- Tu ne me croira sans doute pas, mais moi aussi on me regarder comme une étrangère, parce que ma mère était devenu un peu trop croyante, et ... Et elle disait voir des choses... Ça ne m'a pas empêcher de grandir et de devenir guérisseuse ... Tout ce que je te demande, c'est de m'aider à prendre soin des autres, je veux dire, tout les autres. Bec en fait partie. C'est le rôle de chacun de veiller sur ses camarades ... Elle se détourna un peu, comme pour offrir au novice le droit du dernier mots. Tu sais, les chatons dans la pouponnière, peut-être que pour le moment ils ne servent à rien, ils sont un fardeau. Beaucoup le dirons. Les anciens aussi ne servent pas le clan en ce cas, ils ne peuvent plus chasser, pour certains, même se déplacer est un combat ... Et tu sais ce qu'ils ont en commun ?

Elle lui sourit, franchement mais tristement aussi.

- Sans les uns, les autres n'existeraient pas. Un chaton grandit, devient apprenti puis guerrier, à des chatons et devient un ancien ... Mais c'est parce qu'avant d'être ancien, ils ont appris tant de choses et vécu tant d'autres que les anciens peuvent éviter aux jeunes générations bien des problèmes ... C'est ça un clan ... Une famille ... Et tant pis si certains y sont aveugle ... Moi c'est ce que je vois quand je vous voient, tous ... Et ce faisant, elle posa son regards sur ses camarades qui vaquaient à leurs occupations, avant de soupirer, doucement.

Même si Roux aimait son frère plus que tout au monde, et même s'il voulait l'aider à changer le regard des autres sur lui en l'aidant à se sentir mieux quitte à en décrocher la lune, Roux ne pourrait jamais lever la patte sur lui, même lors d'un entrainement. Pour Roux, un guerrier ne se mesure pas à la longueur de ses crocs ou de ses griffes, ou encore le nombre de personnes blessées ou encore tuées, mais à ce qu'il voulait défendre. Et Roux ne défendait en aucun cas la violence. Surtout envers son frère, mais ça, Secret du Firmament le savait-elle ? Allait-elle gober cette vilaine excuse ?

« Alors peut-être me suis-je trompés sur vous deux. Peut-être êtes vous stupides si vous vous entraîner en sortant les griffes en dédaignant volontairement les risques d'infections que peuvent causés de tel blessure. Et peut-être Bec est il nul alors s'il est le seul a porter trace de cet entrainement ... »

Un rire gras sortit de la bouche du rouquin, avant de finir par s'étirer.

« Où peut-être que j'ai raison et que vous feraient deux guerriers respectables dans le futur, faisant un pied de nez mémorables à tout ceux qui pensent justement que vous ne valez rien. »

Content de la réponse de la guérisseuse, il se redressa de nouveau avant de fixer la femelle. Roux savait qu'il ferait un guerrier respectable, il ne demandait que ça, pour rendre fier Coup de Foudre d'une certaine manière et emmerder la saloperie qui était morte sans même prendre la peine de regarder ses propres chatons. Mais il ne voulait pas le devenir en faisant la guerre et en allant au combat comme de la vulgaire chaire à canon. Bec aussi, allait devenir un guerrier respectable, c'était tout ce que Roux voulait, qu'il soit reconnu pour toutes les épreuves qu'il avait enduré. C'était déjà une personne mémorable au yeux du rouquin. Il observa le regard bleu de la femelle se tourner vers la pouponnière. Vers ces chatons encore innocents mais qui ne savaient encore rien de ce qui les attendait.

« Tu ne me croira sans doute pas, mais moi aussi on me regarder comme une étrangère, parce que ma mère était devenu un peu trop croyante, et ... Et elle disait voir des choses... Ça ne m'a pas empêcher de grandir et de devenir guérisseuse ... Tout ce que je te demande, c'est de m'aider à prendre soin des autres, je veux dire, tout les autres. Bec en fait partie. C'est le rôle de chacun de veiller sur ses camarades ... » Elle se tourna vers roux, mais il ne dit rien, tout ça il le savait, le rôle de chacun de veiller sur chacun, et patati, et patata. Sauf que 70% du clan n'en avait rien à cirer de son copain de tanière. « Tu sais, les chatons dans la pouponnière, peut-être que pour le moment ils ne servent à rien, ils sont un fardeau. Beaucoup le dirons. Les anciens aussi ne servent pas le clan en ce cas, ils ne peuvent plus chasser, pour certains, même se déplacer est un combat ... Et tu sais ce qu'ils ont en commun ? »

Roux fit signe que non, il n'en savait rien, mais il avait envie de le savoir.

« Sans les uns, les autres n'existeraient pas. Un chaton grandit, devient apprenti puis guerrier, à des chatons et devient un ancien ... Mais c'est parce qu'avant d'être ancien, ils ont appris tant de choses et vécu tant d'autres que les anciens peuvent éviter aux jeunes générations bien des problèmes ... C'est ça un clan ... Une famille ... Et tant pis si certains y sont aveugle ... Moi c'est ce que je vois quand je vous voient, tous ... »

Elle avait les paroles d'une guérisseuse. Et heureusement qu'elle avait ce genre de parole, car sinon le clan ne serait pas une famille, mais un véritable bordel sans nom.

« On est forcément un peu stupide, Bec et moi, on vient de Coup de Foudre. » dit-il en rigolant comme pour évacuer la pression et la tension qui s'étaient installés durant la conversation. « Bec est déjà quelqu'un de mémorable, mais aux yeux de peu de gens. Certains diront ''c'est normal que tu l'aimes, c'est ton frère'' pourtant un paquet de personnes ici n'ont pas vraiment de liens avec leur famille. Si Bec avait été un simple membre, mon opinion aurait été le même car il est différent, et c'est ce que j'aime chez les gens. Le copier coller c'est pas mon truc. »

D'ailleurs il savait même pas comment s'y prendre.

« On n'a pas eu de chance tous les deux, on nous a regardés comme des étrangers. Tu as le discours d'une guérisseuse, et heureusement que tu l'as, sinon le clan partirait en sucette. » Il détourna le regard vers les chatons.  «  Ces chatons, ils ont déjà la chance d'avoir la visite de Coup de Foudre, j'ai l'impression qu'il fait plus d'efforts avec eux qu'il en a fait avec nous au début. Alors ils ne sont pas totalement perdus.. »

Il divaguait un peu trop.

« Bec est parti en pleine nuit se mutiler, je l'ai retrouvé au bon moment. Mais maintenant, c'est du passé. Tu peux me dire ''oui mais c'est grave '', bien sûr que ça l'est. Mais avant d'aller voir Bec, vas plutôt voir ceux qui étaient la cause de ses mutilations. » Il était calme, mais le regard noir. Si Bec avait fait ça, c'est parce que certains trouvaient Bec trop ''nul''.

La famille, c'est sacrée.

Quand Roux fit remarquer qu'ils étaient forcément stupide, la chatte ne put réprimer un petit rire. Oui, Foudre savait paraître stupide mais oh qu'il était loin de réellement l'être et à la pensée du bengal, son cœur se serra douloureusement. Comme elle aurait aimer ne pas avoir a portée le lourd secret des chatons qui était aussi sien dans la pouponnière ... A la place, elle laissa s'échapper une pensée, trop distraite par nuage Roux et sa maturité, par ses songes éveillée. Ce n'est malheureusement pas lui le plus sot ... Et un instant, sa longue queue vint caresser son ventre alors que ses perles bleu se voilaient, avant qu'elle ne regarde Roux et réagisse, souriant faiblement, bien trop tristement. Avait il comprit ? Elle n'y pensait même pas en cet instant, l'écoutant silencieusement à présent. Alors quand il lui fit remarquer que si le clan tenait, s'était sans doute grâce à elle, elle gratta le sol, comme un chaton à qui ont fait un compliment, comme une femelle qui se fait courtiser et qui rougit, incapable de croire le jeune mâle tant ses propres erreurs lui semblait flagrante. Mais tellement secrète aussi que personne ne pouvait comprendre. Oui, nul dans le clan ne pouvait savoir ce qui se cachait dans son regard vide quand elle fixait le ciel, ni la douleur qui l’étreignait chaque fois qu'elle approchait la pouponnière, à chaque fois que l'un des chatons poussaient une plainte ridicule pour juste avoir un peu de place à une mamelle où avoir l'un de ses frères où sœurs pour lui tenir chaud ...

Alors quand Nuage Roux lui signala que les petits avait la chance d'avoir leur père, elle hocha la tête, fermant les yeux car s'était par sa seule stupidité s'il n'avait pas véritablement leur mère auprès d'eux. Si cette même mère, ils allaient ignorer qui elle est véritablement ... Oui, Coup de Foudre avait changer à son contact, à celui de ses premiers petits et s'était une bonne chose mais elle aussi avait changer au contact du bengal ... Pour le mieux ? Elle en doutait; pour tout perdre ? Elle en était presque certaine. ¨Pourtant quand le nom de Bec revint, sa fourrure se hérissa, elle toisa le novice. Jamais elle n'avait cru cette histoire de solitaire quand les deux félins étaient venus la trouver après les blessures. Aucune odeur sur les plaies autre que celle du tonnerre et ... un petit quelques choses dans leurs formes peut-être ... Mais elle avait choisit de laisser un peu de temps passer, surtout, elle avait l'esprit bien trop ailleurs, emportés par ses propres pensées, ses propres craintes ... Elle laissa son poil retombée en réfléchissant avant de s'avancer vers le novice, lui donnant une lèche sur la tête.

- Tu as raison, c'est du passé et tu es là pour lui. Mais maintenant je sais. Je n'irai pas voir Bec mais je surveillerai mieux les mauvaises langues. Il a de la chance de t'avoir, le clan entier à de la chance ...

Et de nouveau, son regard se voila alors qu'elle regardait dans la direction de la pouponnière.

- Ils auront besoin de félins comme toi eux aussi, un jour ...

Elle ferma les yeux, soulagée de mieux comprendre ses apprentis qu'elle avait vu naître, ceux là même pour lesquels elle s'était insurgés dès le début, manquant de respect à la vieille Étoile de Suie en espérant que le Petit Bec serait vite placer entre les pattes d'une nourrice capable d'aimer ce chaton, de lui laisser sa chance. Car jamais sa mère ne l'aurait fait ... Et oui, elle s'en rendait compte, le bien-être des autres lui importait plus que le sien propre. Car la souffrance en elle, elle la faisait taire au mieux ... Et pourtant, à chaque seconde, elle grandissait, pas plus douloureuse pourtant, juste plus là. Rappel à ce qu'elle avait fait ... Et sans qu'elle le réalise, sa gueule s'ouvrit de nouveau sur un murmure qu'elle pensait justement, penser.J'aimerai tellement être à vos côtés ... Mais elle ne le pouvait pas ... Ses mensonges l'ayant piéger dans une nasse ...

Après la révélation, Nuage Roux balaya le clan du regard, cherchant celle qui était responsable du malheur de son frère. Cette garce. Le rouquin gardait son calme, mais ses yeux reflétaient la haine profonde qu'il éprouvait pour la guerrière. Jusqu'à ce qu'il pose son regard haineux sur elle, au loin, assise calmement. La fameuse Vipère Audacieuse, pour avoir de l'audace elle en avait, pas un moindre de tact. Elle ne savait pas ce que Bec avait enduré à cause de ses paroles. Finalement c'était toujours les gens bien qui en prenaient plein la gueule, tandis que les méchants vivaient tranquillement leur vie. Roux détestait les injustices. Mais il ne pouvait rien faire, son frère avait voulu garder ça secret, alors Roux pouvait juste la dévisager du visage de loin tout en lui souhaitant le pire. En espérant qu'ainsi, Secret du Firmament allait faire son travail à sa place, c'est à dire remettre les gens à leur place. Et la réaction de la femelle n'étonna pas l'apprentie, elle était surprise, choquée, tant mieux, il fallait montrer la réalité des choses. Certains souffraient en silence, cachant leur souffrance derrière un sourire radieux, une fausse identité. Mais ce que l'apprenti ne savait pas, c'est que devant lui se trouvait une personne dans le même cas que son frère. Une personne qui cachait une véritable souffrance et qui faisait tout pour que personne ne la découvre. Un sourire et personne ne pouvait s'en douter, berner les gens est un jeu était un jeu d'enfant. La guérisseuse s'avança vers lui et lui donna une lèche sur la tête, à la grande surprise de l'apprenti.

« Tu as raison, c'est du passé et tu es là pour lui. Mais maintenant je sais. Je n'irai pas voir Bec mais je surveillerai mieux les mauvaises langues. Il a de la chance de t'avoir, le clan entier à de la chance ... »

Le rouquin hocha la tête en guise de remerciement, peut-être qu'elle allait pouvoir changer les choses, qui sait. Certains écoutaient plus la guérisseuse que n'importe qui dans le camp. Et quand il regarda à nouveau la guérisseuse, cette dernière venait de détourner une nouvelle fois le regard vers la pouponnière. Elle semblait avoir beaucoup d'empathie envers les chatons. Avait-elle le même regard lors de la naissance de la fratrie de Nuage Roux ? Un regard ailleurs, mélancolique, à la limite d'un regard triste lorsque Roux le vit se voiler.

« Ils auront besoin de félins comme toi eux aussi, un jour ... »

Roux avait déjà beaucoup à faire entre Bec, Braise et Ardent, et puis avait-il vraiment la volonté d'aider ses demis-sœurs et ses demis-frères ? Au fond, c'était l'union de l'énième trahison de son géniteur, combien avait-il réellement eu d'aventure ? Roux avait mal, au fond de son cœur, car en donnant naissance à d'autres petits qui avaient le même sang que Coup de Foudre qui coulait dans leurs veines, c'est comme s'il avait de la concurrence. Coup de Foudre allait-il continuer de parler avec l'apprenti, ou allait-il passer plus de temps avec ses nouveaux enfants ?

« J'aimerai tellement être à vos côtés ... »

Un murmure de la part de la guérisseuse, un murmure très léger, trop faible pour être une parole voulue. Roux resta muet un instant, ne sachant pas quoi dire, s'il devait faire semblant de l'avoir entendu ? En attendant, il détourna la tête et regarda les petits. En un instant, son humeur changea pour faire place à l'incompréhension, au questionnement. Questionnement qu'il avait déjà envie de résoudre.

« Pourquoi les guérisseurs n'ont-ils pas le droit d'aimer quelqu'un profondément ? Ou d'avoir des enfants ? Je trouve cette règle très égoïste. » dit-il. «  Tu as l'air de beaucoup aimer ces chatons. C'est parce qu'ils sont de l'ancienne guérisseuse ? » demanda-t-il avant d’enchaîner sur la suggestion. « Ou justement parce qu'ils ne sont pas d'elle ? »