Seul à Parler [feat. Foehn Nocturne] - end

Il aurait reconnu avoir un peu dépassé les limites s'il n'était pas en train de chasser cette satanée souris! Il n'y avait plus d'arbres autour, signe qu'il n'était plus au verger, signe qu'il s'approchait dangereusement de la zone du territoire du Clan du Vent dans la Lande et signe qu'il se mettait probablement en danger - tout ça pour une souris! Mais il fallait manger, il fallait chasser, et il fallait chasser quitte à marcher un peu sur le territoire des autres. Et puis quoi, c'était Rusty ! Juste Rusty, juste un petit chat venu chasser une souris et qui s'en irait très vite tout de suite ensuite. Il connaissait les lois capricieuses des Claniques (et leur susceptibilité...) et il n'avait en toute sincérité aucune envie de les provoquer. La souris couina en cessant de courir, elle avait levé le nez probablement à l'ombre qui l'avait recouverte d'un oiseau du ciel, ouvrant une fenêtre d'opportunité à l'abyssin qui se rua sur elle.

Alors, Rusty n'a jamais été un tueur, il n'a pas la capacité de mordre dans une proie et l'achever, alors ce qui s'ensuivit de sa première attrapée fut pire- il écrabouilla le rongeur sous ses pattes et maintint sa position histoire de l'asphyxier complètement. Sous le soleil, au printemps, sans plus de neige autour, sa fourrure cannelle tiquetée détonnait avec la verdure renouvelée des champs et avec son poitrail marqué de cicatrices, son poil hirsute, ses muscles campés et son petit menton blanc broussailleux il n'avait plus l'air aussi doux et soyeux comme il l'était du temps où il était domestique. Et captivé par sa façon "non-violente" de véritablement asphyxier un rongeur il ne se rendit pas compte qu'il n'était pas seul et brusquement il se saisit de sa proie en sa gueule, se braquant d'un vif mouvement de recul, les yeux ronds, confrontés à ceux d'une chatte grise à chaussettes blanches, voyant dans ses yeux la même peur qui reluisait dans les siens.

— « Ah! Son "je suis désolé" ne se lut que dans ses yeux qu'il reprit, abaissant sa tête : C'était votre souris??

J'étais sortie. Un peu en courant, il faut le dire. Des guerriers s'étaient encore énervés aujourd'hui. Je devais faire un entraînement de groupe. Mes codes n'étaient pas encore très au point pour me faire comprendre... Pourtant, avant, on n'utilisait que peu la parole en entraînement de combat! C'est comme si depuis que je l'avas perdu... eh bien, elle me manquait atrocement. D'autant plus quand on me dénigrait. Quand ils disaient que je faisais exprès.

Heureusement qu'il y avait Doux Alizé, ses petits et Araignée Tordue. Leur bonheur me mettait un peu de baume au coeur. Et je me donnais corps et âme pour les aider. Pour que jamais, mon Alizé ne manque de rien.

Mais cette séance avait été la goutte de trop. J'étais partie en trombe. J'étais guerrière maintenant. J'allais où je voulais. Sans avoir besoin de me justifier. Je n'avais des comptes à rendre qu'au clan (et à notre chef et lieutenant... Cobra Royal me fichait toujours autant la frousse) Alors, je m'enfuyais à travers les landes, pour respirer un peu. Sortir de nos terres pour prendre un bol d'air.


Mais cette parole allait encore me manquer. Les landes étaient vastes et à découvert. Et je ne pouvais pas souffler. Je n'avais pas encore traversé notre frontière quand ce félin, ennemi, qui la traversa, trop occupé à poursuivre sa souris. Je l'observais faire, intriguée par sa mise à mort.... Longue? Peu importe. Mon devoir était de le chasser de nos terres, comme le demandait, non, l'ordonnait Etoile Tropicale... Je savais que sinon, il m'infligerait la marque. Et j'avais assez de problèmes comme ça.
Alors je dévalais la pente qui me séparait de ce brun. D'abord dans l'idée de le faire partir au plus vite, pelage gonflé.

Plus je m'approchais, plus cette envie me quittait. Comme j'aurais aimé simplement lui dire de partir d'une voix ferme. De pouvoir le menacer, de pouvoir lui parler! Je voyais très bien qu'il était affamé. Ses côtes ressortait. Mais mon seul vocabulaire n'était plus que des signes. Alors, je me plantais devant lui, et le fixais dans les yeux. Je mimais une détermination à le faire partir que je n'avais pas.

D'un signe de la queue, je l'y invitai. Je n'étais pas d'humeur à sortir les griffes. Mais je posais les yeux sur sa souris. J'étais censée la garder non? Elle avait foulé nos terres. Mais... Mon nouvel interlocuteur semblait effrayé. Tout comme moi au final.. Et lorsqu'il me demanda si c'était ma souris.. Je baissais les yeux. J'étais... fatiguée de tout ça. De toute façon, je ne pouvais même pas lui répondre. Foutue parole.

Spoiler:

Comme toute réponse, la... il ne pouvait qu'assumer Patrouille baissa les yeux, comme vaincue par sa question.

... Et c'est tout.

C'est tout, elle ne dit rien. Elle lui fit bien un geste de la queue mais devait-il comprendre qu'elle cherchait à lui parler, ou qu'elle se rééquilibrait en prévision à une attaque? C'est à dire qu'en préparant une position de queue elle pourrait aussitôt propulser ses pattes en avant et le prendre par surprise (enfin plus si surprise que ça puisque maintenant que Rusty y pensait peut-être que Rusty aurait le temps de l'anticiper) (mais comme Rusty n'était pas un guerrier...) (...d'un autre côté son entraînement physique le rendait très réactif, surréactif! Si c'eut été possible) (...enfin passons.) Rusty cligna des paupières, hébété, mais toujours sans rien perdre de sa peur. Il. Il s'avança - juste la tête! - pour entrouvrir la bouche sur un petit piaillement de confusion:

— Je... Je suis désolé, je n'ai pas compris? »

Ses grandes oreilles s'abaissèrent de chaque côté de sa tête, allongeant sa silouette, et c'est alors qu'il fut pris d'une idée. Elles se redressèrent aussitôt et il monta sa queue derrière lui, puis, leva une patte de l'herbe, l'approchant de ses oreilles. Peut-être que -

— « ...Êtes-vous euh, capable d'entendre?

Depuis sa position près de son oreille, il décrit un geste de la patte qui renvoyait vers la Patrouille, lui désignant, grossièrement "oreilles-toi?". Il parut réfléchir, repliant sa patte près de sa bouche en prenant une bonne respiration:

— « Vous m'entendez mieux comme ça??? Il replia ses doigts pour frotter sa souris du poignet et réitérer, se voulant plus convainquant: Est-ce que ceci est votre souris???

HRP:

L'incompréhension teinta le visage de mon interlocuteur. Ce sentiment était tellement... récurrent. J'étais dorénavant mise à part, et exclue de par ce handicap. Pourtant, à première vue, il n'était pas si terrible. Je pouvais me mouvoir, courir, manger. Vivre quoi... Mais ne plus jamais s'exprimer... C'était dur. Pourtant, c'était assez étonnant. J'avais toujours gardé tous mes sentiments au plus profond de moi. Mais maintenant que j'y étais obligée, ils explosaient en voulant sortir. Et puis, jamais je ne deviendrais mentor. Comment enseigner sans parler?

Il s'approcha de moi. De ma tête. Près. Je fronçais les sourcils.

— Je... Je suis désolé, je n'ai pas compris? »

Je secouai la tête, découragée. Mes poils s'étaient affaissés, mes oreilles étaient presque pendantes, sans aucune énergie pour les garder en l'air. Ma queue traînait mainenant dans la poussière. Ces signaux physiques renvoyaient un message clair. Je me sentais mal.
Je ne remarquai même pas le regain d'énergie du matou que j'étais censée chasser. J'étais plongée dans mes idées noires. Au fond, même en ayant trouvé des signes précis pour prévenir mes compagnons... je demeurai un danger au final, pour non assistance à personne en danger. Ne pas pouvoir crier pour appeler à l'aide, ne pas pouvoir prévenir à longue distance...

— « ...Êtes-vous euh, capable d'entendre?

Ceci ne me ramena même pas à la réalité.

— « Vous m'entendez mieux comme ça??? Est-ce que ceci est votre souris???

Cet haussement de ton assourdit mes oreilles. Aussitôt, des pulsions agressives envahirent tout mon corps. Un grondement sourd fit vibrer ma gorge, mes babines se retroussèrent et mes pupilles se rétractèrent. Pourtant mes griffes restèrent au chaud, dans leur fourreau. Je le foudroyai du regard. Puis soupirai à nouveau. Foutu langage. Je m'appliquais ensuite à tenter de lui faire comprendre.

Je montrai ainsi ma gorge en traçant des traits à l'horizontal à son niveau. Chose qui pouvait aussi bien être une menace de mort, que vouloir dire ma gorge ne fonctionne pas. Plus la première option d'ailleurs. J'ouvris la gueule pour montrer ma langue, et refis ce geste. Puis je mimai dire des mots,mais aucun son ne sortait. Avec tout ça, il allait bien comprendre non?

À priori elle entendait très bien!! - car sitôt l'abyssin haussa le ton que la Patrouille se recula, applatit ses oreilles de chaque côté de sa tête, se mit à gronder, même, et retroussa ses babines sur de crocs luisants dont l'apparition fit aussitôt se reculer le solitaire avec son butin en bouche, contractant ses pupilles presqu'autant qu'elle venait de le faire. Il baissa les yeux - pas de griffes. Pas... Pas de griffes! Juste (il déglutit) juste un évident mécontentement car il avait fait (un peu trop) porter sa voix. A-au moins il savait maintenant! Elle ne pouvait pas lui en vouloir d'essayer de trouver une façon de communiquer!

Rusty tourna un peu la tête pour se rendre compte d'un sursaut que sa queue s'était hérrissée de toute sa longueur. Il s'empressa de l'agiter pour faire redescendre son poil. Elle soupira ; lui aussi. Ils faisaient tout deux face à une sorte de clôture linguistique encore plus haute que l'avait été celle entre lui et les claniques (et même celle entre lui et son tout premier ami, Monsieur Sugaar...) Heureusement pour cette patrouille cependant, Rusty était un chat débrouillard, et des clôtures, il en avait sauté plus d'unes - surtout avec l'aide d'Ollie! (même si Ollie ne se trouvait ici ni de façon littérale, ni de façon figurative).

La Patrouille se fit assez gentille pour lui désigner d'une patte la- oh, il aurait du s'en rendre compte plus tôt. La gorge de cette pauvre chatte était marquée de griffes et elle lui fit comprendre, par ce geste, que ce n'était pas un défaut dans ses oreilles mais dans l'engin qui modulait ses mots. Elle avait bien des mots, mais les dommages de la mécanique les rendaient impossibles à comprendre. Elle poussa la démonstration en ouvrant sa bouche et en remuant sa langue, en tentant de dire quelque chose mais rien, et Rusty comprit qu'elle était comme une planche sans ses roues et la réalisation le rendit triste, mais...

curieusement, pas complètement.

Car il leva la patte pour lui faire signe d'arrêter.

— « Je comprends mieux...

Il se désigna de la même patte et s'assied histoire de se donner la possibilitié d'utiliser les deux.

— Je m'appelle Rusty - les deux pattes s'appuyèrent dans le bas de son poitrail en le remontant chacun d'un côté d'un arc de cercle, décrivant la forme d'un coeur, poursuivant l'image en remontant une de ses deux pattes à sa gorge.

— Ma nièce, elle ne parle pas non plus. - Il sortit les griffes devant sa gorge comme en rappel à celles à la sienne - et redescendit sa patte pour la lui tendre. Elle s'exprime avec ses pattes et son corps! »

Sa patte trouva l'herbe et il eut un léger rire, abaissant une oreille tout en redressant l'autre très haute dans ce petit air d'embarras:

— « Bon, c'est sûr qu'elle est plus rapide et elle s'exprime beaucoup mieux que moi mais je m'en tire pas mal!

Je reprends!

Est-ce que -il plongea son regard dans le sien, décrivant un cercle d'une patte autour de sa souris pour ensuite ramener sa patte vers son interlocutrice (sans la moindre locution) - Cette souris était la tienne? Tu peux hocher la tête pour me dire oui, la secouer pour me dire non, et tu peux essayer de me parler si tu en as plus à me dire, je vais t'écouter!

Il eut l'air penaud.-- Euh, pas t'écouter, enfin voilà tu comprends! ♫ »

L'abyssin leva la patte.. Je me raidis un peu, ne comprenant pas vraiment la signification de ce geste.

— « Je comprends mieux...

Je remuai les oreilles, attentive.

— Je m'appelle Rusty -

Rusty? Il s'agissait d'un domestique? Avec un nom pareil, cela ne pouvait être que ça. Ou un solitaire... Ou un domestique devenu solitaire? Dans tous les cas, toutes mes questions resteraient à jamais sans réponse... Ou alors, ce n'est que parce que mon interlocuteur apprécie raconter sa vie.

- Ma nièce, elle ne parle pas non plus. Oh, d'autres chats sont muets? Mon intérêt se lisait grâce à mes oreilles qui s'étaient redressées, et pointaient dorénavant vers l'avant. D'ailleurs, avec la montée de ma curiosité, mon stress descendait. Elle s'exprime avec ses pattes et son corps! »

Mais le désespoir reprit vite le dessus. J'avais essayé de m'exprimer ainsi. Mais personne ne comprenait. Ou comprenait de travers. J'avais été forcée de trouver rapidement des messages d'alerte, mais ces derniers étaient brouillons... et si personne ne me prêtait attention, personne ne ressentirait le danger. Et donc, par conséquent, j'étais inutile.
Les variations de mes sentiments se traduisaient par des signaux corporels pourtant clairs. Cette déception faisait perdre toute vigueur dans le maintien de mes muscles. Ma queue, mes oreilles s'affaissèrent. Mon regard descendit vers mes pattes.

Mais l'enthousiasme du bengal raviva la flamme qui animait mon corps. Avec toutefois plus de timidité, et une curiosité couplée à un sentiment amer que toute cette conversation était vaine, je relevai mes yeux vers Rusty. (Dire qu'il ne saurait jamais mon nom)

Est-ce que - il fit un certain nombre de geste. Mais la parole était un outil tellement plus facile! - Cette souris était la tienne? Tu peux hocher la tête pour me dire oui, la secouer pour me dire non, et tu peux essayer de me parler si tu en as plus à me dire, je vais t'écouter!

Son visage s'obscurcit un peu, mais se réveilla presque aussitôt.-- Euh, pas t'écouter, enfin voilà tu comprends! ♫ »

Cette remarque m'arracha un demi sourire. Mais parler de cette souris ne faisait que me rappeler mon devoir. J'étais censée chasser cet individu. Si on me prenait à converser avec lui, je subirais la marque du traître. Je soupirais alors, et d'un air triste, forcé, et à contre coeur, je commençais à pointer non pas la souris mais Rusty (toi) Du bout de la griffe, je me mis à pointer l'extérieur. (devoir partir)

En lui mentionnant sa nièce, Petit Cri (le nom un peu mal choisi...!), il avait pensé que Sans-la-Voix se sente rassurée de savoir qu'il y en avait d'autres comme elle mais Rusty la vit plutôt... s'affaisser.

Elle baissa le dos, ses muscles se détendirent et sa posture se ramollit, avec sa queue, ses oreilles... Elle se redresa un peu - peut-être que sa détermination de réussir à communiquer l'avait mue d'un nouvel espoir? Elle ne releva pas ses yeux d'un seul coup, c'est un peu comme si elle consentit à le faire, à regret, malgré elle, et Rusty comprit qu'elle avait qui sait combien de conversions à jamais coincées par trois villaines griffures à la gorge. Elle eut un sourire - ou du moins quelque chose qui s'en rapprochait - et Rusty poussa un nouveau petit soupir de dépit, souriant au travers, s'attendant à un oui ou à un non ou à une série de mouvements de pattes et de corps mais la Patrouille sortit une griffe - il recula - et le pointa, puis, après s'être assurée d'avoir capté son regard - il hocha la tête? - pointa la direction d'où il venait et l'abyssin eut un petit rire.

— « Ah-.... je suis allé trop loin, hein?

En reculant la tête, en abaissant la croupe, en regardant derrière lui, il se mit à prudemment s'éloigner de la ligne des marquages, sautillant sur ses pattes en s'assurant de compter chacun de ses pas. Il ne s'arrêta que lorsqu'il se trouvant devant les hautes herbes qui marquaient la frontière (et le début d'une colline, Les Étoiles savaient combien la Lande devait avoir de collines, de vallons et de futaies)

— J'espère que tu n'auras pas trop de problèmes à cause de moi...! Il fit mine de se tourner, partant déjà de son côté, mais il se stoppa pour se tourner et la regarder dans les yeux. Est-ce que ça va aller? Tu ne m'as pas répondu pour la souris, alors si ça ne t'ennuie pas... »

Chats de Clans ou Chat de Verger avaient après tout tous besoin de manger, et il abaissa les oreilles, un peu malaisé d'enfin retirer son offre. Rusty savait bien comment il était - il pouvait se perdre dans des spirales d'excuses et il se doutait qu'autant que lui avait besoin de passer à autre chose, car il avait autre chose à faire, Sans-la-voix aussi. Mais Rusty ne voulait pas partir sans la confirmation qu'elle allait bien - qu'elle allait mieux, ce qui était une amélioration quant à ces précédents comportements où, terrassé de culpabilité, il aurait marché jusqu'au Campement du Clan du Vent pour publiquement s'excuser devant leur chef/fe (ou leur Lieutenant/e...) d'avoir malencontreusement mit les pieds dans leur territoire.

— « Ah-.... je suis allé trop loin, hein?

J'hochai la tête. Il avait compris. J'eus un petit soupir de soulagement. Comme quoi, en discuter, même sans parler, il y avait d'autres moyens que la violence pour faire respecter les frontières. L'animal se mis à reculer prudemment. Je l'observai, immobile. Et au fur et à mesure que Rusty s'éloignait, je me sentais comme ... triste. Comme si étrangement, ce personnage que je venais de rencontrer allait me manquer. Un pur inconnu. Mais il faut dire qu'il avait été si ... gentil? Bienveillant. Je soupirai à nouveau.

— J'espère que tu n'auras pas trop de problèmes à cause de moi...! Je secouai la tête en guise de réponse, même si Rusty commençait déjà à tourner les talons... mais il se stoppa en plein mouvement pour me demander:Est-ce que ça va aller? Tu ne m'as pas répondu pour la souris, alors si ça ne t'ennuie pas... »

Sa question réchauffa mon coeur. Mes yeux pétillèrent de gratitude, et je m'approchais de lui pour lui faire un signe de tête, respectueusement. Un simple hochement de tête, long, sans le quitter des yeux et même orné d'un sourire léger mais sincère. Presque imperceptible mais authentique. Puis d'un signe de menton, je lui fis signe d'y aller. Pas une patrouille en vue, et nos tas de gibier étaient bien remplis... Par conséquent, qu'il la garde... Il était bien assez maigre comme ça.

Une fois que Rusty fut parti de mon champ de vision, je me décidais à rebrousser chemin. Mais cette conversation avait étrangement réussi à m'apaiser quelque peu... Quand même, j'avais dialogué, bien qu'avec difficultés, avec un complet inconnu qui m'avait compris.
Sur la route, je décidais de chasser un peu... Autant ne pas rentrer les pattes vides, que la saison soit festoyante n'est pas une raison pour ne rien faire... et puis, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Ainsi, j'humai longuement l'air... Le doux fumet d'un lapin vint chatouiller mes narines. J'en salivais d'avance.

J'appliquais alors les règles de la chasse au lapin. Je fus chanceuse, ou bien douée cet après midi là. Je rapportais un lapin bien dodu au campement, que je m'empressais d'aller proposer à ma soeur et ses petits... Le tout, le coeur un peu plus léger... Finalement, est-ce-que tout était-il véritablement dramatique?

FIN pour moi