Mise au Clair ▬ Coup de Foudre - end

Le lieutenant masqué voit très vite que la tension ne redescend pas malgré ses excuses. On ne peut pas le nier, Raton Laveur espérait que son ami lui pardonne très vite ce qu'il vient de se passer mais visiblement ce n'est pas le cas. Le matou s'approche un peu de son ancien ami, la tête basse, conscient de ses erreurs :

« - … Non. Tu n'en as pas. Je ne comprends pas pourquoi c'est TOI qui a été choisi comme lieutenant. Tu n'es pas exactement quelqu'un de fiable. »

Siffle le bengale. Abattu, Raton Laveur se contente de hausser les épaules, il est fautif mais il n'y est pour rien dans cette nomination. Il réfléchit à la manière de formuler sa réponse pour expliquer simplement à son ami qu'il n'est pas fautif de la nomination :

« - Je sais que je ne suis pas exemplaire … Loin de là. Tu ne l'es pas non plus. Je ne sais pas pourquoi Etoile de Cendre m'a choisi mais je peux t'en faire la promesse dans le blanc des yeux. Si un jour j'accède à la place de chef, tu seras mon second. Quelque soit notre relation. »

Raton Laveur ne souhaite en aucun cas la mort d'Etoile de Cendres mais de cette manière il espère se racheter auprès du bengale. Cette promesse n'est pas faite dans le vent : il pense chacun de ses mots et les a bien pesé avant de les prononcer.

— « Je sais que je ne suis pas exemplaire … Loin de là. Ça commençait bien, c'était presque sincère, et puis...

Tu ne l'es pas non plus.
— Et c'est reparti.  Rien qu'à l'entente de ces mots il se fit sourd au reste, se hissant debout sur sa branche, faisant trembler toute la longueur de son échine en l'étirant. Quoi que leur en dise leur "lieutenant", il avait à faire, aujourd'hui, et ses petites l'attendaient dans la pouponnière.

— Je ne sais pas pourquoi Étoile de Cendre m'a choisi mais je peux t'en faire la promesse dans le blanc des yeux.

Plutôt dans les marbrures de sa queue - Raton-Laveur avait beau s'approcher, il n'osait toujours pas monter l'arbre dans lequel s'était perché Coup de Foudre. La distance qu'il prenait inconsciemment ne lui valut par conséquent aucun regard de la part du bengal. Aucun "blanc des yeux" dans lequel promettre.

« Si un jour j'accède à la place de chef, tu seras mon second. Quelque soit notre relation. »

Même si cette promesse n'était pas faite dans le vent elle se prit comme un souffle d'air, Coup de Foudre ne trouvant même pas la force de rire:

— Pff!  C'est ça, oui. »

Il lui "promettait" qu'il le choisirait comme Lieutenant autant qu'il lui "promettait" qu'il serait toujours là pour lui, qu'il pourrait toujours compter sur lui, qu'il ne lui ferait jamais de mal; la seule chose qu'il lui avait prouvée était que la fiabilité de Raton-Laveur était performative. Mauvaise Graine aussi lui avait promis quelque chose - qu'il le tuerait pour "ce qu'il avait fait à Plume Duveteuse", et se faire promettre deux choses aussi extrèmes mais sur deux positions diamétralement opposées la seule réponse émotionelle pouvant venir du bengal fut la suivante: l'irritation d'avoir perdu du temps.

Il recula son poids dans ses pattes postérieures et bondit de sa branche pour sauter sur la prochaine, faisant tomber de la neige au passage. Pas de allez salut, pas de je t'ai à l'oeil raton-laveur, pas je te pardonne tonton, et dans un concert de craquements d'écorce sous ses griffes il délaissa le Lieutenant à ses réflexions.