Et si nous coopérions ? ft. Nuage d'Orage - end

Il faisait enfin un peu plus chaud, sur les landes. La saison des feuilles nouvelles était désormais bien installée et bien qu'un vent froid secouait le Camp du Clan du Vent, les rayons réchauffants du soleil permettaient aux anciens et aux reines de se faire dorer un peu la pilule. C'était un paysage paisible qui s'étendait devant lui : les chatons qui chahutaient autour de la pouponnière, le courroux bordé d'un amour tendre de leur mère, la vieillesse des anciens qui semblait s'estomper dès lors qu'un ensoleillement les berçait dans leur sieste et quelques guerriers et apprentis qui se sustentaient après ce qui devait avoir été un sacré entraînement -à la gueule que faisait les novices, en tous cas. Nuage d'Épervier sourit en s'extirpant complètement de l'antre des apprentis. Puisqu'il ne pouvait pas encore reprendre l'entraînement, le fils de Cobra Royal s'accordait régulièrement de faire la grasse matinée. Après tout, il avait besoin de repos pour guérir, non ?

Il s'étira au milieu du Camp, s'accorda un bâillement digne de la quantité d'heure de sommeil qu'il avait accumulé avant de se mettre à sa toilette. Il fut agréablement surpris de constater qu'à nouveau aujourd'hui la douleur s'estompait lorsqu'il devait tirer sur la vilaine cicatrice de son cou. Quelques jours auparavant, ses pattes avaient cessé de le faire souffrir également : il allait mieux. C'était d'ailleurs à cette occasion qu'on lui avait à nouveau autorisé les sorties hors du Camp, pourvu qu'il ne s'aventure plus près des frontières : là où il pourrait refaire une mauvaise rencontre. Il se sentait comme un chaton que l'on punit, même s'il savait que ces directives ne visaient qu'à le protéger. Lorsqu'il aperçut la pelisse bicolore de son père à l'autre bout du Camp, il ne put réprimer une vague de honte. Il avait menti. Ou plutôt, ils avaient menti. Ces blessures qui lui décoraient le corps provenaient bien des griffes d'un guerrier de l'Ombre. Seulement on ne l'avait pas agressé en terre du Clan du Vent, comme son père et lui l'avaient fait savoir. La vérité était bien plus honteuse et calomnieuse pour le fils du lieutenant. La vérité, c'était qu'il avait franchi la frontière du Clan de l'Ombre par accident et y avait volontairement insulté un guerrier qui y patrouillait. La balafre qui trônait à présent sur le côté droit de sa gueule était l'une des plaies que lui avait alors infligé l'insulté pour laver son honneur et réprimander l'arrogance du novice. De toute évidence, Nuage d'Épervier n'était pas fier de ces "trophées". Ressentir que sa peau était tirée par ces plaies maudites avait été un lourd fardeau, et entendre l'indignation de ses camarades encore plus. Son mensonge attisait la haine.

Soudain, il se sentit bête et égoïste. Il eut envie de laver sa conscience par la vérité mais il comprenait que cela lui était impossible. Il était prisonnier de son mensonge, condamné à acquiescer lorsqu'on dénoncerait la cruauté des guerriers de l'Ombre et leur fourberie.

C'est pour échapper à ce tourment que le fils du lieutenant choisit de quitter le Camp et par la même occasion la compagnie de ses camarades. Il fallait qu'il se rachète. Auprès de qui ? Ça, il l'ignorait. Il aurait sûrement pensé au Clan des Étoiles, s'il était très pieux. Il se convainc qu'il allait chasser dans l'après-midi afin de nourrir ses congénères, ce serait sûrement mieux que de ne rien faire. Il partit alors à la recherche de l'un de ses frères et sœurs mais il ne lui fallut pas longtemps avant de réaliser que tous avaient quitté le Camp. Il savait Nuage du Soleil et Nuage de Lycoris à leur poste avec leur mentor et il ne trouva aucun novice dans l'antre, si ce n'est les deux pauvres malheureux de tout à l'heure : il préféra leur accorder un repos vraisemblablement mérité. Il s'apprêtait à partir bêtement seul en vadrouille lorsqu'il aperçut Nuage d'Orage, avec qui il avait dû partager la pouponnière un moment. Il hésita, à la fois préférant être seul plutôt qu'en compagnie d'un presque inconnu mais à la fois désireux de rapporter à ses camarades des proies consistantes, qu'il serait incapable d'attraper seul donc. Il trancha.

« Nuage d'Orage ! » héla-t-il le noiraud en trottinant vers lui. « Hum. Dis, ça te tenterait une petite partie de chasse entre novices ? » Il voulut rétablir la vérité, cette fois. « Je me disais qu'on serait sûrement plus efficace en formant un duo, plutôt qu'en partant chacun de notre côté. Tu ne penses pas ? »

Il voulut paraître amical, et ponctua ses paroles d'un sourire assez simple.

L'autre lui rendit un sourire... quelque peu moqueur face à son air de benêt. Mais Nuage d'Épervier ne lui en tint pas rigueur. Après tout, il venait l'importuner alors Nuage d'Orage pouvait bien rigoler un peu de son sourire idiot : ils étaient quittes. S'étirant sans gêne, le fils de feue Tâche d'If finit par déclarer, vaincu :

« Barf. Je pense que je n'ai pas vraiment le choix. Allons-y ! »

Le mâle sombre prit les devants et s'élança devant son camarade, visiblement décidé à chasser. Les deux matous trottinèrent un bon moment, s'éloignant doucement mais sûrement du Camp. Durant le trajet, le fils du lieutenant apprécia le silence qui se mit en place et qui n'avait finalement rien de gênant : il semblait que les novices étaient tous deux concentrés. Ils auraient bien le temps de papoter ensuite, après tout !

Alors qu'il humait l'air avec sérieux, Nuage d'Épervier promenait son regard sur l'horizon. Ainsi, la future sentinelle pouvait scruter leur territoire et cette technique ne tarda pas à porter ses fruits. En effet, une étrange tache noire se détachait du paysage. Curieux, le brun glissa un regard complice à son camarade et le lui signala.

« Hé, c'est quoi ce truc au loin ? »

Les deux mâles s'approchèrent de l'étrange tache sombre, à l'affût. Il ne leur fallut guère longtemps avant de comprendre qu'il s'agissait d'un corbeau, probablement occupé à décortiquer une charogne. Le volatile, par chance, tournait le dos aux félins. L'animal plumé était massif comparé aux novices. S'ils avaient été un peu plus jeunes, les rôles prédateur-proie auraient sans doute pu être inversé d'ailleurs ! Seul, ni Nuage d'Épervier ni Nuage d'Orage n'auraient été en mesure d'affronter un tel oiseau. Le bec pointu et les serres tranchantes du volatile représentaient de dangereuses armes. Mais ils n'étaient pas en reste : avec leur quatre pattes griffues et leur gueule armée de crocs, les deux apprentis avaient tout à fait leur chance ! C'est avec ce raisonnement que le fils de Cobra Royal trancha : le garde-manger était vide, ils étaient deux jeunes matous forts de leur jeunesse et devant eux, un corbeau leur tournait le dos. Qu'aurait-il fallu de plus pour qu'ils tentent leur chance ?

Aplati contre le sol, le brun cherchait le regard de son camarade. Il semblait évident que le mâle aux yeux dorés ne voulait pas laisser l'oiseau de malheur lui échapper. D'un geste de la queue, il intima à son congénère de l'imiter et se mit à progresser à pas feutrés en direction de leur prochaine proie. Heureusement pour eux que la bête à plumes ne pouvait pas les voir car des deux mâles, Nuage d'Épervier était sans doute le plus mauvais chasseur. Habitué à s'entraîner au combat, l'animal brun n'était clairement pas le chat le plus discret. Cependant, il était habile. Ainsi, lorsqu'ils furent à une distance raisonnable de l'animal noir, la future sentinelle s'accorda un nouveau contact visuel avec son compagnon de chasse. Il tenta de lui faire comprendre qu'il bondirait en premier, et qu'il confiait au matou sombre la mise à mort. Le choix semblait censé : Nuage d'Épervier était le plus agile, il aurait moins de difficulté pour se placer de façon à gêner le corbeau et Nuage d'Orage, d'une constitution plus massive pourrait porter des coups plus puissants et achever l'oiseau de malheur avec plus de facilité.

Il bondit, toute griffe dehors. Ses pattes antérieures parvinrent à s'abattre sur les humérus du corbeau, plaquant les ailes du monstre à terre. Plantant impitoyablement ses griffes postérieures dans le bassin de la proie, Nuage d'Épervier la cloua un instant au sol. Puis, en se balançant à droite et en saisissant la tête de l'oiseau par la nuque à l'aide de sa gueule, l'apprenti d'Éclat d'Argent retourna l'animal qui ne pouvait retourner ni ses serres ni son bec contre son assaillant. Bientôt, le novice brun se retrouva sous son gibier qui croassait furieusement, offrant à son ami la gorge exposée de l'oiseau. Néanmoins, et bien que Nuage d'Orage était épargné du bec -que Nuage d'Épervier rendait impuissant en maintenant la tête du corbeau-, il devait faire face aux dangereuses serres que le volatile noir agitait vivement, à la recherche d'une prise ainsi qu'aux larges ailes sombres qui pouvaient désormais battre sans trop de mal.

HRP:

Les deux camarades marchent en silence, s'éloignant du camp à la recherche de gibier. Témoin de leur concentration, le calme règne en maître et aucun ne dit mot. Ils scrutent l'horizon et cherchent des proies. Nuage d'Orage n'en décèle aucune mais assez vite, Nuage d'Épervier souffle :

« - Hé, c'est quoi ce truc au loin ? »

L'apprenti guerrier plisse les yeux et reconnaît vite un corbeau. Un frisson traverse le corps de l'apprenti tacheté qui se rappelle des histoires de chaton quant-à ces oiseaux féroces. Son camarade ne semble pas effrayé, cela booste Nuage d'Orage qui imite à la perfection son binôme. A deux, ils sont bien plus forts que l'oiseau. Seuls, il ne serait capable de rien.

Ils avancent chacun de leur côté pour surprendre l'oiseau. Ils se regardent et quittent qu'un petit instant la proie des yeux. Aplati au sol, les deux sont excités par la proie énorme qu'ils sont susceptibles de ramener. Nuage d'Orage se contient, ne voulant pas tout faire foirer. Après quelques pas, Nuage d'Épervier se décide à bondir sur l'oiseau. Surpris, les yeux de l'apprenti se réduisent en deux fentes. Très vite, son camarade maîtrise l'oiseau.

Nuage d'Orage s'approche, heureux. Cependant, l'oiseau n'a pas dit son dernier mot. Se débattant comme un fauve, il se retourne et se retrouve sur Nuage d'Épervier qui est en position de faiblesse. Réagissant vite, Nuage d'Orage court et bondit sur l'oiseau, l'attrapant directement à la nuque et la brisant d'un puissant coup de crocs. L'oiseau retombe, inerte. L'apprenti se tourne vers son binôme et se hâte de lui demander :

« - Tu vas bien ?! »

Il jette un coup d'oeil à son épaule et remarque que les serres de l'oiseau se sont assez profondément enfoncées pour le faire saigner et sans doute lui laisser une belle cicatrice. Il soupire et lèche la plaie, espérant que le sang s'arrête vite de couler.

Alors qu'il se trouve sous l'oiseau de malheur, Nuage d'Épervier doit se contorsionner pour faciliter l'accès à la gorge à son camarade. Il remercie silencieusement ses nombreux entraînements martiaux de l'avoir musclé, mais aussi et surtout de lui avoir inculqué de bons réflexes.

De fait, l'action de Nuage d'Orage ne vient pas assez rapidement. C'est que la proie est tout de même lourde, en pleine forme et puissante ! Quant à Nuage d'Épervier, il demeure un apprenti en fin de convalescence, bien loin du chasseur aguerri capable de maîtriser un tel animal dans la durée. Ainsi, la bête au bec pointu ne tarde pas à se retourner contre le brun, lui échappant. Fou furieux, le corbeau ne cherche même pas à s'en prendre à l'apprenti sombre qui lui fait face; au lieu de ça, il se laisse aller à un courroux incontrôlable et assène à son premier assaillant de grands coups d'ailes. Aidé par l'adrénaline, Nuage d'Épervier puise dans ses réserves énergétiques et se met à gigoter ridiculement au sol pour éviter à tout prix les serres redoutables du volatile. En contrepartie, il doit encaisser les puissantes ailes de l'animal noir. Heureusement pour lui, son camarade réagit finalement en bondissant sur la proie devenue prédateur. D'un geste expert, il brise la nuque de la bête qui retombe inerte au sol.

« Tu vas bien ?! » s'enquit-il alors de demander.

Le brun reprend ses esprits, encore étendu par terre. A côté de lui, le corbeau.
Il accorde un court regard à son homologue lorsque ce dernier lui pose la fameuse question. Le fils du lieutenant observe alors son propre corps, à la recherche d'éventuelles plaies. Son cœur palpite : une nouvelle blessure pourrait l'obliger à retourner chez le guérisseur et il en est hors de question. Il lui faut un petit temps avant qu'un soulagement évident n'atteigne sa face et qu'il réponde alors :

« On dirait bien, oui ! » Petit coup d’œil au corbeau.
« C'était peut-être trop audacieux mais ça en valait la peine, tu ne crois pas ?! » Un sourire sincère. « En tous cas, merci de ton intervention et sacré bond. Sans toi, j'aurais sans doute littéralement fini en chair à corbeau. »

Il se redresse enfin sur ses quatre pattes, se permettant une dernière inspection : sait-on jamais. Après cette petit pause, il se félicite encore de sa prise commune à Nuage d'Orage et ne se garde pas de le complimenter également. Loin de la flatterie, Nuage d'Épervier ressent le besoin de souligner la précision de son camarade.
Il faut quelques minutes aux compères du jour avant de décider de se remettre en chasse. Une grosse proie, c'est bien et pour sûr leur entrée au Camp va faire parler; mais ce n'est pas pour la gloire d'un corbeau qu'ils sont initialement partis. Un corbeau ne peut nourrir tout un Clan.

Ainsi, les deux novices finissent par dissimuler l'imposant oiseau et se séparent de plusieurs mètres afin de ratisser la zone, espérant sans doute faire un lapin en plus. Un corbeau et un lapin, ça ce serait du grand spectacle ! Mais surtout, ça ferait des heureux. Concentré dans sa traque, le brun aux yeux jaunes finit par détecter la présence d'un rongeur qu'il n'identifie pas tout de suite. Se tapissant au mieux, laissant son pelage le rendre presque invisible, le fils de Cobra Royal attend le bon moment pour frapper. Lorsqu'il pense ledit moment venu, il bondit en dégainant ses pattes comme deux serres qui s'abattent sur la souris. Malheureusement, lorsqu'il écarte ses pattes, aucune proie n'est prise au piège de ses griffes et sans doute le rongeur est-il déjà loin. Dépité, il lance un regard vers Nuage d'Orage qui chasse aussi en espérant qu'il soit plus efficace.

HRP:

Inquiet, Nuage d'Orage ausculte du regard son camarade espérant qu'aucune blessure grave ne soit à déclarer. Très vite, le matou remarque que le sang présent sur son ami est celui du corbeau. Rassuré, Nuage d'Epervier explique :

« - On dirait bien, oui ! C'était peut-être trop audacieux mais ça en valait la peine, tu ne crois pas ?! » Un sourire sincère. « En tous cas, merci de ton intervention et sacré bond. Sans toi, j'aurais sans doute littéralement fini en chair à corbeau. »

Nuage d'Orage sourit à son ami et lui donne un coup de museau tandis qu'il se relève. Les deux commencent alors à creuser pour enterrer le corbeau. Fiers de leur prise, les apprentis ont du mal à réaliser qu'ils ont réussi à attraper cet énorme oiseau seuls. Une fois la bête enterrée, les deux amis se séparent à nouveau de quelques longueurs de queue de renard pour essayer de capturer de nouvelles proies pour nourrir le clan.

Au loin, Nuage d'Orage remarque que son ami vient tout juste de louper une proie. Il hoche la tête pour le réconforter, ce n'est pas bien grave après tout. Concentré, les sens aux aguets, l'apprenti tâché remarque une nouvelle proie rapidement. Une souris. Cette espèce n'étant pas une espèce de prédilection pour le Clan du Vent, la pression monte assez vite et la précipitation de Nuage d'Orage lui fait rater sa proie. Il gronde et soupire avant de rejoindre son ami :

« - On les a loupés de peu. Ca m'agace. Où allons-nous pour mettre plus de chance de notre côté maintenant ? »

Tous deux ravis de leur première prise, ils s'en veulent de rater une proie si facile. Le mâle soupire et s'assied à côté de son camarade en attendant sa proposition.

De là où il se trouve, Nuage d'Épervier ne comprend pas bien si son ami réussit sa chasse ou non. Le fils du lieutenant qui vient tout juste de rater une bête souris est au moins nourri d'espoir à l'idée que son camarade sans doute plus à l'aise attrape finalement autre chose. Mais assez rapidement, la mine agacée de Nuage d'Orage parle. Et lorsque le mâle trapu le rejoint, il fulmine.

« On les a loupés de peu. Ça m'agace. Où allons-nous pour mettre plus de chance de notre côté maintenant ? »

Nuage d'Épervier ne peut pas se moquer face à l'énervement de son homologue; lui aussi est très frustré à l'idée de prendre un corbeau mais de rater une petite souris. C'est quand même idiot de rentrer avec un énorme oiseau et de devoir admettre de rater des proies aussi ridicules à côté de ça !

Mais il en faut plus au matou brun pour abandonner. Et il est ravi de constater que Nuage d'Orage est aussi têtu que lui à ce sujet. Il suggère :

« Et si nous nous éloignions un peu ? Après tout, on a attrapé le corbeau pas si loin que ça, c'est peut-être pour ça que toutes les autres proies nous filent entre les pattes ? »

Son ami acquiesce et bientôt les deux jeunes mâles s'enfoncent un peu plus profondément dans leur territoire. La lande est vaste et offre une multitude de spots intéressants. Nuage d'Épervier en connaît quelques uns, par lesquels passent beaucoup de sentinelles à leur retour de garde : elles s'y essaient à la chasse afin de ne pas rentrer bredouille au Camp. Nuage d'Épervier accompagne donc son ami au poil sombre vers l'un d'eux, non loin de la frontière avec le Clan de l'Ombre.

Lorsqu'ils arrivent, il est impatient de retenter sa chance. Cette souris, il veut l'avoir ! Si j'en attrape une, j'irai la proposer à Nuageux Plumage, je suis sûr qu'il sera content ! se dit-il alors qu'il entre dans la phase d'observation. Il met un certain moment à trouver quoi que ce soit, peut-être par manque de vigilance ? Il lui semble même que Nuage d'Orage a le temps de faire sa propre tentative avant qu'il ne débusque sa souris. D'une taille franchement modeste, brunâtre, le rongeur semble occupé à grignoter entre les brins d'herbe. Tournant le dos au novice qui bientôt lui tombera dessus, l'animal paisible ne s'alarme que lorsque Nuage d'Épervier donne une impulsion de ses pattes postérieures, le propulsant dans les airs. A la manière des renards, il plonge alors les pattes en avant sur le gibier qui file aussi vite qu'il le peut. Pas assez discret, il rate finalement la bestiole qui part en galopant dans l'herbe de la lande. Le fils du lieutenant ne prend même pas la peine de lui courir après; à la place, il feule de rage.

« Fichue souris ! »

HRP: