Floraison de PrintempsΔ Petite
Messages : 55 Date d'inscription : 03/10/2018 Age : 34 Localisation : dans la rivière.
Carte d'identité Âge: Vingt-et-une lunes. (Août 2019) Description du personnage: Mentor/apprenti: LIBRE | Sujet: La dernière Mélodie - abandon 20.07.19 20:52 | |
| La dernière MélodieNuage de Printemps & Museau Bleu Ça y est. Le baptême arrivait à grands pas. Nuage de Printemps se hâtait de voir le grand jour arriver tant elle en avait assez de vivre parmi les apprentis de la Rivière. Non pas qu'elle les trouvait agaçants – mais elle avait atteint la limite d'âge concernant l'apprentissage et désormais, elle n'aspirait plus qu'à une vie tranquille et adulte en compagnie de ses proches et de sa famille. Et puis, elle avait hâte de se pavaner sous son nouveau nom aux côtés de sa mère de cœur, Museau Bleu. A ce propos, la veille, la vieille lieutenante avait accepté de l'accompagner dans la forêt pour une petite partie de chasse non loin d'une cascade, située sur leur territoire. La fille d'Eau Turquoise, réveillée tôt le matin même, s'empressa d'attendre sa princesse muse près de la réserve de gibier – au cas où la chatte tricolore aurait une envie de se rassasier avant de partir en vadrouille. Elle se fit propre et élégante pour l'occasion, espérant montrer, par ce biais, à sa princesse muse qu'elle avait bien grandie depuis la mort de sa mère et qu'aujourd'hui, sa beauté physique et son élégance n'avaient plus rien à envier à la belle reine d'antan. D'ailleurs, Nuage de Printemps se demandait ; lui ressemblait-elle ? Avait-elle été aussi impatiente et pleine de tendresse à son âge ? La regardait-elle toujours depuis le sommet des cieux ? Impossible de le déterminer exactement, cela faisait tellement longtemps maintenant qu'elle avait perdu sa mère... Enfin, elle pouvait au moins se rassurer concernant une chose : sa mère ne l'abandonnerait jamais, quoiqu'il arrive et où qu'elle se trouve. Elle le lui avait promis...
Finalement, la vieille novice aperçut une élégante silhouette émerger de la tanière des guerriers et s'avancer dans sa direction. Nuage de Printemps se redressa et sourit à la femelle qui avait bercé son enfance à coups de mélodies enchanteresses et de bonnes paroles moralisatrices – elle n'avait de cesse de la tenir en haute estime, c'en était certain. D'un geste de queue presque imperceptible, la jolie femelle au pelage gris-bleu lui indiqua la réserve de gibier.
« Une petite faim avant de partir ? Je ne suis pas pressée, tu sais. Tant qu'on passe un bon moment ensemble... » miaula-t-elle, sur un ton plein d'en-train. Cela faisait tellement longtemps qu'elles n'avaient pas passés un bon moment ensemble, loin de la présence des autres félins du Clan. Nuage de Printemps n'en voulait pas à Museau Bleu, ceci dit. Après tout, cette dernière était devenue la lieutenante du Clan de la Rivière depuis le couronnement d'Etoile d'Or et même si la jeune féline n'avait jamais touché à un pareil rôle, elle s'imaginait sans grand mal la source de responsabilités et de charges qui devaient l'incomber depuis ce jour. Pour cette raison également, elle l'admirait. Museau Bleu semblait... invincible.
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Nuage de Vague♪ Apprentie
Messages : 285 Date d'inscription : 06/01/2018 Age : 22
Carte d'identité Âge: 9 lunes (juin 2020) Description du personnage: Mentor/apprenti: Étoile Tropicale | Sujet: Re: La dernière Mélodie - abandon 24.08.19 16:47 | |
| Quand Museau Bleu s'était réveillée ce matin-là, sous les premiers rayons d'un soleil qui promettait chaleur, couleurs et merveilles, accompagnée hors de ses rêves par les fragrances diverses de l'eau, des fleurs et des proies de la forêt, un parfum familier comme une grande étreinte, elle était restée un instant couchée dans son nid, pensive, heureuse, laissant se rejouer dans sa mémoire des dizaines, des centaines de souvenirs, comme autant de notes et de mélodies, en harmonie desquelles son cœur chantait encore. Mille et une nuits, mille et un matins; le soleil se mourait, dans un ciel bleu et pourpre, renaîtrait à l'aurore, pêche, or et rose... Mille et une nuits, mille et un matins; le conte d'une vie, un « heureux pour toujours » si durement gagné, si précieux, aussi, pour une princesse finalement devenue reine. La belle lieutenante se sentait nostalgique, ce jour-là, quoique paisible... Mais elle était heureuse. Mille et une nuits, mille et un matins; et les histoires, encore et encore. Celles qu'on lui avait racontées Quand elle n'était Qu'une petite émerveillée Avec Ombre, Pierre Et aussi Fougère Celles écrites dans les étoiles Quand la nuit et le vent Les cachaient des parents Quand ils mettaient les voiles Celles de quand Elle était enfant
Celles qu'elle avait vécues Apprentie et guerrière Celles de saisons disparues Et puis celles d'hier Celles avec des amis Celles avec des amours Celles avec une famille Qu'elle aimait pour toujours
Celles qu'elle avait soufflées Au courant et aux alizés Sous les érables, dans la rivière Aux landes et au chemin du Tonnerre Jusqu'au Cirque, jusqu'au ciel Lors de ces nuits-merveilles si belles Histoires de confidences, jolies danses Tigres et poissons, vérités, illusions Et puis, finalement, le titre de lieutenant Qui valait tellement moins que le doux mot Maman
Et les noms-talismans Dans l'écrin de son cœur Plus précieux que des diamants Car perles de bonheur
Ombre de Lune, Pierre Lustrée, Cœur de Fougère, Étoile du Corbeau Cœur des Cascades; Méduse, Ambroisie et Blaireau; Matin Embrasé, Coup de Foudre Eau Turquoise, Aigue-Marine, Les chatons par dizaines; Caresse du Vent, aussi Et puis, sa fille de cœur, sa princesse, sa petite fleur, finalement
« Nuage de Printemps. » S'étant finalement levée et désormais sortie de la tanière des guerriers, la belle vétérane prit le temps de replacer quelques poils, de coups de langue précis, salua de la tête Étoile d'Or, qui lui signifia ainsi ne pas avoir besoin d'elle pour l'instant, puis se dirigea vers la jeune fille qui l'attendait près du tas de gibier. Comme elle avait grandi, la presque guerrière, désormais, Nuage de Printemps méritant son baptême plus que tout autre novice à présent ! Comme elle était belle ! Et comme elle était forte, aussi... Museau Bleu eut une pensée émue pour Eau Turquoise, qui du Clan des Étoiles avait du voir sa fille grandir. Es-tu fière d'elle autant que je l'étais de Blaireau, Ambroisie et Méduse ? Les as-tu aimé, mes enfants, autant que j'ai pu, si tu savais, aimer la tienne ? À cette seconde question, la princesse des rivière, fourrure de sable et d'écume n'avait pas besoin de percevoir les voix des constellations pour connaître la réponse. Oui, Eau Turquoise les avait aimés. Tendrement. Férocement. Douce et intense, lumineuse et protectrice. Elle les avait aimés dans la peine, dans la joie, aimés à chaque sourire, à chaque pas. Et Clan des Étoiles, Museau Bleu aimait aussi sa protégée comme ça, quoique d'un peu plus loin puisqu'à elle, personne ne pouvait accorder des lunes à être reine pour prendre soin de la jeune fille. Pourtant, elle s'était dévouée à l'enfant, qui avait grandi pour devenir une adolescente plus posée, très enjouée et aussi immensément loyale et passionnée. Une pêcheuse aux airs de princesse, qui ressemblait davantage chaque jour à sa maman quand elle avait quitté le Clan pour devenir un des astres les plus brillants... En regardant Nuage de Printemps, la muse revoyait Eau Turquoise - et elle était heureuse. Attendrie, un peu, aussi, quand celle qui serait sa seule préoccupation du matin lui souffla, accompagnant sa proposition d'un geste délicat: « Une petite faim avant de partir ? Je ne suis pas pressée, tu sais. Tant qu'on passe un bon moment ensemble... »
Un ronron, un coup de langue sur le front de celle qui serait toujours la petite, pour la muse; Une nouvelle mélodie, en cette belle et chaude journée, s'écrivait, à la rivière. Et comme le courant berçant doucement ses enfants, la vétérane prenait soin de la jolie fleur Pour qu'un jour, du haut des étoiles peut-être, elle puisse voir en sa cadette des floraisons immenses Du bonheur, une famille, tout ce qu'elles partageaient, tout ce que l'aînée lui souhaitait - Pour l'heure, elles étaient deux, et tout était parfait. Alors, Museau Bleu répliqua, amusée:
« Seulement si on partage ! »
Et elles riaient, ensemble. Aucune d'elles, cependant, ne pouvait deviner Que bientôt, la vie - et sa finalité - viendraient les séparer. Parce que tant qu'elles étaient ensemble, tout était parfait Et elles s'aimaient.
À jamais.
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