Come with me [PV Violette Fanée] - abandon

Le temps filait plus vite qu’on ne pouvait le voir. L’hiver, le froid, le silence des proies et la neige immaculée. C’était un cycle sans fin, bientôt elle fermerait les yeux, les rouvrira au printemps et ainsi de suite. Son corps vieillissant avec le temps, mais pas son esprit. Les pattes dans la boue froide et détrempé elle avançait sans broncher, juste avancer. Derrière ces chats elle regardait de temps à autre ce territoire qu’elle avait toujours connu, toujours côtoyer sans jamais voir réellement plus loin. Quand atteindraient-ils la frontière ? Sa patience commençait à s’effiler, pour passer le temps elle pris part à la discussion en cours.

- “...espérons qu’il restera assez de proie idiote jusqu'au printemps pour se faire gentillement attraper !”
- “Bien sûr ! Vous pensez que qui iras à la prochaine assemblée ?”
- “Je ne sais pas, mais j’aimerais bien y aller, ça fait un moment que je n’ai pas vu les faces de poiscailles.”
- “Je me demande s’il y auras des nouvelles à apprendre de la bouche de nos cher apprentis après ça, qui c’est peut-être que nous apprendrons de très bonne nouvelle. Tu nous raconteras tout, hein Nuage d’Épine ?”
- “Oui bien sûr !”
- “Tu sais que t’es un bon apprenti, tu deviendras un très bon guerrier plus tard.”
- “M-merci, j'espère bien ! Et puis je défendrais le clan contre tout ces autres clans puant !”
- “Bon concentrons nous sur le marquage des frontières, nous sommes bientôt arrivés. Faite attention et vérifié qu’il n’y ai pas d’intrus et d’étrangers trop proche de nos frontières.”

Le reste de la patrouille acquiesça avant de parler moins fort, tout en continuant leur petite conversation sur des ragots et rumeurs de la dernière Assemblée -en ricanant et pouffant-, qui commençait à ne plus être de première fraîcheur. Heureusement que la pleine lune approchait à grand pas, les pleins de ces denrées pourrait être refait. Violette Fanée c’était déconnectée de la discussion, ce ne l'intéressait plus, elle se remis en fin de la troupe, seule avec ses réflexions et la flore. Mais avant d’arriver et de pouvoir commencer à distinguer l’endroit de la frontière toute la patrouille entendit ce cri aigu et strident, venir d’on ne c’est où avant de s’éteindre comme il était apparu, la discussions s'éteint aussi à son tour, perplexe les guerriers attendirent quelques instants avant de repartir.

- “Surement qu’on oiseau effrayé, en espérant qu’il ne fasse pas fuir toute les proies de cette partie du territoire. Je plains l’équipe de chasse, ils vont en baver…”
- “Ouais tu doit avoir raison, allez on continue, ne vous inquiétez pas pour ça.”

Mais la guerrière boiteuse resta à l'arrêt, elle semblait pensive, le regard perdu et le museau vers le sol boueux. Puis, elle releva la tête, avant de lancer aux autres avec une certaines assurance.

- “J’ai bien cru voir l’oiseau en question. Ca serait toujours mieux d’aller l’attraper maintenant, comme ça on reviendra avec un petit bonus, vous ne croyez pas ? J’y vais, de toute façon une guerrière boiteuse et dont cette patte est en compote qui surveille les frontières c’est pas ultra bien vendeur pour intimider l’ennemi, allez y sans moi je vous rejoins avec le petit bonus.”

Et sans rien ajouter et ni en leur laissant le temps d’ajouter quoi que ce soit elle se faufilait entre des buissons à sa gauche. Elle continua sa route en ligne droite, zigzaguant entre des racines. Elle voulait mettre de l’espace entre sa patrouille et elle. Elle n’avait pas rêvé, la voie qui l’avait appelé, juste après ce cri aigu. Les autres trop concentré sur la discussion ou d’autres choses n’avait pas du bien l’a percevoir. Elle ne l’avait pas vu depuis si longtemps, dire qu’au tout début elle croyait que sa patte avait été une punition de ses ancêtres, qu’elle ne la reverrait plus jamais. L’espoir tambourinait dans sa poitrine comme jamais, l’adrénaline l’a poussait aussi vite qu’elle pouvait. Elle n’avait pas pu la discerner, elle avait dû se cacher, mais au fond elle avait comme une certitude qu’il s’agissait bien d’elle. Et d’un coup elle s’arrêta, là, au milieu du territoire de l’ombre. Le silence l’accompagna très vite, elle attendit, quelques instants, avant, impatiente, de parler. Pas très fort, pour ne pas non plus se faire repérer par l’un de ses camarades, on ne sait jamais, mais pas non plus trop bas, pour qu’elle puisse, elle, l’entendre.

- Oh moi, c’est… Un peu long à expliquer. J’espère que t’as du temps devant toi. La queue c’est arrivé lors de la guerre entre nos Clans respectifs. Crocs de Ronce m’a brisé la queue par accident. J’ai toujours eût les os fragiles, tu sais… La cicatrice, c’est… En fait, c’est ce qu’on appelle une Marque du Traître… C’est une cicatrice qu’Étoile Tropicale nous inflige quand on fait quelque chose de déloyal… Je l’ai eût parce qu’on s’est disputés, lui et moi, mais Silence d’Hiver m’a bien guérie ! Quant à mon odeur… J’ai quitté le Clan du Vent à la fin de l’été. Mon Clan m’a trahie alors je l’ai laissé tomber…

Son propre chef ?! Et simplement pour une dispute ? Elle avait du mal à y croire, mais en se rappelant la fin du règne de son père cela lui paraissait possible, et si son ancien chef avait finis par sombrer comme son père ? Était-ce le destin de tous ceux qui montait au sommet, de tomber dans la paranoïa et la folie, de tout renier ? Elle eu un pincement au cœur, elle ne voulait pas finir comme ça. Soleil n‘était plus une venteuse, son clan… Elle avait tout laissé derrière elle, s’envoler pour aller plus loin.

- Enfin, je suis là parce que je voulais te demander quelque chose ! Te souviens-tu, quand on s‘est vues au printemps ? Je t’ai parlé du Clan que je souhaitais créer ? Un Clan où on est tous pacifique, sans guerre ou quoique ce soit, où chacun est libre de faire ce qu’il veut ? Eh bah, j’ai commencé à le fonder. J’ai trouvé deux autres chats. Ils sont un peu comme moi : des solitaires au sein de leur propre Clan. Je voulais savoir si tu voulais venir avec nous. Si tu viens avec nous, on aura plus besoin de se cacher et on se verra tous les jours, ce serait formidable, non ?

Sur l’instant elle ne se souvint pas, il lui fallu un temps pour chercher dans ses souvenirs. Oui, maintenant elle cela lui revint en tête, cette après-midi là… ça avait été un moment magique, et un souvenirs précieux. Tout quitter comme elle, vraiment ? Le voulait-elle, elle n’en savait rien. Elle ne répondit pas, garda la gueule fermé. Elle pensait, regardait et pesait le pour et le contre. Mais cela voudrait dire abandonner les siens, sa famille, son clan ? Être à ses côtés mais à quel prix ? Quoi choisir ? Que fallait-il répondre dans ce genre de moment ? Elle observa son amie, non. Elle était plus que ça, c’était un être plus précieux encore.
Elle le savait bien, même si cela faisait longtemps qu’elle ne c’était pas vu, le nombre de fois qu’elle avait pensé à elle en essayant de mettre ces souvenirs dans un coin scellé à jamais. Elle n’y était pas arrivé, et elle voyait bien autour d’elle qu’aucuns chats ne l'intéressait comme elle s'intéressait à Soleil. Ses camarades de son âge se rapprochaient, se taquinaient, finissaient par avoir un lien particulier à deux, alors qu’elle, elle n’arrivait pas à s’enlever Soleil de la tête.

Il faut que j’y réfléchisse Soso, c’est un choix compliqué et difficile tu sais... Tu peux me laisser un peu de temps pour réfléchir, s’il-te-plaît ?

Dans les deux cas j’abandonne quelque chose, voilà ce qu’elle pensa en disant ces mots. Son clan s’y opposerait, c’était certains. Elle deviendrait une traîtresse, mais ils ne pouvaient comprendre. Quand à sa famille, sa sœur mimosa ne lui en voudrait surement pas, elle avait gardé le secret quand elle lui avait parlé de soso, le reste de sa fratrie… Peut-être, il lui en voudrait, oui, de trahir le clan. Quand à son père.. le premier n’aurait pas compris, le second aurait été capable de lui hurler à la figure, dans l'incompréhension, et le troisième, elle n’en savait rien. Pouvait-elle lui demander ? Quoi choisir quand son cœur nous dictent deux choses totalement différentes ? Que fallait-il faire ? Elle cogitait pour trancher dans un fouillis imperturbable.

- Bien sur, je ne m’attendais pas à ce que tu repartes avec moi. Je comprends que tu ais besoin de temps. Je sais ! Quand tu auras ta réponse, viens me retrouver au verger. Je t’y attendrais. Bon, si je ne suis pas là, attends-moi. Il m’arrive de me balader ici et là. Mais, je reviens toujours au verger.

Le verger… très bien. Elle se retrouverait alors là-bas. Mais il allait falloir qu’elle s’impose une date butoir, car trop réfléchir allait surtout la perdre, et elle ne sera après faire un choix. Elle créa donc cette date, dans 7 jours elle allait devoir donner sa réponse à Soleil. Et pas un jour de plus.

Je te rendrais ma réponse dans exactement 7 jours, si je viens tu saura que c’est pour rester auprès de toi.

Était-elle prête à tout quitter pour son cœur ? Cette question était toujours en suspens, vide et silencieuse de réponse. Son cœur valait-il plus que toute la loyauté qu’on lui avait appris ? Elle souffla. Il ne servait à rien sur l’instant de se torturer avec cette question, elle verrait plus tard. Elle regardait les prunelles de Soleil, un sourire se dessina. Son amie mettait en place des rêves d’enfant, qui n’en était pas d'ailleurs, ça avait plus l’air d’être le rêve d’une vie. Quand elle avait parlé de son rêve, enfant, elle avait été plus que lumineuse, et ce fut le même cas ce jour si. Elle redevenait aussi lumineuse que l’apprentie qu’elle avait connus, ce qui lui animait de nouveau cette enfant qu’elle avait aussi été à ses côtés lors de leurs moments ensembles. Que fallait-il de plus ? Elle lui sourit avant de lui demander, d’un ton curieux.

Qui sont ces chats alors ? De quel clan viennent-ils ? Comment les as tu rencontré ?