(flashback) Breach of Trust [feat. Orage d'Or] - end

« Et mon amie, ma meilleure amie a été enlevé durant l'attaque et personne n'a l'air de vouloir l'aider ! »

Ce qu'il ne ferait pas pour les beaux yeux de Lapin.

Il était déjà furieux de voir son si joli minois laidifié de cicatrices - apparamment, pendant qu'au Tonnerre, des petits voyaient le jour et respiraient la santé, il se trouvait que de "sales histoires" s'étaient passées à la Lande et qu'elles avaient poussé le Clan de l'Ombre à l'attaquer. Et l'attaque n'avait pas été légère: la pouponnière avait été saccagée, la tanière des guerriers, une apprentie était morte tout court, une avait été griffée à la gorge et n'avait plus de voix et une autre, une amie de Lapin, avait complètement perdu la vue. Mais tout ça, bien sûr, s'accordait parfaitement avec leur "précieux Code du Guerrier".

...Bande de malades.

Voilà le topo : suivant l'attaque, une apprentie du Vent avait été enlevée et séquestrée au bourbier. Sa motivation? L'apprentie était la meilleure amie de Lapin, et c'est ce qui avait suffit pour convaincre Monsieur le Diplomate-en-chef de remettre les pattes sur le territoire de l'ombre. Ce n'était pas sa première fois - il connaissait très bien le coin des passiflores, merci cet après midi avec Douces Caresses - mais c'était sa première fois à le faire de façon aussi directe, sans dissimuler son odeur, sans se faufiler dans les ombres, sans se cacher à contre-sens du vent ou sans suivre un prétendant.

Écureuil en gueule, il s'était construit de toutes pièces une histoire d'accomodement en se présentant au Clan de l'Ombre pour leur apporter une proie en gageure de paix, et il se contenterait d'improviser la suite - ça va, il savait y faire, il n'en était pas à son premier bris de territoire. Tout ce qu'il devait faire était d'attirer l'attention, de le conserver, de déescaler toute menace de combat et de distraire toute patrouille pour permettre à l'escouade de Lapin de s'infiltrer par les passiflores à la recherche de Nuage du Soleil.

Le plan était infaillible - infaillible, à condition que Soleil ne se soit pas déjà enfuie dans la matinée, complètement à l'insu de Lapin, sa soeur, et du maître d'opérations qui se rendait tout seul au bourbier.

La forêt du Tonnerre avait son lot de feuillus mais en ce début de boisé il se rendit compte que les arbres du bourbier avaient une forme différente, l'écorce rêche, et des piquants comme ceux des hérissons. Il s'approcha d'un pin avec une fascination non-feinte pour lever le nez, et faire balotter son écureuil en bouche le temps d'admirer l'arbre - il avait bien poussé! Il était solide, constamment nourri par le fin filtre de vase qui se trouvait à la surface de la terre dans ce coin-ci de la frontière de l'Ombre. Il le contourna en poussant un sifflement et tout en jouant les touristes, il s'assura de compter le nombre de pas qui le séparait du prochain, et de celui d'ensuite, et celui d'à côté, au cas où les chats de l'ombre, frais de leur bataille au Vent (d'il y avait une lune, je crois?) n'aient pas la griffe légère.

... Mais griffe légère ils avaient - ou plutôt il avait, au singulier, car ce n'est pas une patrouille qui trouva le Chanteur le premier mais un seul chat qui ne faisait que chasser dans le coin. Ce chat bondit hors d'un bruissant buisson roncé pour foncer quatre à quatre vers le bengal qui dressa ses oreilles en entendant les percussions d'éclaboussures et n'eut à peine le temps de reculer d'un pas qu'un non pas si grand mais large guerrier se freina devant lui, lui crachant bien littéralement dessus:

— « Tu te prend pour qui sale raclure?!! Tiens, c'était presque familier. Je sais pas ce qui me retient de t'écorcher vif sur le champ!!! T'as intérêt d'avoir une bonne explication!

Face à la violence de cette confrontation, le Chanteur plissa légèrement les paupières, reluquant de haut en bas son comité d'accueil, avant de grimaçer, de s'appuyer sur une patte et se pencher presque imperceptiblement sur le côté, cherchant des yeux la silhouette ou le contour d'autres chats qui pourraient s'approcher. Outre les ronceraies et les pins, rien.

Vraiment? Personne? Bizarre - il le nota dans un coin de son esprit, cessa de s'étirer et refit face au tabby brun boue couturé au nez, à l'oeil, aux pattes, bref, tout le portrait d'un guerrier qui devait sans doute raffoler d'aller guerroyer. Il se demandait bien sur quoi il compensait, mais bon, il avait une mission aujourd'hui et c'est pourquoi il se para de son plus joli sourire:

— ...Raclure? Il eut un petit rire. C'est vrai qu'il faut vraiment être une raclure pour se présenter poliment par-terre, sur le territoire d'un autre, avec un gageure de paix en gueule, hein mon Chien Fou?

Le bengal leva une patte et la secoua vigoureusement comme si de la salive lui était tombée dessus, puis il frotta cette-même patte sur son poitrail, contre sa cicatrice en impact de balle, lorgnant des yeux le dos de ses phalanges qui étaient maintenant bariolées de boue:

Je savais que le Clan de l'Ombre était à cran mais..., et il ne termina pas sa pensée, couvrant ses yeux de superbe en fermant à demi les paupières pour bien montrer à son semblable que ce genre de démonstration de force ne l'impressionait pas.

C'était un chat du Clan du Tonnerre - insinuant qu'il pouvait, au moindre indice d'hostilité, grimper un arbre et s'échapper sans craindre d'être poursuivi.

HRP:

Ses mots joints à sa confiance l'habillait d'une prestance qui décontenança le guerrier tout hérrissé devant. Tellement, qu'il répéta aussitôt sa première question, comme dans l'espoir de repartir à zéro:

— « Mais, pour qui tu te prend crotte de renard!!? Bordel, t'es qui!?

Et Coup de Foudre se mit à rire, profitant de la confusion de son interlocuteur pour s'avancer d'un pas vers lui et le fixer dans les yeux: « Il faudrait savoir, je te dis pour qui je me prends ou qui je suis?  Et tout en parlant, il contourna le guerrier,  car ce n'est pas la même chose, tu sais? Peut-être que tu as besoin d'un peu de répit, histoire de réfléchir à ta question? ~ »

Il ponctua sa proposition en remontant sa queue sous le menton du chat rayé, veillant à le distraire de ses pas d'une longue caresse.

— « Je ne vois pas qui voudrait de ton pathétique rat roux surement finement empoisonné... Et en plus, il pue autant que toi...
— « Tu m'as eu!  soupira exagérément le bengal, levant haut le menton avec cet air las, ramenant sa queue vers lui d'un zig et d'un zag pour s'éviter de se la faire mordre. J'ai évidemment empoisonné mon gageure de paix avant de le mettre dans ma bouche! Sus à l'Ombre, etcetera...!

— « Personne n'en voudra, comme personne ne veut ta présence ici!!! Tire toi d'ici!!!

Ce qu'il fit!! Mais en s'enfonçant davantage dans le territoire. Le sol était humide et visqueux et outre quelques ronceraies qui ceinturaient les pins, il n'y avait presqu'aucune végétation dans le coin. Rien à voir au plancher florissant de la forêt Tonnerre, il remarqua. ...Rien à voir à la clairière infestée de passiflores, non plus.

— --Avant que je ne change d'avis pour t'étriper!!
— Eh bé, comme comité d'accueil, on a vu mieux.  Comme tu veux, mon Chien Fou! »

Arrivé à la distance de c'était un troisième pin, Coup de Foudre sortit les griffes, étira son dos et se cramponna au tronc. Sa première réaction fut de grimacer; en plus d'avoir un sol pauvre en végétation (enfin, sauf d'épines qui collaient aux coussinets), la "forêt de l'Ombre" étaient construite d'arbres dont l'écorce avait une texture bizarre sur le ventre, mais sauf ce premier coup de surprise il s'empressa de grimper, écureuil en gueule, veillant à se mettre à l'abri des menaces de l'autre et de mieux se repérer entre ces très hauts troncs. Il grimpa avec aise - on parlait tout de même du chat dont la spécialité (outre de chanter) était de grimper, aussi ses prouesses physiques ne le laissèrent pas tomber. Non, le problème vint d'ailleurs. Et sa deuxième réaction se fit lorsqu'une fois assez haut sur son pin, il tendit une patte arrière pour emprunter une branche et y poser son poids qu'elle se cassa.

Ses commissures tiquèrent, il secoua sa patte et poursuivit son ascension, chassant l'air de larges mouvements de la queue. Il trouva non pas une branche mais un enchevêtrement de branches et leurs épines et y posa une patte, puis l'autre, et toute la stutrcture se mit à trembler et à descendre et remonter en ressort. Il s'assied, fit mine de se lécher l'épaule - de pousser la désinvolture - mais sa troisième réaction (plus ténue, et surtout à l'insu de son interlocuteur en contrebas cette fois) se fit lorsqu'il se rendit compte que les pins n'étaient proches qu'à la cîme, où les feuilles se disputaient tout l'espace du ciel au dessus du territoire.

Sans proximité avec les arbres voisins, Coup de Foudre venait de se coincer non seulement en hauteur précaire mais aussi au beau milieu de terres ennemies.

Pas d'échapatoire mais il l'avait échappée belle! Maintenant restait à voir ce qu'il ferait.

Car les branches des pins n'étaient pas assez solides pour porter tout un bengal qui marchait et ne se rejoignaient qu'à la cîme, distançant chaque tronc les uns des autres. S'il prenait de la hauteur (c'est à dire s'il quittait son promontoire de fortune pour recommencer à grimper l'écorce) il pourrait bondir, mais rien ne lui garantissait qu'il pourrait attraper le tronc voisin à la volée. L'idée l'alléchait, cependant, et sa queue fut secouée d'un tremblement d'excitation tandis qu'il baissait les yeux pour croiser le regard du Chien Fou, dessous, qui heureusement n'avait aucune idée à qui il avait affaire.

— « Et tu comptes faire quoi perché là haut? Discuter avec un corbeau? Descend d'là petite poule mouillé du tonnerre! De toute façon, t'as pas le choix!
— Ah bon, c'est ce que tu crois? ~ »

Quoi qu'il en soit, valait mieux pour lui de garder son masque, même si ses pattes pilaient sur sa branche, qu'il écartait les phalanges et que ses épaules roulaient avec le mouvement de déséquilibre qui agitait sa petite plateforme d'épines. Le Chien Fou s'assied, et Coup de Foudre se sentit étrangement mis à nu devant cette patience quant à son inévitable chute. Il tiqua de la langue, tandis que dessous, on le hélait:

— « Oh Hé! La haut! Si tu es vraiment venu en paix, décline ton identité et je te promets que je ne te ferais aucun mal, si tu redescends.
— Ha hah! C'est mal me connaître!

Malgré ce petit pépin, le plan fonctionnait à merveille : il avait captivé l'attention de ce guerrier et peut-être, qui sait, qu'à force de le faire miauler pour le narguer, d'autres chats de l'ombre viendraient les rejoindre afin de lui prêter main forte. Plus il attirait de chats, plus Lapin aurait de chances de libérer Nuage du Soleil. Aussi le bengal se pencha, répartissant équitablement son poids dans ses quatre pattes, puis, il fléchit des coudes et des jarrets pour tout mettre en arrière et remuer la croupe, calibrant les angles.

— ...C'est Coup de Foudre, mon Chien Fou.

Tu en as déjà entendu parler?   Autant du personnage que du phénomène.

Tout chat avec une bonne tête sur ses épaules aurait jugé le bond trop dangereux pour s'y risquer. Mais voilà (et le bengal prit son souffle, et tenta de ne pas se laisser distraire par les épines de pin qui s'effritèrent sous une patte), sa tête, à lui, elle était cassée, et comme étaient bloqués tout signaux de peur possibles il n'avait plus les yeux que sur une seule chose : la possibilité (même moindre) de réussir. Et un Gambler? Ohhh, un gambler adorait lorsque les chances étaient contre lui.

HRP:

Breach of Trust

Un chat avait croisé la route d'un monstre sur le chemin du tonnerre, s'était bien là tout ce qu'il savait. Car dans le court laps de temps où il avait filer vers le camp, Nuage de Soleil elle, en avait profiter pour prendre la poudre d'escampette. Et le chuchoteur ne le savait pas encore mais d'ici quelques instant, sa propre sœur partirait rejoindre le clan de la Rivière emportant avec elle une de ses filles. Une autre suivrait et perdrait tragiquement la vie. Mais tout ça, Dents de Sabres le découvrirait plus tard. Cette journée serait comme un cauchemars que l'ont vie. Pour l'instant, seul lui importer de retrouver la prisonnière. d'autres avaient du filer vers le chemin du tonnerre et sa présence là bas n'était pas requise. Du moins ... Il secoua la tête, que savait il vraiment ? Il avait entendu du grabuge, comme d'autre, mais rien de plus. Et à présent il se détestait de devoir chercher la prisonnière.

Mais à la place c'est la voix de l'un de ses camarades qu'il perçut et alors qu'il avançait, plus prudent, il comprit que ce dit camarade - avec lequel il n'avait aucune affinité - avait piéger un autre chat. peut-être Soleil ? L'imposant félin s'avança entre les pins, son pelage le dissimulant par moment sur le tapis d'épines au sol. Puis il comprit en découvrant orage, le museau levé et en fit de même, avant de déclarer, certains de prendre les deux chats par surprise.

- Tu chasses les écureuils à présent, Orage d'Or ?

Mais il devait faire comprendre à son camarade que le tonnerreux n'était qu'une petite épine dans leur patte, et pour ça il ajouta, guère certain que l'autre pourtant y comprenne quelque chose.

- T'aurais pas vu un lièvre blanc. Je préfère les lièvres.

Mais ce n'était pas la saison pour que ses animaux est le poil blanc et les albinos survivait guère. Enfin avec de la chance, Orage comprendrait que Sabre lui parlait d'un de leur voisin des landes ...

HRP: