Nouveau souffle | Libre à la Rivière.- end

Le réveil était difficile. Le froid était bien présent, encore plus maintenant que de nombreux guerriers avaient dû changer de tanière, ou avaient fui pour certains. Je fis de mon mieux pour me lever malgré la fatigue et la faim, comme bien souvent ces temps-ci. Entre la canicule et l'épidémie, nous n'avions pas vraiment eu un instant de répit avant l'hiver. Cette saison des neiges s'annonçait plus menaçante que jamais.

Mais malgré toutes ces inquiétudes, je continuais de me dire qu'il fallait aller de l'avant, et je faisais tous les jours de mon mieux pour chasser et patrouiller le territoire, même sans les ordres d'Étoile d'Or. Cela faisait bien des journées qu'on ne l'avait pas vue hors de sa tanière, et sans sa meneuse, le Clan de la Rivière était comme en veille. Tout continue de tourner comme avant, les patrouilles sont assurées au mieux, organisées "à l'arrache" quand quelqu'un se motive à former un groupe. Tout se passait comme si de rien n'était, de manière à peine dysfonctionnelle, alors qu'il y avait de vrais problèmes à traiter. On ne peut pas faire plus sans meneur et sans lieutenant... La mort de Museau Bleu me revint à l'esprit. Chassant ces pensées négatives au mieux, je me préparai à chercher des guerriers opérationnels pour une patrouille ou une partie de chasse - on s'organise du mieux qu'on peut !

Mais cette journée n'allait pas suivre la même routine qu'à l'accoutumée, car sur le promontoire se tenait Étoile d'Or.

La meneuse se tenait bien droit, appelant tous les chats du Clan à se rassembler pour une annonce. Elle semblait avoir retrouvé de sa vigueur. La voir à nouveau se tenir sur le promontoire pour parler au Clan tout entier ralluma une lueur d'espoir en moi. Son annonce fut courte, mais rassurante, promettant une guérison prochaine, tout comme elle avait su se débarrasser du mal qui nous menaçait tous, et s'excusant de son absence prolongée. Rien de plus à ajouter. C'était quand même une très bonne nouvelle de revoir Étoile d'Or en forme, à nouveau prête à diriger la Rivière vers un futur plus lumineux - du moins je l'espère.

Son annonce terminée, je me préparai à retourner à mes occupations, c'est-à-dire trouver des guerriers pour mener une patrouille, mais la voix d'Étoile d'Or m'interrompit.

"Brasier Glacial, j'ai à te parler. Aurais-tu un moment à m'accorder ?"

Me retournant vers elle, je la saluai d'un mouvement de tête respectueux. "Bien sûr, Étoile d'Or." Sans un mot de plus, je suivis la meneuse au pelage roux hors du camp, me demandant bien de quoi il pouvait s'agir.

Les lunes étaient passées... La canicule et sa lourdeur avait laissé place à la saison des feuilles mortes et ses quelques brises légères, et surtout, la pluie. J'avais alors découvert que mes premières semaines de vie sous la canicule avaient été anormale. Cette fatigue continuelle, cette pesanteur étaient dues à la canicule! Même si au début, avoir froid m'avait paru bien étrange, finalement, j'avais été ravie de pouvoir jouer encore et encore avec mon frère ! Ce changement de saison avait été un véritable regain d'énergie, au plus grand dam des apprentis que j'embêtais et reines de la pouponnière. Ma maman me disait souvent de me calmer, mais j'avais envie de bouger! De courir, de jouer, de m'émerveiller!

Je grandissais avec l'insouciance de l'enfant. J'étais loin de me douter de ce qu'il se passait. A vrai dire, je ne remarquais même pas que des guerriers manquaient à l'appel. Ceux-là même qui étaient allés chercher refuge ailleurs pour échapper à la maladie. Oui, Petite Lavante enfin, Nuage de Lavande maintenant, aussi n'était plus là. Mais étrangement, je ne m'en formalisais pas. Un adulte passant par là avait du me donner une explication assez cohérente pour me satisfaire et couper court à mes questionnements. Ou alors j'imaginais qu'elle était ailleurs, à l'entraînement. Ainsi, je me contentais de jouer et d'emmerder mon monde, avec la joie et la bonne humeur d'un enfant.

En ce moment, le temps se rafraîchissait énormément. J'en avais même froid! Je devais dormir en boule toute collée à Petit Espoir et à maman pour pouvoir bien dormir. C'était étrange comme sensation. Maman m'avait dit que c'était la saison des neiges qui commençait. J'étais excitée à l'idée de savoir ce qu'était la neige. J'allais d'ailleurs en demander plus à un guerrier passant quand soudain, un éclair roux attira mon attention. Là-haut, sur le promontoire!

"Hé S'poir! Regarde là-haut!"

lançais-je à mon frangin, surexcitée. Je crois que je n'étais pas trop censée m'approcher. Maman, elle, s'approcha à l'orée de la pouponnière pour écouter. Elle me dit que c'était la cheffe du clan, Etoile d'Or.

"C'est vachement joli comme nom ça, Etoile d'Or"

C'était bien la première fois que je la voyais. Eh oui, depuis la canicule, Etoile d'Or avait été malade, faible et n'avait pas vraiment fait d'assemblée de clan (ou du moins, j'étais trop jeune pour m'en souvenir si elle l'avait fait). Alors, je la regardais de loin, les yeux pétillants, sans comprendre un mot de ce qu'elle racontait.

Nouveau Souffle (15)


Je me réveillais dans la tanière des guerriers. Oreille Déchirée. Me voilà enfin à cette place que j'ai voulue pendant seize lunes. Le seul hic était que mon ascension était passée discrètement, en petit comité, par terre. Même pas sur le promontoire. Même pas baptisée par la cheffe. J'étais repartie dans les terres pour m'énerver sur un tronc d'arbre en attendant que ma frustration se calme. Au moins j'étais guerrière, j'avais le rang minimum qui me revenait de droit. Depuis trois lunes désormais. Je m'étirais, me préparant doucement à cette nouvelle journée qui commençait. Mais rien de trépidant, la routine s'installait malheureusement. Lever, étirement, entrainement personnel, chasse pour les malades, repas avec la famille, dodo. Sortie de la tanière, je m'ébrouai, toujours peu habituée de ne pas sentir mon oreille droite, disparue et arrachée par la peste de l'Ombre. J'aurais ma vengeance un jour, crois moi. Mets le regard apeuré des autres me faisait aussi plaisir. Une vraie blessure de guerrière, j'en étais très fière ! Vraie guerrière, vraie cicatrice, vraie allure de gagnante.

Mais bon, assez de compliments envers moi - même. J'allais au centre du clan pour faire ma toilette et m'étirer convenablement, et très vite, l'ambiance se figea. Le clan entier s'était retourné vers le Promontoire. Une silhouette était debout sur le promontoire. Qui ? Pourquoi ? Ma futur place ! La chef était malade et personne ne pouvait s'y tenir à part... Oh.. Etoile d'Or. Etoile d'Or ! Elle était revenue, elle avait battu la maladie ! Mes yeux pétillèrent devant la force de notre chef. Cependant, je me dis aussi à moi - même que je n'avais même pas contracté la maladie moi, sans doute grâce à mes connaissances de guérisseuse qui venait compléter mon incroyable intelligence. Je gonflai alors mon poil, toute contente de revoir un de mes modèles sur pied.

Je vis ma soeur sortie de la pouponnière. Ayant moins de pression que lorsque j'étais apprentie, et tenant à ma bonne réputation auprès de mon Papa, j'allais la voir pour indirectement la surveiller. Elle chuchota que la chef avait un bon nom. Je la regardais et ris avec ma voix peu féminine.

" Et que penses - tu d'Etoile d'Or...eille ? "

Je lui tirais la langue. Ces noms n'étaient que trop semblables pour que ce ne soit pas un signe du destin !

Nuage d'Oreille
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Présentation - Carnet

Nori:

Nouveau souffle.

La guerrière aussi jeune soit elle avait refuser de partir tout à fait. mais elle avait avec son frère prit une décision. Ne plus dormir dans le camp tant qu'il y avait des malades de cette drôle d'épidémie mortelle. Elle n'était toutefois pas bien loin, dans son lit provisoire et avant l'aube, elle prenait garde à rentrée pour être attribuée à une patrouilles. De moins en moins fourni en guerriers, lui semblait il un peu. Et aujourd'hui, elle fut surprise, et très heureuse de voir subitement leur meneuse sortir, aussi, elle la suivit du regard et fut pratiquement l'une des première assise quand l'appel raisonna. Guérie ! Oui, Étoile d'Or était debout ! Une des meilleure nouvelle qu'il soit depuis un moment et la jeune chatte en ronronnait de bonheur.

Oh certes, elle ne it grand chose mais Sangsue Cendrée écouta avec attention et ne cessa de ronronner que pour jeter un regards aux autres félins. Oui, maintenant tout irait mieux non ? Au moins elle voulait y croire avec force. Alors pour ne pas paraître rester là à ne rien faire, la femelle se dirigea vers quelques camarades plus loin, pour tenter de partagée son optimiste qui revenait. Oui, le clan allait s'en tirer. Il n'y avait hélas, plus que ça à faire ... Sauf qu'entre temps, elle vit Oreille qui rejoignait une autre féline. Toujours à rêver pouvoir ... Mais la tachetée l'ignora, plus où moins car elle gloussa toutefois, répondant, certaine d'être entendu.

- Je crois que tu devras encore attendre ... Loooonnnnngtemps.

Et cette bonne humeur qui revenait était comme une douce brise qui soulevait et sécher les fourrure de ceux parti pêcher. Ce n'était plus qu'une question de temps oui, pour que le clan de la Rivière soit à nouveau aussi fort que le courant. Et sans doute même Sangsue profiterait elle de tout ça pour se rapprocher des mâles ... Et tenter d'apporter non seulement un mariage - passage obligée non ? - Mais aussi un peu de douceur et ... Enfin, elle rêvassait à un compagnon tendis que d'autre rêvassait à diriger le clan ...