Sad bird, happy snake ft. Cobra Royal - end

Nuage d'Épervier traversa le Chemin du Tonnerre en quelques bonds, ventre à terre. Puis il déboula dans la lande, cavalant sans oser se retourner vers le territoire qu'il avait bafoué. Une fois suffisamment éloigné de la frontière, le mâle brun se mit à trotter quelques foulées avant de complètement s'arrêter, assailli à nouveau par la douleur de ses blessures, il en grimaçait désormais. Le novice souffla un coup, prenant enfin le temps d'établir la liste de ses plaies et l'étendue des dégâts. Ses pattes antérieures étaient lacérées du coussinet au coude si bien qu'il y manquaient de nombreuses touffes de poils et que ça et là y trônaient des plaies tantôt superficielles tantôt assez profondes. Sur le côté de son museau, il pouvait sentir un liquide poisseux s'échapper et la balafre était telle qu'elle se poursuivait jusqu'à la mâchoire inférieure, en arrière de son menton en passant par la babine droite : il avait alors le goût du sang dans la gueule. Il s'en serait bien sorti si seulement son adversaire ne lui avait pas entaillé le cou -de façon superficielle, certes mais au moins assez pour faire dégouliner une quantité importante de sang. Sa tâche claire était souillée par quelques petites gouttes rouge vif qui chutaient de sa gueule et qui, portées par le vent, venaient s'y écraser.
Quel triste portrait ! Il s'était fait humilier, et ses nombreux entraînements martiaux ne l'avaient guère aider.

Honte. Voilà ce qui dégoulinait réellement de lui en cet instant; quelque chose qu'une bonne toilette ne saurait effacer. Penaud, mais aussi épuisé depuis que l'adrénaline était retombée, l'animal aux nuances brunes poursuivit sa route jusqu'au Camp. Il était terrorisé à présent, bien plus qu'il ne l'avait été sous les griffes du guerrier du Clan de l'Ombre. Comment allait-il pouvoir expliquer cet état lamentable ? Un court instant il s'imagina raconter une rencontre avec un solitaire mais il se sentait encore plus bête en s'imaginant se faire humilier ainsi par un vulgaire chat errant. Il songea également à mettre cela sur le dos d'un renard mais il ne voulait pas inquiéter ses camarades -et surtout pas ses frères et sœurs- pour rien. Et puis, il devait sans doute empester l'Ombreux, maintenant. Il était perdu, et retint ses larmes afin de ne pas ajouter davantage de choses à sa liste de la honte.

Lorsqu'il leva la tête, dépité, il découvrit à l'horizon une silhouette féline. Soudain, il lui semblait que son ventre se tordait dans tous les sens ! Il fit un geste amical de la queue sans reconnaître immédiatement le chat qui lui faisait face. Mais alors que les deux matous se rapprochaient assez pour se reconnaître, Nuage d'Épervier comprit qu'il s'agissait de son père, Cobra Royal qui galopait vers lui, sûrement affolé de retrouver son fils dans un état pareil. Nuage d'Épervier crut mourir de honte, comment imaginer un scénario plus effroyable que celui-ci ? Pourquoi parmi tous les chats du Clan du Vent fallait-il que ce soit son père qui le croise en premier ? Pourquoi ?!

HRP:

Sad bird, happy snake.

Le lieutenant du clan observa les guerriers qui revenait de la chasse, plusieurs proies en gueule, pas assez encore pour le clan mais cette patrouille là était la première et s'était un début prometteur. Oh la journée était bien avancer, loin d'être fini pourtant pour le bicolore qui, plusieurs heures plus tôt avait suivit l'évolution de plusieurs jeunes novices dans le seul but de donner par la suite un avis à son chef. Oh si on lui demandait le sien, ses jeunes ne serait certainement pas les valeurs les plus sûre, des guerriers de demain sur lesquels il miserait mais... Mais la décision finale ne lui appartenait pas. Lui son rôle, s'était les patrouilles, les problèmes mineurs du clan et si le serpent était avide de pouvoir, pour l'heure, il restait à sa place. Après tout, Étoile Tropical valait bien mieux que la tâche qui jadis l'avait former et si le Cobra songeait parfois à le faire disparaître, cette pensée là, il n'était pas prêt encore à l'appliquer. Au lieu de ça, il avait à gérer une tension sourde depuis le jour où l'apprentie de Silence d'Hiver, sa propre petite fille, était revenue la face en sang. Oh oui, le vent songeait à des représailles contre l'ombre et si il n'entendait pas ses échos officiellement, pas toujours, il pouvait le voir dans le regard de certains quand il les envoyait près de la frontière, que ce soit pour le marquage où pour chasser ...

Mais pour l'heure, si il était sorti du camp, ce n'était pas pour chasser, mais bien pour rejoindre l'un des groupes de sentinelle, ayant prévenu deux guerriers charger de surveiller le clan afin qu'eux même puisse en avertir le meneur du clan. Le seul but du bicolore était de réfléchir or le silence entre sentinelle, attentif, était idéal la plupart du temps. Et puis il n'était pas contre garder davantage un œil sur leur dangereux voisins. Aussi, quand il ouvrit légèrement la gueule pour tenter de capter le parfum de ses camarades, il se raidis. Au lieu de celle, connu, d'un membre du clan, il hérissa légèrement la fourrure en reconnaissant celle, métallique du sang. Une proie fraîchement abattu pouvait en être la cause où ... Où tout un tas de chose et le félin adopta une allure plus rapide afin de trouver un poste d'observation d'où il pourrait jauger la situation. Finalement, il réalisa que, plongé dans ses pensées, il s'était davantage éloigner de là où aurait du être les sentinelles, néanmoins, au loin, c'est une silhouette féline qui apparu finalement et le vent emporta de nouveau l'odeur, fraîche, du sang jusqu'au nez du lieutenant.

Curieux et franchement inquiet, le mâle bicolore entreprit d'aller rejoindre ce chat, non sans scruter les environs, tendus. L'ombre était un clan de rat retors et il refusait de tomber dans une de leur embuscade, seul qui plus est ! Mais c'est quand le fumet du chat lui devint familier malgré le sang et que le pelage lui devint parfaitement reconnaissable qu'il galopa franchement, pour s'arrêter juste devant le jeune félin, le regard froid bien que dévoilant une pointe de déception et peut-être même, d’inquiétude.

- Tu vas tout me dire. Le ton lui était froid, dur, même si sa queue, en contraste, vint caresser l'épaule de son fils, rare geste dépourvu de calcul ...

Lorsque le mâle bicolore parvint à hauteur de son fils, ce dernier eut droit à un regard froid qui laissait paraître la déception du lieutenant. Nuage d'Épervier, qui croulait tant sous la honte que sous la douleur n'osa pas poser ses yeux franchement sur son père. Il aurait préféré mourir là-haut, plutôt que de devoir affronter les iris glacials de Cobra Royal. Mais la voix du matou retentit, dénuée d'empathie, ordonnant simplement.

« Tu vas tout me dire. »

L'animal aux nombreuses nuances de brun eut envie de fuir cet instant, ne pas avoir à choisir entre la vérité et son honneur. Mais la queue du plus âgé se posa sur son épaule d'un geste paternel, presque protecteur, ne lui laissant aucun échappatoire. Nuage d'Épervier hésita un instant; peut-être que son père ne le jugerait pas, peut-être qu'il ne considérerait pas qu'il était un apprenti idiot et indigne de son sang ? Il frissonna. Le ton plat de son géniteur était sans appel : il n'était déjà plus à la hauteur de son parcours. Le seul fait qu'il puisse rentrer dans un état pareil était-il déjà source de honte pour son père ? Il se retint de sangloter et rompit le silence qui commençait à s'installer. A la place, il le combla par des mensonges.

« Papa, je-j'ai été attaqué. » Il se tut à nouveau un moment, réalisant qu'il mentait réellement à son père. « Je-j'étais sur nos terres, près de la frontière et... » Il fallait trier les informations. Où apporter une modification, que laisser intact ? Inventer une nouvelle réalité prenait plus de temps qu'on aurait pu le croire ! « un énorme guerrier de l'Ombre s'est jeté sur moi. » Pause. Ça manquait de détails. « En hurlant. »

Il fixait l'herbe, incapable de défier le regard perçant de Cobra Royal, maître des mensonges et gardien des vérités.

HRP:

Sad bird, happy snake.

Dès le début, le Cobra se hérissa. Attaquer ? Une colère sourde et froide transparut dans ses yeux et il agita la queue, engageant son fils à poursuivre tendis que du bout de la queue, il continuer de caresser doucement l'épaule du novice. Pourtant, quelque chose dans l'explication le fit tiquer et le bicolore soupira, usant cette fois ci de sa queue pour relever la tête de son fils et le forcer à le regarder dans les yeux.

- Nuage d’Épervier, tu peux tout me dire tu sais ...

On ne la lui faisait pas. Un mensonge, ça se construisait à l'avance or soit son fils disait vrai et était en état de choc, soit il inventait pour se couvrir. Auquel cas il n'y avait pas penser avant de prendre le chemin du retour. Cette fois, le mâle était véritablement inquiet et doucement, il lécha la tête de son petit, avec douceur avant de murmurer froidement, parvenu à son oreille. Ton tranchant avec la douceur du geste et du regard qu'il avait offert avant que leurs yeux ne se croisent plus. Lui dominant l'apprenti.

- Que faisait tu tout seul ?

Mais si le froid du ton devait sans nul doute figé son fils, qu'importait. Il voulait démêler les choses. Un apprenti ne devait pas sortir du camp seul. S'était une des bases. Au minima en duo. Même si du fait, il n'était pas le premier et ne serait pas le dernier à s'évader quelques heures discrètement. Pourtant, comme pour contraster avec la dureté de ses mots, il en vint à examiner les blessures de son fils, offrant quelques coup de langue, jaugeant de leurs gravités. Si Épervier pouvait tout lui expliquer avant de rentrer au camp, tant mieux. Néanmoins sa vie comptait et Silence d'Hiver aurait besoin de jeter un œil sur lui. Rester à savoir si s'était urgent, ce que l'adulte ne pensait pas. Finalement il ajouta, cette fois réellement doux.

- Ça devrais aller ... On rentrera au camp ...

Mais pas tout de suite. pas avant qu'il ne sache si son fils disait vrai, s'il mentait où si, pis encore, il cachait une blessure plus sérieuse qui expliquerait ses hésitations. Et si le dernier cas de figure prévalait ... Il préféra ne pas y penser. Il aurait tout le temps du monde pour des remords plus tard.

HRP:

Ça ne pouvait passer auprès du matou bicolore. Et bien qu'il semblait épris d'une colère juste à l'idée qu'on s'en prenne à sa progéniture, Cobra Royal n'était pas dupe. Lorsque la queue sombre de son père souleva son menton, Nuage d'Épervier se retint de frémir. Les yeux bleus de son père le sondèrent, baignant dans une tendresse qui n'était pas inconnue au novice. Et alors l'adulte trancha :

« Nuage d’Épervier, tu peux tout me dire tu sais ... »

Il avait compris qu'on lui mentait. L'apprenti se sentit minuscule, ridiculement mis à nu. Il n'avait jamais été un très bon menteur et pour cause : il mentait rarement. Alors à son père, le manipulateur par excellence... à d'autres !
La langue chaude de Cobra Royal vint lui caresser la tête dans un geste protecteur. Durant un instant, Épervier se sentit à l'abri; là, auprès de son père, rien ne pouvait plus lui arriver. Une vague de chaleur le traversa à cette idée, après tout...

« Que faisais-tu tout seul ? »

Froid. Impitoyable.
Nuage d'Épervier était déstabilisé. Il avait peur. Il avait honte.
Il aurait pu continuer dans son mensonge : des apprentis qui s'accordent quelques minutes de solitude à l'extérieur du Camp, il y en avait tous les jours.
Mais lorsque son géniteur reprit ses coups de langues dans le but de nettoyer les plaies de son fils, ce dernier comprit que l'adulte était sans doute inquiet. Et finalement, il se sentit protégé à nouveau. Mais comment dire, comment avouer cet événement honteux à celui qu'il admirait tant, à celui qui était si modèle ?
Sa queue agitée trahissait son angoisse.
Après examen de ses blessures, le lieutenant reprit d'une voix douce :

« Ça devrait aller... On rentrera au camp... »

Le jeune frémit. Et il s'écarta de son père, à la recherche d'un contact visuel. L'ambre de ses yeux face au bleu glacial de l'adulte formait un contraste comparable à leurs auras : le bicolore calme et méthodique face au jeune désemparé et agité.

« C'est que... J'ai honte, Papa. J-je ne peux pas te dire ça. Je regrette tant, je... »

Il rompit cet échange de regard en baissant la tête vers ses pattes, embarrassé.
Dire la vérité était encore plus compliqué que de se rouler dans un tissu de mensonges pour lui !

Sad bird, happy snake.

Cobra Royal était attentif à tout, en froid calculateur qu'il avait fini par devenir avec le temps. Fini de se laisser marcher sur les pattes, de se faire un peu trop surprendre. Il avait rapidement compris que ceux qui ont un coup d'avance gagne. Et son fils semblait ne rien avoir préparer. Un bon mensonge vaut deux vérités. Était il à ce point choquer de l'attaque vécu pour s'agité si nerveusement. Le lieutenant avisa les prunelle de son petit, y cherchant trace d'un dilatation anormale, et il semblait bien savoir où il était après tout. D'autant plus quand l'ambre rencontra la mer de glace. Tout deux s'observant, le second attendant beaucoup du premier, lequel semblait être devenu une proie ridicule cherchant presque à fuir sans avoir le moindre refuge à disposition.

- Tu as ... Nuage d'Épervier, quoi que tu es fait, mieux vaut que je le sache ... Avant que le clan entier ne te dévisage. Et cette fois, sa voix devint glace pure et tranchante alors que le bicolore dominait de toute sa taille son fils, comme prêt à se jeter sur lui. tel un loup face à un agneau ... Et que tu me déshonore. Les mots tombèrent comme une pluie de grêle, blessante. Mais si le Cobra savait se jouer des mots, il savait aussi se jouer du corps et sans laisser le moindre choix à l'apprenti, il fut à nouveau contre lui, le lavant avec une délicatesse que même leur propre mère n'avait sans doute jamais eu. Et un doux ronronnement se mit bientôt à flotter dans la gorge du bicolore tendis qu'il s'assurait de la gravité de chaque blessures avec d'autant plus de soin. et finalement, sa voix redevint tendre caresse à son tour.

- Nous n'avons pas le droit à l'erreur fils ... Mais personne d'autres ne saura ...

Une invitation à le couvrir comme il le faisait en cet instant. Après tout, le matou n'avait il pas couvert la mort de Tâche d'If ... Un léger sourire en coin trahissait presque ses pensées. Presque seulement car le père se voulait rassurant, complice. Quoi que Nuage d'Épervier est commis comme faute, le clan n'en saurait rien. Manipuler la vérité était un art et le bicolore escomptait l'enseigner à son rejeton.

L'on dit parfois que le silence vaut plus que mille mots. Pourtant, Nuage d'Épervier aurait pu jurer que ceux de son père le blessaient bien plus que ne l'aurait fait un désert de bruits.

« Tu as... Nuage d'Épervier, quoi que tu es fait, mieux vaut que je le sache... Avant que le clan entier ne te dévisage. » Glacial. « Et que tu me déshonores. »

Aïe.
La déception de son père était plus douloureuse que les plaies de ses pattes, sans aucun doute. Le novice de détourner le regard, honteux.
Comment... lui dire qu'il avait agi avec impulsivité ? Comment avouer qu'il venait de mettre à mal leur relation avec le Clan voisin, pour son orgueil ?

Bientôt, la fourrure de son père se mêlait de nouveau à la sienne. Et l'adulte lui assénait de généreux coups de langue. Nuage d'Épervier n'en pouvait plus : ce jeu de gentil-méchant flic le gavait. Non seulement allait-il porter ses fruits, mais en plus le fils du lieutenant commençait à en prendre conscience. Aujourd'hui, il venait d'avoir un aperçu des qualités manipulatrices de son géniteur. Il en prendrait pleinement conscience plus tard. Pour l'heure...

« Nous n'avons pas le droit à l'erreur fils... Mais personne d'autres ne saura... »

Nous ?
Il était bête d'être si attaché à sa famille, n'est-ce pas ? Si bête de penser que partager un bout de patrimoine génétique avec Cobra Royal suffisait pour qu'il parle sincèrement d'eux comme il aurait parlé de lui. Idiot de croire que tout le monde faisait passer l'honneur de la famille comme le sien.

« J'ai..-je... Ma souris a traversé, et je l'ai attrapé au-delà de nos frontières. » Il ne pouvait pas être plus clair, car les mots qu'il lui fallait user pour cela lui brûleraient la langue, c'était sûr. « J'ai fait preuve d'orgueil face à un guerrier plus... expérimenté? » Jamais il ne dirait plus fort, jamais.

Il se tut, les oreilles rabattues, il aurait simplement voulu disparaître.

Sad bird, happy snake.

Le Cobra cessa ses coups de langue et dressa les oreille quand Épervier commença à s'expliquer. ainsi le jeune avait simplement traversé la frontière. une erreur de novice, fréquente. néanmoins, le bicolore refusait que l'un de ses enfants soit pointé pour ce genre d'erreur. Car si cela arrivait, certains trouverait à dire sur l'éducation qu'il leur avait donné. Il y en avait toujours pour railler. Et il n'avait pas besoin de ça pour son ascension propre. car un jour, Étoile Tropicale et son sens du devoir finirait par ne plus être. et le bicolore comptait bien vivre assez longtemps pour prendre la suite. Prendre SA place. Finalement, le lieutenant lécha la tête de son fils, pile entre ses oreilles rabattus avant de se reculer pour s'asseoir, l'air songeur.

- Tu ne peux pas donner cette version ... Avouer que tu es fautif ...

Le bicolore reposa ses yeux sur l'apprenti avant de sourire. Mais ça tu le sais déjà. C'est pour cela que tu ne voulais rien me dire. Le matou se redressa et donna un affectueux coup de tête à son rejeton. Fini les allures glaciales, Nuage d'Épervier avait besoin de se sentir compris, soutenu et le serpent venait de décider de lui offrir tout ce qu'un bon père donnerait. Lentement, il glissa sa queue sur l'épaule de son rejeton, avant de ronronner doucement. Tu ne serait pas le premier que ses rats galeux agresse tu sais ... Il soupira, l'apprentie guérisseuse n'avait elle pas elle aussi été attaquer ? Il ronronna tendrement.

- Nul n'en sera surpris. Tu ne crois pas ? Le ton de connivence, tout concordait. A ceci prêt un point. Le Cobra ne prenait pas assez en compte les émotions des autres. Et pourtant, il accorda à Épervier davantage de tendresse dans ses gestes. Tout en se déplaçant et en invitant le jeune à le suivre. Rentrons faire soigner ses plaies. J'ai des patrouilles supplémentaire à charger aussi. Tu es prêt ? Et le bicolore se figea, observant par dessus son épaule son petit -plus si petit tout en souriant. Oui, un petit mensonge que celui qu'ils serviraient au clan ...

Pour toute récompense, le novice écorché reçut de son père un coup de langue entre les deux oreilles. Pensif, le lieutenant se retira un moment avant de déclarer sérieusement :

« Tu ne peux pas donner cette version... Avouer que tu es fautif... »

Sa queue agitée trahissait son niveau d'anxiété. Nuage d'Épervier était mort de trouille. Lorsque l'océan de glace l'arrosa à nouveau d'un regard, il crut disparaître.

« Mais ça tu le sais déjà. C'est pour cela que tu ne voulais rien me dire. »

La douceur polaire. L'amour gelé. Il en avait des sueurs froides.
Jusqu'à ce que Cobra Royal lui accorde un coup de tête affectueux, qu'il laisse sa fourrure bicolore se mêler à la sienne, déposant sa queue sur l'épaule du jeune mâle dans une posture protectrice. Nuage d'Épervier ne s'y abandonna que lorsque son père finit par dire :

« Tu ne serais pas le premier que ses rats galeux agressent tu sais... »

Il ne répondit même pas, trop bien blotti contre le corps chaud de l'adulte. Il s'en remettait à lui désormais : après tout, il le déshonorait aujourd'hui, alors à quoi bon essayer de faire quoi que ce soit s'il ne savait que mal faire ? Un ronronnement.

« Nul n'en sera surpris. Tu ne crois pas ?
- Je-... je ne sais pas... »

A ce moment-ci, il ne croyait plus en rien de toute façon. Rien d'autre que la nécessité de ne plus décevoir son père. Rien d'autre qu'en cette petite dose d'affection qui lui manquait toujours. S'arrachant doucement à lui, le lieutenant invitait son fils à le suivre.

« Rentrons faire soigner ses plaies. J'ai des patrouilles supplémentaires à charger aussi. Tu es prêt ? »

Il inspira. Tout pour réparer son erreur. Tout pour racheter l'amour de son père.

« Oui. »

Il n'aurait qu'à répéter la version de son père, à s'en convaincre. Il fallait qu'il y croit aussi, pour ne plus se décomposer comme il l'avait fait auprès de Cobra Royal. Il suivit le bicolore, visiblement déterminé à mieux faire.