Quand l'Amour s'emmêle {pv Bec} - abandon

Le soleil brille, le ciel est bleu, rien ne pourra gâcher ma journée, ni les suivantes en fait. Oui, et même si d'un coup la pluie tombait à verse, que le froid s'abattait sur la forêt, que le blizzard revenait voir la Lune, rien ne pourrait atténuer ma joie, mon bonheur, car je L'ai trouvé, Lui. Mon âme soeur, ma moitié, mon compagnon de vie, celui auprès de qui je serais jusqu'à mon dernier souffle, jusqu'à ce que les Étoiles appellent l'un de nous à eux. Ça ne fait que peu de temps qu'on est ensemble mais le Destin nous liait déjà l'un à l'autre depuis notre venue au monde, j'en suis certaine. Le centre de ma vie se nomme Bec Croisé, il est le grand frère de mon Apprentie et je me suis rendue compte que je l'aimais lorsque l'on m'a attribué Nuage de Ciel. Au début ça a été une attirance que je ressentais à sa vue, et puis il est venu et de son compliment mon coeur s'est emballé et j'ai su que c'était lui. Il m'est arrivé des déconvenues, surtout après l'épisode du faisan avec Dame de Coeur, mais c'est aussi à ce moment là que j'ai su que mon choix était irréversible. Il m'a fallu un peu de temps pour me préparer mon coeur et moi à aller trouver mon Amour et à tout lui révéler, mais quand ce fut décidé pour moi, je suis allée me planter face à lui pour lui dire que je l'aimais, de tout mon coeur, et lui demander de devenir mon compagnon. J'avais peur qu'il n'ait pas ressenti la même chose ou qu'il nie notre Destin lié, mais non, il a accepté. Et depuis ce jour, je suis la Guerrière, non la féline, non même pas, l'être capable de ressentir des sentiments le plus heureux de ce monde et des autres s'il y en avait. Je l'aime je l'aime je l'aime, de tout mon coeur, de toute mon âme. Il m'est aussi essentiel que l'air que je respire, même davantage à mon avis. Je ne peux passer une seule journée sans le voir, sans pouvoir me coller contre lui, glisser ma tête contre son poitrail, respirer et m'envelopper de son odeur. C'est d'ailleurs collée à lui que je me suis éveillée ce matin. Qu'il soit le premier félin dans mon champ de vision à mon réveil est déjà merveilleux et j'en ronronne. Il n'est pas de ces félins qui refusent le contact et ce n'est pas pour me déplaire, pas du tout, j'adore ça. Il est mon premier Compagnon et mon dernier j'en suis certaine. Que je sois tombée sur le bon matou du premier coup est une chance offerte par la vie.

Je n'ai pas envie de bouger tout de suite et je me blottis un peu plus contre lui, ferme les yeux et profite de ce bonheur si simple et si extraordinaire. Puis je me résous, difficilement certes, à me lever. Hier n'a pas été une journée chargée pour moi alors je ne serais pas étonnée qu'on me colle à un truc qui m'éloigne de mon Amour. C'est résignée et triste que je m'approche du Lieutenant... qui m'envoie en patrouille... avec le félin de mon choix! Aussitôt cette tâche parvenue à mes oreilles que je saute sur mes pattes et trottine vers la Tanière, que je viens de quitter, pour supplier mon compagnon de m'accompagner. Une balade à deux... C'est tout à fait convenable pour une petite patrouille entre les grandes patrouilles, et c'est aussi un moyen assuré pour une balade tranquille en amoureux. Rien que le terme me met des étoiles dans les yeux. On devra bien sûr observer autour de nous, vérifier s'il n'y a aucun danger sur nos terres, mais en même temps je pourrais en profiter pour être avec lui, entouré de son odeur, de sa présence, rien de mal ne pourra m'arriver. J'en ronronne d'avance. À ma plus grande joie il est libre ce matin et peut donc m'accompagner. J'en trépigne déjà d'impatience. On peut d'ailleurs partir de suite, on se trouvera une proie fraiche sur la route. On a le droit vu que ce n'est pas une patrouille de chasse et ainsi on laisse de quoi manger à ceux qui en ont besoin. J'attends que mon amour tigré soit prêt et nous sortons par le tunnel. Je jette souvent des coups d'oeil en douce à mon aimé. Je tombe sur sa mâchoire et hausse intérieurement des épaules. Sincèrement j'en entends parfois parlé mais moi, ça ne me gène pas, je ne la remarque d'ailleurs que lorsque je le détaille des oreilles au bout de la queue. J'en ai vraiment rien à faire, ça fait juste partie de lui, une petite chose qui le différencie et qui le rend encore plus unique qu'il ne l'est déjà à mes yeux. Un ronronnement dans la gorge je baisse la tête pour la frotter contre lui. Oui, c'est vraiment le bonheur et j'espère qu'il durera jusqu'à la fin de mes jours.

"Tu sais que je t'aime toi? Tu me rends tellement heureuse que mon coeur pourrait exploser de bonheur!"

Quand l'amour s'emmêle (lune 66)


Cela faisait quelques jours que j'étais le compagnon de Flocon d'Amour. C'était tout... bizarre ? Certes je l'avais maintes fois complimentée, et la voir réagir à mes charmes étaient très agréables, mais je ne m'attendais pas du tout qu'elle veuille de moi pour compagnon de vie ! Je lui avais dit, abasourdi, que j'étais un chat quand même mal foutu si elle voulait une famille, et que j'avais d'autres... intérêts, comme deux trois chats qui appréciaient ma compagnie la nuit ou dans un buis.. Mais cela ne semblait pas la déranger. Pour Flocon d'Amour, j'était l'élu de sa vie, quoi que ça veuille dire. Je fus fort flatté, et cela boosta mon maigre égo. Puis, un chat ravi de passer des journées entière à mes côtés, c'était vraiment chouette. Toujours une compagnie, pour parler, juste se câliner, ou bien se protéger si besoin. Cela me plu beaucoup. Certains parlait du grand amour. Je n'en étais pas si sûr. Car si j'appréciais totalement la présence de la jeune guerrière,

je ne pouvais pas affirmer que mon coeur battait plus fort pour elle.

Mais il battait tout de même ! Avec joie ! Donc pourquoi pas essayer ? Rapidement, elle installa sa couche près de la mienne et nous dormions collés l'un à l'autre, sans gêne, plus proche que je n'avais dormi avec ma famille et plus longtemps que les siestes de câlins qui suivaient des.. petites affaires. Je ronronnais en m'endormant, bien au chaud. Rien ne valait la chaleur d'un autre chat. Si avant, les rayons du soleil me réveiller, c'était le frais que laissait l'absence de Flocon d'Amour qui me dérangeait désormais. Ce matin ne dérogea pas à la règle. Mais je la vis vite revenir. On devait patrouiller ensemble. Super ! Je me levais guilleret. Allons-y alors !

Nous voilà parti, ronronnant, à faire un tour près du clan de la Rivière. Petite vérification, on pourrait considérer cela plus comme une balade qu'une réelle patrouille. D'ailleurs l'attention de la féline grise était plus sur ma présence que sur son devoir. Elle me dit qu'elle m'aimait, cela amplifia mon ronronnement.

" Oh non n'explose pas s'il-te-plait ! Tu priverais le clan de son plus joli coeur ! " roucoulais-je, prêt à lui déclamer toutes les phrases mielleuses qui me venaient à l'esprit.

Son ronronnement me fit ronronner plus fort encore. Que c'est merveilleux d'avoir trouvé son bien aimé. A sa réponse je rougis jusqu'aux oreilles et je pense que mes ronrons doivent faire fuir les proies sur plusieurs queues de renard à la ronde. Mais je m'en fiche. Il fait beau, le soleil réchauffe nos pelages et je suis amoureuse. Complètement, irréversiblement. Je lui fait une petite léchouille sur le haut de sa tête et reprend la marche. Je vois à peine qu'on a passé les côtés de la rivière. Je me demande plutôt, si bientôt nous deviendrons une famille, complète avec nos futurs chatons. Mais jusqu'à ce que ça arrive je profite de tout le temps que je peux passer seule avec lui. Je sais que parfois il va voir ailleurs, que je ne suis pas la seule à le réchauffer, mais je suis certaine qu'il m'aime. Il doit sûrement combler un vide, mais il me revient et me reviendra toujours. Un jour viendra qu'il saura enfin qu'il peut juste m'avoir moi et je serais patiente. Ça tiraille parfois mon cœur mais je le discipline. L'amour n'est pas simple et la patience est la meilleure des armes. On sera heureux tous les deux, c'est notre destin, notre avenir et il est tracé d'un chemin brillant. Nous continuons notre promenade alias patrouille, oui d'accord, je suis plus concentrée sur Bec Croisé que sur les vérifications en usage. Pour me donner bonne conscience je regarde quand même dans les environs si aucune odeur ne semble bizarre, avant de me concentrer de nouveau sur le matou tigré à mes côtés.

"Dis mon becounet d'amour? Est-ce que tu as déjà pensé à avoir des enfants? Parce que moi j'y ai souvent songé, je rêve parfois d'une belle portée de chatons, dans un panachage de nos couleurs. J'imagine déjà des chatons tigrés aux yeux dorés courir partout dans le camp du Tonnerre!"

Quand l'amour s'emmêle (lune 66)


La jolie guerrière suivit mon ronronnement et l'air vibrant avait vraiment un effet calmant et agréable. Ses yeux vairons se baladaient sur les environs, bienheureusement tranquilles. Nous passions par le Grand Sycomore, cet arbre si plaisant à escalader. Je me laissais aller par l'ambiance tout à fait relaxante. Sentir sa fourrure plutôt longue contre mon flanc, mes moustaches chatouillées par son épaule qui était à la hauteur de mon museau, je ne demandais rien de plus. Mais la féline aimait s'échapper dans ses rêves romantiques, de futur bien ficelé par les liens de l'amour, j'aimais l'écouter. Mais là, y a des mots qui me donnèrent un frisson. Des... chatons ? Je fis la moue, me déformant plus que d'habitude. Je n'avais jamais pensé à avoir une descendance. Certes, les jeunes chats étaient marrants et mignons, j'avais adoré tous mes petits frères et soeurs lors de leur tendre enfance mais mes propres enfants ?

En plus, j'avais des doutes sur mes... possibilités de reproduction. Après tout, j'avais doucement une trentaine de lunes, et une quizaine .. d'activité, et je n'avais rien engendré jusque là. La nature devait connaitre ses besoins pour survivre, et ce n'était sûrement pas mes gènes qui y contribueront. Je la comprenais au fond. Mon regard fuit. Ce serait encore la décevoir, en plus de ne pas lui être totalement fidèle sans devenir triste et aigri ?

" C"est bien beau comme image mais je crois que moi et les ch'ato-.. "

Je m'arrêtais net dans mes excuses explicatives. Un odeur piqua mon nez. Un odeur de boue, de pourriture, même pas sapinée comme un guerrier de l'Ombre. Non, non ça puait vraiment. Mon poil s'hérissait quand des silhouettes noires avec des dents brillantes et tranchantes se démarquèrent par les Rochers aux Serpents. Des Rats. D'horribles rats, malades, violents, tueurs ! Mon visage se déforma de peur.

" COURS ! Au Grand S"ycomore !! VVIIIITE ! "

Et sans demander mon reste, je pris mes pattes à mon cou et filai vers l'arbre que nous avions précédemment passé. En hauteur, je serai en sécurité.

Mes yeux ne quittent pas un instant mon aimé, et c'est pour cela que rien de sa réaction ne m'échappe. D'abord une petite moue, certes adorable au possible qui me donnait envie de le câliner à l'infini, mais qui n'exprimait pas la joie exceptionnelle que je ressentais à l'idée de porter des chatons de mon compagnon de mes rêves. Après ce n'est pas si grave s'il n'en souhaite pas de suite, on a du temps, la vie même, devant nous pour commencer à créer notre famille. Mes premiers chatons... Je les attends avec impatience, mais je ne veux pas non plus forcer mon compagnon à y penser. Un jour il sera prêt. Un jour...

Sa voix me fait presque sursauter et je recentre mon regard dans le sien. Enfin plutôt j'essaye puisqu'il a l'air d'éviter mon regard. Je l'écoute attentivement, lui donnant toute l'attention que je peux fournir. Ce qui se remarque d'ailleurs aux deux-trois obstacles qui croisent ma route et me font trébucher. Puis d'un coup il se stoppe et se hérisse. Mon coeur rate un battement. Ai-je parlé sans faire attention et ai sauté les quatre pattes dans la flaque de boue? Assez pour le mettre en colère? L'imaginer m'en vouloir me fait mal et je recule d'un pas, prête à encaisser des paroles qui feront mal, très mal. Je me demande s'il vaudrait mieux que je ferme les yeux et me tasse. Peut-être me pardonnera-t-il plus facilement? Mais yeux se pose un instant et je ne comprends plus l'expression de mon Becounet. De la... Peur?

Son hurlement me conforte cette impression. Il me faut un instant pour comprendre. Courir? Mon nez se débouche et cette odeur, porteuse de malheur, me coupe en deux. Les yeux écarquillés, je me lance à la poursuite de mon Amour. Que je suis idiote. J'entends derrière moi les cris de ces êtres infâmes et j'ai peur. Pourquoi n'ai-je pas écouté sans réfléchir ce que me crier mon âme soeur? Je cours, me prend un caillou, trébuche et m'étale au sol. Je m'érafle et ça fait mal. Mais la peur est une motivation très puissante et j'arrive à me relever. Les égratignures me brûlent mais tant pis. Enfin... le Grand Sycomore se dessine devant mes yeux encore quelques foulées et je m'élance derrière Bec chéri. Je ne suis pas mauvaise grimpeuse, même si la descente et cent fois plus dur, et je me hisse facilement en hauteur. Une fois sure d'être en sécurité je relâche la pression et tremble, ce qui me fait presque tomber de ma branche. Je cherche des yeux mon compagnon.

"Bec, Bec, mon amour, tu vas bien? Ils ne t'ont pas fait mal? Tu n'es pas blessé? Tout va bien? Je suis tellement désolée d'avoir mis du temps à réagir, heureusement que tu les as remarqués, tu es tellement fort, sans toi nous nous serions fait attaquer par eux!"