Pouvoir et famille ne font pas bon ménage [Ft Cobra] - abandon

Dernièrement, le Vent avait été victime de très forts bouleversements. La mort d'Etoile Tropicale, la montée au pouvoir d'Etoile du Cobra, la nomination de Moineau à présent lieutenant, l'annonce du "sang impur" des enfants d'une des sœurs albinos. Tout cela n'avait pas fini de faire parler.
De plus, Araignée Tordu était toujours sous le choc, ou plutôt la tristesse, de la perte de sœur. Et Doux Alizé ne pouvait que le comprendre en réalité. Elle savait plus que quiconque ce que cela faisait de perdre une sœur. Au moins, elle avait toujours Venteuse à ses côtés, contrairement à lui.

Elle aimerait l'aider, mais ne savait que dire, et de toute façon, aucun mot ne semblait faire effet. Alors elle s'asseyait juste, caressait son dos de sa queue, lui faisant comprendre ainsi, qu'elle était pour lui, toujours.
Oh qu'elle souhaiterait faire plus. Lui l'avait relevé, et elle... Elle avait l'impression d'être la pire compagne possible, inutile, incapable.

Non, elle devait être forte, et ne surtout pas retourner dans cette spirale qui avait failli l'emporter. Cela ne ferait qu'empirer les choses, et serait purement égoïste. Hors de question qu'elle oublie ceux qui comptaient pour elle, et ceux qui comptaient sur elle. Même si cela commençait à peser énormément sur elle. Elle avait tant envie de tout dire à Vent du Nord, mas à chaque fois qu'elle y pensait, la menace de Cobra, que tout cela ne ferait que créer le chaos, revenait, et la bloquait. Après tout, il avait surement raison, rien de bon ressortirait de tout cela. Surtout depuis qu'il était chef.

Elle soupira. Elle avait besoin de bouger, un petit peu. Depuis que ses enfants étaient grands, l'idée d'être inutile la hantait. Mais non, je ne dois pas laisser cela se reproduire, jamais. . Ici, elle pouvait aider les jeunes mères.

Elle prévint Accroche-Coeur qu'elle sortait se dégourdir les pattes. Dans le camps, il y avait du bruit, des odeurs familières. Depuis qu'elle était aveugle, ces deux sens s'étaient comme amplifiés. Cependant, en ce moment, c'était plutôt dérangeant.

Elle se dirigea vers la sortie du camps. Un chat posté non loin, plus âgé qu'elle, alla à sa rencontre, lui barrant la route

"Hé, Doux Alizé, tu devrais éviter de sortir toute seule."

Oh cela, elle le savait bien, mais ce n'était pas si elle irait bien loin. Elle voulait juste sentir un peu la lande, se sentir tranquille.

"Ne vous inquietez pas va, je ne vais pas bien loin, juste à quelques queues de renard, vous le saurez si j'ai un soucis." rétorqua t-elle, avec un sourire.

L'autre ne semblait en démordre, puisqu'il continua:

Non vraiment j'insiste, tu devrais demander à quelqu'un de t'accompagner."

Ce n'était absolument pas son genre de hausser le ton. Elle laissa simplement un soupir lui échapper, et s'assis devant lui, braquant ses yeux qui ne voyaient rien dans les siens - du moins du mieux qu'elle pouvait, en se référant à l'origine de sa voix. Ensuite, elle se lécha la patte, faisant ainsi comprendre qu'elle ne bougerait pas tant que l'autre ne se serait pas écarté.

Pouvoir et famille ne font pas bon ménage

Il avait ses neufs vies, il était devenus le meneur du clan et, autre petit plaisir non négligeable, avait depuis lors la possibilité de demander à sa compagne de ne pas être avec lui toute les nuits. Afin, soit disant, de ne pas déranger son sommeil. Encore que sur ce dernier point, profiter de la chaleur d'Œil de Biche était un plus dans la tanière où l'odeur d'Étoile Tropicale avait fini par s'effacer. Et avec Moineau comme second, le Cobra s'était découvert davantage de temps libre. Plus besoin d'organiser les patrouilles, encore que, il supervisés souvent la chose pour le seul plaisir de le faire. Rester à visiter chaque membres du clan où tout au moins, garder un œil dessus de temps à autres. Et puis viendrait le moment d’annoncer au clan ses décisions, nouvelles règles qu'il prenait son temps à réfléchir, pour ne pas brusquer les siens et leurs laisser amplement temps à se faire déjà au changement.

S'il y avait un endroit où il éviter en revanche d'aller mettre le museau, s'était l'antre de sa petite fille. Vent du Nord ne l'aimait guère, il le savait depuis longtemps et en lui laissant sa liberté, il estimait prendre la meilleure des décisions. encore que, il comptait bien s'adresser prochainement à elle au lendemain d'une demi-lune, comme si les messages des Étoiles comptaient vraiment. Il devrait en donner l'illusion et puis, peut-être que finalement oui, écouter parfois. Après tout, sans les morts, il n'aurait pas neufs vies. Il soupira en s'étirant paresseusement devant son antre. C'est que finalement, il avait toujours plein de choses en tête. Devenir chef ne lui avait pas enlever ses ambitions d'aller encore plus loin. Au moins une question était elle réglé...

Il observa le camp et s'éloigna vers la tanière des novices, histoire de s'assurer que tous étaient bien partis avec leurs mentors et surtout, que malgré leurs corvées, les plus jeunes prenait aussi soin de leur propre nid - lui même avait si souvent laisser les autres le faire à sa place jadis qu'un petit ronronnement lui échappa. Et pourtant c'est une silhouette grise plus loin qui le détourna de son idée première et il s'avança sereinement pour entendre Cœur de Marbre insister au près de la reine pour qu'elle ne soit seul. Le guerrier employé un ton doux, comme s'il parlait à une ancienne pour tenter de convaincre l'aveugle. Le chef en revanche s'avança la tête haute, voyant que ni l'un ni l'autre ne quitterait leurs positions pour balancer subitement.

- Elle ne sera pas seule.

Il se rapprocha de Doux Alizé qui, têtu, avait entreprit de laver sa patte pour parler d'un ton plus doux à sa petite fille, toujours bien trop conscient qu'elle connaissait son secret et pouvait d'un mot, bouleversée ses projets. J'ai en prime à te parler alors ... Il ne lui demanderait pas son accord, néanmoins, il attendis qu'elle fasse le premier pas, voulant tout autant ne pas la vexée - sait on jamais ce qu'elle pourrait faire - que plus simplement, observer comment elle employés ses autres sens pour se débrouiller. Après tout, ce qu'il avait à lui proposés bouleverserait un peu tant son quotidien que celui du reste du clan.

Doux Alizé savait très bien que la situation pourrait s'éterniser facilement. Bien que les deux chats se parlaient cordialement et avec douceur, aucun n'était prêt à céder. Elle avait bien conscience que Coeur de Marbre prenait cette demande comme un caprice digne des doyens. Peut-être était-ce la cas, au fond. Cependant son besoin d'air, de tranquillité, se faisait pressant.

Elle sentit une odeur arrivait. Co- pardon Etoile du Cobra désormais. Elle s'imaginait ce pelage bleu et blanc s'avançait vers, se poser à ses cotés, face au guerrier devant l'entrée du camp. Y avait-il des spectateurs? Possible.

- Elle ne sera pas seule.

Oh. Elle ne saurait dire si cela l'arrangeait ou non. Son ressentiment envers son grand père était ambigu et contradictoire. D'un côté ce matou qui s'était enfermé dans les mensonges, qu'elle plaignait quelque peu. De l'autre, celui qui l'avait piégé dans le silence avec lui, et cette ambition, maintenant rassasiée. Elle avait réussi à paraître normale à ses côtés, mais il y avait toujours cette pression, cette culpabilité, ce malaise en sa présence.

J'ai en prime à te parler alors ...

Lui parler? Voilà qui expliquait qu'il daigne l'accompagner pour une sortie futile. Pour la tranquillité c'était visiblement raté. Mais de quoi voulait-il bien discuter? Surtout maintenant qu'il était chef, il avait probablement mieux à faire que de converser avec une reine aveugle.

La grise se mit tout de même à marcher, ondulant sa queue pour signe de la suivre (elle avait bien compris qu'il lui donnait le premier pas), fit un sourire à Coeur de Marbre et sortit enfin. Elle s'éloigna, en silence, appréciant l'odeur, et l'herbe sous ses pattes. Au bout d'un moment, sachant qu'ils étaient seuls, elle prit la parole.

"Et bien. De quoi voulais-tu me parler pour que cela te fasse faire une promenade en me surveillant plutôt que de faire une des nombreuses activités de chef?"

Pouvoir et famille ne font pas bon ménage

Le meneur laissa a la reine tout le loisir de choisir où et quand il entamerait la discussion. Il n'était guère presser et ce faisant, il prenait grand soin d'observer Doux Alizé, d'estimer ce dont elle était encore capable. Et sans doute la reine avait elle perdu beaucoup en perdant la vue, néanmoins, elle n'était pas aussi inutile qu'il pouvait le songer. où du moins voulait il lui-me^me s'en persuadés. Le clan avait besoin d'être fort, de redevenir plus fort. Aussi fort que ... Bien avant Tâche d'If, avant même Étoile Vaillante peut-être ... Car Étoile du Cobra le savait et cela l'insupporter. Son clan était faible. Oh certes, chacun mangeait généralement à sa faim mais les nombreuses morts, Foehn, Lunaire, et même Boue, était d'autant de preuve que le Vent se portait mal. au point même qu'il avait du non seulement révélés trois sang-mêlé mais aussi, les accepter comme guerriers. et il s'y tenait. moineau Cendré avait des défauts certes mais, son lieutenant avait aussi un point de vue qui pouvait mener les leurs plus haut. Et quand la voix de la reine aveugle lui parvint, il hocha les oreilles.

- Le devoir d'un chef n'est il pas aussi de veiller sur chacun de ses camarades ?

Le meneur se rapprocha jusqu'à ce que sa fourrure vienne un instant frôler celle de sa petite fille avant de s'arrêter, le regard posé sur l'horizon.

- Le clan à besoin de l'ensemble de ses membres ... Un début, mais loin d'en dire assez, aussi il poursuivit. Tous doivent pouvoir se rendre utile en cas de danger. Il pouvait bien la froisser, là maintenant et il le savait, malgré tout, il poursuivit comme si de rien n'était. Je sait bien que tu ne pourras jamais faire comme les autres, plus maintenant. Vérité, dite presque normalement, exempt de ce froid habituel mais plutôt emprunt d'une sorte de ... Chaleur ? La vision de Foehn lui était revenu, et le chef soupira avant d'ajouter. - Mais il me semble ... Important, que tu sache te défendre, défendre les chatons qui seront sous ta responsabilités ...

S'était dit, il lui proposait ni plus ni moins de l’entraîner. Et Étoile du Cobra avait beau voulu se faire détacher, quelques part, une petite étincelle s'était animé. Il voulait que Doux Alizé en soit réellement capable, capable de faire face aux autres chats et même, aux prédateurs. Peut-être Foehn et les autres étoiles avaient elles réellement réussi à allumer en lui un petit quelque chose. Toujours était il qu'il regardait à présent sa petite fille, silencieux, attentif aux réactions qu'elle aurait. il devait la convaincre elle. Ensuite, Vent du Nord serait plus facile à adoucir. Quand bien même, il lui semblait évident que les dits entraînements, seraient forcément plus calme que ceux qu'on imposait aux novices ...

- Le devoir d'un chef n'est il pas aussi de veiller sur chacun de ses camarades ?

Même les plus inutiles, c'est l'idée derrière?
Doux Alizé aurait pu facilement argumenter qu'il y avait quand même mieux à faire, et d'autres chats bien plus nécessaire à veiller. Cependant oui, elle était en accord avec cette déclaration alors elle ne le démentirait guère.

Elle sentit la fourrure d'Etoile du Cobra se collait contre la sienne. Au début de sa cécité, elle ne pouvait cacher sa surprise de certains gestes, ne les voyant pas venir, et avait toujours une réaction un peu soudaine. Aujourd'hui, elle arrivait à anticiper certains, et dans le cas contraire, réprimait ses propres actes. Dans ce cas, ce frisson qui faillit la parcourir.

- Le clan à besoin de l'ensemble de ses membres ... Un début, mais loin d'en dire assez, aussi il poursuivit. Tous doivent pouvoir se rendre utile en cas de danger.

Oh
La grise commençait déjà à percevoir ce qui se profilait. L'approche était encore générale mais elle ne tarderait pas à être personnelle.

Je sait bien que tu ne pourras jamais faire comme les autres, plus maintenant.

Le voilà, le personnel. Une belle transition, elle devait l'admettre. Ce soupir, ce ton, ce n'était pas des plus habituels venant du meneur.

Mais il me semble ... Important, que tu sache te défendre, défendre les chatons qui seront sous ta responsabilités ...

Beaucoup de fioritures pour cette proposition d'entrainement. Faisait-il cela pour ne pas la braquer?
Dans un sens elle était d'accord. Savoir se battre, ou plutôt se défendre afin de retenir l'ennemi serait utile si une attaque comme celle de l'Ombre se reproduisait. Mais... elle avait bien tenté de protéger les anciens ce jour-là, lorsqu'elle était en pleine possession de ses moyens et tout ce qu'elle avait réussi à faire était d'inquiéter sa famille, gaspiller des remèdes, et perdre la chance de voir un jour ses enfants de son vivant.

Mais, il y avait quelque chose qu'elle avait désormais, et qui était absent de sa vie auparavant. Les petits, justement. Oh pas les siens, ils se débrouillaient bien tout seul, pas de doute là-dessus, mais les autres, et peut-être ceux qu'elle aurait à venir, qui sait. Le fameux instinct maternel dirait-on.

"Tu fais toujours un discours lorsque tu proposes aux gens de les entraîner? Si tu veux faire ça avec tout le monde tu n'as pas fini."

On disait que les parents influençaient les enfants, mais pour Doux Alizé, l'inverse était aussi vrai. Les sœurs aussi pouvaient, par ailleurs. Et elle avait bien compris que le projet ne se limitait pas à elle. Incluait-il aussi les anciens?

"Je ne sais pas ce que ça donnera, mais on peut essayer. Je te souhaite de la patience en tout cas. Je n'ai jamais été doué au combat Elle montra les marques qui barraient ses yeux. "Cela en est bien la preuve, alors maintenant, je n'ose imaginer."

Pouvoir et famille ne font pas bon ménage

La première réponse de Doux Alizée fit tiqué le meneur qui ne put s'empêcher finalement de laisser un petit rire s'échapper. elle avait raison, il n'avait habitués personne à ça et lui-même était le premier surprit des "pincettes" qu'il étaient en train de prendre. Pour autant, même s'il n'aimait pas particulièrement avoir à agir ainsi, cela le troublant plus qu'il ne souhaitait y songer, l'image de Foehn, comme presque un reflet mais plus ... Plus chaud, plus cruelle. Elle l'avait comme lut ce jour là et quelque chose en lui changeait. Sans qu'il n'arrive à oublier ses yeux bleu à elle, perdus dans les siens. Et le silence entre eux qui s'était remplit d'images, comme d'autant de paroles aux griffes acérées...

- De la patience ... J'en ai à revendre ...

Après tout, il avait sus attendre longtemps avant d'être là où il se tenait, laissant son ambition côtoyés ses plans, se terrer derrière ses sourires et son silence parfois. Mais il était le meneur à présent. Ses décisions faisaient office de loi pour les siens et tout à la fois ... Il devait garder un maximum des siens heureux de ses choix. Ne pas avoir dans son dos plus d'ombres que lui-même ne pouvait en placer. un jeu d'échec complexe.

- Reines, nourrice, et même les anciens ... Les guerriers et les sentinelles sont là pour veiller sur vous ... Mais cette bataille où tu as tant perdus, elle est bien la preuve qu'entres vous, vous devez impérativement savoir les soutenir aussi. Pas se mettre en première ligne, non, mais savoir agir de concert avec le autres. Il s'arrêta finalement, un peu devant la reine pour se tourner vers elle.

- Je ne demande pas à ce que vous vous mettiez en première ligne, juste que toi comme les anciens, vous soyez là pour apporter un effet de surprise. Pour permettre aux autres de faire le sale boulot, vraiment ? Lui même savait qu'il voulait leur en demander plus mais ... Il secoua la tête, chassant l'image de chats transparents aux pelages consteller de poussière d'étoiles. Raisonnable. Le mot le transperçait presque.

- Si ceux qui sont vus comme les plus faibles, les plus fragiles au sein du clan surgissent soudain pour aider leurs camarades, où s'aider entre eux avec efficacité, où au moins, avec des techniques ... L'attaque qu'on a subit aurait pu avoir un tout autre tournant. Oui, il était en train de le dire. Si les anciens que Doux Alizée avait voulu défendre avait surgit à ses côtés, subitement, alors peut-être sa petite fille s'en serait elle mieux sortis. Il soupira finalement, scrutant le bout de ses pattes blanches, y voyant encore le sang de Tâche d'If ... Une grimace parut sur ses traits avant qu'il n'ajoute, subitement froid. Le clan a besoin de chacuns de ses membres. Nous avons trop perdus pour accepter de perdre encore. Le froid, il était là, de nouveau, maître de tout son être. Son regard bleu était redevenus glace d'hiver, implacable. Il relèverait le clan. Il en était le seul capable.