Walk me Home - Veillée - abandon

Bonjour, Mouche, bonjour la Corneille !
— Tu es venue ! s'exclama t-il, un peu surpris quand même. Il avait parfois l'impression que les retrouvailles avec sa soeur n'étaient arrivées que dans son imagination.
— Prêt pour voir votre nouveau chez vous ? Alors, on perd pas de temps, un gros trajet nous attends.

Et la corneille d'acquiescer d'un kaa! avant que Mouche emboîte le pas à Soleil, le cœur frémissant.
Il avait fait ses au revoir. Au revoir, car il ne voulait pas tirer un trait définitif sur le Clan du Tonnerre. Il aurait aimé être là pour voir grandir ses demi-frères et soeurs. Il aurait aimé être là pour voir son beau père réaliser le rêve qu'il avait pour le Clan du Tonnerre et qui faisait briller ses yeux.
Mais il y avait longtemps qu'il avait perdu contact avec la réalité du Clan, vivant dans les ombres du passé.
Et justement, là maintenant il avait la possibilité d'en attraper une.

***

Les terres de la tribu du soleil portaient bien leur nom. Le vent agitait doucement les hautes herbes, sur une lande qui s'offrait pleinement à la lumière de l'astre solaire. C'était la première fois que Mouche ne progressait pas à l'abri du couvert des arbres, et il suivait Soleil de près. Il jetait des coups d'oeil partout, s'attendait à voir surgir Pénombre derrière chaque arbuste, chaque buisson, chaque brin d'herbe.
Il en oubliait sa peur.

Le soleil touchait l'horizon lorsqu'ils pénétrèrent dans le camp. Une odeur sucrée diffuse flottait dans l'air. Tous avait l'air paisible.
Mouche ronronna, faisant vibrer son corps. Le Clan du Soleil semblait être un endroit où il faisait bon vivre.

Ici, chacun fait ce qu’il veut de sa journée. expliqua Soleil, Mais, nous nous retrouvons tous les soirs au camp pour raconter notre journée. Suis-moi. il obtempéra.
Les membres de la tribu se rassemblèrent autour d'elle, dans la place centrale.
Mes amies, avant qu’on partage ce repas, j’aimerais que l’on accueille les nouveaux membres de notre Tribu ! Mouche et sa Corneille. Mais je vais les laisser se présenter. Je me tourne alors vers le nouveau venu. À toi la parole. Et si jamais tu souhaites changer ton nom, tu n’as qu’à te présenter sous ton nouveau nom.

Se présenter ? C'est vrai qu'il ne connaissait aucunes des femelles présentes à part sa soeur.
Méfiante devant tous ces chats, la corneille étendit son aile valide dans une attitude défensive avant de pousser son cri rauque, comme elle le faisait lorsqu'elle avait peur mais qu'elle voulait faire croire qu'elle était brave.
Mouche l’effleura du bout de la queue.

Beau soir ! sa queue vint cette fois onduler dans son dos. Je me prénomine Mouche et elle c'est Oiseau. Je suis venu ici du fait que je veux être avec Pénombre ma sœurale.

Ayant finit sa brève présentation, il chercha cette dernière du regard.

Orangé, fier, et chaud, voilà comment était le soleil en se levant ce matin. Je m’étais levée assez tôt pour regarder ce spectacle magnifique. De ma forêt je ne pouvais voir que le ciel, et là… D’ici c’était beau, apaisant, calme. Soleil était partie assez tôt pour aller chercher mon frère Mouche. Mon cœur se gonflait d’amour, j’allais avoir un membre de ma famille à mes côtés, et pour le restant de mes jours. C’était un bon réconfort puisque mes petits n’étaient pas encore là avec moi.

*****

« Regardez mes chéris ce magnifique ciel. Oh ne soyez pas contrariés, si je vous ai demandé de vous lever tôt c’était pour que vous voyez ça. Au niveau de ce mur transparent, vous pouvez voir le ciel prendre de nouvelles couleurs. Elles sont éclatantes, rayonnantes, et emplissent mon cœur de joie, comme vous. Petit Désert, Petit Flocon, vous êtes mes petits soleils. Malgré le fait que nous soyons enfermés ici, loin de notre famille, vous illuminez mon cœur de bonheur. Votre Tonton Aile de Mouche était l’un des plus grands soleils de mon cœur, oh il fait encore rayonner mon cœur. Il me manque beaucoup aussi vous savez. Votre Mamie aussi, Vent du Désert, je suis sûre que de là où elle est, elle vous aime, et qu’elle vous guidera à jamais dans toute votre vie. Mais bref, regardez mes petits ce beau soleil, et laissez-le combler votre cœur. »

*****

J’avais passé ma journée à chasser en attendant avec impatience mon frère et Soleil. J’ai eu de la chance en réussissant à récupérer une souris et un campagnol ! J’avais bien repéré une autre proie mais elle s’était enfuie, j’avais fais craquer une branche. Violette chasserait de son côté, mais une chose est sûre, ce soir allait être un véritable festin ! Quand je reviens à notre camp, je repérais deux formes félines qui se dirigeaient vers nous. Enfin ! Mon cœur ne cessait de battre fort en reconnaissant le pelage de Moumouche. Il venait avec moi pour toujours.

« Mes amies, avant qu’on partage ce repas, j’aimerais que l’on accueille les nouveaux membres de notre Tribu ! Mouche et sa Corneille. Mais je vais les laisser se présenter. À toi la parole. Et si jamais tu souhaites changer ton nom, tu n’as qu’à te présenter sous ton nouveau nom. »

Je tendais les oreilles. Allait-il garder son nom clanique ? Je l’avais fais pour le mien, Pénombre, c’était ce qu’avait choisi ma maman, et c’était un honneur de garder Curieuse Pénombre. C’était le dernier espoir auquel je m’étais accroché pendant mon séjour chez les bipèdes. Et puis, si je renonçais à ce nom… ça voulait dire aussi que je disais non aux étoiles ? Je me demande d’ailleurs ce que mes ancêtres me réservent. Je me demandais si j’avais toujours droit à ma place chez eux. Mais bref, ce n’était pas le moment pour ce genre de questionnements.

« Beau soir ! Je me prénomine Mouche et elle c'est Oiseau. Je suis venu ici du fait que je veux être avec Pénombre ma sœurale. »

Je montrais un grand sourire et un ronronnement fort sortait de ma gorge. J’allais vers lui, le pas léger et la queue haute.

« Coucou Moumouche. Je suis heureuse que tu sois venu. Ta présence me réchauffe le cœur. »

Pour l’accueillir comme il se doit, je frottais ma tête à son épaule. Il ne manquait plus que mes petits et tout serait parfait.

« Tu pourras dormir avec moi la première nuit si tu veux ! Je me suis fais un petit nid juste dans le coin avec de la bonne mousse moelleuse. »

Je lui pointais du bout de la patte mon petit abris de fortune. Je le construisais petit à petit avec des branches pour qu’il soit abrité, et surtout assez grand pour avoir mes petits avec moi ! Mais je pouvais toujours essayer d’agrandir un peu s’il voulait rester dormir avec moi les nuits. Comme lorsqu’on était petit.