Un orage de tourmentes [PV Penombre & Soleil] - abandon

C’était long maintenant. Après la rencontre avec Rusty, j’étais partie quelques jours encore pour essayer de trouver ma petite. Un félin de la ville m’avait bien parlé d’une minette qui correspondait à sa description, mais impossible de trouver sa maison. Et son odeur avait sûrement changé depuis. Je laissais la mienne partout pour qu’elle puisse me trouver. J’espérais qu’avec ça, elle pourrait comprendre que sa maman la cherche toujours. A condition qu’elle se souvienne toujours de moi. J’en avais marre et je voulais l’avoir avec moi. J’avais peur de devoir la chercher toute ma vie. De toute façon, je ne m’arrêtais pas tant que je n’aurais pas humé son odeur une seule fois.

De retour depuis hier, je me dégourdissais les pattes, juste à côté du camp après une bonne nuit de sommeil. Je restais très matinale, et l’aube pointait tout juste son museau. D’ailleurs, du miens, s’échappait de la vapeur, typique de la saison froide. Je gonflais mon pelage pour m’en protéger. Alors que le soleil était un peu plus haut, toujours aussi froid, malgré ses rayons, j’étais allée voir Soleil pour lui dire que j’allais faire un petit tour, et qu’elle pourrait me suivre si elle voulait. Je lui indiquais le coin où je comptais me rendre. Bref, une fois cette chose faite, j’allais à ma destination pour essayer de chasser un peu. Je n’arrivais plus à garder mon calme, il fallait que je bouge toujours pour ne pas penser à mes bébés ou ma famille restée au tonnerre. Et même à Graine de Tournesol. J’avoue n’avoir jamais osé demander à Moumouche comment il allait. Il faudra que je lui demande un jour. Si je retrouvais mes petits, ils seraient peut-être contents de voir ses enfants.

Alors que je m’étais un tout petit peu éloigné du camp, une odeur familière me titilla le museau. J’inspirais profondément, avec la gueule légèrement ouverte. Mais c’était celle de la forêt, de mon ancien foyer. Il y avait un chat du clan du Tonnerre ? Je suivais la piste, et plus je m’en rapprochais, plus elle était… Elle était… C’était pas… Ici ? Mon p’tit frère Gland ? Mes yeux s’agrandirent de plus en plus, le cœur palpitant d’un espoir fou. J’avançais toujours plus vite, pistant cette odeur qui lui ressemblait beaucoup. C’est assis sur une souche d’arbre que je repérai un pelage roux tigré, et une adorable bouille de chato… D’adulte. Bhé oui, il avait grandi. Les oreilles, droites, les yeux pleins d’émotions, j’avançais vers lui sans me préoccuper de quoi que se soit.

« Nuage de Bourgeon ! Oh mon p’tit frère ! »

Je me jetais sur lui en tendant les pattes. Je l’avais bousculé et fait tomber de la souche. Je me retrouvais par terre avec lui, riant de bonheur. Je plongeais mon museau dans son doux pelage roux. C’était bien lui, je reconnaissais très bien son odeur. Je me relevais, le laissant reprendre ses esprits.

« Mais tu es si grand maintenant ! Et puis… Tu dois être guerrier, comment tu t’appelles maintenant ? Je suis si contente de te voir ! »