Étoiles Perdues || Coup de Foudre - abandon

— Et tu les as rencontré combien de fois les Étoiles, Coup de Foudre ?

Une fois, mais une fois avait été suffisant pour se faire un portrait du problème.

— Tu parles à une guérisseuse, lui dit Vent du Nord. Les Étoiles, je les vois toutes les lunes depuis que j’en ai neuf. On parle de divinités qui peuvent offrir neuf vies — est ce que tu réalises ce que ça représente, neuf vies ? Elles peuvent permettre à des chats de mourir, et de revenir à la vie.

Elle ne lui apprenait rien, mais Vent du Nord était une chatte qui l'avait traité d'ado stupide par le passé, de pauvre con; elle devait penser qu'il était de son ressort de tout lui enseigner. Il lui en laissa l'espace. Ne lui servait à rien de l'interrompre - et puis même s'il en connaissait le cours, il admirait le flot de ses pensées comme un paysage, indifférent et fasciné de voir chez elle plus que des poils hérrissés et des brouahahas de rires nerveux.

— Elles peuvent permettre aux guérisseurs d’avoir des visions, de déchiffrer des prophéties, même si—

Elle buta sur son idée, s'éclaboussant momentanément, et Coup de Foudre, en réponse pencha curieusement sa tête sur le côté, puis sur l'autre, avant de baisser les yeux et d'agiter les oreilles à l'entente des griffes méticuleuses de la guérisseuse qui s'affairait. Il voulut s'affairer aussi.

— Même si je ne comprend pas toujours, pas- -- pas souvent leurs intentions, elle se corrigea. Je ne sais pas pourquoi ils tournent autour du pot avec des messages mystiques, au lieu de simplement nous dire que les « Prophètes » sont en chemin.
— Mmm.

Il n'y connaissait pas grand chose, dans le végétal, que ce que des matinées à observer Fifi bosser lui avait appris (et ce qu'il avait pu constater dans le stock de son herbier, c'était comme ça qu'il avait su recconaître le prêle, de l'autre côté de la berge). Il détourna la tête pour aussitôt chercher des yeux l'un des trois seuls plants qu'il connaissait de vue. Vent du Nord posait son butin sur les racines du sycomore, s'asseyant.

— Je pense que tu as raison sur un point. Elles sont tristes. Coup de Foudre se pencha au dessus d'un groupe de pissenlits, sortant les griffes à son tour. Il s'applatit le ventre à terre pour les griffer le plus à la base de la terre possible - il en oubliait quoi de la fleur ou la tige était plus utile.

— On les force à regarder les vivants se remettre de leur mort, vivre et s’amuser sans eux. On les force à regarder leurs proches oublier leurs existences pendant plusieurs semaines, voire lunes, et des fois ça leur revient, ils sont tristes quelques minutes et puis, après un haussement d’épaules ils passent à autre chose.
— Ça se comprend, de répondre le bengal en haussant les siennes, tandis qu'il se penchait pour rammasser son maigre bouquet de trois petits pissenlits.

— Et moi, je pense que ça les rend cruelles. La mention lui fit tourner la tête vers Vent du Nord, et l'intimer de poursuivre d'un vague lancé du menton. Je pense que peut-être que si tu es toujours en vie aujourd’hui, après tout ça, c’est parce qu’elles sont capables de te faire souffrir ici.
Il roula les yeux sous les branches du Sycomore, lui laissant toutefois terminer son idée.

— Si elles sont si misérables, ça doit leur faire du bien de voir les autres souffrir. Avant de mourir, c’était des chats comme toi et moi.
— Ch'est la raijon pourquoi leurs vijions shont aushi shtupides; elles jadorent vous confondre.

Un léger sursaut des épaules trahit son rire sous cape, mais il ne prit même pas la peine de le cacher, revenant auprès de la guérisseuse en se traînant les pattes.

Ch'est une forme de torture. Psycholochique -- Fifi ne che shentait pas à la hauteur, et laishait shes penshées déraper jushqu'à che shentir moins que rien. À l'époque où on lui a bloqué les vijions, elle m'a dit que shon identité lui avait été enlevée, mais à l'époque où on sh'est aimés, elle était furieuje d'avoir vécue toute sha vie "comme un oijeau à qui on avait enlevé les jailes".

Et une fois à côté, il lui jeta les pissenlits aux pattes.

— En d'autres mots, les Étoiles sont une poignée de salopes qui raffolent semer toutes sortes de graines d'idées à germer dans la tête.

Je n'aime pas les imitateurs.

Ce n'est pas pour Leur jolie pomme que je me dandine en vie, Vent du Nord. Je le dois à mon corps, mes alliés, et l'application de tout ce que j'ai appris.

Je suis moins inconscient que tu aimes le penser. "Après un haussement d'épaules, ils passent à autre chose". Ce qu'il fit, en souriant, indifférent: Je n'ai pas peur, c'est tout.

Mais elle avait mentionné les prophètes, et son sourire se ternit d'ennui, poussant un soupir en détournant les yeux et en faisant la moue.

— C'est votre angle-mort, en fait. C'est cette peur que les "Prophètes" ont voulu exploiter, et c'est pour ça que j'ai tout de suite su qu'ils étaient des charlatans.

Ses oreilles s'abattirent, il serra les dents, goûtant sa propre hypocrisie:

... Remarque, ça n'a pas empêché au Gros Bleu de m'embobiner avec ses conneries de "Clan Unique". Et puis pour une rare fois de sa vie, son poil se souleva sur son corps. Perdre Étoile d'Or, ça m'a... — Il secoua sa tête. Battit de sa queue comme il battait le souvenir, et à nouveau, haussa les épaules, acceptant de se taire. De toute façon, la guérisseuse en avait fini avec son boulot, elle partirait bientôt, et la vie continuait, le soleil poursuivait sa course... Il y avait toujours quelque chose à faire, dans le campement.

C’était dur, de l’entendre parler de Fifi. Ce doux surnom qu’il donnait à Secret du Firmament. L’ancienne guérisseuse du Tonnerre, qu’elle admirait tant à l’époque. Une grande dame, la plus expérimentée de tous après Esprit Soucieux, douce, calme et patiente. Vent du Nord serra les dents, fronça les sourcils, essaya de se contenir — ça ne valait pas la peine de se mettre en colère.

Mais quand Coup de Foudre lui confia que toute sa vie, la guérisseuse déchue avait eu l’impression d’avoir vécu toute sa vie « comme un oiseau à qui on avait enlevé les ailes », elle cracha, furieuse. Parce que ce n’était rien d’autre qu’une blague, hein ? De quoi avait-elle le droit de se plaindre ? Elle aurait pu avoir une vie parfaite !

— Qu’est ce qui l’empêchait de redevenir guerrière, ta Fifi ? fit-elle d’une voix froide. Elle était pas sourde, Fifi. Elle se cassait pas la gueule chaque fois qu’elle essayait de courir. Elle était pas estropiée, non plus. Elle était en parfaite santé. Pour elle, pour toi, pour ses enfants, elle aurait pu redevenir une guerrière. Mais elle ne l’a pas fait, parce qu’elle ne pensait qu’à elle. Ses ailes, elle se les ait coupé toute seule.

Elle lui en voudrait toujours, pour avoir fait souffrir tant de gens autour d’elle. Pour l’avoir trahie, elle, pauvre conne d’apprentie qui voyait en Firmament une figure si respectable. Pour avoir trahi tous les autres guérisseurs, par pur égoïsme. Pour avoir fait souffrir ses enfants par deux fois. Pour avoir envoyé au casse-pipe Nuit Hivernale, tout ça pour rien. Tout ça pour crever, crever comme une merde le corps déchiré par des chiens, on lui avait dit. Elle avait envie de pleurer. C’était tellement cruel.

— J’ai toujours voulu avoir des enfants, moi aussi. J’ai toujours voulu avoir une famille. Mais je ne peux pas redevenir guerrière, parce qu’au bout d’à peine trois secondes sur le champ de bataille, je me ferais buter par un apprenti ennemi que j’aurais pas entendu venir. Et là, je ne peux pas partir, que je le veuille ou non, parce que j’ai personne pour me remplacer, et encore moins maintenant que mon apprenti est mort. Et si je me casse, combien d’autres mourront ? Elle se mit à pleurer, pleurer toute cette colère et cette tristesse accumulée. Fifi, elle, elle avait Nuit Hivernale pour assurer le rôle de guérisseuse. Ouais, les règles sont injustes, mais elles sont là pour une raison, aussi. Ta Fifi, elle avait tout pour elle, elle aurait pu tout avoir. Mais elle a fait ses choix. Et ses choix, ils ont tué Nuit Hivernale, et ils l’ont tué elle aussi. Moi, on m’a jamais laissé le choix. J’étais qu’une gamine quand on m’a forcé à prendre cette voie, j’étais encore plus jeune quand j’ai du tout assumer toute seule parce que mon mentor pouvait plus. Et je porte tout ça depuis tout ce temps, alors me fait pas ton petit discours de l’oiseau aux ailes coupées. J’ai envie de crever, Coup de Foudre. Chaque. Jour. Qui. Passe. J’ai envie de mourir. J’ai des baies d’if enterrés sous mon lit. Les ravins pas loin de mon Clan. Mais je le fais pas, parce que contrairement à une certaine guérisseuse, j’ai pas envie d’emporter les autres avec moi dans ma chute.

Elle du prendre quelques minutes, pour se calmer, pour respirer, pour sécher ses larmes. Elle pleurait tellement peu souvent qu’elle ne savait pas contrôler cette émotion. Ça survenait, comme ça, hors de son contrôle, et ça coulait comme des cascades. Tant de larmes réprimées pour ne pas inquiéter ses parents et ses sœurs, pour avoir l’air forte devant son Clan, pour ne pas laisser paraître la moindre petite brèche qui donnerait à Étoile de Cobra l’occasion de lui faire la peau.

— T’as raison sur un point, du-t-elle reconnaître. C’est de la torture. Ça te broie de l’intérieur.

Ça la broyait, elle, depuis qu’elle avait neuf petites lunes.

— Mais tu devrais avoir peur. Le jour où tu iras chercher tes neufs vies ? Tu leur seras officiellement redevable. Et elles te feront payer le moindre écart. Mais à quoi bon essayer de te prévenir ? Ça a déjà du passer par une oreille et ressortir par l’autre.

Enfin, elle baissa la tête également, lorsqu’il mentionna Étoile d’Or. La jeune meneuse était partie trop tôt, trop vite.

— Je suis désolée, ajouta-t-elle simplement. C’était court, mais sincère. Honnête.

Elle pensa à Étoile Déchirée, qui avait pris la relève. L’ancienne apprentie-guérisseuse devenue cheffe — elle avait eu la vie dont avait toujours rêvé Vent du Nord. Elle réalisa qu’elle en était jalouse, tout comme elle était, au fond, jalouse de Firmament pour avoir franchit l’interdit. Jalouse de Foehn pour être partie la première et ne pas avoir eu à subir la douleur qu’Alizé et elle subissaient ici bas. Jalouse de tant d’autres personnes.
La jalousie la bouffait.

— Je vais devoir y aller.

Rongée par le remord, la culpabilité, la tristesse et la colère, elle en avait même oublié ce pour quoi elle était venue ici. Elle voulait rentrer chez elle, quitte à devoir regarder en face la sale gueule de Cobra, et dormir dans son nid. Un jour ou deux. Peut-être même trois.
Mais elle savait que ce n’était pas possible. Et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle Cobra ne l’avait toujours pas bousculée dans les chutes ou par dessus le ravin : sans elle, le Clan s’effondrait.

— Qu’est ce qui l’empêchait de redevenir guerrière, ta Fifi ?
— C'est ce qu'elle planifiait. Elle entraînait sa remplaçante - Nuages de Menthe, puis d'Amour - dans le but de prendre sa retraite.

Mais Vent du Nord ne lui parlait pas de Fifi. L'objectif de la caméra s'était en fait retourné vers elle, alors qu'elle évoquait que Fini n'était pas sourde, qu'elle ne se cassait pas la gueule à courir, qu'elle n'était pas estropiée - était-ce donc comment Vent du Nord se voyait elle-même?

— Mais elle ne l’a pas fait, parce qu’elle ne pensait qu’à elle. Ses ailes, elle se les ait coupé toute seule.
— Je me demande...

Il n'en dit pas plus.

— J’ai toujours voulu avoir des enfants, moi aussi. J’ai toujours voulu avoir une famille. Mais je ne peux pas redevenir guerrière, parce qu’au bout d’à peine trois secondes sur le champ de bataille, je me ferais buter par un apprenti ennemi que j’aurais pas entendu venir.

Oui: sa surdité. Mais la révélation d'avoir voulu une famille, et des enfants, le surpris au moins un peu. Vent du Nord? Guérisseuse extraordinaire qui s'accroupissait dans la boue pour bien lécher le poil des Étoiles? C'est cette chatte-là qui lui disait avoir toujours voulu des enfants?

— Et là, je ne peux pas partir, que je le veuille ou non, parce que j’ai personne pour me remplacer, et encore moins maintenant que mon apprenti est mort. Et si je me casse, combien d’autres mourront ?

À quelques mots près, c'était le même discours ou presque qu'il se rappelait avoir entendu sortir de la bouche de Fifi quand elle lui faisait part de ses peurs à elle quant au sort du Clan. Vent du Nord se mit à pleurer, et s'il regarda couler les premières larmes, il détourna sa tête pour lui laisser la pudeur de s'exprimer dans toute sa laideur. Ce n'était pas lui qui allait la juger pour un trop-plein émotif, même si en être témoin même momentanément, l'avait complètement dégoûté.

— Fifi, elle, elle avait Nuit Hivernale pour assurer le rôle de guérisseuse. Ouais, les règles sont injustes, elle cracha, mais elles sont là pour une raison, aussi. Ta Fifi, elle avait tout pour elle, elle aurait pu tout avoir. Mais elle a fait ses choix. Et ses choix, ils ont tué Nuit Hivernale, et ils l’ont tué elle aussi.
— Je suis désolé, tu fais erreur. Il s'était rapproché de sorte à ce que le son de sa voix ne soit pas trop enterré sous les sanglots de Vent du Nord. Puis, il lui fit part de cette vérité qu'on enfouissait trop souvent: Nuit Hivernale voulait partir, il lui révéla. Comme toi, elle en avait assez. Et ça ne suffisait pas de le faire en secret, elle voulait faire mal, alors quand elle a aidé Fifi à mettre bas, l'occasion était parfaite: le Clan banissait sa guérisseuse d'avoir brisé le code et d'avoir mis bas, et son apprentie prenait sa place, lavée de tous doutes.

Au même titre que Vent du Nord l'avait démonisé, elle avait déifié les guérisseurs. Elle les croyait sans-faute avec elle seule comme élément disparate qui n'aurait jamais du faire parti de leur cercle. Mais l'expérience de Coup de Foudre était telle que tous les chats mortels, peu importe leur grade, étaient capables des mêmes horreurs; étaient capables des mêmes bienfaits. Nuit Hivernale et Secret du Firmament avaient été guérisseuses, certes, mais elles étaient des chattes exactement comme tout le monde. Elles avaient des peurs et des rêves et toutes sortes de désirs inavouables.

N'était-ce pas Vent du Nord qui lui faisait part de son désir d'être mère?

— Moi, on m’a jamais laissé le choix, expliqua-t-elle. J’étais qu’une gamine quand on m’a forcé à prendre cette voie, j’étais encore plus jeune quand j’ai du tout assumer toute seule parce que mon mentor pouvait plus. Et je porte tout ça depuis tout ce temps, alors me fait pas ton petit discours de l’oiseau aux ailes coupées. J’ai envie de crever, Coup de Foudre.
Il haussa un sourcil, versant sa tête dans sa direction. Elle poursuivit: Chaque. Jour. Qui. Passe. J’ai envie de mourir. J’ai des baies d’if enterrés sous mon lit. Les ravins pas loin de mon Clan. Mais je le fais pas, parce que contrairement à une certaine guérisseuse, j’ai pas envie d’emporter les autres avec moi dans ma chute.
— ...

Il ne dit rien, son dégoût lui grouillant sous la peau.

Ce dégoût n'était pas à l'intention de Vent du Nord.

— T’as raison sur un point, du-t-elle reconnaître. C’est de la torture. Ça te broie de l’intérieur.
Il opina du chef en silence.

— Mais tu devrais avoir peur, elle lui dit alors. Le jour où tu iras chercher tes neufs vies ? Tu leur seras officiellement redevable. Et elles te feront payer le moindre écart. Mais à quoi bon essayer de te prévenir ? Ça a déjà du passer par une oreille et ressortir par l’autre.
Coup de Foudre fronça légèrement les sourcils.
— Vent du Nord.

Elle se rétracta en baissant la tête.

— Je suis désolée.

Il hocha la tête à nouveau. Lui comme elle étaient désolés. Lui comme elles souffraient de pertes inutiles, mais la Nature était ainsi faite. Il n'était pas encore le jour de se battre contre la mort - les Étoiles contrôlaient le Ciel, mais pas la Terre sur laquelle ils marchaient. La mort, elle, se trouvait juste sous leurs pattes. C'est bien pour ça que les corps usés, qui avaient perdus leur utilité, on les enterrait.

— Je vais devoir y aller.
— ...Vent du Nord, Il lui dit, se hissant debout pour lui faire face et la regarder dans les yeux. Je ne te dis pas que je n'ai pas peur pour me rendre beau, fort ou brave à tes yeux. Je te dis que je ne peux pas la ressentir. Ses oreilles se pivotèrent vers l'extérieur sur sa tête, et il redressa son dos en se penchant juste assez vers l'avant pour qu'elle ne voit rien d'autre que ses propres yeux à lui, où se déchaînaient des arcs électriques. Et il entrouvrit la bouche, et révéla l'émail de ses crocs lorsqu'il lui dit: Quand j'étais petit, j'ai du faire ma veillée dehors, dans le blizzard. Il m'a cassé la tête.

Quand il aura les vies, qu'Elles viennent. Qu'Elles montrent à tout les Clans leur propre impuissance en révélant à tout ceux qui ont souffert qu'Elles auraient pu intervenir n'importe quand, et qu'Elles ne l'avaient jamais fait. Étoile de Suie était morte quatre fois, décapitée par les chefs - ce n'était pas les Étoiles qui l'avait tuée, mais les conséquences de ses actes et la réputation qu'elle s'était cultivée.

— Je suis mort cette nuit-là, il poursuivit. Parfois, j'ai l'impression qu'il n'y que mon corps qui soit encore en vie.

Son corps, et ses ambitions. Il ferma les yeux.

— ...M'enfin. Si jamais te prend l'envie de te rappeler de la bonne époque où tu étais apprentie, je ne crois pas que ça va gêner que tu aies choisi la voie de la guérison ou non.

Il entrouvrit un oeil, comme un clin d'oeil à l'envers: Tous les guérisseurs ont mérité le droit de m'en coller au moins une, tu crois pas? ♡

Il s'accroupit pour pousser du nez les fleurs qui étaient encore à ses pieds.

— Oh - n'oublie pas tes pissenlits.
Et avant de se distancer, il lui donna un petit coup de joue contre la sienne - pas assez fort pour la déséquilibrer, et assez succinct pour ressembler à une maladresse.

— Pour le peu que mon avis compte, si jamais on te donne le choix,
Si jamais elle s'emparait de ses propres choix,

je pense que n'importe quel chat serait fortuné de t'avoir dans sa famille.