Il fallait qu'on se croise.. Pourquoi ? [Pv Oeil du Serpentaire] - abandon

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ervir, agir. Œil du Serpentaire ne chômait pas. Etoile du Balbuzard en profitait un peu, donnant toutes les tâches à son lieutenant plutôt qu’à son conseil de féline. La dame de cour, la reine exploitait bien trop le matou à son goût. Il avait d’autres choses à faire. Sa montée en puissance n’allait pas se faire toute seule. Il confia ses tâches à l’un de ses serviteurs attitrés et s’en alla en forêt. Peut-être trouvait-il quelque chose d’intéressant, quelque chose qui pourrait le divertir… Il n’attendait que ça. Friant de spectacle, cela faisait un petit moment qu’il n’avait pas pu se divertir correctement, et il s’ennuyait.


Les feuilles des arbres dansaient au gré du vent, projetaient des ombres sombres et clairs sur l’herbe grasse de la forêt. Les oiseaux chantaient, les corbeaux volaient. Le grand mâle marchait, roulait des épaules. Un lièvre venait de passer le tunnel menant au territoire du Clan du Tonnerre. Il n’allait sûrement pas se priver de le tuer. Il bondit, faucha les pattes arrière du rongeur qui pensait avoir l’espoir de s’enfuir. Un craquement retentit. Le lièvre tomba au sol. Il tenta de se relever mais sa longue patte gauche s’était retournée dans un angle pas vraiment naturel. Il continuait d’essayer de se lever, s’agitait dans tous les sens, aggravant son cas. Le mâle gris sombre posa une patte sur l’arrière train de l’animal marron. Il couina, tenta de mordre ou de griffer la patte du guerrier. Dans un sourire hautain il planta ses griffes dans la chair juteuse de sa proie. Un autre couinement. Il adorait ça. Il trancha lentement la chair, remontant de la cuisse jusqu’à la nuque. Le sang gicla, le lièvre ne remuait déjà plus, évanouit sous la douleur. Le Serpentaire l’acheva d’un coup de croc dans la nuque. Il s’essuyait les babines, et enterra sa proie sous un pin.


Il reprit sa route, en direction des marécages. Il connaissait son territoire par cœur pourtant, il avait le sentiment que les marécages regorgeaient de nouvelles possibilités. Des possibilités que lui seul pourrait exploiter. Il était impatient d’y être.


La route ne fut pas longue. De plus, un bruit lui parvint. Comme le guerrier ne voyait pas très bien de son œil gauche, cet handicap était compensé par son ouïe. Il entendait plus loin que n’importe quel guerrier. Un avantage considérable. Il s’approcha, slalomant entre les arbres épineux. Il y avait quelqu’un dans les marécages, mais il ne saurait dire qui. C’est en écartant les branchages d’un buisson qu’un grand sourire découvrit ses canines blanches. Une fourrure grise blanche pataugeait dans le bourbier. L’odeur forte du marécage couvrait l’odeur de l’étranger pourtant le chasseur n’eut aucun mal à l’identifier. Un mâle, un chat des villes. Oh oui, il allait enfin pouvoir s’amuser. Il sortit de son buisson, aussi agilement qu’un serpent et s’approcha du cloaque. Il roulait des épaules, sa posture était menaçante, pourtant une sournoise étincelle de joie dansait dans ses yeux. Son premier repas depuis plusieurs jours.


« Ola, ola ! Mais que vois-je ? Vous vous êtes perdu cher ami ? »


D’une voix suave, envoûtante,… Il avait tout pour charmer et tranquilliser ce jeune chat. Il n’allait pas lui faire de mal après tout… Juste s’amuser un peu.

GALLINEA

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on jouet remuait encore, espérant s’en tirer sans problème. Mais le marécage avait déjà refermé ses griffes sur lui. Le domestique ne s’en tirerait qu’avec l’aide de l’Oiseau féroce. La pauvre petite bête se crispait, tremblait, la boue tachait son mignon pelage, elle lui arrivait maintenant aux épaules. Le chasseur s’approcha encore, la tête en dessous des épaules. Un vilain sourire toujours dessiné sur son visage, il appréciait la scène de ce chat indigne d’exister. Trop faible, comptant sur les Deux Pattes pour survivre. A quelle sauce allait-il le manger ? Allait-il le laisser se noyer ? Le laisser mourir de faim ? Ou tout simplement le sortir de là pour mieux profiter de lui après ?


« Je ne suis pas perdu… Je me suis égaré un peu loin des terres que je connais. Eh… Et vous. Qui êtes-vous ? »


Sa voix tremblait, trahissant sa peur. Le marécage couvrait l’odeur caractéristique d’un peureux, mais ses yeux grands ouverts, sa voix et ses oreilles plaquées contre son crâne suffisaient à donner ses informations. Le mâle gris sombre tacheté s’approcha encore un peu, jusqu’au rebord invisible du bourbier. Tous les chats ne pouvaient pas le voir, la boue était dissimulée par un champ d’herbe vert foncé, seul le Clan de l’Ombre connaissait sa position sur son territoire. Il fit mine d’entrer dans l’étendue sombre, de lui venir en aide, puis passa doucement ses coussinets sur l’herbe grasse et se releva. Il avait vu le regard plein d’espoir du chaton s’envoler en une fraction de seconde. Un léger rire rauque monta dans sa gorge. Il contourna le piège mortel pour s’allonger bien en face du curieux. Il se mit à lécher sa patte, toujours avec son sourire scotché sur son visage.


« Oh ? Pardonne mon bon langage de chat des Clans, mais il me semble que perdu et égaré, signifie la même chose, je me trompe ? »


Il adorait tourner autour du pot, chercher la petite bête. Il jouait avec les mots aussi habilement qu’il jouait avec la vie de ce chat. Oh il était vrai que s’il le laissait ici, une patrouille pourrait le trouver et le raccompagner chez lui… A cause d’Etoile du Balbuzard, le Clan de l’Ombre regorgeait de guerrier chaton. Pourtant il était lieutenant, c’était lui qui supervisait les patrouilles. Alors il pourrait s’arranger pour que personne ne le retrouve…


« Je suis un oiseau qui chasse les serpents dans ton genre. On me nomme généralement Œil du Serpentaire, mais je t’en prie utilise mon nom de scène. Appelle-moi Serpentaire. Et toi serpent ? Qui es-tu ? A qui ai-je l’honneur ? »

GALLINEA