Les liens du sang ne peuvent défaire les liens du cœur. | PV Source - abandon

Les liens du sang ne peuvent défaire les liens du cœur.

Soit elle s'arrangeait pour l'éviter, soit elle était ... Il ne savait pas vraiment comment approcher Source, pourtant ce jour là, le jeune guerrier se la jouer écureuil, suivant Source depuis les arbres pour finir par atterrir devant elle, la fixxant droit dans les yeux pour miauler simplement.

- Il faut qu'on parle toi et moi.

Était elle en patrouille qu'il n'en avait que faire. Cœur Brisé avait pris sa décision et il espérait bien emmener Source de Secrets loin des autres, loin de leurs oreilles, loin de leurs regards. Il la voulait pour lui seul. Parce qu'elle n'avait pas besoin de témoin pour ce qu'il avait à lui dire, pas besoin que d'autres s'en mêle que ... Mais s'était surtout lui qui avait besoin d'être vrai avec lui-même. Il soupira en ralentissant le pas à l'approche de la combe sablonneuse, vide à cet heure de la journée.

- Source ?

Pour autant, il refusait de la regarder a nouveau, pas de suite. Il s'assit donc, lui laissant le loisir de choisir sa place. Il ferma les yeux et inspira profondément. Que devait il lui dire, par où commencer ? Finalement, il laissa les prochains mots sortirent seul.

- Je veux pas ... Je veux dire, il faut pas que tout ça que ...

Mais les mots eux refusait de venir alors il rouvrit les yeux pour observer son ainée avant de simplement fixer ses pattes. S'était elle la plus ébranler non ? Il pouvait le voir, à la façon dont elle avait progressivement changer à ... Il aurait du le voir. Ses babines se relevèrent un instant mais il ne grognait qu'après lui-même,, après son aveuglement. il n'avait envie que de se blesser lui-même, malgré tout, il se contenait et quand il posa ses prunelles résolument grise sur la chatte, il savait parfaitement ce qu'il devait lui dire.

- TU ES MA SOEUR.

Il avait employé un ton qui interdisait qu'on le contrarie. Il parlait avec son cœur, avec ses émotions. Il lui avouait tout simplement que pour lui, quel que soit les origines réelle, peut importe quel sang coulait dans leurs veines, il avait décider que rien n'avait changer. Source restait sa grande sœur. Et à ce titre, il avait décider de veiller à présent sur elle comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Il était plus jeune qu'elle d'une génération alors ... Mais tout ça s'était avant. Avant qu'elle n'est besoin d'un "grand" frère pour la soutenir, pas vrai ?

Source de Secrets boitait encore. Elle avançait sans but dans la forêt, comme elle le faisait toute la journée depuis ce jour là. Parce qu’il était encore trop tôt pour qu’elle rejoigne une patrouille avec le Clan. Parce qu’elle n’avait pas encore envie — et n’osait pas, pour le moment, se mêler aux autres. Elle ne suivait même plus Coup de Foudre, refusant formellement de croiser le regard des membres du Tonnerre. De n’importe quel autre chat, en fait. Elle aurait dormi sous les rochers du soleil, si ce n’était pas pour ces maudites rumeurs concernant un renard en vadrouille dans la forêt de Cerfblanc.

Un chat atterrit devant elle, la prenant par surprise. Apeurée, elle se recula, posant sa patte blessée sur le sol qui lui arracha un « Aah- » de douleur. Elle s’attendait à devoir payer les représailles de la mort de Rossignol, à subir les foudres de guerriers xénophobes en colères depuis maintenant des jours… mais elle ne s’attendait certainement pas à Cœur Brisé. Elle baissa les yeux vers le sol, refusant de les regarder en face, lui et tous ses camarades.
Le guerrier chercha ses mots, et elle écoutait à peine. Elle se sentait mal à l’aise, et voulait rester seule — le redevenir au plus vite. Elle ne se sentait plus à sa place, ne la trouvait nulle part, et ne se sentait à peu près bien que quand il n’y avait personne autour d’elle. Il l’invita à s’asseoir, alors elle s’installa dans un coin, fixant le sol de feuilles et de poussières, priant pour que tout ça se termine vite.

— TU ES MA SŒUR, s’exclama le guerrier bengal.

Elle n’y croyait plus un mot. Ou était-il pour elle, quand elle avait tout annoncé sur le promontoire ? Source de Secrets ne réagit pas, restant immobile face aux paroles du matou. Il eut un silence — elle entendit un oiseau chanter. Ironie du sort, c’était un rossignol. La guerrière bicolore ouvrit la gueule pour parler, puis la ferma, à plusieurs reprises. Et enfin, elle se lança.

— Demande à Arc-en-Ciel si elle est du même avis.

Ou même à tous les autres, en fait. Avec du recul, elle comprenait leur colère : Coup de Foudre avait souvent fait du favoritisme parmi ses enfants, et avec Bec Croisé, Source de Secrets faisait parti de ces chats là. Elle le suivait partout, lui servait d’aide-mémoire. Quel crève cœur d’apprendre que pendant toutes ces lunes, toutes ces années, leur père avait préféré une vulgaire sang-mêlée à ses propres enfants.

Les liens du sang ne peuvent défaire les liens du cœur.

Source allait mal, il fallait être aveugle pour ne pas le voir, mais ... Ils allaient tous mal dans la famille non ? Aurait elle vu sa façon à lui de réagir, en cherchant à se battre avec Masque de Serpent pour juste ressentir la douleur physiquement que peut-être là maintenant, ils ne seraient pas si distant non ? La nouvelle ce jour là l'avait empêcher de réagir davantage, qui choisir de l'une de ces sœurs où de l'autre ? Il n'avait pas pu privilégier la défense de Source à celle de Ciel. Les deux avaient mal, différemment et lui ... Lui il avait eu besoin de se défouler pour réfléchir. il avait eu besoin d'être seul aussi et il l'avait été, cacher dans son orme près de la ville, perché au milieu des branches dans ce vieux nid de hibou, à l'abris de tout mais pas de lui-même. et il en était venu à la conclusion qu'il devait prouvé à Source que rien n'avait changé, pas pour lui en tout cas. Où plutôt si, il avait à présent conscience que Source, bien que plus âgée avait réellement besoin que quelqu'un soit là pour elle, comme elle avait été l'ombre de leur père durant si longtemps. Car on avait toujours besoin de quelqu'un et lui. Lui il avait Louve, il avait Lycaon, il avait même Ciel et ... Le nom de sa jumelle prononcé par Source le fit se relever et avancer d'un pas. Les mots il les avaient dans la tête et maintenant qu'il avait commencé.

- On s'en fou de Ciel là, je vais pas la défendre mais elle aussi elle souffre ... Il fit un pas de plus, jusqu'à ployer le cou pour que sa tête se retrouve sous celle de Source, l'obligeant à le regarder dans les yeux. Mais là, celle dont il est question, c'est toi non ? Il souriait, pas un sourire réellement forcé, timide plutôt et sans crier gare, il releva doucement le museau de façon à doucement pousser du front le cou de Source, déviant doucement sur le côté pour finalement se retrouver contre elle, à lui lécher doucement l'oreille comme une mère l'aurait fait pour rassurer ses petits, comme lui même aurait voulu qu'Elle soit là pour leurs lécher les oreilles, à eux tous, Source comprise ... Je suis nul hein ... Mais je veux vraiment que tu me crois tu sais, t'es ma sœur, tu l'a toujours été et ... Tu le seras toujours parce que ... C'est comme ça... Il ne savait pas comment dire les choses, alors il voulait le lui montrer. Tout doucement il ronronna, recommençant à lécher sa sœur, lui faisant la toilette tendrement, espérant qu'elle le laisserait faire car en vérité, il ne savait que faire d'autre pour lui faire comprendre qu'après le choc, il avait réfléchi à tout ça et qu'il en concluait justement que pendant trop longtemps, il avait ignorer sa grande sœur, prenant pour acquis qu'elle serait toujours là, stable dans son entourage. Parce que finalement, Brisé ne connaissait nul stabilité, il se raccrochait à ce qu'il pouvait et à présent, il avait compris qu'il n'était pas seul a avoir besoin de point d'ancrage ...

Les liens du sang ne peuvent défaire les liens du cœur.

Brisé avait souffler doucement dans le poil de sa sœur, parce qu'elle avait raison, qu'ils avaient raison tout les deux. Tout le monde souffrait de la situation. Mais à présent qu'il savait, que sa sœur l'avait ouvert, il devait agir, réagir, ne pas la laisser. Parce que lui-même avait terriblement peur qu'on le laisse aussi. il pivota néanmoins une oreille, soufflant en retour sa réponse.

- Est ce vraiment si important ?

Après tout, savoir comment l'ancien meneur - dont il n'avait que très peu de souvenir - était mort allait il y changer quoi que ce soit ? Il savait quelque part que non mais Source avait besoin d'en parler alors pour l'encourager à poursuivre, il repris la toilette, lui léchant l'épaule doucement. Il l'écouta, imaginant deux chats lovés, la mort les affaiblissant, mais la compagnie de l'autre ... Il ferma les yeux, arrêtant un instant ses coups de langue pour démêler doucement le poil noir et blanc, se reculant pour rouvrir les yeux, pour observer Source. Il l'écouta jusqu'au bout avant de venir frotter sa tête contre celle de Source avec toute la délicatesse dont il était capable, se reculant pour de nouveau tenter de la forcer à le regarder dans les yeux.

- Tu sais Source, Firmament elle est morte, elle a fait beaucoup de mal et c'est surtout ce que les autres retiennent mais ... Combien de chatons elle a fait naître aussi ? Combien d'entres eux à t'elle sauvés, soigner ? Il n'attendait pas de réponse, il poursuivit sa pensée. On peut soit choisir de voir juste le mal, où juste le bien, où les deux ... Il pivota ses oreilles en avant, esquissant par la même un sourire tendis que sa queue venait s'enrouler devant lui. Moi je vois juste que ma sœur à besoin de moi et qu'elle se rend coupable des choix des autres ... Et ça, lui même l'avait déjà tellement fait. Il était pourtant dans une bonne phase ce jour là, décider à prouver à Source qu'elle pouvait compter sur lui. A quoi ça me servirait d'en vouloir à Fir'maman pour tout ça alors que ... Alors qu'il ne pouvait changer le passé. ni lui, ni Foudre, ni Source, ni personne. Ils devaient tous vivre avec. Moi j'ai choisi que tout ça ... Ca devait être derrière. Faut qu'on regarde devant ... Qu'on vive pour nous, aurait il voulu dire. mais il ne le pouvait pas, pas alors qu'il regardait le passé lui aussi. Pourtant, il le voulait oui, que le passé ne définisse pas ce qu'ils étaient. Parce que Brisé avait appris une chose en voyants ses frères et sœurs évolués. Le même passé donnait des résultat différents. Aussi différent que ses réactions à lui et celles de Ciel, où Louve où ... Alors à nouveau, il pencha la tête, pour rechercher un contact physique avec Source. Parce qu'il savait toujours mieux s'exprimer par des gestes que par des mots.

Cœur Brisé lui donna sa propre version des faits, son propre ressenti sur la question. Source de Secrets le regarda avec peine : il pensait savoir ce que ça faisait, parce qu’il continuait de la voir comme sa vraie sœur, comme la vraie fille de Secret du Firmament. Mais il ne savait pas ce que c’était d’être sang-mêlé, de découvrir un nouveau mensonge à chaque fois (lui, après tout, n’avait jamais connu la douleur que c’était d’apprendre que Nuit Hivernale n’était pas leur mère, et la souffrance de réaliser qu’un chat s’était sacrifié pour rien. Firmament avait été sa mère dès le départ).
— Combien de chatons elle a fait naître, tu dis ? Beaucoup. Mais combien sont heureux aujourd’hui ? Combien souffrent ? Combien pleurent tous les jours depuis qu’ils sont nés ? Je ne lui en veux pas mais…
La jeune guerrière serra les dents. C’était dur à dire.
— Depuis que tu es né tu l’aimes, tu l’idéalises et… et c’est normal mais… si tu savais combien elle m’a fait souffrir, Cœur Brisé. Quand elle nous a fait croire que notre mère c’était Nuit Hivernale, et quand on nous a révélé la vérité et que… et qu’on a découvert que depuis le début tout était faux, qu’elle n’avait pas hésité à mener son mentor vers la mort et que… bon sang, pourquoi est ce qu’elle n’a pas juste dit la vérité quand elle le pouvait et… et pourquoi elle n’est pas partie vers, je sais pas moi, partie ailleurs, avec nous ? Ou pourquoi est ce qu’elle n’est pas simplement devenue guerrière quand elle a découvert qu’elle attendait des petits ? Elle a pu vous élever, même si c’était court, mais pas nous. Nous, elle nous a servi une chimère maternelle basée sur des mensonges et des sacrifices. Une chimère à laquelle on s’est raccroché, pour rien, et j’ai vu mes frères et sœurs de portée souffrir et… et j’y ai tellement cru. J’ai tellement espéré qu’elle nous aime vraiment mais si elle nous aimait alors pourquoi nous faire subir tout ça ? Pourquoi m’avoir menti, toute ma vie ? J’ai- Tu ne réalises pas Cœur Brisé, j’ai quatre- non, cinq si on ajoute Nuit Hivernale — j’ai cinq morts sur la conscience, juste parce que j’existe. Tu parles de choses que tu ne comprends pas, que tu n’as jamais vécu. Je ne suis pas votre sœur, je ne l’ai jamais été, et essayé de l’être a tué des chats. Tué, Brisé. Ils sont morts, enterrés, il n’en reste que les os et il ne reviendront jamais. Ils ont perdu leur seule et unique chance de vivre, à cause de moi.

Les liens du sang ne peuvent défaire les liens du cœur.

Comme une griffe de glace s'enfonçant dans la chair. Lui qui cherchait la chaleur, lui qui voulait que leur famille ne connaissent le froid de la solitude et du déchirement ... Et bien Source en ouvrant la gueule était en train d'enfoncer une patte glacée dans sa chair. Mais il ne pouvait bouger, s'en aller où lui dire de se taire.

Non.
Il s'était raidis et il lui semblait manquer d'air soudain.
Parce que son esprit et son cœur était en conflit.
Elle, elle avait connu Firmament et ces paroles étaient en train de déchirer la vision que lui se créer.
Deux mondes que tout oppose qui rentre en collision.

Et pourtant, pourtant la détresse de Source aviva un brasier qui, il le senti, grossi à mesure qu'elle ajoutait les morts. Sa queue s'agita furieusement et sa tête elle vint percuter la guerrière. Pas pour la faire tomber, pas pour lui faire mal. S'était un câlin brusque. Une preuve d'amour, une preuve que ... Qu'il était là malgré tout. Sa voix à lui pourtant était blanche quand il miaula finalement, comme preuve qu'il l'avait entendu, écuter et que quelque chose en dedans était encore plus déchirer.

- Il y a des morts chaque jour qui passent. Ca ne m'empêchera pas de te voir comme ma sœur. Et puis, il ferma les yeux, sa voix se brisant cette fois. Je serai là, Source ... Que tu le veuille ... où non ... Et là un sanglot de le secouer soudain parce que dans sa tête, une vision chimérique étaient en train de se teinter de sang et d'ombre. Parce que si même moi je suis pas là alors ... Alors il nous reste quoi ? Oui, il refusait de briser leurs liens, si tenue soit ils. Tourner dos à la détresse de Source, à ses peines sous prétexte que ce qu'elle avait vécu et ce que lui voyait étaient choses différentes ? Il n'était pas comme ça. Ces proches, il était prêt à se battre pour eux, fussent ils en froid. Pour lui, rien n'importait plus que d'être là pour ceux qu'ils aimaient, ceux avec lesquels il vivait. Aussi, malgré cette sensation désagréable dans son poitrail, il ne pouvait tourner dos à Source de Secrets. Il renifla en ajoutant, si bas qu'il doutait qu'elle l'entende. T'as pas changé parce que d'autres chats ... Parce que Fir'maman a fait ce qu'elle a fait. T'es toujours Source. Et le reconnaître, s'était avouer qu'elle piétinait ce qu'il était quelque part. S'était accepter que la chatte dans son esprit avait été différente. Il aurait peut-être mieux valu pour lui qu'il se mette des œillères, qu'il fasse la sourde oreille. Il en était incapable, pas alors que l'un de ses proches avait autant besoin qu'il soit là. Alors à la place, il laissait la glace l'engourdir en dedans. Il fermait les yeux face à la douleur, un jour elle l'éclaterait. Mais il refusait que ce jour arrive tant qu'il se sentait utile. Et là, proche de la guerrière noire et blanche, il voulait être utile, même rien qu'un peu ...