Ouvrir les yeux [Ft. Puma et Lézard]

Ouvrir les yeux.

Elle était là, petite, fragile, demandeuse de chaleur, connaissant seulement quelques odeurs. Celles de Coque de Noisette, sa mère, et celles de son lait que la chatonne adorait. Un parfum rassurant qui s'ajoutait aux coup de langue réconfortant. Il y avait aussi le parfum de son père, Grain de Poussière, plus boisé, mais qu'elle avait appris à associer à une chaleur tout aussi rassurante. Et celui de l'autre chat, celui qui sentait les plantes. Savait elle seulement ce qu'était une plante ? Pas vraiment, quand ce chat la venait les visiter, s'assurer qu'elles allaient bien, elle et sa reine de mère, elle savait juste que son parfum à lui piquait légèrement le museau.

et puis, il y avait eu la nouveauté des sons, des voix. Celles de ses parents qui très rapidement avaient trouvés leur place dans sa mémoire, lui apportant un plaisir certains. Puis depuis peu, l'ouverture de ses yeux et avec ça, l'association des couleurs, des formes, des pelages, des êtres. Et Petit Bouton commençait à bien connaître son petit, tout petit monde, retenant les deux noms les plus important pour elle pour l'heure - en plus du sien. Elle commençait même doucement à associer Hirsute à son visage. Pas tout à fait car le matou l'inquiétait un peu. Et puis aujourd'hui, s'était un grand jour. Un petit moment qu'elle avait compris que des chats, il y en avaient d'autres comme eux. Et son papa lui avait expliqués qu'il comptait parler d'elle a deux d'entres eux, son oncle et son cousin. Même si la petite était encore très loin de comprendre ce que oncle, cousin où plus simplement lien de sang signifiait. Elle savait juste que Grain de Poussière espérait la visites de deux autres chats. Elle était donc curieuse, un peu inquiète mais, si Poussière n'avait pas peur, elle n'avait pas besoin de craindre quoi que ce soit non lus. surtout que Coque de Noisette ne serait jamais bien loin, elle et son ventre chaud, elle et le lait nourrissant et apaisant.

Petit Bouton avait donc laisser Noisette lui faire sa toilette, soigneusement. Et assise sur le nid de mousse, elle guettait à présent l'ouverture de la tanière, s'efforçant de rester bien droite. Difficile quand on a de petites pattes sur lesquels ont sait à peine tenir ...

C'est surpris que Cœur de Puma a accepté l'invitation de Grain de Poussière, quelques jours auparavant. Le frère de feue Tornade Vive ne lui a pas vraiment laissé le choix, de toute façon; c'est évident que sa petite famille a besoin de ça.

Difficile pour un guerrier tel que Cœur de Puma de repousser un camarade quand quelques lunes plus tôt il tentait lui aussi de renouer des liens avec ses proches, après des semaines d'errance. Et puis de toute façon, les conflits qui le séparent de Grain de Poussière ont disparu en même temps que sa compagne. Queue de Lézard n'a sans doute jamais su pourquoi d'ailleurs, on ne lui avait pas introduit cette branche de son arbre généalogique plus tôt.

Tant pis; il n'est pas trop tard. La preuve : aujourd'hui, ils rencontrent leur nièce ou leur cousine.

« Bonjour !
- Grain de Poussière, Coque de Noisette... » accompagné d'un hochement formel de la tête.

Détendue au fond de la pouponnière, le vétéran trouve la mère en train de toiletter une petite boule de poils. La chatonne -car c'est une petite femelle- observe père et fils avec une grande curiosité. Bien que lui-même "papa", Cœur de Puma demeure un matou assez maladroit avec les tout-petits. Il lui tend un sourire gêné, comme s'il avait soudain oublié comment se comporter avec un si jeune chat.

Il espère qu'on ne lui en tiendra pas rigueur; il préfère les apprentis avec qui il peut au moins entretenir une discussion et laisser le physique s'imposer.

« C'est elle ? » lui demande alors Queue de Lézard, qui a fait preuve de plus de courage en s'approchant du nouveau-né.

Il lui confirme d'un nouvel hochement de tête. Laissant les deux cousins faire connaissance, le vétéran reporte son attention vers les parents, à qui il tente de faire la conversation :

« Petit... Bouton, c'est ça ? Elle découvrira bientôt la neige. »

Il tue sa phrase par un sourire presque mélancolique; Rossignol et Lézard aussi, ont découvert la neige un jour. Néanmoins, ils étaient déjà apprentis à l'époque ! Nuage de Rossignol malheureusement, ne l'aura vu qu'une fois dans sa vie...

Ouvrir les yeux.

Et ils arrivèrent, deux voix saluant ses parents, un chat après l'autre. Le premier avait le poil plus sombre mais le regard plus, pétillant ? Le second avait un pelage qui se rapprochait davantage de celle de la feuille que Coque de Noisette lui avait montré il y a peu, afin de commencer à lui apprendre comment son univers était. Mais si on se pencha bel et bien vers elle, ce n'était pas à elle qu'on s'adressait et Petit Bouton coucha les oreilles, déçu. Mais si Grain de Poussière confirma bien d'un mot, il lui proposa alors de s'exprimer en l'encourageant d'une caresse aussi, elle regarda le grand félin qui avait oser ce pencher vers elle, le détaillant avant d'oser miauler d'une petite voix.

- Moi Petit Bouton et toi ?
- On dit "je m'appelle", Petit Bouton.

Coque de Noisette ronronnait en arrière, couvant sa fille des yeux tout en offrant aux deux nouveau venu une assurance qu'elle veillerait à ce que cette entrevu se passe bien. Fidèle à elle-même. Grain de Poussière lui préféra regarder le vétéran et lui répondre, la voix étonnement douce, comme s'il sentait un "je ne sais quoi" chez son beau frère et s'il était incapable d'assurer de quoi il s'agissait, il ne voulait pas détruire ce début de relation qu'il souhaitait restaurer depuis que Petit Bouton avait illuminer sa vie. Pas trop vite j'espère quand même. Elle est encore si petite. Il essaya un rire, mais Grain de Poussière le senti aussitôt, il ne sonnait pas forcément très chaleureux alors, un peu penaud, il coucha les oreilles avant d'ajouter. Enfin, on ne sera peut-être pas de trop pour la chercher si elle s'enfonce dans un tas de neige pas vrai ? Et cette fois, c'est l'ombre d'un sourire qui passa sur sa gueule, sourire qui lui s'épanouit dans son regard. Après tout, la chatonne à qui il avait donner la vie ne manquait déjà pas d'énergie et de curiosité.

Preuve en est, pendant ce temps là Petit Bouton elle, refusant de se reprendre sur sa façon de se présenter, préférant nettement questionner le guerrier face à elle en profitait d'ailleurs pour lui poser une question. Enfin une ... Façon de parler ...

- T'es grand ! T'as combien lunes déjà ? C'est vrai dehors c'est tout grand aussi ? Et c'est vrai il fait froid ? Elle se tut, elle le savait, il manquait bien des mots à ses phrases, mais pour autant, était-ce si important ? Tant qu'on la comprenait, et elle espérait qu'on la comprenne ! Redresser sur ses quatre pattes, la queue vibrante d'enthousiasme, elle dévisageait Lézard. Par chance, Coque de Noisette avait reposer sa tête, somnolant sans doute e profitant que l'attention de la chatonne n'était pas sur elle. Autant dire que Bouton pouvait profiter de la rencontre sans que Noisette où Poussière - qui discutait avec Puma juste à côté - sans qu'on ne la reprenne sur son apprentissage des mots.

Ouvrir les yeux.

Heureusement, son cousin ne tarda guère à lui répondre, coupant ainsi dans le flot de question pas encore poser par Petit Bouton mais qui arriverait sans doute si on la laissait faire. Retiendrait elle déjà son nom ? Rien n'était moins sur, surtout qu'elle avait beaucoup de questions et donc, d'autres choses en tête. Alors quand il lui dit qu'elle était curieuse et pleine de vie, elle prit ça pour une invitation à approcher, toutefois, ses petites pattes se heurtèrent au rebord du nid qu'elle tenta d'escalader, s'arrêtant, les pattes avants d'accrochés, les yeux rivé sur le guerrier qui répondait.

Elle cessa de gigoter, combiquoi ? Le mot était tout nouveaux et les autres, s'étaient qui ? Mais pas le temps de couper le guerrier, surtout qu'il poursuivait dans ses réponses. Oh elle aurait bien temps de poser des questions plus tard à ses parents. Chaque jour était nouveau lui avait patiemment expliquer ces derniers et elle finirait par savoir tout ce qu'elle voudrait à la condition qu'elle prenne le temps d'apprendre et retenir. car si elle ne retenait pas, alors l'apprentissage serait inutile. Trop de mot au final.

- Ouah ! 20 lunes ! Elle ne se rendait pas bien compte, c'est que, elle était encore toute petite après tout. Sa truffe s'anima, comme pour tenir le parfum bien particulier de Lézard. Elle pédala des pattes arrières et fini par se hisser sur le rebord du nid, d'où elle chuta pour rouler dans les pattes de son cousin, piaillant de surprise au passage. Heureusement, un petit rire vint aussitôt rassuré quiconque aurait pu avoir peur pour elle.

- Donc toi tu chasse ?

Elle savait ce que sentait une proie, cette odeur de chair boisé. trop forte encore pour elle qui ne connaissait que le doux parfum réconfortant du lait. Néanmoins, sa vue sur du gibier quand Noisette mangeait à ses côtés l'avait rendue curieuse et elle s'imaginait ses petites bêtes filant devant elle comme autant des brins de mousses qui composait son nid.