Douleur et bonheur - prio Lueur d'Espoir, Nuage de Poulpe & Petite Anguille

Douleur et bonheur.

Tout allait si vite depuis l'accident de Nuage Rieur, leur mariage puis ... Puis ils étaient déjà là, lui ayant couru le camp pour n'y trouver que Nuage de Poule, Feuille de Saule étant visiblement parti aider leur voisins où les étoiles savaient quoi encore. Au pire des moment. Cœur de Murène haletait, râlait, souffrait, s'épuisait ... Et lui était là, à ses côtés depuis à miauler tout bas entre deux contractions, à tenter vainement de trouver les mots juste qui apaiserait sa douce et peut-être, rendrait l'arrivée plus facile.

- Tu n'es pas seule ... Tout se passe bien ... Respire ... Pousse ... Le mâle lançait des regards à Nuage de Poulpe, espérant ainsi que l'apprenti puisse agir, les rassurer. Mais Lueur d'Espoir se refusait à s'imaginer autre chose que leurs chatons, bientôt là, contre le giron de sa douce, à chercher les mamelles tendis que lui même ronronnerait en lavant tendrement les oreilles de la jeune maman.

[color=#666699]- Encore un effort ... Juste un peu ... Ils arrivent bientôt ... Je te promet de rester là ...

Des mots, encore et toujours, des regards, de petits coup de museau encourageant quand il la sentait sur le point d'abandonner la lutte. A la voir là, secouer, tremblante, à bout ... Il se sentait un brin inutile, néanmoins, il n'aurait voulu être nul part ailleurs en cet instant que là, juste aux côté de sa femme.

DOULEUR ET BONHEUR

ft. le Clan

Il était si heureux; si léger. Il flottait, sans aucune peine, sans aucune douleur. Profondément endormit, enroulé sur lui-même, couvrant son visage de ses pattes. Pourtant, il avait l'impression d'être éveillé en même temps. Même s'il était restreint dans ses mouvements, il ne se gênait pas à s'étirer dans des gestes vifs. De toute façon, les murs qui l'entouraient s'étiraient à chacun de ses coups, il n'était bloqué que par la légère résistance qu'ils appliquaient s'il tirait trop loin. D'habitude, il ne manquait pas de bouger dans tout les sens. Mais aujourd'hui, il se sentait fatigué. Chose qu'il n'avait jamais connu, comme tiraillé. Ce n'était pourtant pas à cause de l'exercice, ce n'était pas non plus à cause du bruit ou de la lumière; il n'y avait rien ici. Que le lointain grondement du vide et le noir absolu. Était-il mort? Mais était-il seulement vivant?

Tant de questions, de doutes, qu'il ne connaissait pas. Car il ne réfléchissait pas. Il était le néant, il n'était personne et pourtant tant de choses en même temps. Qui était-il? Avait-il un nom? Une identité? Était-il quelqu'un, ou quelque chose? Rien. Il n'était que le silence. Il était l'inconnu. Pourtant, il incarnait déjà l'espoir, la continuité de la vie, la naissance d'un futur. Tant de chose dont il n'avait conscience. Il était attendu; mais lui n'attendait rien.

Finalement, quelque chose changeait sans qu'il ne puisse s'en rendre compte. A de rares intervalles, il se sentait écrasé. Son doux cocon semblait trop petit, trop serré, si bien qu'il se débattait. Ce n'était pas si dérangeant au début, un simple instant désagréable à supporter. Mais bien vite, tout semblait s'effondrer autour de lui. Il se sentait épris dans des flots, secoué de droite à gauche, alors qu'il était compressé puis libérer, puis étouffer de nouveau. Il rétorquait à coup de patte, tentant de bouger alors que son petit nid l'empêchait de se mouvoir. Il avait grandit, sans qu'il ne s'en rende compte, il était trop grand.

Et cette légère gêne laissait place à une douleur qu'il ne comprenait pas encore. L'étau se resserrait, et le peu de détende qu'il offrait ne lui permettait de respirer qu'un instant, car le collet revenait à la charge. Il se débattait, il se sentait tirer vers le bas, il se sentait arraché à sa place, il se sentait si mal, si apeuré, malgré le fait qu'aucune lucidité ne traversait son esprit encore infertile. Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Mais malgré tout, c'était comme s'il espérait que tout s'arrête. Que la douleur s'efface, qu'il soit laissé tranquille, qu'il soit libérer de tout ça. Était-ce la mort qu'il attendait? Ou était-ce la vie?