Quand les garçons ne pensent pas qu'avec leur tête ...[Pv Glouglou] - end

Quand les garçons ne pensent pas qu'avec leur tête ...

Le jeune chat avait fais le choix de la rivière. La il pourrait à loisir parler à son reflet, réfléchir, prévoir. Là, le bruit de l'eau cacherait celui de ces mots. Mots qu'il destiné de toutes façon à quelques jolies demoiselle. A cette petite Ombreuse dans quelques lunes pourquoi pas ? Il avait bien envie de la revoir, la Grenouille. Mais ça pouvait aussi bien être quelques mots pour sa tendre sœur, Ciel où plus logiquement pour son amie Colibri ... Toujours est il qu'il était poser là, dans une touffe de fougère qui n'avait pas peur de se mouiller les racines ...

- T'as de beaux yeux tu sais ... Naah ! Trop stupide ... Et pourquoi pas le clan des étoiles brillent tout entier dans ton regard ?

Voilà à quoi était occupé le jeune guerrier, sans se douter que le matou assis en face pouvait l'entendre ni même se douter que lui aussi avait été vu. Après tout, la rivière était censé cacher son terrible secret pas vrai ?

Faut pas croire, mais sous ses airs de moqueur en série, Gueule de Glouton est un vrai p'tit coquet. Il n'est pas si rare qu'il s'isole pour contempler un instant son reflet. C'est rarement dans l'optique de se reluquer lui-même (ce serait un peu pd non?) mais plutôt pour constater l'étendue des dégâts.

Ce matin, au bilan : la bedaine a pris du terrain (heureusement elle n'a pas encore gagné ses joues), sa pauvre queue est toujours aussi tordue, ses crocs jaunissent à peine et son sourire garde le charme ravageur qu'on lui connaît. Ouf, il a connu des matins plus durs.
Il en est à l'inspection méticuleuse de ses griffes (qu'il veut taillées et bien claires pour ses dames) lorsqu'une voix le perturbe. Une voix... masculine.

Il ne lui faut pas guère longtemps avant de trouver l'idiot qui parle tout seul, un peu plus loin sur la berge voisine. Et quel spectacle.

« Et pourquoi pas le clan des étoiles brillent tout entier dans ton regard ? »

Hmpf-- « HAHAHAHA! »

Oh le con.
Oh putain.

« Le Clan des Étoiles... » qu'il répète, sa voix rendue aigue par les contractions incontrôlées de son corps. « tout entier?! HAHAHA! »

"Tu f'ras attention, y a ta grand-mère crevée dans ton œil gauche. Mais j'kiffe bien."
Il chiale, le débile. C'est à crever de rire ce truc.
Bordel, il en a déjà sorti des conneries mais jamais des aussi grosses.

Il lui faut quelques secondes (voire minutes) pour s'en remettre. Long moment durant lequel il fait entendre son rire gras au minot de l'autre rive sans aucune sorte de gêne.

« Oh... » les sursauts se tempèrent. « Fiouuuu! » Il respire un grand coup, chasse la vilaine larme qui s'échappe de son œil. « Oh, pfff-ha-ha mais... » Enfin, il se pose. « Ne serait-ce pas là un tout jeune minet qui veut plaire aux dames ? » sincèrement moqueur.

Enrobé d'un mépris (qu'il veut mérité), le lieutenant du Clan de la Rivière prend un malin plaisir à pointer son futur rival de ses yeux verts; générateurs de honte.

Quand les garçons ne pensent pas qu'avec leur tête ...

Un rire, Brisé haussa un sourcil en relevant le museau, captant qu'il avait était entendu en voyant ce gros matou en face rire tel un goret. Encore que Brisé n'était pas bien certain de savoir ce qu'étais un goret, il réalisait juste que les poissons aussi pouvait être bruyant ...

- Heu, t'es un ancien c'est ça ?

Le jeune penche la tête de côté, laissant volontairement l'oreille pencher tout aussi bizarrement lui donnant un air crétin et cabot à al fois. Il le sait, les vieux félins ont parfois plus toute leur tête et celui là à l'air d'avoir un grain à rire comme ça. Le jeune guerrier fini par se redresser, levant son avant main pour se laver les coussinets en attendant que l'autre se remette. C'est que faut pas brusquer les anciens, si il y a bien un truc qu'il a fini par comprendre c'est q'c'est pas pour rien qu'on protège les chatons ET les anciens. Aussi fragile l'un que l'autre au final. Sauf que pour les premiers ça durera pas alors que pour les seconds, couic ... Son poil tremble dans son dos, remontant en saccade. La mort c'est jamais sympa ... Finalement Brisé repose ses prunelles grises sur l'ancien en face.

- Bha oui, place à la jeunesse !

Et le crétin arbore un sourire aussi large que sa stupidité est grande. La honte lui ? Connaît pas. Il rajoute même, un brin prétentieux. Cest que voit tu, prendre soin de son poil c'est bien mais ça suffit plus l'ancêtre. Et le respect, mort aussi visiblement ...

Le minet d'en face est un petit rigolo. Glouton lui lance un clin d'œil amusé quand il le traite d'ancien. Pas besoin de vanter son rang de lieutenant; le gamin l'apprendra bien assez tôt.

Maintenant qu'il a mordu à l'hameçon comme l'un de ces goujons que ses camarades et lui-même pêchent de temps à autre; place au spectacle. Le matou brun se retient de trop rire face aux piques maladroites d'un si jeune poulain.

« C'est que vois-tu, prendre soin de son poil c'est bien mais ça suffit plus l'ancêtre. »

Ah oui, il y va tête baissée. Un vrai p'tit con.
Gueule de Glouton ne retient pas son second rire, un peu plus amical que le premier mais pas moins méprisant pour autant. Sans même relever son nouveau surnom :

« Hé ben gamin, t'as rien compris aux femmes ha ha. »

C'est clair que c'est pas pour ses réflexions philosophiques qu'elles doivent être là, pauv' petiot ! Il est mignon hein le minot -même lui le voit!- mais il a pas l'air d'être beaucoup plus qu'un gentil minet.

Gueule de Glouton ne s'étale pas. Il n'est quand même pas là pour donner une leçon de séduction à un tout jeune pubère dépassé. Au lieu de ça, il se languit déjà de sa réaction. Piquer l'ego, c'est toujours une valeur sûre avec ce genre d'énergumène.

Quand les garçons ne pensent pas qu'avec leur tête ...

Brisé se mit à rire en réponse. Effectivement, il comprenait rarement grand chose mais ... Hé jusqu'à la ça lui avait plutôt réussi quand même non ? Après tout, Sapin, Ciel et même Colibri, où Colibri et même Ciel, il ne savait pas trop laquelle des deux était à mettre en dernier, comme "intouchable".

- Ah mon pauvre vieux, pas besoin de les comprendre, faut juste les caresser dans le sens du poil, TOUJOURS. Et dans le genre si on te dit de te jeter du haut des chutes pour les beaux yeux de madame ? Et bien le champion était là, paradant, gonflant le poitrail en avançant d'un pas, un grand sourire à la gueule, pour aussi subitement faire un saut en arrière, le poil gonflé car ce même Mr avait mis la patte dans la rivière et diantre que l'eau venu lécher son poil était froide ! Mais le jeune guerrier s'en amusa aussitôt, la mésaventure lui donnant une idée.

- Ta technique a toi c'est de les réchauffer après qu'elle soient tombé à l'eau c'est ça ? Petite vanne gentil malgré tout, et puis, il se demandait si quelque part, s'était pas véritablement la technique des poissons pour ... enfin conclure quoi ...

Mah. Il marque un point, le gamin. Parfois, il suffit vraiment d'hocher la tête quand elles parlent pour continuer les affaires. C'est dur. Certaines diraient même horriblement sexiste mais bon.

Gueule de Glouton sait que c'est vrai.

Souvent.
Un peu trop d'ailleurs.
Franchement, c'est triste.

Mais bon, il rejoint volontiers le rire cruel du minet d'en face parce qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer, n'est-ce pas ?

Celles-là ne sont plus à son goût. Elles dépannent. Des fois, il s'y attache un peu plus et se trouve à deux doigts de croire qu'il pourrait peut-être les rendre intéressantes.
Heureusement qu'il n'est pas un joli cœur, quand il fait le bilan de tous ceux qu'il a croisé.

Roseau en tête de liste, peut-être. Opale sur le podium, assurément.

« Ta technique à toi c'est de les réchauffer après qu'elle soient tombé à l'eau c'est ça ? »

Il pouffe direct puis répond du tac-au-tac :

« Oh petit, j'en suis au point où je les plonge moi-même pour les refroidir si tu vois c'que j'veux dire ! Ha ha » bien gras. « Pour leur propre bien ! » se sent-il obligé de préciser.

Et pour éviter qu'elles n'enflamment tout le Clan en dévoilant les coucheries du lieutenant, aussi.

HRP:

Quand les garçons ne pensent pas qu'avec leur tête ...

La tension, si tension il y a eu, semblait avoir disparu, les deux mâles riant ensemble. deux gros lourdeau se croyant Jolicoeur. A pleurer oui ! Mais bon, Brisé était parfois un simple d'esprit. Parfois ? Souvent même malgré de ci de là quelques lueurs parfois ... Enfin, c'est comme les lucioles, une fois croquer et avaler, ça brille plus des masses ... Mais alors là, il rondis les yeux en observant le matou.

- Bha dit donc, ça rigole pas chez vous.

Ouais enfin de là à ce que jeter les autres dans la rivière fonctionne, il avait un doute. Un gros même, mais il préféra ne rien en dire, après tout, les anciens c'est bien connu, parfois ils ont plus toute leur tête et peut-être celui là mélangeait il parade et bataille. Encore que ...

- Et tu t'y prends comment ? Tu les attrapes par la peau du cou et tu les traines à la rivière où ? Il rit de plus belle, imaginant la scène, lui-même pouvait apprécier d'user un peu de sa force mais si sa compagne du soir était pas très coopérative, ça n'avait aucun charme pas vrai ? Et ce petit con un peu trop curieux en rajouta même une couche. Enfin, je suppose que ça explique votre affinité avec l'eau ... Ca doit quand même pas être bien pratique ... Encore un peu et Brisé imaginerait sans doute que pareil aux poissons, les chats de la rivière naissaient dans des œufs ... Enfin. Lui-même pouvait être tenter d'attirer ses demoiselle dans les hauteurs alors pourquoi pas ? C'est pas plus simple de leur apporter la proie la plus juteuse du tas de gibier ... Enfin avec les poissons je devrais-dire la proie la plus visqueuse ? Et voilà que maintenant il essayait d'imaginer le goût que pouvait avoir le poisson ... Enfin perdu pour perdu comme on dit ...

Le jeunot d'en face a l'air de prendre sa remarque quand même très premier degré... Le plus vieux échappe un rictus gêné; est-ce qu'il croit vraiment qu'il noie ses conquêtes ou ... ? Y a pas de mal à faire mumuse dans la flotte, si ? 'Sont tous coincés du cul dans la forêt ou c'est comment ?

« Malheur, petit ! On contraint pas une jolie fleur comme ça, c'est pas des manières ! » Maintenant qu'il lui parle un peu, Gueule de Glouton se rend bien compte que le pauvre minot a la dalle m'enfin faudrait pas brusquer les dames. L'envie c'est bien, faut vouloir la croquer mais il s'agirait quand même pas de la brutaliser.

« Enfin, je suppose que ça explique votre affinité avec l'eau ... Ca doit quand même pas être bien pratique ... »

Il arque un sourcil et plisse les yeux, perplexe.
Il n'a pas compris, là. Il pourrait creuser mais l'expérience lui indique que ça en vaut autant la peine qu'avec Étoile Déchirée ou Nuage Mordant : pas du tout, donc.

Alors, comme il le fait souvent avec elles; Gueule de Glouton rit très légèrement, feint un sourire et lui donne ce qu'il veut : « Haha, ouais comme tu dis. »

Ça marche dans une grande majorité des cas pour une raison qui lui échappe.

La conversation pourrait en rester là, après tout. Il n'a rien à prouver à ce (très probable) puceau des bois mais voilà que la dernière remarque du typé bengal le pique.
Plus "simple" ?

Il souffle, affiche un sourire crispé de mépris.

« Aaah, tu fais dans la simplicité alors... » Bon, il a gagné. « Tu verras, on s'en lasse vite. »

C'est tristement vrai. En fait, c'est tellement simple de tricher au jeu de l'amour qu'assez rapidement, on perd le goût de la victoire.
On se trouve déçu quand elle s'ouvre après quelques cadeaux sans valeur; le plaisir se dilue. La coucherie ne suffit plus et alors l'étincelle au fond de leurs yeux importe à peine.
Et pourtant au début, on les veut absolument dans son nid; à tout prix.
Ensuite, les prix c'est elles. On se fait une petite collection et on se sent assez expert pour les classer. On garde ses préférées, on jette les moyennes et puis on fuit les déplaisantes.

Quand on a accumulé assez de jolis trophées, on se concentre alors sur la façon dont on obtient les suivants. On expérimente des techniques toutes plus bancales les unes que les autres; parfois même au culot. Puisque de toute façon, la victoire est insipide il faut prendre plaisir au jeu.

Et alors, assez paradoxalement, c'est à peu près à cette étape qu'on commence à vouloir s'intéresser sincèrement à elles.
Parce qu'après tout, pour construire le meilleur jeu, il faut bien en faire des sur-mesure, non ? On se surprend à presque s'attacher bêtement à des prises qu'on aurait qualifié de médiocre quelques lunes plus tôt; parfois encore à des parties qu'on a commencé "pour rire" et dans lesquelles on ne pensait pas pouvoir s'investir sérieusement. Le jeu surprend.

Alors sans doute est-ce effectivement plus simple de ramener une belle truite à la prochaine... mais si fade.
Le minot est un p'tit joueur.

HRP:

Quand les garçons ne pensent pas qu'avec leur tête ...

Lequel se foutait le plus de la gueule de l'autre ? Difficile de répondre à la question car si Cœur Brisé se doutait bien que "l'ancien" devait jouer sur les mots, il aimait à s'imaginer les choses et ... Ca avait un côté exotique quelques part d'imaginer les chats du clan adverse entrainer leur conquête pas la peau du cou dans la flotte, s'était un peu comme si les membres de son clan les entrainaient en haut des arbres. Comique idée donc. Pas des plus pratiques s'était certain. Et à l'idée que l'autre devait croire qu'il y croyait vraiment, ça le confortait dans son idée qu'il avait face à lui un vieux matou déjà. Et les deux donc de rire bêtement.

Et voilà que les deux se chamaille tel des chatons. Il n'y a rien de mal à faire plaisir à ses conquêtes en partageant un bon repas, si ? Oh certes, c'est pas le mieux, pas toujours, parfois c'est plus intéressant une bonne dispute mais le résultat est bien moins garanti après. Et puis, c'est Brisé, il n'entretient que peu de mauvaises relations lui, il préfère sourire, il préfère rire. Il préfère vivre tout bêtement. profiter du soleil sur son poil, de la pluie qui rafraîchis, parfois un peu trop même. Il ne veux pas se creuser trop la tête car le savoir n'empêche pas le danger et ... Et la mort frappe trop vite. Aussi sa gorge se noue un instant et le jeune chat contemple son reflet dans l'eau, avant de rencontrer à nouveau celui du rival, là en face et de rétorquer.

- On sait pas de quoi demain est fait alors ... Faire durer les choses c'est prendre le risques de perdre la donzelle non ?

Et déjà il se redresse, son sot sourire sur la face, son poitrail inutilement bombé ... Il lui en faut peut pour passer des larmes à la joie. Une chance parce que déjà, il ajoute.

- Et puis, c'est pas toujours dit que ça marche, faut rester inventif.

Le minot d'en face doit bien sentir au moins une once du mépris que le matou brun lui porte, puisqu'il se sent obligé de préciser son idée.

« On sait pas de quoi demain est fait alors ... Faire durer les choses c'est prendre le risques de perdre la donzelle non ? »

Difficile de considérer toute la sagesse de ces mots dans la gueule d'un si jeune con. Enfin, de "la sagesse"...
Gueule de Glouton hausse les épaules, soudain las. Pour en venir à parler de la mort, c'est que leur discussion est bien ennuyeuse.

"Perdre la donzelle" : voilà un concept un peu débile (et marqué de puérilité). A son âge, on se fiche bien de perdre une minette; par contre perdre une minute, c'est tout autre chose! Le temps est compté? Alors à quoi bon le gâcher dans des jeux gagnés d'avance? Il s'amuse plus à se chamailler dans la rivière avec une jolie créature qui s'agacera peut-être qu'on lui mouille la fourrure plutôt qu'à partager une conversation au script bien pensé avec une demoiselle qui finira avec lui dans un buisson deux heures plus tard.

Comme toujours, une vague de mépris le reprend. Décidément, c'est impossible de discuter vraiment avec ce genre d'énergumène.

« Et puis, c'est pas toujours dit que ça marche, faut rester inventif. » ajoute alors le jeunot, comme pour marquer son expérience.

Mais sa remarque a l'effet inverse; Gueule de Glouton soupire.

« Ah ? » Ça ne marche pas toujours ? « Arf... » C'est que son scénario n'est pas bien ficelé.

Un amateur.

Il se désintéresse, fouille alors une dernière fois la rivière pour y trouver son reflet; se confronte à sa propre déception avant de trancher.

« En ce cas, » commence-t-il en s'arrachant à lui-même pour regarder une dernière fois le jeune matou beige sur la berge voisine. « je te laisse perfectionner ta... prose. »

Il y a bien des responsabilités qui l'attendent au Camp, de toute façon.

HRP: