[EXÉCUTION] Dura lex sed lex. - end

Depuis que les premières neiges étaient tombées la nature était devenue plus silencieuse. Les grillons s'étaient tus, les moustiques avaient gelé avec l'eau de leur marécage et les oiseaux préféraient la chaleur de leur nid au vent hivernal.

Pour égailler les nuits froides on passait du temps en famille, on papotait, on jacassait et inévitablement les rumeurs les plus sensationnelles devenaient le sujet principal de la curiosité des chats de l'ombre ... Et quoi de plus glaçant qu'une potentielle meurtrière au sein de sa propre tribu ?

Étoile Feulante avait eu ouï-dire de ces on-dit plus macabres les uns que les autres; "Branche Pâle aurait tué une apprentie, Branche Pâle aurait tué un solitaire, Branche Pâle aurait tué une famille entière à coups de griffes" Mais présumée innocente jusqu'à preuve du contraire il ne leur avait accordé que peu de son attention. Il suffisait d'entendre les sottises abasourdissantes que l'on racontait à son propre-sujet, alors les potins demeuraient des potins sans preuve ni fond...

Jusqu'à maintenant.

Trois silhouettes avaient brisée la ligne d'horizon que formait l'entrée du campement, emportant avec elles l'odeur métallique de leur sang: Une Grenouille meurtrie, son ancienne mentore aux griffes empourprés et Esprit Soucieux qui souffrait aussi de ses plaies.

Le chef n'avait eu alors d'yeux que pour son père qui n'avait pas tardé à lui raconter ce qui s'était passé. Branche Pâle avait tentée de tuer la guerrière tigrée et l'ex-guérisseur avait bondit à son secours, non sans y gagner de nouvelles cicatrices. Si son lieutenant n'avait pas su le retenir, Étoile Feulante aurait éviscéré la coupable sur place. Il fallut moult arguments de son bras droit ainsi que l'usage de son corps contre le sien pour le retenir d'abattre la parjure. Le vieux mâle gris voulait faire les choses comme il se devait, alors soit, mais Branche Pâle ne sortirait pas de cette pinède vivante. Pas après avoir levée sa patte sur Esprit Soucieux.

La grande brute s'était donc hissée sur son promontoire suivi de près par son père. Son regard d'ambre, d'habitude si lassé par son devoir, brillait d'une colère nouvelle et ses grosses griffes noires faisaient crisser l'écorce sur laquelle elles se refermaient. C'était un procès qu'on lui avait demandé mais l'avis du clan n'avait jamais vraiment eut d'importance aux yeux du meneur. Il avait été clair et ce devant toutes les tribus de Cerf-blanc: " j'veux pas d'emmerdes. " alors sa décision était finale.

Lorsque la foule s'était assemblée à ses pieds, encerclant naturellement l'accusée, il articula ses paroles derrière une rangée de dents découvertes.

"Branche Pâle a essayée de buter Grenouille et attaquée mon père."

Sa voix grave déchirait le silence comme la tranche d'une épée et sa queue fendait l'air comme la lame d'une guillotine (prophétie du sort qu'il réservait à la guerrière crème). Étoile Feulante n'avait jamais été quelqu'un d'éloquent ni de très diplomate et ce soir ne faisait pas exception. Il n'émettait aucun doute, puisqu'il n'en avait pas, et ne faisait preuve d'aucune pitié, puisqu'il en éprouvait si peu pour ses pairs.

"Ce genre d'ordure a rien à foutre dans ce clan, alors que sa mort serve de leçon à tous les emmerdeurs qui pensent comme elle."

Sa fourrure ébouriffée et son impressionnante taille lui donnait des airs d'ours. Son discours avait été adressé à tous mais ses pupilles, réduites à de simples fentes, s'étaient posés sur le pelage ensanglanté de Branche Pâle. Sans même s'en rendre compte, il s'était placé devant Esprit Soucieux, le dissimulant presque entièrement derrière son corps protecteur.

DURA LEX SED LED

ft. Clan

L'hiver s'était installé, et avec lui le froid mordant qui l'accompagnait. Voilà bien des lunes que Brasier Caniculaire avait perdu son envie de se battre; il traversait chaque jour, chaque nuit, avec la fatigue d'un soldat qui abandonnait. A son réveil, il rempensait à Mite Blanche, et au couché, le glacial d'une litière vide lui rappelait le manque de Crocs de Ronce. Depuis combien de temps il survivait de cette façon? Quand s'était écoulée la goutte de trop? Qu'attendait-il, au fond de lui? Il n'avait plus personne, sa soeur lui avait tourner ses talons depuis le procès de leur père. Son apprenti avait trouvé la mort d'une façon des plus misérables, et il n'avait même pas été là pour lui. Sa compagne l'avait abandonné, pour finir pleine jusqu'aux yeux de chatons, d'un père qu'il avait cru être un ami. Son mentor, et modèle, ne s'était même pas inquiété, sûrement parce qu'il n'avait pas remaruqé, sûrement parce qu'il ne comprenait pas ce dont souffrait Brasier Caniculaire. A vrai dire, lui-même ne le savait pas. Pourquoi tout avait perdu son goût? Pourquoi tout avait perdu son éclat?

Cette journée débutait sur la même note, il s'étonnait parfois à faire signe à ses camarades dans le même dialect qu'il utilisait avec son défunt apprenti. Qu'est-ce qu'il avait pu mal faire? Pourquoi les Étoiles s'acharnaient sur lui depuis sa naissance? Était-ce sa faute? Celle de son paternel? Qui devait être porté coupable pour le mal qu'il subissait, jour après jour? Il ne savait pas, et était incapable de trouver la réponse. Il cherchait, en vain. Alors, naturellement, il se tenait lui-même fautif.

Il fut tiré de ses pensées par les feulements, ironiquement, d'Étoile Feulante. Ce n'était même pas l'odeur du sang, qu'il ne remarquait même plus après tout ce temps, mais bien la furie rare de son ancien mentor. Assis dans un coin du camp, il s'était redressé pour s'approcher de la source du brouhaha. Comme toutes les commères du clan, ils avaient entourés la scène; Esprit Soucieux maintenait Étoile Feulante, comme un maître tentait de retenir la laisse de son molosse. Le roux avait bien du mal à comprendre ce qu'il se passait, mais le sang qui tâchait la fourrure du pseudo-lieutenant lui donnait la puce à l'oreille: quelqu'un avait porter la main sur Esprit Soucieux, et c'était la seule raison qui pouvait autant faire sortir Étoile Feulante de ses gonds.

Brasier Caniculaire ne fit que lever les yeux au ciel; quelqu'un allait trouver la mort aujourd'hui, et c'était indiscutable. C'est en ramenant son regard ambré sur Terre qu'il vit la fautive: Branche Pâle. Le dégoût déforma son visage alors qu'il la dévorait des yeux. Voilà la coupable du jour. Et c'est en baladant son intérêt sur la scène qu'il croisa le corps meurtri de Grenouille. Et en un instant, le dégoût se transforma en haine. Sa propre petite-cousine. Il retrouvait vie, à travers la haine, pour la première fois depuis des lunes. Son sang se mit à bouillir, et avant qu'il ne puisse se décider sur ce qu'il allait faire à cette traîtresse, Étoile Feulante grimpa sur le promontoire, appelant à une assemblée dans son geste.

Branche Pâle fut forcée au centre d'une arène invisible, alors que tout les membres du Clan de l'Ombre l'entourait, les crocs dévoilés et la rage aux lèvres. Il y a toujours une part de vérité dans le mensonge. Elle avait dupé la plupart d'entre eux en niant les rumeurs. Mais aujourd'hui, encore une fois, les masques tombaient, et le jugement n'allait pas tarder à les suivre. Étoile Feulante expliquait la situation à ceux qui ne l'avaient pas encore compris, et en quelques mots, il énonçait une sentence sans équivoque.

Le roux se trouvait au premier rang de du cercle, son regard accroché sur la coupable. Il ne faisait aucun bruit, aucun geste, mais on pouvait lire sur son visage la colère qui faisait bouillir son sang. Son silence en disait long sur son avis; il était entièrement d'accord avec le jugement de son meneur, et la sentence irrévocable de Branche Pâle. Assis, seul le bout de sa queue trahissait son envie pressante de réduire en miettes la traître. Mais il ne bougerait pas, car aujourd'hui, le coup fatidique ne lui revenait pas.

Avec ses grandes oreilles toujours à l’affût, Grenouille écoutait beaucoup de choses. Des bruits environnants, des conversations qui ne lui étaient souvent pas destinées. Elle avait souvent entendu que « la vie était un cycle ». Elle n’avait jamais été vraiment d’accord. Un ancien qui aimait lui raconter des choses lui avait dit, un jour, « ceux qui oublient l’histoire sont voués répéter les mêmes erreurs ». Elle n’avait pas vraiment compris pourquoi, à l’époque. Ça lui semblait risible, de se dire que tout reposait sur la mémoire des choses. Les individus n’étaient pas si stupides, après tout. Ils étaient dotés d’un esprit critique, d’un certain sens de l’empathie — ils étaient donc capables de réfléchir, de peser le pour et le contre avant de prendre des décisions.

Aujourd’hui, elle faisait l’expérience des paroles de ce vieux chat désormais décédé.

Bien sûr qu’elle connaissait l’histoire de Nuage d’Hermine. Une de ses grand-tantes, la sœur de son grand-père, exécutée par Œil Vert à l’époque où il était chef pour avoir assassiné l’ancien apprenti guérisseur. Une histoire tragique, qui avait mené à la mort d’une enfant et à la quasi-folie de sa famille et de son bourreau. La famille paternelle de Grenouille montrait encore des stigmates fraîches de cet évènement. Tous portaient en eux une sorte de culpabilité, de responsabilité pour ce qui était arrivé.
Mais surtout, en posant davantage de questions (comme elle aimait tant le faire), Grenouille en avait éveillé une nouvelle, à laquelle elle ne trouverait sans doute jamais de réponse : quelle certitude avaient-ils que Nuage d’Hermine avait vraiment assassiné Nuage Ensoleillé ? On lui avait dit qu’elle avait tout avoué, mais pouvait-on vraiment croire sur parole une apprentie paniquée dont le sort avait de toute manière déjà été décidé ? Personne n’avait été témoin du crime; le corps de l’apprenti guérisseur avait simplement été retrouvé en contrebas d’une falaise.
Qu’avait apporté sa mise à mort, au final, si ce n’est un cycle de vengeance, et des lunes de tristesse et de remord ? Aurait-ce était si grave de la garder en vie ?

Les chats du Clan avaient fini par oublier avec le temps — à l’exception du côté paternel de sa famille, qui gardait cet évènement pour eux comme un honteux secret. C’était un tabou dont ils préféraient ne jamais parler.

Grenouille avait toujours pris cela à la légère. C’était une histoire du passé, elle ne s’en sentait pas particulièrement concernée, et puis, c’était tellement lointain que ça n’arriverait plus.
Pas vrai ?

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La guerrière ouvrit les yeux sur la clairière du camp. La foule s’était rassemblée, formant un cercle enrageait qui réclamait à ce que le sang coule.
À bout de force, elle reposa sa tête contre la terre, se concentra sur sa respiration. Inspire, expire… Chaque nouveau cycle était plus dur et douloureux que le précédent. Quand elle eut enfin récupéré la maitrise de ses poumons, elle se concentra sur ce qu’elle avait vu avant de reposer sa tête.
Étoile Feulante, plus furieux que jamais. Esprit Soucieux, blessé. Branche Pâle.
Les mots empoisonnés que le meneur avait craché. Une histoire de mort et de leçons à en tirer.
Grenouille n’était pas si stupide. Branche Pâle allait mourir aujourd’hui. Elle le savait bien, au fond d’elle, que le renard finirait par l’avoir si elle ne partait pas. Et maintenant, c’était trop tard.

Que se passerait-il, une fois qu’elle serait morte ?
Ses trois enfants se retrouveraient orphelins et sans repères, traumatisés, probables bouc-émissaires du reste du Clan qui ne se contenteraient jamais de cette exécution publique et qui trouveraient en eux de mini-Branche Pâle sur qui se défouler.
Étoile Feulante aurait du sang sur les pattes. Plus qu’il n’en avait déjà, en tout cas. Étoile Feulante qu’elle n’avait jamais vu sourire, qui avait toujours l’air si malheureux, qui ne trouvait pas son bonheur, ici. Il ne le trouverait pas davantage en massacrant la Reine, aussi coupable soit-elle. Deviendrait-il la cible des vengeances des pauvres chatons laissés pour compte ?
Le reste du Clan retiendrait qu’il est possible d’obtenir une execution publique sous certaines conditions. S’en prendre à Esprit Soucieux en était une. Ruiner la vie d’un innocent et sa réputation jusqu’à la fin des temps, briser celle de ses descendants au passage devenait une option envisageable si on s’y prenait bien, et si on avait le cœur assez sombre pour orchestrer une chose pareille. Et les récents événements avaient su prouver que certains chats possédaient ce cœur sombre apte à de tels plans.

Elle ne pouvait pas laisser Branche Pâle mourir. Peu importe ses crimes. Elle avait des enfants qui avaient besoin d’elle. Ils pouvaient très bien la garder sous surveillance jusqu’à leur six lunes, et puis ils l’exileraient, et voilà. Il existait d’autres solutions, toujours meilleures que celle de l’exécution.

Il fallait qu’elle en empêche Étoile Feulante, mais comment ? Il était si enragé qu’il était impossible à raisonner, et elle le savait. Grenouille prit une grande inspiration, puis une autre, et encore une autre, puis tenta enfin de se lever. Elle se ratatina sur elle-même une première fois. Personne ne la remarqua, les yeux rivés sur celle qui allait bientôt mourir.
Elle était si fatiguée et elle avait si mal, mais il fallait qu’elle tienne bon.

D’abord, elle tendit sa patte avant saine, puis l’autre patte blessée. Elle bascula sur le côté pour se redresser et positionner ses pattes arrières sous elle. Dans un effort qui lui semblait colossal, elle se leva.
Elle chancela plusieurs fois, menaçant de s’écrouler à nouveau, mais réussit à tenir bon. Poser sa patte blessée au sol lui était impossible tant la douleur était vive, au point d’en être indescriptible. Il lui faudrait se débrouiller avec trois pattes. Tant pis.
L’œil qui lui restait voyait tout flou et le monde tanguait devant elle, comme un bateau en pleine mer lors d’un ouragan. Mais un pas après l’autre, aussi maladroit et difficile soit-il, elle se rapprochait de son cousin.

Elle ignorait le temps qu’il lui avait fallu pour se retrouver entre Étoile Feulante et Branche Pale, à moitié recroquevillée par la douleur, haletant comme si elle venait de faire le tour de tout CerfBlanc en courant plus de cinquante fois sans jamais s’arrêter. Elle avait tant de chose à lui dire, pour essayer d’empêcher ce massacre, pour essayer de le raisonner, mais elle n’y arrivait pas. Se lever et marcher avait déjà été un miracle supplémentaire après avoir échappé à la mort. C’était un peu trop en demander de vouloir élaborer de longues phrases complexes.

Grenouille ne trouva que la force de secouer la tête et d’appuyer ce signe par un « Non », étouffé par la fatigue, la douleur et son souffle court.
Non. Ne fais pas ça.

Pour toi, pour les petits, pour le présent et pour l’avenir.
Ne la tue pas.

Cela devait être une journée comme les autres. Nuage de Nacre était entrain de faire sa toilette comme elle le faisait toujours à cette-ci quand le vacarme du clan la tira de son bain. Intriguée, elle s'approcha pour constater qu'Etoile Feulante était en furie. Elle ne l'avait jamais vu dans cet état, avec un pelage qui le faisait tripler de volume au moins. Ses oreilles tombèrent sur sa nuque de peur. Ses yeux se tournèrent ensuite vers la source de sa colère. Branche Pâle et Grenouille. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle constata l'état de la brunette, son amie. Elle accouru vers les autres pour mieux voir.

Que lui était-il arrivé? Puis la réponse tomba, Etoile Feulante avait parlé et son coeur rata un battement. Tout devint bourdonnement pendant un instant autour d'elle. Elle n'avait jamais porté Branche Pâle dans son coeur. Grenouille avait été laissé pour compte durant son entrainement et ne devait son nom de guerrière qu'à elle-même et à ceux qui ont comblés les manquements de la chatte claire. Et même en tant que reine, elle délaissait ses petits. Plusieurs fois elle avait vu deux de ses chatons trainer dehors bien trop tôt pour leur âge.

Alors qu'elle reprenait peu à peu pied avec la réalité, ses babines se retroussèrent et elle feula aussi. Cependant, la sentence donné par le leader du clan la fit tiquer. La mort ? Vraiment ? Là comme ça ? Sans procès ? Pas l'exile ? Elle regarda le meneur et l'accusée tour à tour puis se glissa jusqu'à son propre mentor, Petite Fourmi.

" Il va vraiment la tuer ? "

Lui chuchota-t-elle, inquiète et furieuse en même temps.

DURA LEX SED LED

ft. Clan

La foule était séparée en deux; ceux qui voulaient la mort de Branche Pâle, et ceux qui n'étaient pas sûrs de la décision prise. Grenouille avait traîner son corps avec le peu de force qui lui restait, gisant au centre de l'arène. Le roux n'attendit pas un instant avant de se jeter vers elle, pour venir soutenir sa petite cousine comme il le pouvait. La blessée ne trouva la force que de souffler un mot; « Non. » Comment ça? Il lui porta un regard mêlé de surprise et de colère. Était-ce son cerveau qui ne supportait pas la panique? La fièvre lui montait à la tête? Elle s'opposait à la mise à mort de son bourreau? Détournant la tête pour épier de haut en bas la coupable, il aperçu Orage d'Or de l'autre côté.

Cette raclure fuyait l'assemblée; bousculant Petite Fourmi et d'autres au passage. Brasier Caniculaire remonta ses babines, avant de siffler avec haine et dégoût, retrouvant l'énergie qu'il avait perdu depuis si longtemps.

« - En parlant de ces emmerdeurs. » feula-t-il assez fort pour se faire entendre de certains.

Pourquoi le brun tournait les talons? Il était connu que le guerrier s'entendait plutôt bien avec Branche Pâle, sans surprise, les vermines se retrouvent toutes sur la même charogne. Redressant le regard vers Étoile Feulante, son ancien apprenti espérait que ce dernier voit ce qu'il se passait avec son "ami d'enfance". Mais vu l'état du charcoal, c'était peine perdue, il ne l'avait très certainement même pas entendu vu le brouhaha. Orage d'Or avait bien trop longtemps fait des vagues, beaucoup trop sur la limite entre l'acceptable et l'inacceptable. Il se rappelait le baptême d'apprentis de la fratrie de Mite Blanche. Ce déchet s'était permit de menacer de mort Nuage de Gingembre, celle qui venait d'être nommée son apprentie, à la première parole qu'il lui offra en temps que mentor. Il méritait cette fameuses leçon qu'ils infligeaient à Branche Pâle, lui aussi.

Qu'est-ce qu'il rêvait de lui arracher le visage.

Mais il fut rapidement ramené sur terre lorsqu'il sentit le corps de Grenouille se tendre un peu plus. Oui; sa petite cousine se vidait de son sang dans ses pattes. Se redressant de toute sa hauteur, il tentait de voir au dessus de la foule pour savoir quand Grande Digitale ou son apprentie, Nuage de Rafflésie, débarqueraient pour éviter que Grenouille ne claque ici et maintenant. Et voilà les sauveurs, l'apprentie-guérisseuse arrivait avec la gueule débordante de feuilles et de toiles. En parlant de ça; Nuage de Rafflésie avait été l'apprentie de Branche Pâle avant Grenouille, et les rumeurs contaient la possibilité que cette dernière ait fait en sorte d'handicaper sa précédente novice. Et si c'était le cas? Son attention fut directement rapportée sur Branche Pâle, alors qu'il laissait Grenouille aux mains des soigneuses. Son visage était déformé dans une haine partagée par la plus grande partie du clan. Il attendait la suite, mais la tension était à son comble. Ils avaient trop longtemps ignorer la gangrène.

Il fallait commencer le ménage.