Se faire secouer les puces. [Ft. Feuille]

▬ Guerrière

Se faire secouer les puces.

Un peu plus d'une demi lune s'était écouler depuis le fiasco du dernier baptême. Pour Nuage de Bourgeon, s'était une éternité à jeter un regard vers la pouponnière chaque jour en se demandant si Petite Feuille se sentait vraiment punie. Elle n'y croyait guère. Oh certes, l'apprentie pouvait comprendre que l'incident avec un deux pattes avaient du troubler sa cadette. Assez fortement pour la pousser à refuser son nom de Nuage. Mais voilà, plus elle y songeait et moins elle comprenait en quoi rester au chaud dans le camp était bon. Petite Feuille n'avait rien à y gagnée, pis, comment ferait elle par la suite quand elle serait confronté à son nouveau baptême ? Et là, alors qu'on venait de lui accorder sa journée, elle était bien décidée à profiter que le camp ce soit vider de toute l'autre masse d'apprentis qui eux s'entrainer dur. Privilège qu'elle avait eu de participer aux dernières patrouilles.

- Feuille, t'es là ?

Question rhétorique, où serait la jeune chatte rousse si ce n'était dans les parages ? Nuage de Bourgeon fouilla l'antre du regard. Le temps était froid, humide, en bref rien qui ne donnait envie de jouer au centre de la clairière bien au contraire. Et les anciens étaient si grincheux à l'aube que l'apprentie n'envisageait guère que sa camarade est pu aller les rejoindre pour écouter leurs sempiternels radotage comme quoi tout était mieux avant ... La fourrure gonflée pour se protéger du vent, elle pénétra donc l'antre pour se secouer à l'entrée, à l'abri et raplanir son poil. Ses yeux vert scrutant la pénombre et s'y acclimatant en cherchant la "chatonne".

▬ Guerrière

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Le vent se lève ! … Il faut tenter de vivre !
Si elle était intelligente et qu'elle savait construire quelques vers, c'est sans doute ce que Petite Feuille penserait.

Aujourd'hui, le vent s'est levé et ébouriffe les fourrures. Feuille est assise sur une large branche, tombée la veille à la frontière entre le camp et l'extérieur, proche de la cachette des anciens. Elle est si grande que la jeune chatte peut tenir dessus sans risquer de la briser. Sa queue se balance derrière elle, de gauche à droite, mesurant le temps passant.
Il fait froid, le brouillard recouvre la forêt de ses doigts opaques. Feuille inspire très fort, emplit ses poumons de l'air glacé. Puis elle soupire en rouvrant ses yeux sur le monde, devant elle un nuage de buée prend forme. Longuement, elle l'observe disparaître. Il ne fait plus qu'un avec l'humidité ambiante. Le regard tourné vers le ciel vide de couleur, Feuille prend de longs instants de réflexion. Le jour se lève à peine, elle recommence à se mettre debout tôt, avant tout le monde, pour profiter du silence.

Feuille ne fait absolument rien, comme d'habitude depuis presque une lune maintenant. Depuis le baptême, depuis qu'elle a fait la plus grosse bêtise de sa vie. Bêtise qui lui a coûté son frère, son baptême, son estime d'elle-même déjà peu présente.
Pourtant, quelque chose a évolué, depuis sa discussion avec Nuageuse Nuit il y a quelques jours. Feuille ne sait pas vraiment quoi en penser ; elle se triture les méninges sans arrêt. Est-ce que son amie a raison ? Est-ce qu'elle pourrait vraiment se pardonner, se faire pardonner, et la rejoindre dans la tanière ? Rejoindre son frère ? Est-ce que son chef accepterait qu'elle change d'avis ?
Un rire nerveux lui échappe, « Sans doute que non... je suis une honte pour le clan. Tout le monde le sait, pourquoi lutter ? ». Son cœur se serre ; elle abaisse la tête et son visage se fronce en une grimace d'incertitude.

Feuille est perdue, en réalité. Elle ne sait pas quoi faire de sa discussion avec Nuageuse Nuit. Sa meilleure amie l'a remise d'aplomb, c'est vrai, Feuille a même recommencé à manger. Ce n'est pas encore ça, mais au moins elle réussit à s'obliger à grignoter ne serait-ce qu'une fois par jour, « D'ailleurs, je n'ai toujours pas pu mettre la patte sur la personne qui dépose des proies à la pouponnière... ça doit être papa... ? ». Mais accepter qu'elle a eut tort de refuser son baptême... Feuille n'en est peut-être pas encore capable. Elle n'arrive pas à savoir si elle a réellement le droit.
C'est fatiguant de ne pas savoir ! La seule certitude que possède Feuille, c'est qu'elle veut se réconcilier avec Nuage de Glycine. Hélas, ce dernier lui apparaît si... inaccessible, dorénavant. C'est comme s'il était parti loin, très loin d'elle. Pourtant elle le voit, de temps à autre, passer furtivement – comme elle – dans le camp. Glycine lui a clairement signifié qu'il ne voulait plus d'elle, et Feuille s'est résignée, elle respecte ce choix. Ce choix qui l'a détruite, au plus profond d'elle-même ; elle ne s'est toujours pas débarrassée de ce creux sombre qui s'est formé sur son poitrail, qui ne la quittera probablement plus jamais. « Si seulement je savais comment réparer mes erreurs... Mais Glycine ne veut plus me parler, je suis coincée... Si seulement je savais quoi faire ! Pour le baptême, pour que papa et Ciel me pardonnent, pour tout ! ». Elle soupire ; sans grande conviction, elle se met un coup de patte sur le front, comme pour stopper son surplus de pensées qui se contredisent sans cesse.

Quelques minutes passent, durant lesquelles Feuille essaie de se vider l'esprit. Mais rien n'y fait : elle est totalement incapable de penser à d'autres choses que toutes ces problématiques. Sa fatigue, de jours en jours, ne cesse de croître.

Elle finit par se lever, avec la difficulté que lui impose son corps trop maigre. « Allez... c'est l'heure de se forcer à avaler sa bouchée de la journée. ».
Feuille saute de son perchoir et atterrit avec faiblesse sur le sol tant elle manque d'énergie. Son esprit a beau être en ébullition, son corps est bien loin de l'illustrer. Alors, elle trottine lentement en direction de la pouponnière. Pour une fois, elle n'a même pas besoin de se cacher, personne n'est là et le brouillard la protège quelque peu. Peut-être que cette mystérieuse personne lui aura à nouveau réservé un repas ? Feuille frissonne à cette idée, « En fait, si ça se peut, ce sont des mauvaises blagues à chaque fois et y a un truc pas bon dedans... ».

Alors qu'elle arrive à destination, une silhouette se dessine devant l'entrée de la pouponnière, Feuille ralenti le pas. Surprise, elle penche la tête de côté en reconnaissant une des apprenties : Nuage de Bourgeon. « C'est elle qui... ? Mais non... on ne se connaît même pas... ! ».
Feuille s'approche encore, à pas de loup derrière elle. Mais Nuage de Bourgeon ne semble pas posséder avec elle la moindre proie, sinon Feuille en aurait déjà senti l'odeur. Néanmoins, ça n'explique tout de même pas sa présence.
« Peut-être qu'elle cherche papa ou maman, pour un entraînement... J'espère qu'elle va pas me regarder avec méchanceté, comme tout le monde. Vraiment... »

« - Feuille, t'es là ? »

Oh. Alors Nuage de Bourgeon est vraiment à la recherche de Feuille. Cette dernière est juste derrière elle, petite ombre fine et discrète, bloquant l'entrée de la pouponnière.

« - Haw, derrière toi. »

Feuille fixe Nuage de Bourgeon de ses beaux yeux verts. Ses beaux yeux verts qui sont rougis par sa fatigue, sa solitude, par le froid interne et externe. Sa voix était basse, comme à son habitude, mais étrangement glacée ; il lui manque un certain goût. Tout doucement, elle cligne des paupières et sa queue se secoue nerveusement.

« Je vais être mangée à quelle sauce aujourd'hui ? Mépris ? Dégoût ? Ou bien moquerie pimentée de pitié ? »

▬ Guerrière

Se faire secouer les puces.

Nuage de Bourgeon se retourna, observant Petite Feuille avant de soupirée. Viens au chaud, on doit parler, enfin je dois te parler et vraiment, tu as une tête qui ferait fuir tout le gibier. Mais même si Nuage ed Bourgeon n'a pas la langue dans sa gueule, elle souri doucement, reculant pour laisser place à sa camarade de venir s'abriter tendis qu'elle même se trouve un coin entre les nids pour entamer sa propre toilette. Bien sur, Petite Feuille n'a pas l'air d'avoir manger mais en vérité, c'est peut-être le seul point sur lequel Bourgeon ne peut lui en vouloir de sa décision. Le clan entier peine à manger à sa faim et voir que la chatonne n'en profite pas pour engloutir le gibier c'est, un bon point ? Pourtant la tabby refuse d'attendre plus longtemps, Feuille est là, face à elle. Et elle cesse bien vite ses coups de langues pour balancer de but en blanc.

- Tu sais, je peux comprendre que l'accident t'es ... Troublée. Non ça vraiment, ta décision à ce sujet là je la comprend. Mais voilà, ça sert à rien de pas se dire les choses alors je vais te le demander franchement. Tu te plais là ?

Cette fois les prunelles vertes harponnèrent sa camarade rousse dans sa globalité tendis que Nuage du Bourgeon reprenait, veillant à ne pas durcir son ton. Elle venait en amie malgré tout. Tu penses que s'était vraiment la bonne décision pour toi ? De rester Petite encore un peu ? Que rester dans la pouponnière améliore les choses ? Parce que... Moi je crois que ça là, en fait, ça aide rien. Ca fais juste de toi ... Elle se coupa elle même avant de sourire. Pas une lâche parce que ta demande devant tout le monde, fallait du courage, mais juste peut-être, enfin j'ai pas les mots justes et je pense juste que ton choix là, ça t'enfonce. Nuage de Bourgeon soupira. Elle ne voulais pas blesser Petite Feuille. Sa camarade avait vécu quelque chose qu'elle même comprenait. Car si Bourgeon s'était approcher des deux pattes, aucuns n'avait mis la patte sur elle. Au contraire de sa jeune comparse. Elle ne pouvait qu'imaginer la peur de cette dernière à ce moment là. Mais voilà, rester bloquée sur cet évènement ne permettait pas de le changer pour autant. Ni de le faire disparaître. Et si Bourgeon avait bien en horreur une chose, s'était de croire que ne rien faire pouvait être utile. En cela, elle avait pris de sa mentor. Arc-En-Ciel était rarement au camp à s'aiguiser les griffes sur un arbre. Sa référente était toujours en patrouille, chassant sans doute plus que n'importe quel autre guerrier quand elle ne veillait pas aux respect scrupuleux des frontières. Mais au moins, la chatte bougeait. Et Bourgeon admirait Ciel pour ça.

Et Puis au final, voir Petite Feuille rester seule, à ruminer dans son coin, ça lui faisait mal. Elle avait esquivée la discussion pour permettre à sa camarade de réfléchir mais aux yeux de Bourgeon, il était plus que temps que quelqu'un fasse comprendre à Feuille que rester à ressasser ne servait à rien. Et elle s'imaginait que ça serait plus facile si ça venait d'un novice que d'un guerrier. Mieux valait agir, quitte à faire comme Cœur Brisé en allant courir bêtement, en escaladant un arbre sur une tentative désastreuse pour poursuivre un écureuil - Arc en Ciel avait fulminé d'ailleurs le jour où son frère avait fait ça, faisant fuir tout le gibier qu'elle s'évertuait à faire chercher à Bourgeon - que de rester à pleurer son propre sort ...

▬ Guerrière

Son aînée se retourne et, en l'instant, Feuille se redresse, comme pour cacher sa honte. D'un frémissement des naseaux, elle renifle la morve qui manque de couler. Ses yeux papillonnent, dans une attente curieuse et angoissée.

« - Viens au chaud, on doit parler, enfin je dois te parler et vraiment, tu as une tête qui ferait fuir tout le gibier. »

Piquée, Feuille fronce le museau inconsciemment. Elle est parfaitement au courant qu'elle a maigrit, mais ne s'imagine pas avoir une apparence si terrible que ça. Néanmoins, elle s’exécute ; méfiante, ses mouvements sont raides lorsqu'elle suit Bourgeon dans la pouponnière. Petite Feuille redoute les insultes et les sourires méprisants, peut-être en a-t-elle l'habitude, mais elle ne les désire pas pour autant. Nuage de Bourgeon aspire à une discussion, soit : qu'elle fasse vite.
Feuille ne s'allonge pas, elle ne s'assoit pas non plus. Elle se contente d'observer l'apprentie sans un mot, qui s'affaire au nettoyage de son pelage. La queue de Feuille se balance frénétiquement, dû à un certain agacement, une certaine appréhension aussi. Que lui veut-elle ? Pourquoi est-elle venue la voir ? N'a-t-elle pas mieux à faire, dans la forêt, libre et pleine d'énergie, à faire toutes les choses que Feuille devrait sans doute faire elle-même ? Elle qui a cette chance de vivre, d'avoir Nuage de Glycine dans sa tanière, et Nuageuse Nuit ?
Ses propres pensées la surprennent et son cœur s'emballe ; « Oula... je vais pas refaire comme avec Tempête... ! On ne se connaît pas, Bourgeon ne m'a rien fait de mal et n'a jamais blessé Glycine à ce que je sache... Donc tout va bien ! C'est bon ! ». Elle secoue légèrement sa tête, son aînée la trouble plus que nécessaire. D'ailleurs cette dernière cesse sa toilette pour intervenir subitement :

« - Tu sais, je peux comprendre que l'accident t'ai... Troublée. Non ça vraiment, ta décision à ce sujet là je la comprend. Mais voilà, ça sert à rien de pas se dire les choses alors je vais te le demander franchement. Tu te plais là ? »

Feuille a un sursaut de recule, à peine perceptible, et les yeux de Bourgeon s'accrochent en elle. Ses sourcils se froncent, sa gueule s'entrouvre comme si elle allait répondre mais elle n'a ni phrases ni mots à proposer à Nuage de Bourgeon. Sa queue fouette le sol. « Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? Pourquoi elle vient... pourquoi elle vient m'embêter ? ».
Et sa parole défile :

« - Tu penses que c'était vraiment la bonne décision pour toi ? De rester Petite encore un peu ? Que rester dans la pouponnière améliore les choses ? Parce que... Moi je crois que ça là, en fait, ça aide rien. Ça fait juste de toi... »

« Une merde ? Une lâche ? Une imbécile ? Un pauvre ver de terre que l'on écrase ? »
Et pourtant elle sourit.

« - … Pas une lâche parce que ta demande devant tout le monde, fallait du courage, mais juste peut-être, enfin j'ai pas les mots justes et je pense juste que ton choix là, ça t'enfonce. »

Feuille laisse passer quelques instants, le temps de comprendre ce qu'il vient d'être dit, de le digérer. Puis son cerveau recrache l'idée.
« Que ça m'enfonce ? Sans déconner ?! »
Son visage se crispe encore plus, ses oreilles se couchent en arrière. Feuille est mouchée, et quelque chose chez cette fille la vexe profondément. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire, qu'elle soit à la pouponnière ! Feuille ne croit pas une seule seconde qu'elle soit venue lui tendre la patte, qu'elle se soucie d'elle. « Pas une lâche » ; ça c'est un beau mensonge, puisque Feuille sait pertinemment ce que le clan du Tonnerre pense d'elle dans sa globalité. Nuageuse Nuit traverse un instant ses pensées, telle une douce lueur lunaire, lui rappelant qu'elle n'est pas entièrement seule. Mais cela ne suffit pas à calmer Feuille qui peut sentir jusque dans son nez la montée en puissance d'une fréquentation qu'elle préférerait éviter : la colère.
Elle se met à marcher d'un pas toujours aussi raide dans la pouponnière, faisant quelques tours sur elle même. La jeune chatte lâche un « Tss » d'agacement.
Sa queue fouette et elle se tourne brusquement vers Nuage de Bourgeon, arrêtant son petit manège circulaire. C'est évident : Feuille est vexée, agacée, mais surtout elle ne comprend pas pourquoi Bourgeon est ici. Ou plutôt, elle imagine très bien pourquoi Bourgeon est ici. Mais Feuille en a assez, sans doute. Elle est bien trop fatiguée.

« - Pourquoi tu es là, en fait ? Pour me faire la morale ? Parce que ça t'amuse, tu veux te moquer de moi ? Eh ben ! Haw ! Vas-y ! Je t'en prie, fais-le, qu'est-ce que t'attends ! »

Feuille soupire et s'assoit d'un mouvement brutal, en tremblant, comme elle sait si bien le faire. Les dents serrées, ses yeux quittent Nuage de Bourgeon, lui préférant l'extérieur de la pouponnière.

« - Vous ne savez faire que ça de toute façon... vous êtes tous les mêmes. »

L'amertume s'est glissée dans son murmure.
« Qu'elle s'en aille... ! Qu'elle s'en aille, qu'elle s'en aille ! »

HRP:

▬ Guerrière

Se faire secouer les puces.

Nuage de Bourgeon n'ajouta rien sur l'apparence de sa jeune camarade. Quel besoin en avait elle, puisqu'elle avait fait savoir à cette dernière ce qu'elle en voyait. Pas par méchanceté d'ailleurs car l'apprentie avait pris garde à garder, si ce n'est un ton amical, au moins un ton neutre sur cette partie là. Le clan entier ne mangeait pas à sa faim de toute façon. Et puis elle avait à lui parler, à dire des choses qui ne passerait pas forcément.

Et effectivement, le visage de Petite Feuille se ferma sur une grimace. Mais Nuage de Bourgeon s'efforça de rester calme, elle n'était pas venue chercher misère, elle était là comme devrait l'être les autres guerriers du clan. En adulte responsable et bienveillant. Même si il était vrai que quelque part, elle se demandait pourquoi elle prenait sur elle quand sa camarade avait une si vaste famille. Aussi la tabby repris sa toilette jusqu'à ce que Feuille déverse son orage. Alors, calmement, une fois les feulements passés, elle redressa les oreilles - qu'elle avait instinctivement couchées - et figea ses prunelles sur la rouquine.

- Les autres sont des cervelles de souris s'ils se détournent d'une camarade. Je suis là parce que j'apprécie Masque de Serpent, parce que je vois bien que Glycine, quand il - ce dernier mot lui échappa doucement, elle ne savait se positionner sur son camarade, Il, elle ? - se pense seul(e?) cherche où te faire un nid. Nuage de Bourgeon se releva et vint doucement poser sa queue autour des épaules de la chatonne, observant le camp avant d'ajouter doucement. Si les autres sont des cœurs de renard incapable de voir que cette situation t'es pénible, ce n'est pas ma faute. Mais moi je crois que, puisque tu peux pas changer hier, tu dois te battre pour demain. Et aussi subitement qu'elle était doucement venue plus proche du corps tremblant, la tabby se releva et se campa devant Petite Feuille, miaulant avec certitude.

- Alors prends toi en patte ! On te marche dessus, sors les griffes ! On se moque de toi, relève la tête ! Et arrête de faire ce regard de chaton perdue parce que t'es née au sein du clan du Tonnerre et que tu es, que tu le veuille où non, un membre du clan !

Nuage de Bourgeon ponctua le tout en relevant sa queue en panache, affichant un sourire éclatant. Petite Feuille ne pouvait rester à se lamenter dans son coin, s'était contre-productif. Et puis, Bourgeon n'avait beau pas être très âgées elle-même, elle trouvait stupide que leurs bêtises de jeunesse soit le fil de leur future vie de guerrier.

▬ Guerrière

« - Les autres sont des cervelles de souris s'ils se détournent d'une camarade. Je suis là parce que j'apprécie Masque de Serpent, parce que je vois bien que Glycine, quand il se pense seul(e?) cherche où te faire un nid. »

Feuille l'écoute d'une oreille presque distante. Du moins en apparence.
Et la voilà fort surprise lorsqu'elle sent la queue de Nuage de Bourgeon venir entourer ses minces épaules. Ses poils se hérissent tant le contact physique, doux – qu'elle aurait presque oublié – la prend au dépourvu.
Mais bien vite elle incline la tête, ses yeux se plissent à nouveau : trop persuadée que Nuage de Bourgeon va la rabaisser, d'un instant à l'autre.

« - Si les autres sont des cœurs de renard incapable de voir que cette situation t'es pénible, ce n'est pas ma faute. Mais moi je crois que, puisque tu peux pas changer hier, tu dois te battre pour demain. »

De ses pupilles réduites elle observe son aînée se planter, bien droite, devant elle ; Bourgeon lui sourit et clame avec ferveur :

« - Alors prends toi en patte ! On te marche dessus, sors les griffes ! On se moque de toi, relève la tête ! Et arrête de faire ce regard de chaton perdue parce que t'es née au sein du clan du Tonnerre et que tu es, que tu le veuille où non, un membre du clan ! »

Dans sa poitrine, son cœur frêle entame une nouvelle course, ses fentes se réduisent encore.
« Mais pour qui tu te prends ?! Laisse-moi tranquille, je t'ai rien demandé ! Tu crois vraiment que j'ai besoin de toi alors qu'on se connaît pas ?! Arrête de jouer les adultes protecteurs, t'es qu'une enfant ! Exactement comme moi, en fait... ! Et puis cette manière de bomber le torse là... Moi tout ce que je veux de toute façon, c'est retrouver mon frère ! La fierté de mon père et de ma mère ! Je veux... Je veux que tout soit effacer, revenir en arrière, que... que-que... »

« - … QUE TOUT SOIT COMME AVANT ! »

Feuille s'est levée et a crié, si soudainement, ses mots s'envolent et viennent se planter, juste là, juste dans les tympans de Nuage de Bourgeon. Les pattes tremblantes, elle relâche la bête et ses yeux de larmes se mouillent tandis qu'elle observe son aînée avec rage. Mais cette rage ; Bourgeon se tromperait si elle s'imaginait que Feuille la lui offrait, au creux du poitrail.

« - J'en ai MARRE ! J'en ai marre, j'en ai marre ! J'ai fais une bêtise et je n'en veux plus, je veux plus que ça EXISTE ! Moi je veux que mon frère y m'aime encore !! »

Elle secoue la tête, si fort qu'elle pourrait claquer ses neurones.

« - Et puis, elle reprend son souffle, et puis ça me saoule que tu- … Que tu viennes me faire la morale, là, comme si t'étais une guerrière ! Qu'est-ce que t'en sais, d'abord, de ce que je ressens ?! Tu sais pas que j'ai eu mal ! Au point de vouloir juste- partir, en fait, m'en aller très loin d'ici pour me faire bouffer par une vilaine bestiole dehors ! Tu sais pas que mon frère y me déteste, qu'y cherche une nouvelle famille ! Et puis... et puis... »

Ses oreilles, autrefois dressées bien haut, retombent comme neige s'évapore au printemps. Feuille tempétueuse a l'air bien malheureuse, dorénavant.

« - Je suis née comme ça, ok ? Ça changera pas ! J'ai pas choisis... Sanglote-elle. J'ai pas choisis d'être nulle à ce point... ! »

Puis elle continue, plus fort, les oreilles de renarde en témoignent :

« - Je le fais pas EXPRÈS ! Tu comprends ça ; je vais pas faire comme toi, me la péter, « sortir mes griffes », « relever la tête » ou-ou je sais pas quoi et, haw, tout est réglé ! C'est pas magique... Mais je-je... Je veux plus, quand même, être comme ça. Je dois... »

Feuille se coupe.
C'est aussi soudain que sa prise de parole incontrôlable, dont Nuage de Bourgeon était bien incapable de stabiliser le souffle.
Elle regarde Bourgeon droit des les yeux, d'un regard emplit d'une étonnante stupeur. Se demandant si elle vient réellement de déballer tout ça à cette fille. Cette fille qu'elle n'a jamais appris à connaître, qui ne lui montre qu'une étrange arrogance teintée d'un soupçon amical que Feuille n'arrive pas réellement à saisir – réel ou faussé. Bourgeon méritait-elle vraiment ces cris – les cris qu'elle-même déteste ? Tout doucement elle baisse sa tête et murmure un « haw », léger, inaudible. La jeune chatte détourne les yeux. Feuille ne sait plus comment se positionner ; tout est flou, embrouillé dans son esprit, c'est comme si, constamment, elle oubliait tout puis se remémorait tout. La boucle se répète sans arrêt, c'est infinis, et la solution elle ne l'a pas encore trouvée. Pourtant, elle est si proche, parfois elle le sent dans son cœur :

« Tu dois te battre pour demain. »

Quelle étrange phrase. C'est comme une luciole.
Feuille relève le regard, dans ses pupilles.

▬ Guerrière

Se faire secouer les puces.

Nuage de Bourgeon se recula au cri de Petite Feuille, surprise par cette dernière et ce soudain revirement. pour autant, la novice n'en afficha dans la foulée qu'un sourire en coin un brin content. Voilà que la boule de poil rousse prenait un peu le dessus sur la morosité. Nuage de Bourgeon la laissa éclater, couchant un brin les oreilles tout de même pour éviter de finir sourde, s'asseyant presque nonchalamment pour écouter sa cadette qui expulsée tout ce qu'elle avait à dire.

Oui, elle aurait pu se gonfler, feuler et coucher sa camarade pour lui hurler dessus en retour. Mais à quoi bon ? Au lieu de ça, Nuage de Bourgeon attendit que l'orage passe, comme elle le faisait sous les réprimandes habituellement. Un ancien grincheux qui vous annonce que vous avez mal retiré ses tiques ? Il suffisait de sourire légèrement et de promettre de faire plus attention. Un exercice raté ? On hochait la tête, on la secouer au besoin et on se remettait au travail. La colère de Petite Feuille n'était au final pas bien différente. Suffisait d'attendre que l'orage faiblisse pour sortir la truffe de son nid. Et voilà que la pluie se décida a faire une gouttière sur son crâne, à comprendre que la jeune lui crachait maintenant dessus. Et Bourgeon, fidèle à elle même, écoutait, ayant même l'audace de se donner un coup de langue où deux sur le poitrail durant la tirade qui la cribler de reproche.

- Blah ! Blah ! Blah ! La tabby miaula, fixant Petite Feuille, le lui rendant son regard et pourtant, malgré la douce moquerie, elle se baissa un peu, comme pour se mettre à niveau, ne pas dominée. elles étaient égales. Du moins inconsciemment voulait elle le croire. Tu vois quand tu veux ! Écoute, j'ai rien contre toi et même si c'est vexant, je suis bien plus proche de devenir guerrière que toi. Avec presque dix lunes d'écart c'était logique. Et moi ce que je sais, c'est que certains seraient très triste si tu te faisais bouffer et tu sais quoi ?! A son tour à elle de hausser le ton, sans crier toutefois, encore qu'elle n'était pas loin de la limite. Personne mérite de crever ! La jeune chatte agita soudainement la queue, se redressant pour avancer d'un pas, presque menaçant vers la rouquine. C'est toi qui décide ce que tu deviens alors au lieu de me crier dessus Petite Feuille, tu ferais mieux de te secouer pour que cette colère que tu m'envois à la face là, ... Elle se figea, son museau dans l'oreille de sa camarade dans laquelle elle souffla pourtant tout doucement, tel une menace voilée. Elle te serve à servir ton clan et à réparer les dégâts. Elle se recula très lentement pour ajouter, plus doucement.

- Si tu fais pas le premier pas, reproche pas aux autres de pas le faire.

Nuage de Bourgeon le faisait pourtant, le premier pas car, malgré tout, elle ne quitta pas la pouponnière, au contraire, elle replia les pattes sous son ventre pour fixer la rousse, ramenant lentement sa queue contre son flanc pour ajouter doucement.

- Ils osent pas le faire, ce foutus pas, alors moi bha, j'suis là.

Comme pour se justifier. Mais au fond, que les autres n'osent pas, aient du mal, elle comprenait. Elle-même s'était un peu senti exclue, quand elle avait vu le clan entier se raidir de stupeur à son baptême. Quand Étoile Foudroyante avait été foudroyée devant les novices qu'il nommait. Elle était là, s'était l'une des apprentis sous le promontoire ce jour là. Et pour elle, le spectacle avait été presque, banal ? Puis doucement, elle avait saisi toute l'horreur. Bien plus tard que d'autres ce qui lui avait valu quelques regards d'incompréhensions. Elle avait vite compris que si parler il fallait, alors elle devait prendre les devants. Petite Feuille devait l'apprendre aussi. Parce que sinon ... Bourgeon refusait d'imaginer ce que ça faisait d'être dans sa bulle, dans sa tanière, coincé dans une roncière ...

▬ Guerrière

« - Blah ! Blah ! Blah ! »

Surprise, Feuille ne peut que regarder Bourgeon. Son aînée est-elle en train de... se moquer ? Petite Feuille s'y attendait, bien sur, mais, pendant quelques secondes elle y a cru. Elle pensait sincèrement que Bourgeon ne la bloquerait pas avec une rempart de méchancetés.
Prête à encaisser, la petite se ratatine sans mot dire.

« - Tu vois quand tu veux !

« Ah... ? »

« - Écoute, j'ai rien contre toi et même si c'est vexant, je suis bien plus proche de devenir guerrière que toi. Et moi ce que je sais, c'est que certains seraient très tristes si tu te faisais bouffer et tu sais quoi ?! Personne mérite de crever ! »

Le regard de Feuille remonte, se plante à nouveau dans celui de Bourgeon et une étrange lueur d'espoir y éclot. C'est un fruit, craquant et sucré.
La queue de l'apprentie s'agite derrière elle et elle s'approche, presque menaçante, juste sous le nez de la petite boule rousse.

« - C'est toi qui décide ce que tu deviens alors au lieu de me crier dessus Petite Feuille, tu ferais mieux de te secouer pour que cette colère que tu m’envoies à la face là, ... »

Elle marque une pause, pour glisser à l'oreille de Feuille ces quelques mots :

« - … elle te serve à servir ton clan et à réparer les dégâts. »

Les oreilles de la jeune chatte se dressent, bien droites sur son crâne. « Réparer les dégâts » hein. La lueur de ses yeux n'en devient que plus éloquente.
Nuage de Bourgeon s'éloigne et reprend avec cette étonnante douceur :

« - Si tu fais pas le premier pas, reproche pas aux autres de pas le faire. »

Feuille est mouchée. Incapable de répondre, elle ne peut qu'observer Nuage de Bourgeon qui s'installe, en toute tranquillité, ses grandes pattes se repliant sous elle.
Ah ! Ça commence à grogner. Sauf que ce n'est pas désagréable, ce n'est même pas mauvais. Ça monte en elle tendrement et Feuille serait bien incapable d'expliquer ce qu'elle ressent en cet instant.

« - Ils osent pas le faire, ce foutus pas, alors moi bha, j'suis là. »

Sans s'arrêter ça monte et bientôt ça débordera. Maudits sentiments !
Que se passe-t-il, juste sous son cœur ? Qu'essaye-t-elle de lui dire, Nuage de Bourgeon ? Comment ? La jeune chatte n'est pas encore en mesure de le penser et encore moins de le verbaliser. Elle n'ose pas réellement. Le visage de Nuageuse Nuit, l'instant si précieux qu'elles ont passé ensemble lui revient en tête et voilà que ça s'éclaire : et si Feuille en avait le droit ? Et si Feuille en avait la possibilité ?

« Tu dois te battre pour demain. »

Un tourbillon s'élance et vrombit en tous sens, et pourtant ce dernier est absent. Feuille a tant détruit autours d'elle, plus rien ne va dans sa vie mais... Peut-elle reconstruire ? Se jeter à l'eau, il n'y a sans doute rien de plus terrifiant pour une si jeune enfant dont les angoisses se sont accrochées, bien encrées sur son pelage malade. Mais c'est excitant aussi. Ils sont tous si proches, ses objectifs. L'amour de ses parents... l'estime de Louve... Et c'est au tours de Nuage de Glycine d'apparaître dans son esprit, on s'approche lentement de l'évidence. La salle est aussi sombre qu'elle est close, et son frère est ici, au loin, plus seul que jamais. Elle ne s'en serait jamais sentie capable et pourtant ça y est : Feuille fait un premier pas.
À demi-mot les oiseaux chantent, ils murmurent des secrets qu'elle n'oserait répéter à quiconque, mais leurs becs sourient ! Alors vas-y !

« - Tu crois que... j'ai le droit d'essayer ? »

Elle est juste ici, debout et figée dans un marbre éteint, la gueule légèrement entrouverte. Comme prise au dépourvu.
Les larmes coulent soudainement, vivement, en un flot intarissable. Des pleurs silencieux ; ils font mal, ils blessent ils griffent et sont bienveillants en même temps. Ce ne sont pas des larmes de tristesse.

▬ Guerrière

Se faire secouer les puces.

Nuage de Bourgeon le voyait bien, Petite Feuille passait par plein de réactions et toutes n'avaient pas temps de s'exprimer. Sans doute la rousse aurait elle souhaiter lui mettre un coup et patte en pleine face et en même temps, fuir loin. La novice n'aurait pas sus vraiment dire, elle savait juste que dans le regard vert de sa camarade, il y avaient des éclats. Et tous signifiait que quelque part, il se passait quelque chose. Et voilà ce qui faisait plaisir à la tabby. personne ne méritait de rester à la pouponnière sans avoir même eu la moindre chance de tenter un entrainement. S'était comme rejoindre l'antre des anciens sans avoir jamais rien donner en retour. Et puis enfin, alors que l'apprentie c'est installée et attend, laisse tranquillement Petite Feuille réagir, un miaulement, ténue.

- Ah toi alors ...

Les larmes de sa cadette ont touchée quelque chose et même si Nuage de Bourgeon voudrait se contenter de tapoter la place à côté d'elle, elle ne peut pas se contenter de ça. A la place, elle lève les yeux sur la voute de tige emmêler aux dessus de leurs têtes avant de se redresser une nouvelle fois. Puis elle s'approche et doucement, elle passe sa tête par dessus la nuque de Petite Feuille pour coller son menton contre la fourrure en dessous et miauler tout doucement.

- C'est pas un droit Petite Feuille ... Tu DOIS essayer.

Et doucement la tabby se met à ronronner. Un peu comme le ferait deux amies proches dont l'une veux consoler l'autre. sauf qu'elles ne sont pas proche en vérité et bien vite, la tigrée ajoute, bien décidée à ne pas rester sur cette touche de douceur pour réellement faire réagir la rouquine.

- Parce que si tu le fais pas, ça voudra dire que je suis la meilleure et crois moi, t'as pas envie de ça.

Nuage de Bourgeon s'écarta et ses prunelles pétillèrent de malice. Elle en tirerait presque la langue au lieu de quoi, elle vient volontairement passer sa queue contre la truffe de Feuille, histoire de l'agacée un peu. Faudrait pas que la Petite pense soudain que c'est fini. Elle va devoir se bouger et la tabby à bien envie de le lui rappeler ... Encore, et Encore.

▬ Guerrière

Les énormes larmes de Feuille roulent en tous sens, se rejoignent sous le menton, tombent en grasses gouttes sur ses pattes gelées. Des sanglots bruyants entravent ses cordes vocales et secouent ses épaules amaigries. Poussées à leurs extrémités, ses larmes sont d'une satisfaction à couper le souffle : Feuille pleure avec toute sa sincérité, comme elle sait si bien le faire, elle pleure pour évacuer toute sa pression, toute sa haine, sa colère, sa tristesse. Elle pleure parce qu'elle est soulagée.
Feuille pleure parce qu'elle a compris.
Elle a enfin compris. Et même si Nuageuse Nuit le lui a soufflé et qu'elle sait déjà ce que Nuage de Bourgeon va lui dire, elle a besoin de cette dernière confirmation.

« - Ah toi alors… »

La jeune chatte se laisse à nouveau surprendre par le geste de Bourgeon. Sa peau frétille imperceptiblement, mais certainement pas suffisamment pour donner envie de s'en aller. Sans mot dire, elle la laisse installer sa tête sur sa nuque. La tendresse s'étale comme une pommade par dessus la douleur ; douce et chaude, Nuage de Bourgeon ronronne et miaule secrètement :

« - C'est pas un droit Petite Feuille ... Tu DOIS essayer. »

Une vibration résonne dans la gorge de Feuille, remplaçant les sanglots et les soubresauts. Même ses larmes se tarissent, et elle ferme les yeux.

« - Ok... promis, fait-elle en un souffle. »

Une perle prometteuse s'installe sur un trône de neige. Le visage d’Étoile Foudroyante apparaît dans l'esprit de la petite : il n'y a plus qu'à, elle va réparer les dégâts c'est certain.
Feuille sait pertinemment que cette situation a tout... d'inhabituelle. Être consolée par Nuage de Bourgeon c'est bien la dernière chose qu'elle imaginait et maintenant qu'elle saisit un peu le caractère de cette dernière c'est encore plus étonnant. Mais elle se laisse aller tout de même, et profite de ces quelques secondes.
Jusqu'à ce que la magie se brise bien sur :

« - Parce que si tu le fais pas, ça voudra dire que je suis la meilleure et crois moi, t'as pas envie de ça. »

L'apprentie se défait de la petite plus si petite pour plonger dans son regard des yeux taquins. Feuille lève les siens au ciel, un léger rictus sur les lèvres, aucunement surprise par ce revirement. Elle s’assoit sur son arrière train et entame d'essuyer son visage de ses deux pattes avant : il est grand temps de retirer toute cette morve !

« - Pff... un coup t'es gentille, et-et juste après tu me provoques ! S'agace-t-elle. Ce que... eh mais, arrête ! Haw ! »

Feuille stoppe son activité pour tenter un coup de patte, qu'elle manque ; mais elle visait bien la queue de Bourgeon que cette dernière passait malicieusement sous son nez.

« - Ce que t'es agaçante, en fait ! De nous deux, c'est toi la plus bizarre... »

Elle marque une pause, finissant d'essuyer ses larmes en se détournant un peu de son aînée, histoire d'éviter la récidive. Ses oreilles forment un étrange arc de cercle ; comment ça se fait, qu'elle se permette de parler à Nuage de Bourgeon comme ça ? C'est bien la première fois qu'elle ose, véritablement et sans a priori, contrer la parole d'autrui...
Un gloussement s'échappe. C'est un peu soudain, mais Feuille se met à rire. D'abord tout doucement, parce qu'elle essaie de s'arrêter. Ce rire lui vient de ses entrailles, incontrôlable il ne possède pas réellement de sens si ce n'est qu'il commence à lui faire du bien. Alors elle rit, elle rit aux éclats ! Comme si elle n'avait jamais rit autrefois et c'est vrai que ça fait si longtemps qu'elle n'a pas rit qu'on aurait pu l'en croire incapable. Elle rit de l'absurde, elle rit d'elle-même et de l'arrogance de son aînée, elle rit de sa bêtise, elle rit du baptême, elle rit de tout.

Feuille n'arrive plus à s'arrêter, elle tente de glisser quelques « désolée » entre les cristaux de sa voix mais Nuage de Bourgeon ne doit pas comprendre grand chose tant la petite est ingouvernable.
C'est étrange et Feuille se demande même si elle a déjà rit comme ça, ne serait-ce qu'une fois.

» Chercher des puces (pv Vent Violent)
» Viens pas me chercher les puces | ft Foudre
» Je vais faire vite
» (nomination) Faire le bon choix. -end
» (lunar pod) Sans faire exprès - end