L’envol du moineau | libre Vent - end

L’ENVOL DU MOINEAU - Lune 22 - âge 82 L.


Il ne fallut pas longtemps après le départ de Vent du Nord pour que ma mère décède. Simple coincidence sûrement, mais les faits étaient là. Je n’avais plus personne. Nous voilà sept, huit, dix levers de soleil après le départ de la guérisseuse ? Renard de Givre était morte ce jour-ci ou la veille, je ne sais plus trop, j’étais resté éveillé. En tout cas son corps n’était plus là. Ne plus voir cette silhouette blanche, me regardant de ses yeux fiers, son fils rebelle était lieutenant.. mon dernier lien venait de rompre. Je sortis de l’apathie du deuil pour trotter jusqu’au promontoire à mon tour. Ils ne restaient plus personne que je décevrais en faisant de que je m’apprêtais à faire. Peut-être quelques uns seraient blessés, et les autres étaient déjà déçus de m’avoir comme lieutenant.

Mes pattes me piquotaient d’excitation une fois là-haut.

" Chats du Vent ! "

Contrairement à la guérisseuse, je la ferai courte.

" J’apporte une nouvelle qui ravira sans doute nombre d’entre vous, je démissionne ! Loin ! Je vous laisse tranquille ! Je sais que plein d’autres chats sauront bien prendre la relève ! "

J’appuyai mon regard a ma dernière apprentie, qui m’avait adouci sur ma pensée des chats trop petits de notre clan. On était débrouillard après tout.

" Je souhaite bonne continuation au clan ! "

Et à la revoyure ! Je laissais les cendres de mon passé derrière moi et bientôt je pourrai chanter ma liberté.

_{Moineau Cendré}
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Présentation-Carnet

Gatée par Rinkisha

L’envol du moineau.

Il dormait mal. Très mal, aux yeux dorées se superposer d'autres yeux dorée et une nouvelle paire s'y étaient ajouter, au moins autant déstabilisantes. Trois félins, si différents et pourtant. Oui, à chaque fois qu'il fermait les yeux, ils revenaient. Le dernier était de loin le meilleur et le pire. Un interdit désirable, une provocation à lui-même. Un feu glacé, un torrent à sec, une canicule pluvieuse. Un impossible qui pourtant ne le laissait pas de marbre. Il avait cet envie d'y retourner, de recommencer et tout à la fois, cette seule idée le révulser complètement, lui donnant envie de s'enterrer lui même, de plonger ses griffes et ...

- Quoi encore ?

Il était allongé, au calme, à garder pour lui tout ce qui n'allait pas, où aller trop bien. Mais voilà, une fois de plus on lui prenait sa place. Lentement, il s'étira, le poil en bataille, le regard rouge de fatigue. Jamais Étoile du Cobra n'avait donner image si pitoyable, comme si le départ de Vent du Nord et de Doux Alizé avait détruit quelque chose chez le chef. Mais les deux femelles étaient bien moindre en rapport de ceux qui survenaient dans ses songes. Enfin, il se coula de sous le maigre buisson sous lequel il se tenait depuis le dernier partage de repas et de là, il observa son lieutenant. Il n'y avait rien de prévu, rien sur lequel il eut été prévenu. Et puis, le gris commença son discours.

Comme un parfum de thym qui colle au palais à en avoir la nausée. Comme un relent de culpabilité épais qui lui empoissait les pattes. Le bicolore agita la queue. Lentement, il coucha les oreilles. Ainsi son bras droit songeait à suivre la voie du vent, à voler comme la brise, à s'en aller souffler d'autres horizons ? Il lui briserait les ailes ...

- Colère de Feu ! Attrape moi ce traître !

Comme un claquement de Tonnerre, le meneur était tout à fait éveiller, le regard plus froid qu'un glacier sous le blizzard. La colère qui perçait d'Étoile du Cobra était aussi violente que le venin du serpent d'où il tirait son nom. Il aboya d'autres ordres, sèchement à ceux dont ils savaient pertinemment qu'on lui obéirait.

- Couronne d'Épine, Belle Coccinelle, Épervier !

Leurs seuls noms voulaient tout dire. Il ne tolèrerait pas qu'on lui tienne tête. Pas aujourd'hui. Encore moins ce chat gris incompétent. En un instant, Cobra était passer d'un calme épuiser à une folie furieuse, sa queue battait, fouettait le vent, il s'était dresser de toute sa taille en allant vers le promontoire. Il siffla finalement, une lueur cruelle dans le regard.

- Tu sais ce qu'on fait au traître qui tourne le dos au clan, Moineau ?

Bientôt, il se tiendrait par dessus le chat, cet ex bras droit infidèle. Bientôt, le clan allait devoir se rappeler durement qui dirigeait. L'exemple serait donner dans le sang ...

Le regard braqué sur l'entrée du camp, la tête posée sur ses pattes, Nuage d'Argousier essayait de compter le nombre de lunes qu'il lui manquait avant de devenir une vraie sentinelle. 14 lunes, ça devrait être bon, là non ? Il n'était pas un mauvais apprenti, alors pourquoi ça prenait autant de temps ? Il n'avait qu'une hâte : recevoir son nom, faire la veillée et pour pouvoir enfin filer à travers le territoire du Clan du Vent, ce territoire qui était le sien. Il s'imaginait déjà galoper à vive allure sous les étoiles, le vent dans les poils alors qu'il découvrait chaque recoin, chaque bout de terre inexplorée. Et pourtant il était là, attendant inlassablement que le temps passe. Le jour où je deviendrais sentinelle, quand je serais vraiment indépendant, personne ne me reverra avant au moins... 3 lunes!

"Colère de Feu ! Attrape moi ce traître !"

Le nom de son père, ainsi crié au milieu d'un brouhaha qu'Argousier n'avait même pas entendu se former, le fit sursauter et c'est alors qu'en levant la tête, il vit la carrure imposante de son père fendre la foule de félin aussi vite qu'un aigle piquait sur sa proie. Le jeune mâle, confus et un peu inquiet pour son père, se releva à une vitesse folle pour venir se placer à quelques longueurs de queue de renard de la scène..

Son père venait de plaquer au sol le lieutenant du clan : Moineau Cendré. 

"Tu sais ce qu'on fait au traître qui tourne le dos au clan, Moineau ?" 

Nuage d'Argousier sentit les poils de son échine se dresser, alors qu'une vague de froid parcourait en même temps sa colonne vertébrale. L'apprenti observa son père et l'interrogea d'un regard inquiet. Moineau Cendré n'allait pas mourir.. non ?

Vol de Papillon avait le moral au plus bas depuis le départ de Vent du Nord et de Doux Alizé. Et le décès brutal de Renard de Givre la veille n'y était probablement pas étranger non plus. La jeune guérisseuse savait très bien qu'elle n'y était pour rien, il était temps pour la vieille dame de quitter le monde des vivants mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si son ancienne mentor aurait été plus compétente, si elle aurait pu faire davantage. avait-elle vraiment tout fait pour accompagner l'ancienne ? Elle avait le coeur lourd d'avoir veillé la sénior jusqu'au lever du soleil. Rien ne l'y avait obligé mais c'était le premier décès auquel elle assistait en tant que guérisseuse, elle s'était sentie reponsable.

Et puis c'était aussi pour avoir un oeil sur son lieutenant. Moineau Cendré semblait avoir été choqué par le départ de Vent du Nord et sa soeur, plus que Vol de Papillon ne l'avait pensé. Elle ne connaissait pas bien les liens qui unissaient ces félins mais elle avait sentit quelque chose se rompre chez le second. Elle avait préféré rester à proximité de lui, être une présence à distance mais bienveillante, une oreille disponible s'il avait eut besoin de parler. Après tout c'était aussi son rôle en tant que guérisseuse que d'être là en toute circosntance pour les siens. Toutes les douleurs n'étaient pas forcéemment physiques, elle le comprenait de mieux en mieux au fil des saisons. pas forcémment de gaîté de coeur. Un cri lointain la tira de sa torpeur. Un nouveau rassemblement ? Est-ce qu'Etoile du Cobra avait pris une décision importante. Nerveuse, elle tourna la tête et découvrit que Moineau Cendré avait quitté sa position pour grimper sur le promontoire.

J’apporte une nouvelle qui ravira sans doute nombre d’entre vous, je démissionne ! Loin ! Je vous laisse tranquille ! Je sais que plein d’autres chats sauront bien prendre la relève ! Je souhaite bonne continuation au clan !

Vol de Papillon du serrer les crocs pour que sa mâchoire ne se décroche pas de stupéfaction. elle avait sentit Moineau Cendré abattu mais de là à quitter le clan ? C'était sincèrement inattendu. Cela lui rajouta un poids supplémentaire, elle avait encore faillit à sa tâche, elle aurait dû présager la décision du lieutenant. elle s'approcha à pas vifs de la place centrale, ignorant ses muscles engourdis par la nuit peu reposante qu'elle avait passé. Elle redoutait la réaction d'Etoile du Cobra dont la silhouette apparaissait peu à peu. et elle ne se fit d'ailleurs pas attendre fasse à l'annonce audacieuse du matou gris.

Colère de Feu ! Attrape moi ce traître ! Couronne d'Épine, Belle Coccinelle, Épervier !

La guérisseuse rousse et blanche accéléra encore le pas afin de parvenir jusqu'au lieutenant cendré avant que la situation ne dérape totalement. Ignorant sciemment le nom de sa sœur dont la simple mention avait glacé son sang, elle se força à se concentrer sur ce qui se déroulait dans l’immédiat. Malheureusement Colère du Feu était plus proche qu’elle et des ailes lui avaient semblait-il poussé dans le dos car il rattrappa Moineau bien avant elle et le plaqua au sol. Elle arriva à proximité immédiat du duo ébourrifé au moment où le guerrier coloré lançait :

C’est bon, Etoile du Cobra, vous pouvez lui faire ce que vous voulez.

Vol de Papillon n’avait pas vraiment la sensation que quiconque allait se lancer au secours du pauvre ex-lieutenant. Elle-même n’était pas vraiment en position de s’interposer entre les désirs de punition d’Etoile du Cobra, qu’elle pouvait néanmoins comprendre étant donné la situation, et le malheureux fuyard. Il était cependant hors de question qu'elle regarde un chat se faire tailler en pièces sans rien faire. L’échine hérissée elle se planta donc en face de Colère du Feu et se tourna vers son chef afin de planter son regard émeraude dans le sien. Elle espérait qu’il n’oserait pas lever la patte sur elle mais rien n’était moins sûr. En se rendant néanmoins visible car au milieu de la scène et en position de gêne évidente face à la décision du monarque elle avait bon espoir que les autres membres du clan se manifestent ou du moins que les choses s’apaisent.

L'envol du moineau
Annonce ◊ Clan du Vent

Cela ne faisait pas très longtemps depuis le départ de Vent du Nord. Et Chauve-Souris avait encore bien du mal à s'y faire. A se rendre compte de la situation. Elle avait encore plus de mal à le comprendre. Parce qu'elle ne le comprenait toujours pas. Peut-être était-ce également parce qu'elle refusait de le comprendre.

Cela ne faisait qu'une poignée de jours et voilà qu'une autre annonce se faisait au sein du clan. Un autre appel au rassemblement. Et une fois encore, ce n'était pas l'étoile du vent qui s'en trouvait à l'origine. Mais Moineau Cendré. Et son ancienne apprentie n'eut pas le temps de se poser beaucoup de question sur sa présence là haut avant que ce dernier ne le fasse lui-même. Pâle ersatz de l'annonce de Vent du Nord, l'idée restait toutefois la même. Moineau Cendrée abandonnait son poste. Moineau Cendré abandonnait le clan. Moineau Cendré abandonnait.

Et bonne continuation. C'était sur ces mots qu'il avait conclut. Quelques phrases lancées dans l'air et bonne continuation. Chauve-Souris n'en revenait pas. Son coeur était serré douloureusement. Trahie. Elle se sentait trahie. Elle n'avait pas été proche de Vent du Nord. Ce n'était pas pareil. Mais lui. Lui, elle lui avait donné toute sa confiance. Lui, elle avait clamé son bonheur de l'avoir eu comme professeur. Elle s'était sentie honorée. Elle s'était amusée avec lui. Elle l'avait considéré comme un modèle à suivre.

Et quel modèle.

La voix rageuse d'Etoile du Cobra n'avait pas tardé à faire suite. Des ordres lâchés. Colère du Feu avait bondit. Chauve-Souris avait cherché Belle Coccinelle du regard. Soucieuse. Et Colère du Feu avait attrapé le traître. La sentinelle observait la scène, démunie. Une fois encore elle ne comprenait pas. Comment pouvait-on prendre pareille décision. Et quelles étaient les motivations du désormais ancien lieutenant ? L'ex-guérisseuse avait annoncé rejoindre la Tribu du Soleil, remplacer la précédente meneuse. Moineau Cendré partait-il la rejoindre ? Préférait-il ce clan annexe plutôt que le sien. Celui qui l'avait vu naître ?

Et égoïstement, Chauve-Souris se sentait elle-même abandonnée. Son ancien professeur l'abandonnait elle. La sentinelle ne pouvait détacher son regard du corps de Moineau Cendré. De la voix plein de colère et de rage de leur meneur. La conversation que la jeune sentinelle avait eu avec l'étoile du vent lui revint en mémoire. Il lui avait posé des questions sur ce qu'elle pensait du lieutenant. Elle lui avait dit qu'elle croyait en lui.

Elle était trop naïve. Elle en avait la preuve aujourd'hui. Et elle était en colère. Contre elle-même. Contre Moineau. Contre la situation. Simplement en colère. A tel point qu'elle pouvait sentir la rage bouillir dans ses veines. Parce qu'elle ne pouvait plus retenir ses pensées. Un traître. Moineau Cendré était un traître.

L’envol du moineau.

Colère bouillonnait sans aucun doute car il fendis la masse féline tel un faucon sur sa proie, percutant le Moineau gris avec force, le plaquant au sol, à sa juste place finalement. Et le meneur bicolore lui avançait lentement, inexorablement espérant que le petit oiseau comprendrait que le dernier visage connu serait ... Vol de Papillon s'interposa et les prunelles glacier cillèrent un bref instant. Sa si jeune guérisseuse. La rousse se dressait là, visiblement pas certaine de ce qu'elle devait dire où faire, mais son regard en disait long et un bref instant, Cobra songea amèrement que Vend du Nord avait peut-être trop bien formé sa remplaçante ...

- Tu veux partager son sort c'est ça, prendre sa défense ?

Le feulement tonna tel un lugubre sifflement tendis que le bicolore adressait un bref regard autour de lui.

- On devrait le laisser gentiment partir, accepter que le clan se détruise à petit feu ?

Un bref instant il vit Chauve-Souris, mais l'oublia aussitôt pour fixer la guérisseuse d'un air mauvais.

- Donne moi une seule bonne raison de ne pas achever sa vie misérable ici ?

Il lui laissait une chance. Autour des miaulements horrifiés et d'autres, ravis se mêlèrent. Certains comme lui-même songeait que Moineau ne devait pas s'en tirer, d'autres en revanche songeaient sans doute plus à un simple exil. Mais le chef en cet instant donnait surtout à sa guérisseuse une chance de prouver sa place et en même temps, il lui signifiait clairement que s'il pouvait accepter de l'écouter, elle devait connaître les limites à ne pas franchir. Ils pouvaient cohabiter où bien ...

Quand à Moineau et Colère, si les autres obéissait bien, le gris aurait tout intérêt à ne pas broncher sous peine de souffrir plus encore. Cci dit, vu comme Colère lui était arriver dessus, Moineau devait être encore assez sonné pour au final ne pas percuter vraiment que son destin se jouait, si ? Cobra s'en moquait, son attention était toute sur Vol de Papillon, la guérisseuse allait devoir faire ses preuves bien plus tôt qu'elle ne l'avait sans doute prévu.

Vol de Papillon sentit son sang se glacer quand elle croisa le regard d'Etoile du Cobra. Bon elle avait peut être agit avant de réfléchir sur ce coup là. Parce que là elle entrait en conflit direct avec son chef. et ce n'était pas elle que les Etoiles avaient gracié de plusieurs vies. Elle déglutit péniblement en essayant de garder son calme et sa stature assurée. Elle ne voulait pas que le clan doute d'elle, elle voulait leur inspirer confiance et courage. C'était pour cela qu'elle intervenait. ces pensées lui donnèrent le courage nécessaire à ne oas fuir le regard de son supérieur ni quitter sa position.

C'était aussi un moment important pour elle. C'était aujourd'hui et maintenant qu'elle donnait le ton concernant la manière dont elle occuperait son poste. Après des lunes dans le brouillard à éviter les remarques, dissimuler ses temps d'aide à Vent du Nord, à alterner entre apprentissage martiale et herboriste, avoir la sensation de ne pas savoir où aller, elle avait désormais sa place. Et elle allait se battre corps et âme pour garder sa place. Elle n'était plus le jeune chaton égaré, l'apprentie frustrée qu'elle avait été. désormais elle était guérisseuse du Clan du Vent. Un rang d'importance, un statut respecté. Et Etoile du Cobra, comme elle, allaient devoir trouver un terrain d'entente. Pour eux. Pour le Clan.

Tu veux partager son sort c'est ça, prendre sa défense ? Avant que la chatte rousse et blanche puisse se justifier le meneur enchaîna. On devrait le laisser gentiment partir, accepter que le clan se détruise à petit feu ? Vol de Papillon sentit son échine se hérisser sans qu'elle puisse le contrôler. Donne moi une seule bonne raison de ne pas achever sa vie misérable ici ?

Vol de Papillon sentit tous les regards se braquer vers elle. Voilà, elle se retrouvait là où elle avait tant voulu être, au centre de l'attention, mais pas pour les raisons qu'elle aurait voulu. Dans une autre vie les positions auraient pu être inversés. Mais ce n'est pas ce que le destin avait choisit pour elle. Intérieurement elle pria le Clan des Etoiles de la guider en cet instant critique. elle battit des cils et son regard se durcit. Quand elle parla sa voix ne trembla pas.

Le Clan a connu bien assez de morts et de déceptions ces derniers temps. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'éterniser cette mauvaise période. Moineau Cendré a trahi les siens en choisissant d'abandonner son poste. Ce n'est pas ce qu'un vrai lieutenant loyal aurait fait. Il doit être déshonoré. Devenir un banni. En porter la marque. Mais ce sera aux Etoiles de décider du moment où la vie le quittera.

Pas à toi songea-t-elle.