Leçons et Morale | Ft. Petit Pigeon - abandon

Leçons et Morale
Feat. ◊ Petit Pigeon

La remarque de Petit Pigeon en réponse ne semble pas totalement dénuée de sens. Pourtant cela vient appuyer sur la réflexion de Petit Moustique sur le fait que, de toute évidence, ses frères ne comprennent pas, ou, ne souhaitent pas comprendre. Ce n'est pas des copies que l'aîné cherche à créer. Simplement autre chose que des malpropres. En sommes, des fils dignes de leur héritage. Digne de Branche Pâle. Et, dans la même mesure, la reconnaissance qu'il a fait un bon frère, digne d'être apprécié de leur mère.

« Tu vois, c'est ça ton problème Petit Pigeon. Tu aboies comme un chien et tu en as la cervelle. Tu ne comprend rien. Tu ne sais pas réfléchir. » Son air se fait plus inquisiteur, supérieur. Il juge la bêtise de son frère. Elle n'est plus comme celle de Crapaud, innocente et enfantine. Il la perçoit comme réel, comme celle d'un imbécile. « Tu parles de problèmes d'audition ou du guerrier que je pourrais faire un jour, mais tu devrais plutôt t'attarder sur tes propres problème. Tu mélanges tout, c'est pitoyable. » Il n'y a plus de demi-mesure et Petit Moustique en a parfaitement conscience. Il n'est plus question de lui faire entendre raison. Il est question de faire mal.

« Mais peut-être que je devrais répéter plus lentement pour que ta petite cervelle de Pigeon arrive à tout enregistrer ? » Attaquer sur son nom de vermine est un coup bas et il en a conscience. Mais il n'en a cure. Alors il foudroie de ses yeux son frère et il répète, en détachant chaque syllabes pour que le petit gris ne puisse plus comprendre de travers. « Il y a à peine quelques minutes tu appelais Branche Pâle : Maman. Alors répond à ma question maintenant. Fais. Ton. Choix. » Ses derniers mots sont empli de menace. Son regard brûle de rage. Et il attend la réponse de son frère. Parce que quelle qu'elle soit, elle changera forcément les choses.

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Feat. ◊ Petit Pigeon

Suite à la nouvelle tirade de son frère, Petit Pigeon fini par plisser les yeux une nouvelle fois, avant de reprendre sa ronde autour de son aîné, toujours immobile. Il encaissa la première remarque de son cadet. Il savait que son nom était lui-même le nom d'un nuisible. C'était même le cas pour Petit Crapaud, pourtant le préféré de feu leur mère. Qu'importait. Ce n'était pas ça l'important. C'était la réponse que Petit Pigeon donnerait juste après. Petit Moustique plissa les yeux. Il attendait, feintant une patience qu'il n'avait plus depuis plusieurs minutes déjà.

Et la réponse arriva enfin. Soufflée. Soupirée. Qu'importait. Les mots étaient là. Les oreilles de l'aîné de la fratrie se couchèrent sur son crâne et le poil de son échine se dressa de colère. Pourtant, sa voix ne s'éleva pas plus que d'habitude. Elle se montra même plus calme encore que précédemment. Elle ne se voulait plus même piquante comme l'étaient ses derniers mots. Elle était simplement débordant d'un réel sans faille. « Alors tu n'es plus mon frère. » Il se redressa pleinement, releva le menton, jeta un dernier coup d'oeil à Petit Pigeon. « Je n'ai plus rien à te dire. » Si Branche Pâle n'était plus sa mère, alors ils n'avaient plus aucune raison de s'intéresser à lui. Elle était tout ce qui les reliaient entre eux. Si Pigeon voulait briser ce lien, il l'avait fait volontairement. Il lui avait laissé une chance de se rattraper, il ne l'avait pas saisit. Ce n'était plus son problème.

L'inquiétude qu'il portait pour son frère pouvait disparaître, ce n'était plus important. Il n'était plus de sa famille. Alors pourquoi son estomac était encore si serré ?