Quand Morphée accepte enfin de te reprendre dans ses bras

Oeil de Lynx

Le chat aux allures de lynx a fait mouche, mais sans faire le moindre mal à la chatte de l'Ombre, ce qui le satisfait. Elle accuse le coup sans broncher, puis elle pousse un cri et passe à l'attaque. D'un bon, elle passe par dessus sa croupe puis l'envoie rouler au sol d'un coup d'épaule violent. Ni griffes, ni crocs, elle aussi respecte les règles. Alors qu'il se relève, il pose son regard sur elle, ses yeux sont réduits à deux fentes, tout comme les siens. Elle se ramasse sur elle-même, prête à accuser la prochaine attaque de sa part, et elle siffle, pour le provoquer encore un peu.

Petit à petit, il entre dans son rôle de guerrier de la Rivière, qui doit défendre son clan, son territoire et ceux qu'il aime. Sa fourrure se gonfle un peu plus, de frustration d'avoir ainsi été jeté au sol. Il se remet rapidement d'applombs et sans attendre il attaque.

EDIT post dé :

Il fonce droit sur son adversaire, au dernier moment, il se jette au sol, passe sous elle, et s'arrête pile sous son ventre. Il plaça ses pattes arrières contre l'abdomen de son adversaire, puis, d'un puissant coup, il l'envoie faire un vol plâné un peu plus loin. Gardant à l'esprit leur arrangement, il avait pris soin de ne pas placer ses pattes sur des points pouvant créer des blessures internes grave, et il avait également fait en sorte qu'il n'y ait pas de choc sur son abdomen. Le but n'était pas de lui faire mal mais de se défouler et d'extérioriser sa colère.

Sans attendre, il se releva et attendit la suite, un sourire narquois au visage.

Oeil de Lynx

Sa feinte avait fonctionner et pris de surprise la belle chatte. Mais agile, elle était parvenue à atterrir souplement sur ses pattes. Dommage, il aurait bien aimé la voir rouler dans l'herbe. Il aurait pu y aller largement plus fort, mais le but n'était pas de se faire mal, ce n'était qu'un combat fictif afin d'évacuer une colère trop grande et trop longtemps contenue. Il attendait la suite, c'était à son tour d'attaquer. Tous deux avaient un sourire narquois aux babines, jouant leur jeu d'acteur à fond.

Puis soudain, elle fit volte-face et pris la fuite. Largement décontenancer pendant quelques mili-secondes, il ne bougea pas, incrédule. Puis son instinct repris le dessus et il poussa fort sur ses pattes arrières pour bondir en avant et se mit à la poursuite de son adversaire. Rapide, il ne mit pas très longtemps à la rattraper et sur ses talons, il attendait les signes de faiblesses ou de fatigue pour bondir. Ce qui ne tarda pas, progressivement, le rythme de la silhouette devant lui ralentit, et il la rattrapa à vue d’œil. Alors qu'il allait bondir, pensant sa victoire assurée, elle fit à nouveau volte-face et le chargea. Une nouvelle fois décontenancé, il mit cependant largement moins de temps à réagir. Mais la chatte était rapide et agile, plus que lui qui ne put éviter la feinte et se prit quelques coups dans le flanc. La douleur était là, mais largement gérable. Vexé dans son égo, le guerrier coucha les oreilles. Luciole avait atterrit un peu plus loin, souplement sur ses pattes et lança d'une voix méchante :



Les paroles de la chatte résonnèrent dans sa tête et ses oreilles se couchèrent, tandis que sa queue se mit à fouetter l'air à vive allure derrière sa croupe. Son regard se fit assassin et il feula la chatte, se mettant ensuite à gronder férocement. Son état de fatigue n'aida clairement pas de ce cas de figure et petit à petit, les souvenirs de cette fameuse nuit revinrent en mémoire du chat, comme s'il s'y trouvait de nouveau. Plus de jeu, plus de politesse, son ennemie était là, devant lui, et il pouvait en finir ! Sans attendre, il bondit, la fourrure gonflée de colère. Sa force décuplée par le sentiment d'impuissance qui le tenaillait depuis cette fameuse nuit, il ne se rendait plus vraiment compte de ce qu'il faisait. On lui avait toujours dit de ne jamais laisser totalement ses instincts prendre le dessus, garder toujours une part de réflexion, car sans cela, les erreurs survenaient rapidement. Mais Œil de Lynx n'était plus vraiment là, à l'heure actuelle.

Rapide comme jamais il ne l'avait été, il percuta la chatte de plein fouet qui s'étala dans l'herbe sous le choc et le poids du guerrier plus imposant qu'elle. Puis il bondit sur elle, planta son regard assassin dans celui rose de la chatte et posa sa patte sur sa gorge. Ses griffes étaient sorties, car il n'était, à cet instant, plus du tout dans le jeu qu'avait proposer la chatte pour l'aider, mais bien dans le souvenir de cette nuit d'horreur. Ses griffes se plantèrent dans sa gorge, sans faire de graves blessures, mais néanmoins, le sang perla un peu. Il ne parla pas, il n'avait rien à dire, trop aveugler par sa colère et son désir de vengeance. La chatte était à sa merci, il pouvait la tuer d'un coup de griffe, éventrer sa gorge et la regarder se vider de son sang.

Mais soudain, un miracle, sous la forme d'une abeille qui passa pile entre leur regard, le déconcentrant quelques instants. Instants cruciaux qui lui permettent de voir réellement ce qui se passe sous ses yeux. Ce qu'il est en train de faire. Les yeux roses de la chatte expriment la déception, le désespoir, et des larmes coulaient de ses yeux roses... Il regarde ensuite son corps allongé, maintenu par sa patte sur sa gorge, les griffes déjà plantées dans celle-ci, prêtes à tout arracher. L'horreur envahit l'expression du guerrier, il rentre ses griffes et immédiatement, il recule, relâchant ainsi la chatte et il s'applique à mettre une bonne distance entre eux, qu'il ne puisse plus l'atteindre, afin de lui montrer qu'il ne va pas l'attaquer de nouveau. Mortifier, le jeune guerrier pleure presque lorsqu'il s'adresse à la chatte qui a voulu lui rendre service et qui a failli y laisser la vie :



Le chat au regard meurtrier, prêt à tuer sa victime quelques secondes plus tôt était très loin, parti. A la place se trouvait là, un chat accablé par ce qu'il aurait pu faire, on aurait presque pu croire à un chaton tant il s'en voulait et s'excusait. A présent même, les images de sa folie lui revenaient en mémoire et il se mit à pleurer, comme un gamin. Cette chatte ne lui avait rien fait, si ce n'était vouloir lui rendre service et il avait perdu les pédales, il allait la tuer, si cette abeille n'était pas passée, elle serait même déjà morte... Le guerrier porta un regard miséreux à la chatte. Miséreux, misérable, moins que rien, c'est ainsi qu'il se sentait, actuellement. Son comportement le dégoutait. Pris d'un haut le cœur, il se retourna et vomit. Il avait failli la tuer ! C'était impardonnable ! Il se dégoutait... Il tournait le dos à la chatte qui aurait bien pu l'attaquer pour se venger, mais il n'en avait cure, elle en avait même le droit si elle le souhaitait, vu ce qu'il venait de faire, il ne se défendrait même pas si elle décidait de l'attaquer, il n'en avait pas le droit selon lui...

Oeil de Lynx

Le jeune chat se sent plus misérable que les pierres, il a trahit la confiance d'une inconnue qui ne cherchait qu'à l'aider. Il n'a pas fait exprès, mais il a bien failli la tuer. Jamais il ne pourrait se pardonner ce qu'il venait de se passer. Et jamais cela ne devait se reproduire !

Tout à son chagrin et son dégout, il ne portait pas attention à la chatte. Il fut surpris quand elle le saisit par le cou et l'envoyer valser au loin, avec une force qu'il ne lui aurait jamais crue. Il couina sous l'effet de surprise, mais ne se débattit pas. Il avait mérité la colère de la chatte, il méritait la correction qu'elle voulait lui infliger, et même si elle voulait le tuer, il ne se débattrait pas, trop honteux de ce qu'il lui avait fait. Les coups de pattes plurent sur son visage, la douleur était cuisante, mais il ne broncha pas et la laissa faire. La douleur lui rappellerait longtemps ce qu'il avait fait. Qu'il avait perdu le contrôle et qu'il avait bien failli devenir un meurtrier, car oui, en tuant la chatte de sang froid, sans la moindre hésitation, il en serait devenu un...

Peut-être allait-elle le tuer, il n'en savait rien, tout ce qu'il savait c'est que la douleur lui faisait presque du bien à ce moment-là. Pas du bien dans un sens pervers, bien loin de là, mais elle achevait de le ramener sur terre et de lui faire comprendre que plus jamais une telle chose ne devait arriver. Les coups cessèrent et la douce voix de la chatte se fait entendre, mais elle n'a plus rien de doux et de compatissant comme avant, sa voix est froide et imprégnée de colère, ce qui est tout à fait normal :



Il ouvre les yeux et la regarde. La chatte est belle, mais il l'a blessée, le sang présent sur sa gorge, même en toute petite quantité lui rappelle ce qu'il a fait, ce qu'il aurait pu faire s'il n'avait pas repris le contrôle à la dernière seconde. Une seconde de plus et il l'aurait tuée, alors qu'elle n'avait chercher qu'à l'aider. Il n'était même pas de son clan, elle aurait aussi bien pu le laisser dans sa merde, ou même pire, le tuer alors qu'il dormait dans les racines de l'un des Quatre Chêne. Mais non, elle avait choisi de l'aider, et il avait trahit sa confiance, il l'avait humiliée en plus. Il aurait mérité qu'elle le tue. Mais la chatte était plus forte que lui, même si elle était en colère, elle ne se laissait pas avoir par ses émotions et gardait le contrôle. Lynx devait apprendre à le faire aussi. Elle se baissa pour venir près de son oreille, et il peur un instant qu'elle ne décide de la lui arracher, mais si elle le faisait, il ne se débattrait pas. Elle pouvait lui infliger la correction qu'elle jugeait la bonne, il ne se débattrait pas, et ne se défendrait pas, il avait bien failli la tuer. Elle ne lui arracha pas l'oreille, elle lui chuchota simplement les mots les plus douloureux qu'il ait entendu à ce jour hormis ceux qui lui avait appris la mort de Jaguar d'Opale, la douleur n'était pas la même... La mort de sa mentor et presque 2ème mère lui avait fait mal, mais les mots de Luciole lui glacèrent le sang :



Pourquoi entendre cela lui faisait si mal. C'était une chatte de l'Ombre, et lui de la Rivière. Il n'y avait de toute manière pas de lien possible entre eux... Mais cette dernière phrase lui fit mal... Ils ne connaissaient pas, ils ne s'étaient vu qu'une seule fois, mais elle l'avait aidé, ou du moins tenté de, et il l'avait trahi, en ce lien, le lien entre eux était indélébile. Jamais il ne pourrait oublié Luciole, il le savait. Elle serait toujours celle qui lui avait permis de comprendre qu'il devait se faire aider, qu'il ne pouvait plus continuer ainsi à cacher son traumatisme de cette nuit de guerre à son clan... Les derniers mots que lui lâcha la chatte en partant lui firent l'effet d'un couteau en plein cœur :



Puis elle s'éloigne et s'en va en direction de son territoire. Oeil de Lynx sait que s'il la laisse partir, plus jamais il ne la reverra. Alors malgré la douleur de son visage ankylosé, et de son cœur meurtri, il se relève et parle assez fort pour qu'elle l'entende d'où elle se trouvait :



Il ignorait si ses paroles auraient un impact sur la chatte, mais au moins, il les avaient dites. Au moins elle saurait qu'il avait pris conscience qu'il devait se faire aider, qu'il ne pouvait pas continuer ainsi. Et que jamais il n'oublierai ce qu'il avait failli faire, ce qu'il aurait pu devenir si cette abeille n'était pas passée. Et même si les hématomes disparaitraient dans quelques jours, jamais il n'oublierait la correction qu'elle lui avait mise et pourquoi. A jamais, il remercierait cette chatte pour lui avoir ouvert les yeux. Il espérait sincèrement que le jour où il serait guérit, il pourrait la revoir et lui dire qu'il avait fait ce qu'il fallait et que plus jamais ce qui s'était produit avec elle, ne se reproduirait avec d'autres. Plus jamais il ne perdrait le contrôle de lui-même, il se le jura.

Il doutait que la chatte s'arrête ou se retourne, mais il attendit jusqu'à ne plus la voir avant de se décider à rentrer chez lui à son tour, et d'aller voir Océan, son frère saurait certainement l'aider, ou sa sœur Murène... Ils étaient les deux seuls en qui il avait assez confiance pour leur confier ce qu'il avait failli faire sans qu'ils ne le jugent et surtout qu'il ne risque de se faire bannir du clan. Eux, plus âgés, sauraient comment l'aider et auprès de qui l'adresser si eux-même ne le pouvait pas...