Thème X - Terres Inondées |
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| Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] | |
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Nénuphar▬ Guerrière
Messages : 389 Date d'inscription : 21/06/2022 Age : 23
Carte d'identité Âge: 33 lunes, août 2024 (naissance : juillet 2022) Description du personnage: Mentor/apprenti: Tempête de Suie (référent) | Sujet: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 02.09.24 13:53 | |
| Nénuphar s'est réveillée à l'aube. Elle était parfaitement dissimulée sous une large racine, dans un trou protégé par des plantes dont elle ignorait le nom, mais à l'odeur forte, entêtante, tellement qu'elles dissuadaient n'importe qui d'approcher. Ce jour-là elle s'est réveillée à l'aube et elle n'était pas au camp du Tonnerre. La veille, elle s'était entraînée jusque tard dans la nuit avec Tempête de Suie ; elle aurait bien voulu y retourner avec lui, mais le guerrier lui avait conseillé de faire la grasse matinée – probablement parce qu'il voulait faire de même. Certes Tempête de Suie n'a plus ce rôle de référent pourtant... il semblerait que Nénuphar tienne toujours à se perfectionner à ses côtés. Elle était allée se coucher en même temps que lui mais, évidemment, la guerrière a préféré s'éclipser, pendant que tous dormaient. Elle foulait ses terres comme un fantôme, discrète et insaisissable. Elle pouvait presque sentir l'effroyable frisson lui parcourir le dos, comme cette nuit où son regard s'y est posé pour mieux y planter ses serres. Sans doute avait-elle sourit, à cette pensée. Nénuphar savait pertinemment que si elle se faisait attraper par qui que ce soit, elle se prendrait une rouste ; mais elle s'en fichait royalement. Elle n'y pensait pas vraiment, elle avait juste envie d'être seule, au calme, pour se reposer. Ou pour cogiter faussement, comme elle le faisait beaucoup depuis son dernier tête-à-tête avec son chef. À son réveil, Nénuphar savait qu'elle disposait de quelques heures avant que les esprits ne s'éveillent au camp ; elle avait donc quelques heures pour vaquer à ses petites occupations.
Maintenant, il ne lui reste plus beaucoup de temps. La chatte, qui s'allonge de plus en plus à mesure que le temps passe, fait l'équilibriste sur une longue branche, aussi souple et résistante qu'un roseau. C'est pour cela que Nénuphar l'a sélectionné. Lentement, une patte après l'autre, la chatte chemine le long de la branche et cette dernière se courbe en arc au-dessus de la rivière, la suspendant a une bonne distance de la rive. Arrivée au bout, Nénuphar sent un léger rebond lorsqu'elle se fige et se ramasse sur elle-même puis, c'est l'immobilité totale. Seule sa queue se balance, suivant un rythme qui lui est propre, frôlant parfois les éclaboussures de l'eau. Elle scrute la surface de la rivière. Sous les imprévisibles mouvements, il lui arrive de repérer quelques éclats, ceux des écailles des poissons, qui se jettent dans ses yeux à chaque frémissement. La neige a fondu, le printemps et son doux soleil sont là. Nénuphar aime tellement l'hiver, mais elle n'est pas malheureuse pour autant quand arrivent les belles saisons. Car c'est aussi le retour des insectes ; et cette danse des libellules au-dessus de l'eau, au grand jamais elle ne se lassera de l'admirer. Elle en repère même quelques unes qui viennent jouer avec les poils de sa queue, hésitant à s'y poser et repartant à tire-d'aile l'instant suivant.
Par cette scène on ne verrait là qu'une chatte, acrobate du Tonnerre se croyant au-dessus du danger – et récidiviste ! – qui profite en toute quiétude de l'arrivée du printemps. N'est-ce pas ? Mais Nénuphar ne sourit pas, et son visage au masque vide n'a rien à dire à cette belle mâtiné. Il n'y a qu'elle bien sur, qui sait qu'elle est ici pour d'autres raisons. D'autres envies. Tout doucement, la guerrière tend la patte. Un peu par réflexe, ou par instinct, quand une feuille passe juste sous son nez, suivant le courant. Nénuphar s'en saisit, replie sa longue patte ; sa branche, son corps, rien ne tremble. L'équilibre est parfait. Ses beaux yeux de jade, aux cils si sombres, légèrement plissés, fixent intensément la petite feuille. Son vert est tendre, légèrement jaune. Elle est toute nouvelle, c'est l'une des premières de la saison. Alors pourquoi donc, pourquoi n'est-elle déjà plus sur son arbre ?
Sa tête tire à l'instant où son oreille tique, se tend et cherche. Elle l'a entendu, là, à l'instant. C'était le craquement d'une branche ? Le bruit de l'eau prend beaucoup de place... Son cœur rate un battement, mais ça ne venait pas des terres du Tonnerre. C'était, de l'autre côté. Nénuphar suit le mouvement de ses sentinelles en redressant son minois. Et ses yeux tombent dans les siens, instantanément. 🪷 - HRP:
Juste pour la petite info, je les ai placé dans cette zone, à peu près, si ça te convient bien sur :
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| | | Terreur Nocturne♪ Apprenti Administratrice
Messages : 73 Date d'inscription : 19/01/2023
Carte d'identité Âge: 18 lunes (avril 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 02.09.24 21:58 | |
| Terreur Nocturne n'avait jamais aimé la nuit. Il les tolérait lorsqu'elles étaient noires, aussi sombres que le vide, avec rien d'autre que la fine lueur des étoiles pour les éclairer tous. Il les haïssait lorsque la lune était pleine, haute dans le ciel - et les assemblées n'y étaient pour rien. Mais il y avait désormais autre chose qu'il détestait plus que tout - plus que la nuit et que la lune. Son prénom.
Son maudit prénom qu'il était censé clamer comme un trophée, comme une récompense pour ses actes incroyables et héroïques qui n'étaient que des chimères. Il n'avait fait que repêcher une petite apprentie de la rivière; chose que n'importe quel chat de son Clan aurait fait à sa place, s'il avait été là. Il s'était simplement trouvé au bon endroit, au bon moment. Rien de moins, rien de plus. Et pourtant, le mot avait couru dans la lande plus vite que le plus rapide des lièvres. Étoile Déchirée, même encore faible et convalescente, avait malgré tout eu mot de l'affaire. Mot qui s'était transformé en Iliade sans qu'il n'ait jamais le temps de le voir venir. Désormais, il devait porter le nom de "Terreur Nocturne", ou, pour les plus malins des guerriers du Clan, "Erreur Nocturne", comme sa cheffe avait déjà écorché son nom dès son premier jour. C'était eux, finalement, qui avaient raison. Car toutes ses réussites n'étaient basées que sur des mensonges, sur des chimères - sur une vulgaire erreur qu'il n'avait jamais osé corrigé, trop honteux, et dont il payait le prix désormais.
Mais Terreur Nocturne était un faiblard. Il n'avait jamais été capable de faire face à un hibou, et il ne serait donc pas capable non plus de faire face à ses responsabilités. Pour ne pas être appelé par son nom, pour l'entendre le moins possible, il avait affirmé vouloir travailler la nuit, désormais. Pour surveiller les hiboux, avait-il dit. Et c'est ce qu'il faisait, maintenant. Non pas qu'il en ait trouvé un, depuis le temps. Sous ses pattes, il regardait tristement les fleurs closes en l'absence du soleil. Et, dans le ciel, à défaut de trouver des rapaces, il y trouvait l'œuvre de son malheur. La lune. Comme une tâche dans la pénombre, riante et moqueuse, qui lui rappelait sans cesse à quel point il portait bien son maudit nom. Le probable rejeton des terreurs nocturnes qui avaient ravagé les Clans, il y a maintenant bien longtemps - mais pas suffisamment longtemps pour être devenu une légende. Trop récent, encore, pour que des chats encore vivants ayant connu ces malfrats existent, et se souviennent.
Ses pas dans la terre humide de rosée étaient lourds. Il n'a jamais eu le pas léger de ses congénères, et n'aura jamais la chance de le maîtriser un jour. Son propre corps s'y oppose, lui dit non. Il le condamne à porter sa masse, à sentir chaque articulation rouler lors du mouvement, et supporter le choc de sa chute lorsqu'il descend d'un rocher. Il ne sera jamais rapide, ni même gracieux. Cette force brute dont l'a dotée la nature, et que sa cheffe vénère tant, il la méprise. Il n'a pas l'élégance et la souplesse de sa sœur, lorsqu'il s'agit d'éviter d'écraser les jolies fleurs. Au lieu de cela, il est gauche, et lourd, et maladroit. Ses gestes sont lents, mais puissants. Un coup de hanche mal avisé a déjà renversé un chaton, une fois. Rien de grave, mais suffisant pour sortir une reine de ses gonds. Depuis, il ne s'approche plus de la pouponnière - lui qui apprécie pourtant la compagnie des petits, et ne rechigne jamais à leur servir de toboggan ou de promontoire improvisé.
Terreur Nocturne continua sa ronde, le long de la rivière. Toujours aucun rapace en vue. Voilà bien des lunes qu'il n'en avait pas vu - alors à quoi bon ? On lui répondait que grâce à son bon travail et à sa présence, ces maudits volatiles n'osaient plus approcher, mais il en doutait. Un hibou avait-il seulement déjà posé ses yeux sur lui ? Bien sûr, il ne pourrait pas l'emporter avec ses serres (ou, du moins, il ne s'y risquerait sans doute pas). Mais il n'était pas si menaçant, et jamais un hibou ne se laisserait duper. Deux rouge-gorge chantant pour une querelle de territoire furent tout ce qu'il trouva ce soir là.
Errer sans but, avec le temps, devenait parfois douloureux. C'était le prix à payer pour sa taille et ses pattes, tellement, tellement lourdes. Il enviait tellement les jolies pattes affinées de sa soeur, et leurs quatre petits doigts palmés. Seule la rivière lui offrait un répit, portant une partie de son poids avec lui. Il commençait à comprendre pourquoi la mère de Crabe aimait tant l'eau. Il s'approcha du lit d'eau, et, deux pas et une branche brisée plus loin, se laissa tomber.
L'eau inonda ses oreilles comme elles inondent la plaine après la chute d'un barrage. Il profita du son de l'eau, qui transportait les bruits lointains de par son courant. Les bulles d'air coincées dans son pelage remontaient à la surface comme si un prédateur les chassait pour les dévorer. Il se laissa couler au fond, profitant du calme et de la quiétude offerte par la rivière. Le seul endroit du monde où, même s'ils le voulaient, personne ne pouvait l'appeler Terreur Nocturne. Il se laissa couler au fond de l'eau, regarda un poisson passer non loin. Ses pattes frôlèrent le sol argileux, caressant les algues qui avaient tapissé la terre et les roches. Puis, d'un coup de patte, il remonta à la surface. Pas besoin de reprendre son souffle, ni même d'un temps d'adaptation. L'eau était pour les chats de la Rivière comme une deuxième maison. Alors, quand son regard croisa celui d'une chatte étrangère, il se figea, le temps de quelques secondes. Il ne reconnut pas ses yeux, car il ne les avait jamais vus ce jour là. Mais personne ne pouvait ignorer ses cicatrices, ni même ne pas savoir d'où elles venaient. N'importe quel chat de la Rivière aurait reconnu cette chatte là, sans même l'avoir vue auparavant.
- La fille tombée du ciel ? |
| | | Nénuphar▬ Guerrière
Messages : 389 Date d'inscription : 21/06/2022 Age : 23
Carte d'identité Âge: 33 lunes, août 2024 (naissance : juillet 2022) Description du personnage: Mentor/apprenti: Tempête de Suie (référent) | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 03.09.24 11:17 | |
| 🪷 Une tête trempée et sombre, percée par deux beaux yeux à l'ambre intense, dépasse de la surface de l'eau. La gueule entrouverte, nénuphar essaie de capter son odeur sans y parvenir ; l'eau l'a emportée, semble-t-il. Mais au vu de son aisance dans l'eau, il s'agit sans aucun doute d'un guerrier du Clan de la Rivière. Ses yeux acérés sont plantés dans les siens, avec insistance.
« - La fille tombée du ciel ? »
Sa voix dépasse le clapotis de l'eau, se réverbère le long des rives jusqu'à lui parvenir et, bien qu'elle réussisse à le dissimuler, Nénuphar est prise par surprise. Ce qui ne fait pas vraiment sens, étant donné qu'il était logique qu'il lui adresse la parole. Et qu'il est certain que ce chat a déjà rapporté à tout son Clan ce qu'il s'était passé la nuit de l'accident ; tous son au courant, alors cet inconnu aussi.
Elle déglutit, se demandant pourquoi des éclairs d'adrénalines pulsent dans son corps, grattent la surface de ses os. Et son minois, qui ne laisse rien savoir de son étrange et inconnue pression interne, se penche de côté, interrogateur et intrigué. Ses yeux se plissent légèrement lorsque son plus beau sourire – celui qu'elle réserve à toutes les situations où elle doit être sympathique, gentille et innocente – lui prend les lèvres. Nénuphar étire sa patte sans prêter attention à la feuille qui retombe, se retrouve emportée de nouveau par la rivière. Le lent mouvement déplie ses muscles en douceur, avec souplesse, montrant l'intérieur à l'inconnu, le poil duveteux dont le roux s'éclaircit légèrement lorsqu'on remonte vers l'aisselle, et les coussinets roses qu'elle lui offre sans montrer les griffes : chaque éléments parfaitement alignés avec le charme complexe de cette fille, laide et jolie, qui ne servent qu'à attester les « bonnes intentions » et une attitude qui signifie « je ne suis pas un danger ». Puis elle la ramène vers elle, accompagnant le geste d'un simple mot :
« - Approche. »
Sa voix grave tonne à son tour et Nénuphar attend, qu'il s'approche d'elle. Sans trop savoir pourquoi, elle est tiraillée entre un instinct qui lui hurle « va-t'en » et son désir de savoir si cette tête ne connaîtrait pas... elle voudrait au moins lui demander... 🪷 _________________ Un dessin trop beau de Cataries (et un petit dessin de Eve juste en bas que j'adore !)Couleur : #339966FICHE - CARNET???? - Spoiler:
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| | | Terreur Nocturne♪ Apprenti Administratrice
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Carte d'identité Âge: 18 lunes (avril 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 03.09.24 21:03 | |
| C'est étrange.
Ce furent les premiers mots qui lui vinrent à l'esprit. Terreur Nocturne était enchanté de la savoir en forme, et surtout en vie. Il l'avait reconnue sans mal, bien sur - n'importe quel chat de Cerfblanc la reconnaitrait. Il n'y en avait pas deux pareils. Mais alors qu'il flottait, là, en suspens, il se sentait... étrange. Tendu. Il avait mille question à lui poser, et, dans le même temps, aucune ne frôlait ses lèvres pas plus qu'elle ne frôlait ses pensées. Il s'était attendu à la revoir un jour - s'était toujours dit que cette rencontre aurait lieu à une assemblée, mais ne l'avait jamais cherchée, convaincu de n'avoir aucune légitimité. Cette affaire, qui lui avait valu son affreux nom et cette terrible gloire fondée sur du mensonge, il cherchait à s'en défaire. Il avait souvent pensé à ce jour; particulièrement les premiers, après son retour au camp, simplement car l'idée de cette rencontre renfermait en elle une affirmation à laquelle il se raccrochait sans cesse : s'ils étaient destinés à se revoir, un jour, alors cela signifierait qu'elle survivrait à ces jours où sa vie avait été plus délicate qu'une perle de rosée suspendue à une feuille. Il espérait qu'elle soit vivante, qu'il n'ait pas échoué. Il l'espérait pour elle-même, pour sa famille, et, plus égoïstement, pour que son affreux nom n'ait pas été "pour rien".
La fille tombée du ciel lui tendit la patte pour enfin la ramener vers elle, dans un signe l'appelant à se rapprocher. S'il fut tenter de répondre à son appel, soutenu peu après par sa voix, il se résigna rapidement. Il réalisa, à cet instant, la raison de cette étrangeté. Elle n'était plus, pour lui, une jeune chatte à sauver. Elle était la chatte d'un Clan adverse, longtemps rival pour les Rochers du Soleil, et se rapprocher d'elle signifierait briser les frontières.
Il n'y tenait pas.
L'eau était son domaine, et il s'arrêtait bien là, lorsqu'il s'agissait du côté ennemi de la berge. S'il ne doutait pas des bonnes intentions de la fille du Tonnerre, il avait appris, avec le temps, à se méfier. Grandir dans le même Clan que Griffe de Jais provoquait ce genre d'effet. Être assimilé aux cauchemars vivants de toute une génération également.
- Il y a une frontière, lui rappela-t-il.
A en juger par sa taille, elle semblait avoir grandit. Elle devait être jeune, et peut-être avait-elle été nommée guerrière récemment. Il ne se souvenait plus de son prénom. Nuage... ?
- Je suis content de savoir que tu te porte bien, ajouta-t-il malgré tout, espérant ne pas l'avoir froissé. Tu n'as aucune séquelle ?
Rapidement, il eut l'impression de s'être fourvoyé. N'avait-il pas été trop intrusif ? Il avait simplement voulu savoir s'il avait fait un "bon travail", en la repêchant. L'idée de l'avoir accidentellement blessée davantage lui avait déjà causé un bon nombre de nuits sans sommeil. Mais ce n'était pas son affaire - sa santé corporelle relevait du domaine de l'intime. Il avait longtemps pensé à Corail, cependant (comme il le faisait souvent, mais c'était une autre affaire) et avait prié les Étoiles presque tous les soirs, pour lui souhaiter n'avoir aucun trouble de la mobilité. Une chute d'une telle hauteur, même dans l'eau, n'était pas différent que de s'écraser sur du béton. Pour se sortir de cette mauvaise passe, il chercha, comme souvent, une diversion. Quelque chose - n'importe quoi qui puisse changer le sujet.
Ce qu'il connaissait le mieux, peut-être.
- Ta tâche, là, fit-il en désignant son poitrail d'un geste du museau (il n'utiliserait jamais ses pattes. Il les détestait). On dirait une hellébore blanche. Elles ont toujours 5 pétales, tu savais ?
Non pas que ses anecdotes intéressent grand monde... |
| | | Nénuphar▬ Guerrière
Messages : 389 Date d'inscription : 21/06/2022 Age : 23
Carte d'identité Âge: 33 lunes, août 2024 (naissance : juillet 2022) Description du personnage: Mentor/apprenti: Tempête de Suie (référent) | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 04.09.24 22:32 | |
| 🪷 Son sourire s'élargit joyeusement lorsqu'il lui semble constater un élan sous l'eau, l'idée d'un mouvement. Mais finalement rien, l'inconnu avorte son propre geste et :
« - Il y a une frontière. »
« C'est vrai ? » hésite-elle à demander, mais Nénuphar se retient, ramène simplement sa patte sur la branche. Le sarcasme n'est pas vraiment le meilleur humour à employer, lorsque l'on rencontre quelqu'un. De toute façon, la guerrière n'a pas le temps de dire quoi que ce soit puisque le chat reprend :
« - Je suis content de savoir que tu te portes bien. Tu n'as aucune séquelle ? »
… Ah ?
Son cœur rate un battement et elle inspire d'un seul coup, difficilement. Comme un clac soudain son cerveau fait le déclic et, elle réalise : c'est lui. C'est ça ? C'est difficile d'en être totalement sur mais... qui d'autre, au Clan de la Rivière, s'inquiéterait (?) de son sort et poserait pareille question ? Elle ne peut pas se tromper ? À moins qu'elle se trompe ? Qu'elle soit stupide ? Ou il la confond avec quelqu'un ? Ou... Nénuphar tente du mieux qu'elle le peut de calmer le bouillonnement cérébrale ; son indécision, son hésitation, tout cela l'empêche de réfléchir posément. Peut-être qu'après toutes ces lunes à fureter à la frontière en espérant croiser ce fameux guerrier qui lui a sauvé la vie, elle n'arrive pas à réaliser – ou à accepter – que ça lui arrive enfin. C'est vrai, elle y a passé tellement de temps. Berné plusieurs guerriers du Tonnerre pour qu'ils la laissent seule. Prétextant un « entraînement en solo » un jour, une « envie de sieste tranquille aux rochers du soleil » le lendemain. Tout un tas d'excuses qu'elle parvenait sans mal à faire avaler aux moins malins – les plus fins elle ne cherche pas encore à les mener en bateau, le temps forgera ses compétences. Dans la branche ses griffes se plantent, espérant mettre un terme au tumulte, maintenant l'image d'une femelle lisse et assurée. Mais son sourire est crispé, elle le sait. C'est vraiment lui ? Si c'est le cas, que pense-t-il d'elle ? Est-ce qu'il la déteste, est-ce qu'elle a eu raison d'espérer et de redouter ce moment... ? Tout autours d'elle, il y a cette sensation étrange que le monde s'accélère et tourne, devient flou, comme si il cherchait à la perturber plus encore et ses oreilles en avant, de côté, en arrière, ne savent pas où se mettre. Nénuphar s'attendait à ne pas savoir réagir de la bonne manière, elle y a pensé tellement de fois ; à ce qu'elle devrait lui dire, comment elle devrait agir, les émotions qu'elle devrait transmettre. Mais elle n'a jamais trouvé de « plan idéal ». Pourquoi tenait-elle tellement à le voir déjà... ?
« - Ta tâche, là, reprend-il, la ramenant dans la réalité. On dirait une hellébore blanche. Elles ont toujours cinq pétales, tu savais ? - Ah oui ? Haw non, je savais pas. »
Et elle répond à la question le plus naturellement du monde, son expression se décontractant et s'ouvrant sur une curiosité et un intérêt sincères. Mais elle a envie de se baffer. Ce n'est pas le sujet, là, tout de suite ! Les fleurs attendront, sérieusement pourquoi est-ce la seule question à laquelle elle répond ? Nénuphar ricane, se trouvant stupide. Et, en son fort intérieur, elle se surprend à remercier chaudement Source Fleurie qui lui apprend si bien à masquer ses hyper-émotions. Secouant la tête elle reprend et lui demande :
« - Attend une minute... »
Lançant sa queue tantôt à gauche tantôt à droite, la guerrière recule le long de son étroite branche, faisant crisser ses griffes sur l'écorce légèrement humide. Lorsqu'elle parvient à remonter sur une autre partie de l'arbre – plus courte mais bien plus large – la femelle se retourne et s'éloigne en trottant. Son ombre flotte à la surface de l'eau avant de disparaître, lorsqu'elle-même se cache dans les feuilles. Mais bien vite, il peut la voir de nouveau sur la rive ; il ne lui a fallu que quelques secondes pour descendre de l'arbre penché au-dessus de l'eau. Nénuphar lui lance une œillade, s'assurant bêtement qu'il est toujours là. Se dépêchant, elle s'élance le long de la rive, avalant les longueurs de queues qui la sépare du croisement précédant la cascade. Nénuphar se souvenait que par ici il y avait une « bosse » dans la rivière, faisant que le niveau était plus bas. Dès lors qu'elle arrive à destination la guerrière saute de rochers en rochers pour finalement s'arrêter à-mi chemin, sur une roche plate et, étrangement, parfaitement sèche. Bien qu'il y ait moins d'eau, Nénuphar songe qu'elle devrait éviter d'y poser la patte... le courant semble un peu plus fort et si elle glisse et tombe, ce serait vraiment la honte.
« - Voilà ! Lui lance-t-elle dès qu'elle repère sa tête à nouveau, tout en s'asseyant. Ici tu peux t'approcher, t'auras rien à te reprocher... »
Et ce sera quand même nettement plus facile, pour échanger. Du moins, c'est ce qu'elle se dit...🪷 _________________ Un dessin trop beau de Cataries (et un petit dessin de Eve juste en bas que j'adore !)Couleur : #339966FICHE - CARNET???? - Spoiler:
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| | | Terreur Nocturne♪ Apprenti Administratrice
Messages : 73 Date d'inscription : 19/01/2023
Carte d'identité Âge: 18 lunes (avril 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 20.09.24 10:56 | |
| Peut-être que Terreur Nocturne appréciait les problèmes. Peut-être y trouvait-il même un certain confort. Il y avait des obstacles qui se dressaient sur son chemin – des obstacles pour lesquels il n’y pouvait rien. Ce n’était pas lui qui avait écrit le code du guerrier. Ce n’était pas lui, non plus, qui avait décidé des frontières. Peut-être que si les Rochers du Soleil appartenaient encore au Clan de la Rivière (comme ils auraient du), ils auraient pu se rencontrer plus facilement, les pattes sur terre, chacun de son côté de la frontière. Mais ce n’était pas le cas, et ce n’était pas sa faute. Les choses étaient ainsi, et toute la largeur de ses pattes ne lui permettrait jamais de secouer le monde suffisamment pour en changer la face de façon permanente. Il acceptait les choses telles qu’elles étaient, avec ses contraintes, que ça lui plaise ou non. C’était facile, c’était évident. C’en était même confortable.
Mais la jeune chatte tombée du ciel, elle, glissait sur les évidences comme la pluie sur les feuilles. Il l’observa, les yeux ronds, incrédule, se déplacer de branche en rochers, pour se retrouver, là, debout, en plein milieu de la rivière. Dans cette zone qu’aucune frontière ne pouvait toucher, car aucune odeur ni phéromone n’y tiendrait plus de quelques minutes, mais qui appartenait « par défaut » au Clan de la Rivière, puisqu’ils étaient les seuls à savoir s’y déplacer. C’était une sorte d’accord tacite entre les quatre Clans tout entiers, et personne n’avait jamais trouvé quoique ce soit à y redire. Après tout, à quoi bon ? Personne n’aurait d’intérêt à réclamer un petit morceau de territoire qui, au mieux, ne leur servirait à rien et, au pire, noierait quelques uns de leurs apprentis. Et pourtant elle était là, debout entre les eaux. Et Terreur Nocturne, bousculé hors des évidences, ne savait quoi en penser.
En quelques gestes, il la rejoignit près de son rocher, posant une patte sur celui-ci pour s’y stabiliser. Il devait lever la tête pour la regarder, son pelage roux se mêlant dans le ciel à la couleur de l’aube naissante. Il réalisa qu’il n’avait toujours vu ni chouette, ni hibou.
– Il est tôt, constata-t-il simplement. Tu fais la patrouille de l’Aube ?
Quelle question idiote. Elle était bien petite, cette patrouille. Mais la question, aussi bête soit-elle, lui semblait moins intrusive qu’un « qu’est ce que tu fais ici toute seule ? » |
| | | Nénuphar▬ Guerrière
Messages : 389 Date d'inscription : 21/06/2022 Age : 23
Carte d'identité Âge: 33 lunes, août 2024 (naissance : juillet 2022) Description du personnage: Mentor/apprenti: Tempête de Suie (référent) | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 20.09.24 11:35 | |
| 🪷 Lorsqu'il arrive jusqu'à elle, Nénuphar se relève, instinctivement. Sans trop savoir pourquoi, et elle masque sa gêne par un ample mouvement de queue lui souhaitant la bienvenue. Elle ne peut s'empêcher de le fixer intensément. De détailler chacun des traits de son visage anguleux. Large, long, un nez un menton et des grandes babines ; son visage est harmonisé par l'amande perçante de ses yeux. Son pelage est trempé, mais Nénuphar devine la grosseur de ses poils, la rondeur qu'ils doivent avoir une fois secs, propres. Parfumés peut-être ? Est-il de nature coquette ? Elle se dit qu'elle aimerait bien que oui, mais ne sais pourquoi elle pense à cela. Ses oreilles sont grandes aussi. En fait tout semble grand chez lui, absolument tout. À nouveau sa voix résonne, sortant la chatte de ses pensées :
« - Il est tôt. Tu fais la patrouille de l'Aube ? - Hawww... »
Elle roule son regard sur le côté, esquivant un instant le sien. Nénuphar se sent un peu stupide, parce qu'elle comprend son sous-entendu. Il sait pertinemment qu'il ne s'agit aucunement d'une patrouille, il sait qu'il n'y a personne d'autre qu'elle dans les parages ; même si ça ne fait que quelques minutes qu'ils sont là, il les aurait déjà repéré.
« - Non pas vraiment, avoue-t-elle finalement, retombant dans ses billes d'ambre. »
Elle hésite, déglutit lourdement. Et reprend d'une voix un peu plus petite, comme si c'était un secret. C'en est un ?
« - En fait... je cherche quelqu'un. Et ce quelqu'un, je suppose que c'est toi. »
Ses paupières se plissent, elle s'abaisse sur ses appuis, se penche vers lui pour mieux plonger dans ses yeux. Y cherchant des réponses.
« - C'est toi pas vrai ? C'est toi qui m'a sauvé, ce jour-là. »🪷 _________________ Un dessin trop beau de Cataries (et un petit dessin de Eve juste en bas que j'adore !)Couleur : #339966FICHE - CARNET???? - Spoiler:
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| | | Terreur Nocturne♪ Apprenti Administratrice
Messages : 73 Date d'inscription : 19/01/2023
Carte d'identité Âge: 18 lunes (avril 2024) Description du personnage: Mentor/apprenti: // | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 20.09.24 14:45 | |
| Le ciel de l’aube, perlé de nuages, donnait l’impression qu’il s’amusait à copier le pelage de la jeune chatte du Tonnerre, comme un caméléon. Les nuances roses et orangés du matin se reflétaient dans la rivière, puis sur les parties blanches de son pelage, la lumière se déplaçant comme des vagues. La question l’avait comme troublée, ne lui donnant d’abord comme réponse qu’un « haw » étrange qui ne lui était pas familier. Puis un aveu – pas de patrouille. Terreur Nocturne ouvrit les yeux ronds, mimant un air surpris, même s’il ne l’était pas. Il attendait malgré tout son explication, non pas pour demander des comptes, mais par simple curiosité. Qu’est ce qu’une jeune guerrière du Clan du Tonnerre, blessée, qui plus est, pouvait bien venir faire près de la rivière à une heure pareille ? Si elle était tombée dans l’eau, il n’y aurait eu personne pour la repêcher. Sauf lui, peut-être. Mais il ne préférait pas y penser – il avait eu sa dose d’héroïsme, et les conséquences qui avaient suivi ne lui avaient pas plu. Elles ne lui plaisaient toujours pas d’ailleurs.
Et, enfin, il eut la réponse. Elle cherchait quelqu’un. Un chat, celui qui l’avait « sauvée ». Elle pensait que c’était lui. Il détourna le regard, gêné. Il riva ses yeux sur un autre petit rocher qui peinait à garder la « tête » hors de l’eau face au courant. Les frottements réguliers des vagues le rendaient propre de toute trace de mousse ou d’algues.
– N’importe quel chat du Clan de la Rivière aurait fait pareil, répondit-il d’une petite voix timide. C’était rien de…
Elle serait morte s’il ne l’avait pas repêchée.
– C’était normal.
Il sourit, le regard toujours détourné, embarassé.
– Je suis content de voir que tu vas…
Il pensa à ses cicatrices, à sa chute, à tout le sang.
– mieux ?
Quelle certitude avait-il vraiment ? Il pouvait au moins se réjouir du fait qu’elle était bien vivante, là, devant lui. A moins qu’elle ne soit encore tombée du ciel, mais, cette fois ci, pour de bon. L’absence d’étoiles dans son pelage lui laissa penser qu’elle avait bien gardé les pattes sur terre depuis la dernière fois. |
| | | Nénuphar▬ Guerrière
Messages : 389 Date d'inscription : 21/06/2022 Age : 23
Carte d'identité Âge: 33 lunes, août 2024 (naissance : juillet 2022) Description du personnage: Mentor/apprenti: Tempête de Suie (référent) | Sujet: Re: Tendons un fil [avec Terreur Nocturne] 20.09.24 18:02 | |
| 🪷 Nénuphar penche imperceptiblement la tête, son cœur se met à battre à tout rompre... le mâle face à elle – ou plutôt, la tête – semble à son tour particulièrement mal à l'aise. Elle se serait trompée, alors... ? Est-ce qu'elle rêve éveillée depuis tout à l'heure ? Ou alors il la trouve bizarre, peut-être qu'il n'aime pas sa façon de parler, peut-être qu'il la trouve désagréable, ou...
« - N’importe quel chat du Clan de la Rivière aurait fait pareil. »
Il met fin au suspens et si Nénuphar croyait que percer le secret à jour calmerait cette angoisse qui lui faisait mal au ventre, elle se trompait. Ou plutôt, elle avait raison ; mais cette angoisse est remplacée immédiatement par une excitation étrange, dont elle ne comprend pas la source exacte. Elle a envie de parler, de poser des questions, de dire merci, d'apprendre à le connaître, de comprendre ce qu'il s'est passé pour lui cette nuit-là... Se dandinant bêtement sur place, elle finit par s'abaisser complètement, la tête sur ses pattes pour cacher ses mouvements superficiels.
« - C'était rien de... C'était normal. »
Elle réagit tout de suite à son sourire en grandissant le sien, et il est plus large, plus franc. Ses yeux pétillants se font joyeux, soucieux aussi, et particulièrement encourageants. Ils sont presque aquatiques, parce que la lumière et l'eau viennent s'allonger dedans. Lui il a l'air timide, se dit-elle. Plus elle l'entend parler, plus elle l'observe se comporter et plus elle le pense.
« - Je suis content de voir que tu vas... »
Il cherche ses mots.
« - mieux ? »
Les paupières de Nénuphar se plissent quelques instants quand elle rit, doucement, discrètement. Lorsqu'elles se rouvrent, son regard est pour lui seul ; en fait, elle ne voit plus rien d'autre et a oublié tout ce qui se passait autours. Ça lui rappelle cette bulle qu'elles avaient toutes les deux, quand elles étaient enfants. C'était doux, agréable, chaud même en hiver, et elles étaient libres de dire et faire ce qu'elles voulaient. Là, tout de suite, c'est bien. C'est un peu pareil.
« - Haw oui, ça va mieux. »
Sans vraiment s'en rendre compte, elle laisse passer quelques secondes, le regard un peu fuyant. Le temps d'organiser ses pensées, parce qu'elle ne sait pas vraiment... Par où commencer. Ça faisait longtemps, tellement longtemps qu'elle ne s'était pas sentie désemparée comme cela. Pourtant, cela lui paraît parfaitement naturel ; de douter à nouveau, d'être timide, d'avoir honte, de ne pas savoir quoi dire et de se sentir stupide. Elle l'accueillerait presque avec joie...
« - Je- »
Ses yeux reviennent dans les siens, la mine désolée.
« - Hum, toussote-elle, reprenant d'une voix plus douce. Je voulais te dire... Merci ? Je sais pas... j'ai l'impression que c'est bizarre à dire. P-pourtant je le pense, haw ! Je, hum. Je voudrais pas que tu crois que je suis malpolie... »
Une grimace déforme ses traits. Ça ne va pas du tout, non ça ne va pas du tout ! Ce n'est pas comme ça qu'elle voulait s'exprimer ! Elle a travaillé pendant des lunes pour améliorer son langage, contrôler ses mimiques, ses émotions, ce n'est pas pour se ridiculiser à ce point devant lui ! Transpercée de honte, Nénuphar soupire fébrilement, secoue la tête et la cache soudainement sous ses pattes. Idiote, idiote ! Toujours aussi idiote !🪷 _________________ Un dessin trop beau de Cataries (et un petit dessin de Eve juste en bas que j'adore !)Couleur : #339966FICHE - CARNET???? - Spoiler:
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