I'M NOT OKAY - end

La puanteur de leurs odeurs me saute à la gorge à cause que je m'approche de la frontière.

Je traverse la ligne imaginaire en fronçant le nez et je lève la patte.
Habitude je dirais.
Pisser sur leurs frontières ça les provoque et ça me donne l'espoir qu'un de ces claniques viennent en découdre. Même si je suis pas trop sûr d'en avoir envie aujourd'hui.

J'ai revu personne ici depuis mon dernier combat. Pourtant j'aurais cru qu'ils me chercheraient, qu'ils mettraient ma tête à prix, comme un gangster. Mais non, ils on l'air d'en avoir rien à carrer d'un foutu chaton solitaire.

Cet endroit devient triste. Il y a plus la bonne odeur de lapin, plus les herbes hautes qui vous caressent le ventre. Tout semble prêt à mourir, du fait de l'hiver.
Jamais vu. Mais on en parle comme quelque chose de mauvais qu'on redoute.

J'arrive plus à penser à l'hiver d'un coup à cause que la douleur de mes blessures réclame mon attention. La douleur pulse qu'elle veut être ressentie.
J'ai plusieurs griffures sur le visage. J'ai mis ma tête dans l'eau et le sang coagulé est parti avec le courant. Tout va bien.
Sauf que non. Y'en a une au dessus de mon oeil qui est gonflée et qui brûle affreusement. Ce putain de chaton fantôme à déchiré tout mon corps. Vicieusement, elle s'est surtout concentrée sur ma tête. Salope, enfant de putain, salope de fille.. Je crache de douleur. Ca me rappelle quand j'avais de la fière et que tout mon crâne était qu'une putain de batterie à ...

PUTAIN PUTAIN BORDEL DE M..

J'agite les pattes dans le vide à cause que je tombe ! Comment vous pouvez imaginer que sur cette lande toute plate il y a des putain de dénivelés plein de rochers prêts à vous ouvrir la fourrure ?

Je tombe lourdement par terre en grognant. Ici c'est qu'une putain de lande morte, avec des gens cinglés dedans qui attendent que l'hiver viennent chez eux pour les t..
J'essaie de respirer calmement comme Mess me l'a appris pour me calmer mais ça marche pas alors je finis par donner un coup de patte dans la poussière avant de m'éloigner.

Je repense à ma fièvre qui était bien pire que ça.
Mais la fièvre est partie.
Alors ça, ça va partir.
Vous comprenez, si mon esprit est fort mon corps l'est aussi.

Je m'assois dans la lande désertique essayant de penser à autre chose. Mais je crois que mes blessures se sont rouvertes.

Human, Rag'N'Bone Man

Un cri.

Coeur Fleuri avait bondi sur le campagnol qu'elle avait repéré quelques temps auparavant. Dans un geste précis et habile, elle lui avait brisé la nuque. Mais il avait eu le temps d'émettre un son strident, chargé de tout le désespoir qu'il avait dû ressentir à cet instant, avant de laisser pendre sa tête aux yeux vitreux dans la gueule de l'écaille.

Elle détestait la chasse. En dégustant mollement la proie, elle songea un instant à la banalité qu'était devenu pour elle l'acte de tuer. Quand elle voyait le corps d'un rongeur se contorsionner dans sa gueule, elle serrait toujours plus fort encore les mâchoires, dans l'espoir que le supplice s'achève plus rapidement. Leurs petits cris terrifiés lui heurtaient les tympans, et elle ne savait pas trop s'ils la mettaient en colère ou s'ils l'apitoyaient.

Elle enterra le corps du rongeur. Est-ce que tuer un chat était différent ? C'était, sans le moindre doute, plus éprouvant émotionnellement. Mais elle s'interrogeait : qu'est-ce que ça faisait ? Pourquoi certains semblaient y prendre goût ? Se sentait-ils tout-puissants dans la bataille, y avait-il un effet si grisant qu'ils se sentaient au-dessus du Clan des Etoiles lui-même ? Coeur Fleuri demeurait sceptique, et songeait qu'elle ne pourrait jamais comprendre l'ivresse des combats.

Un autre cri.

Mais cette fois-ci, pas celui d'une proie. Tous les sens en alerte, Coeur Fleuri balayait la lande, à la recherche de la source du hurlement. Il avait l'air lointain, et elle songea un instant qu'il n'était peut-être pas sage de s'aventurer de ce côté, mais sa curiosité était plus forte que sa raison. Comme toujours.

Au loin, un rectangle noir attira son attention. Un petit rectangle noir avec deux triangles sur la tête. Et une queue. Un félin, là, assis simplement. Un instant, la guérisseuse plissa les yeux pour le reconnaître, mais son attitude ainsi que sa stature ne lui faisaient penser à aucun membre de son Clan, et elle pouvait se targuer de connaître avec précision l'anatomie de chaque félin du Clan du Vent.

Prudemment, elle s'approcha du félin immobile, sans dire un mot. L'odeur portée par le vent ne correspondait à celle d'aucun Clan, elle avait donc une fois de plus un solitaire ou un domestique face à elle - elle espérait ne pas tomber sur un énergumène du même acabit que Toucan. Toujours en plissant ses yeux, elle aperçut des blessures infectées sur le corps du rectangle noir. Aussitôt, les mots s'échappèrent de sa bouche :

« Bonjour ... Vous avez l'air blessé, ça va ? Je m'appelle Coeur Fleuri, je suis guérisseuse, mon métier est de soigner les gens. Je peux peut-être vous aider ? »

Elle s'arrêta à une distance respectueuse, arborant un sourire amical, les yeux dirigés vers l'étranger, et plus particulièrement sur ses plaies, qu'elle tentait d'analyser à distance. Comme ça, les bases étaient clairement fixées.

Je plisse les yeux à cause que d'abord mon oeil est tout gonflé et boursouflé et j'ai du mal à voir et ensuite il y a une silhouette qui traverse la lande triste
Et qui vient vers moi.

Je me mets debout et j'agite la queue pendant qu'elle se rapproche en essayant de savoir qu'est ce que elle - c'est une elle - peut bien me vouloir.

- Bonjour ... Vous avez l'air blessé, ça va ?
- Qu'est ce qui vous fait dire ça ? je dis sans trop écouter la suite.

Ca fait beaucoup de mots d'un coup.
Et elle m'a dit vous. Alors j'ai répondu vous.
C'est bizarre, personne m'a jamais dis vous avant et j'ai jamais dit vous à un adulte, mais là le fait qu'elle me le dise me fait bizarre et me donne envie de le lui rendre.

En plus elle veut pas se battre. Elle me menace pas, elle me chasse pas, elle me hurle pas dessus.
Je dois avoir l'air débile en train de baver et de saigner et à la regarder comme un demeuré ( fermez là ).
Mais elle me dit les choses tellement gentiemment. Tout son être a l'air de vouloir m'aider, tout en elle m'envoie des ondes positives et pas hostiles.
J'ai jamais vu ça.
Je sais pas trop comment réagir.

Je m'appelle Trash ! je postilonne vers elle.

Un élan de sympathie me fait venir vers elle et je lève la tête pour mieux la voir. Je lui offre mon sourire plein de crocs.

Tu es une femelle qui soigne les gens ? je dis à cause que je suis pas sûr d'avoir compris.

Elle peut vraiment me soigner ? Elle peux me faire mieux voir ? D'habitude je dirais que j'ai pas besoin d'aide et que ça va cicatriser tout seul et que les femelles savent rien faire de ce genre et qu'elle est complice comme l'autre qui m'a fait ça
Mais Coeur Fleuri inspire la confiance. Alors je lui fais confiance.

Génial ! je dis Qu'est-ce-qu'on doit faire pour me soigner ?

« Qu'est ce qui vous fait dire ça ? »

Elle ne put empêcher un sourire plus marqué d'apparaître spontanément sur son visage. Le félin était en bien piteux état : un de ses yeux semblait avoir du mal à s'ouvrir à cause d'une infection, sa fourrure en bataille était sale et des petites plaies s'ouvraient ça et là pour laisser suinter du sang ou des blessures en voie de cicatrisation. Ou d'infection, elle ne savait pas encore trop. Toujours était-il qu'on voyait clairement qu'il n'était pas en forme olympique.

« Je m'appelle Trash ! »

Des gouttes de salive s'élancèrent vers la femelle qui ne bougea pas d'un poil, tandis qu'elle continuait de jauger la petite brique noire. Musculeux, solitaire, s'il se mettait en colère, elle ne donnait pas cher de sa peau. Mais vu le contexte actuel, ce sujet portait bien peu à préoccupation, il avait l'air de déjà l'apprécier. D'ailleurs, sur cette pensée, elle l'observa s'avancer vers elle sans dire un mot, tandis qu'il reprit :

« Tu es une femelle qui soigne les gens ? Génial ! Qu'est-ce-qu'on doit faire pour me soigner ? »

Bien qu'elle fut ravie de la tournure des événements, elle ne s'attendait pas à tant d'enthousiasme de la part d'un parfait inconnu. On se méfiait souvent d'elle à cause de son air « trop gentil », de ses paroles « trop douces », et l'ironie était sans doute qu'un solitaire qui n'avait probablement aucune idée de ce qu'était une guérisseuse lui fasse spontanément confiance, bien plus que certains félins des autres Clans.

« Oui, soigner les gens, c'est ce que je fais de mieux ! On doit trouver des toiles d'araignée, d'abord. Tu saignes, ça empêchera que ça continue. Et on ne voudrait pas que tu te vides de ton sang ! »

Elle rit innocemment, pour mieux faire passer la blague. L'estimation qu'on faisait de son âge variait souvent : par son apparence, on lui donnait facilement son âge. Elle avait soixante lunes pour certains, tandis que d'autres lui accordaient plus volontiers dix lunes de moins, à cause de ses attitudes parfois simplettes ou légères. Il fallait dire que Cœur Fleuri détestait dramatiser, et tentait de trouver le mot pour rire et détendre l'atmosphère, c'était à ses yeux une des nombreuses fonctions du guérisseur. Elle songeait sans parler tandis qu'elle cherchait de quoi au moins colmater les dommages infligés à Trash, et tomba inopinément sur une petite mine d'or.

« Ah ! J'ai trouvé de quoi faire ici. Viens par là. »

L'écaille posa fermement sa patte recouverte de toile d'araignée sur une plaie encore ouverte, sans appuyer pour que le félin ne souffre pas trop, mais sans ménagement pour éviter de faire durer cet instant des plus désagréables. Et puis, elle n'était pas certaine qu'il aimait beaucoup qu'une parfaite étrangère le touche, et elle ne prendrait pas le risque de mettre son nouveau patient mal à l'aise. Pour faire passer le temps et briser le silence, elle demanda :

« Comment tu t'es fait tout ça ? Tu es tombé ? Tu t'es battu ? »

Et puis soudainement ses yeux se plissent et elle se met à rire.
Elle rit.
Putain je vois pas ce qu'il y a de drôle dans le fait que je me vide de mon sang.
Je baisse la tête campé sur mes pattes pour mieux la regarder d'en bas à cause que je suis pas sûr d'être très content qu'elle se moque de moi mais je suis pas assez sûr pour dire qu'elle se moque de moi.
Je continue de la regarder. Elle cherche quelque chose et elle revient la patte recouverte de toiles d'araignées.

Gnee gerisseuse ? C'est quoi ton nom ? je dis à cause que elle approche ce truc de mes blessures. Je suis pas sûr que ..putainqu'est-ce que tu fous??

Elle applique ce truc tout filleux sur une plaie ouverte qui saigne. Je regarde un instant le sang qui peut plus apasser du fait qu'il est bloqué par les fils. Je me couche sur le ventre. Je me rends compte que je perds trop l'équilibre.
Et que j'ai faim.
Si j'avais un truc à manger je serais déjà guéri !
Puis la femelle me parle et je me me reveiĺle comme sortant de l'eau et me concentre très fort pour me souvenir de ce qu'elle vient de dire.


Battu. .. et j'ai gagné ! je dis.

Je mens. A cause que je me rappelle plus trop.

Breezeblocks, alt-J

Elle ne l'avait pas vraiment remarqué jusqu'alors, mais Trash était plus grand qu'elle. Bon, ce n'était pas très étonnant, à vrai dire, elle était vraiment une toute petite adulte. Ses courtes pattes et son corps potelé faisaient penser à la silhouette d'une apprentie un peu enveloppée, pas vraiment à l'allure d'une guérisseuse.

Ce qu'il y avait de certain, c'est qu'il n'était pas à l'aise avec la médecine. Il protesta lorsqu'elle appliqua les toiles d'araignées sur ses blessures, et la guérisseuse sursauta légèrement. Elle ne s'attendait pas à tant de véhémence, alors qu'il avait l'air autant en confiance quelques instants auparavant … Elle tabla sur le fait qu'il ne connaissait rien à l'art de soigner. Et c'est reparti pour une grande leçon de vie en faveur des solitaires. Elle allait finir par créer un poste d'éducatrice des non-claniques avec tout ça …

« Battu. … et j'ai gagné ! »

L'écaille eut un petit sourire en coin, tandis qu'elle corrigeait l'application de ses bandages. Il n'était pas peu fier de sa victoire, on pouvait le dire … Malgré sa carrure, elle pensait donc que le félin n'était pas vieux, voire même bien plus jeune qu'elle, aux alentours des vingt lunes peut-être ? C'était difficile à estimer, vue la dichotomie entre sa manière de parler et son apparence physique.

« Oh, félicitations ! Ça valait bien quelques risques … Mais ça t'a quand même bien amoché. Contre qui tu t'es battu ? Un autre solitaire ? Un chat de mon Clan, du Clan du Vent ? … Attention, ça va faire un peu plus mal. »

La guérisseuse tira légèrement sur le bandage qu'elle avait effectué. Ensuite, elle observa son œuvre d'un air satisfait. Ça devrait tenir une bonne journée, songea-t-elle avec une pointe de fierté. Rien n'était plus beau qu'un bandage bien réalisé. D'un geste vague de la patte, elle pointa la cicatrice qui parcourait le regard du solitaire, et laissa s'échapper la question qui la taraudait :

« Cette cicatrice … Elle est récente ? »

Pas que la réponse lui apporte une quelconque information intéressante, mais elle devait avouer vouloir laisser courir sa curiosité, pour une fois.

C'est pas croyable.

J'étais spectique au début quand je l'ai vue qu'était en train d'avancer vers ma plaie pleine de sang et de chair ses toiles d'araignées mais putain ça fonctionne.
Le truc rougit un peu puis plus rien, ça coule plus.
Ca lance plus.
Sourire plein de dents de remerciement.


Je lève la patte à cause que j'espère arrêter cette inondassion de questions.
Qui m'a fait ça ? Dans l'ordre :
Non, 'sais pas, oui. je dis. Je hoche la tête aussi. Un peu perdu par cette histoire de Clan. J'en ai vu qu'une vision vague.

Ton nom ? je répète à cause que j'ai jamais abandonné un question que j'ai posé.

Spoiler:

Breezeblocks, alt-J

Trash leva la patte, comme pour l'interrompre ou lui demander la parole.

« Non, 'sais pas, oui. »

Cœur Fleuri ne savait pas trop s'il avait l'habitude de répondre de façon aussi courte et concise ou si cela témoignait d'une grosse perte d'énergie. Circonspecte, elle ne répondit rien, tâtonnant vaguement le corps du solitaire pour détecter d'autres blessures, peut-être cachées sous sa fourrure noire.

« Ton nom ? »

Ses sourcils, froncés par habitude lorsqu'elle se concentrait, s'arrondirent de nouveau au-dessus de ses yeux fatigués. La guérisseuse sourit en tirant cruellement sur un bandage qu'elle avait du mal à serrer.

« Cœur Fleuri. J'étais en train de me demander … est-ce que « Trash » signifie quelque chose de particulier, ou on t'a appelé comme ça juste parce que c'est joli ? Ça sonne bien, comme nom … »

Et puis, ça va bien à son apparence, songea-t-elle en s'éloignant légèrement du solitaire. L'écaille admira son travail d'un œil satisfait.

« Dis-moi si ça serre trop, ça doit tenir mais ça ne doit pas te faire mal, sinon ça ne sert à rien et tes plaies ne cicatriserons jamais. »

Spoiler:

Je bâille.
A cause que bizarrement je m'endors. Est-ce-que c'est l'effet que ça doit faire quand quelqu'un s'occupe de vous ? C'est très cool. Ce serait très cool que Coeur Fleuri entre dans le Cercle. Même si c'est une femelle, elle est utile.


Tras..h.. je me rembrunis à cause que sa question me rappelle des souvenirs.

De là-où-je-viens on connait d'autres mots qu'ici et moi aussi j'aime bien Trash et je m'en fous de ce que ça veut dire. je dis.

Puis je m'approche de son oreille et c'est un secret : Mom' elle m'a appellé Trash ( ça veut dire déchet ) Mess c'est ma soeur ( ça veut dire gâchis ) et Mud mon frère ( ça veut dire boue ) à cause qu'elle pense que c'est ce qu'on est.

Puis je la regarde regarde son travail et c'est vrai que c'est bien et c'est super si ça va me guérit mais j'ai pas l'intention de rester sans bouger pour pas que ça se réouvre ça non.

Mais c'est con. je hausse les épaules.
Juste un nom peut pas définir qui on est. je dis.

Genre toi tu t'appelles Coeur Fleuri mais t'as pas de fleurs dans le coeur ça ferait très mal et tu mourrerais sûrement tu vois ? ( rire gras )

King Rat, Modest House

« De là-où-je-viens on connaît d'autres mots qu'ici et moi aussi j'aime bien Trash et je m'en fous de ce que ça veut dire. »

Les petites oreilles de la guérisseuse se dressèrent sur son crâne. De là où je viens ? Où est-ce que c'est, de là où il vient? s'interrogea Cœur Fleuri. Elle détailla encore Trash. Son allure était massive, mais elle devait avouer ne jamais avoir rencontré de félin typé comme lui. Venait-il de loin ? Comment était la vie de là où il venait ? De simple solitaire sans histoire, il passa au rang d'énigme pour la guérisseuse. Il était source de savoir, et elle comptait bien pousser sa curiosité jusqu'au bout.

« Mom' elle m'a appelé Trash (ça veut dire déchet) Mess c'est ma sœur (ça veut dire gâchis) et Mud mon frère (ça veut dire boue) à cause qu'elle pense que c'est ce qu'on est. »

L'oreille de la guérisseuse avait tressaillé sous le souffle de Trash. Elle resta interdite devant le court récit de Trash. Quelle mère pouvait donc penser ça de ses enfants ? Ils n'avaient même pas encore pu faire leurs preuves face à la vie … Cœur Fleuri, guérisseuse de son état, savait combien il était compliqué de trouver le nom parfait pour ses enfants, mais elle n'avait jamais entendu une histoire aussi affreuse.

« Mais c'est con. Juste un nom peut pas définir qui on est. Genre toi tu t'appelles Cœur Fleuri mais t'as pas de fleurs dans le cœur ça ferait très mal et tu mourrerais sûrement tu vois ? »

La gueule de l'écaille s'ouvrit, puis se referma. Elle l'aurait applaudit si elle avait eu des mains. Un nom ne peut pas définir qui on est … C'est vraiment joli. Vue l'idée qu'elle s'était faite du solitaire, elle n'aurait pas cru entendre une phrase aussi poétique et juste sortir de sa bouche. Elle l'avait peut-être bien mal jugé, finalement …

« Je … ne connais pas la langue que tu utilises … D'où viens-tu exactement, Trash ? Est-ce que c'est loin, l'endroit d'où tu viens ? Ton histoire m'intrigue énormément … Et ce que tu as dit sur les noms, c'était très joli. Mais en effet, je n'ai pas de fleurs dans le cœur, enfin du moins pas de vraies fleurs … Mais les fleurs, ça pousse partout. Sur les pierres, sur le Chemin du Tonnerre, près des rivières, sur les cadavres … Alors pourquoi pas sur les cœurs ? »

Elle parut un instant perdue dans ses pensées, réfléchissant à la symbolique de son propre nom, puis termina sur quelques mots qui semblaient lui échapper :

« En tout cas, c'est sûr que ton nom ne te définit pas, Trash. »

Spoiler: