Anomalie sur le territoire de l'Ombre [feat Nuage de Vipère + Étoile du Serpentaire (AT END)] - abandon

Alors que l’apprentie, désemparée devant la furie qui se tenait devant elle, tenta de s’approcher calmement, de nouvelles menaces lui furent lancées. Mais que dis… : crachées au museau. Nuage Hivernal ne devait en aucun cas l’attaquer sur son territoire. Elle risquerait d’être accusée à tord. Ou même pire. Elle attirerait nombreux problèmes à son Clan. Et il était clair qu’elle devait être prudente et maintenir sa colère grandissante. Personne au sein de son Clan n’aurait eu comme souhait de recevoir la foudre d’Étoile de Suie ! Elle la première. Et rien qu’à l’idée d’imaginer la cheffe la sermonner, un bref frisson lui parcouru le corps du bout de sa queue au dernier poil de ses oreilles.

— Arrête de jouer la gamine parfait, fulmina-t-elle. Avoue tu as envie de me frapper, allez, vas-y, frappe-moi ! hurla-t-elle, prête à attaquer de nouveau. À moins que tu sois trop lâche pour le faire ?

Mais alors que Nuage Hivernal s’était un peu reculée, dépourvue de toute solution, la jeune femelle se jeta à nouveau sur cette dernière, s’accrochant à son pelage volumineux et plantant ses crocs fins et aiguisés dans l’une de ses oreilles. L’apprentie hurla de douleur et s’écarta de cette folle, secouant la tête avec acharnement. Son oreille devenait de plus en plus brûlante. Elle pouvait même sentir la pluie dégouliner sur sa plaie. D’ailleurs, l’eau la fit méchamment grimacer. Je vous l’avoue, elle n’avait jamais vraiment saigné dans le temps. Ou alors lorsqu’elle était petite. Elle ne s’en souvenait plus…

Mais alors qu’elle allait hurler de rage, prise d’une bouffée d’adrénaline, un mâle apparut, imposant et couvert d’une aura qui donna à Nuage Hivernal un hoquet silencieux. Son regard était maintenant braqué sur le félin dont les pattes étaient tâchées de sang. Sûrement revenant d’une chasse fructueuse. Mais ce n’était point le sang qui la terrifiait, simplement cet air si paisible et malveillant qu’il portait. Mais alors qu’elle le fixait, analysant rapidement la situation, il se plaça entre elles et se tint debout, ce qui fit d’ailleurs grincer des dents la jeune apprentie. Qui était-il ? Pourquoi ne pas sermonner cette pauvre folle ? Le Clan de l’Ombre était-il pourri jusqu’à la moëlle ? Mais l’apprentie avait le pressentiment qu’il n’était guère qu’un simple guerrier. Elle sentait quelque chose de plus grand en lui, une aura terrifiante, une aura pleine de grandeur et de force.

— Allons, allons mesdemoiselles, il suffit. Que viens-tu faire ici, petit Nuage ?

Le ton qu’il prit effraya l’apprentie. À quoi jouait-il ? Pourquoi tout le monde voulait tant éliminer une pauvre apprentie guérisseuse ?! Et sur le coup, elle resta silencieuse quelques secondes, assombrissant son visage et le fixant d’autant plus, préférant ne montrer aucune faiblesse à un ennemi plus adulte. Si il avait une once de bon sens ou de logique, tout serait vite réglé. Mais elle avait la vague impression que ce qui l’attendait ne serait pas un bel ange tombant du ciel… mais plutôt un démon venant tout droit des enfers.

— Je réfléchissais à quelque chose quand je me suis retrouvée sur le chemin du tonnerre… J’étais perdue dans mes pensées, je n’avais aucune intention d’envahir votre territoire ou de voler vos plantes… Un bruit assourdissant a fait trembler le sol et j’ai bêtement couru dans les buissons… J’ai eu beau essayer de lui expliquer, elle ne veut rien entendre… Et de plus, si je me rappelle bien, les guérisseurs ont le droit de se déplacer sur les autres territoires !

Elle était toujours debout, en position défensive, les yeux rivés sur cet étrange énergumène. Ses yeux ne trahissaient aucune faille. Elle avait dit la vérité. Et elle tiendrait ce discours jusqu’à ce qu’elle soit seine et sauve dans le camp du Clan du Tonnerre. De plus, tuer un guérisseur ou le blesser gravement viendrait à enfreindre plusieurs règles du code du guerrier. Le Clan des Étoiles ne les laissera pas faire, songea-t-elle avec naïveté et dont la croyance envers les étoiles dépassait les limites !

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