THE PROPHETIES BEGIN
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Thème X - Terres Inondées
 
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 Time. pv Ailée

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MessageSujet: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty11.05.13 20:33


«C’est comme ça qu’on reste en vie, quand ça fait tellement mal qu’on arrive plus à respirer... C’est ça la vie.»
«Ton absence m’est insupportable, on aura bien vécu tout les deux, mais il faut que je renonce à toi, il faut que je renonce à toi... »
- Inception.


Instruments des ténèbres, l'orchestre compose une symphonie déchirant mes sens, ouvrant mes plaies, saignant mon âme. Sinistres violons qui ravivent de leurs grincements aigus mes douloureuses hontes ; macabres cors qui sonnent le glas de ma raison comme ils résonnent de la mort d'un gibier ; lancinants hautbois qui sifflent joyeusement mes peines les plus profondes ; ensemble tyrannique, fanfare sadique, harmonie barbare. Bourreaux de mon cœur, bourreaux de mon corps, bourreaux de ma conscience, bourreaux aux cruelles envies inassouvies.

Je me souviens encore des pépites brillant dans ses yeux, de son sourire incontrôlé, de sa voix vibrante d'émotion quand il m'en parlait. Il me décrivait chaque roulis, chaque éclaboussure, chaque brisure, chaque mouvement, chaque éclat. Si bien que j'avais l'impression d'avoir, moi aussi, déjà vu sa reine. Il m'avait expliqué combien son cœur se serrait, sa mâchoire se crispait, les larmes affluaient à sa simple pensée. Sa voix, d'ordinaire calme et raisonnée, tremblait, méconnaissable, timbrée d'une jeunesse excitée. Chaque souvenir le faisait renaître, autant que le faisait souffrir. J'avais mal, si mal pour lui, lorsque, dans un soupir, il m'avouait qu'il l'avait quittée. Sa reine, perdue à jamais, évanouie dans les flots. Ses yeux embués brillaient de chagrin et la lueur de joie s'éteignait. Après avoir rêvé quelques instants, il remettait les pieds sur terre et oubliait sa reine, la mer. «Merci, Frag'»

Allongé à même le sol, tremblant légèrement mais de tous mes membres, j'entrouvris ma gueule et expirai, saccadé par les sanglots. J'étais détruit, brisé de voir ainsi se geler son cœur, d'avoir le sentiment de s'éloigner de lui, d'avoir l'impression de le perdre, peu à peu. Il a oublié tous nos souvenirs, tous nos bons moments, parfois même certaines de nos habitudes. Je n'ose pas lui dire, ne parviens pas à lui avouer que, sans le vouloir, il m'achève.

J'ai peur. Je suis sans cesse effrayé. Peur de le perdre, peur de ne plus jamais voir son sourire se destiner à moi, peur de me lever un matin sans nos chamailleries, peur de n'avoir plus personne à embêter que lui, peur de ne pas avoir le temps de le voir, de lui dire au revoir, peur de souffrir de son absence. Peur de ne pas avoir le temps de vivre, avec lui. Je suis un lâche, un peureux. Si je le pouvais, j'abandonnerais mes souffrances, je quitterais mes peurs, j'ôterais mon manteau de honte, je courrais vers la mort. Elle nous accueillerait de ses grands bras ouverts et nous sombrerions dans l'océan, sa reine retrouvée, mon meilleur ami à mes côtés. Nous serions morts, mais tellement plus heureux.

Je n'avais plus la force de me relever, autant moralement que physiquement. La terre m'appelle, la vie me crie d'abandonner, de l'abandonner. Il est source de mon malheur, source de mon bonheur. Je ne peux pas, je ne pourrais jamais le quitter. Il est le roi, et il a beau avoir perdu sa reine, il lui reste son fou. Son fou qui, malgré la démence qui s'empare de son esprit, lui a juré fidélité. Je suis son ami, son plus fidèle ami, celui à qui il dit tout, celui que j'écoute sans le juger. Et pourtant, je n'arrive pas à lui dire cela. Je suis seul, seul et isolé. Rongé par mes doutes, mes sombres pensées. A qui les dire, à qui les hurler ? Au vide, à la vie, à la mort, au Clan des Etoiles ? Qui pourra bien m'aider ? Je sens en moi un besoin irrépressible d'agir, de souffrir physiquement comme si cela pouvait évanouir toute souffrance morale. Comme si avoir mal était une solution. J'ai besoin d'évacuer, de chasser tous ces démons qui prennent possession de moi. Comment ?

Brusquement, je me lève. J'ai le tournis mais qu'importe, j'ai trouvé le courage de me relever. Je m'avance jusqu'au bord, admire le ciel. Lentement, le soleil s’élève dans le ciel. Majestueux et imposant, il revêt l’horizon de son manteau rose. L’argenté de la nuit s’estompe tandis que pour quelques heures les deux astres du monde se rejoignent dans l’infini bleu. Tel une mer calme, l’éden s’étend, s’étire, côtoie les sommets enneigés et les plaines, ces rases campagnes où galopent les mustangs. Sans limite, sans frontière, le firmament est libre. Il est le cheval qui cavale où bon lui semble. Il est le chamois qui arpente les cimes. Il est l’oiseau qui pourfend l’air de ses frêles ailes. Il est le calmar géant que personne n’ose attaquer et le thon qui sillonne les rivières, les lacs et les océans. L’éther est tout ce que l’on peut penser, ou imaginer. On ne peut lui retirer sa beauté, sa grandeur, son infini. Sa liberté. C'est face à lui que je me poste, immobile, droit et pourtant si frêle. Sur mes joues, de chaudes gouttes sillonnent leur route. Si jamais une mer était là, à mes pieds, dangereuse et attirante, comme Océ' me la décrit ? Si jamais ses tourbillons déchaînés étaient là, colériques, reflets de mon âme détruite ? C'en était trop et j'éclatai. Des torrents de larmes jaillirent de mes pupilles vertes. J'avais envie de hurler, hurler à la mort, hurler à m'en brûler la gorge et cracher du sang. Mais rien ne sortait. Non, rien à part ses larmes de faiblesse. Ce n'était pas moi, ça. Ce n'était pas dans mes habitudes ne me mettre à nu, de pleurer face au vide, de rester là, gueule crispée, cordes vocales bloquées dans un son qui jamais ne sortira.

Alors, elle est là, la fin de l'histoire. J'avais fait tout ce chemin mental, tout cet effort, pour échouer. J'avais trempé l'herbe de mes pleurs, j'avais été à deux doigts d'expulser le démon, et non. Non, il était toujours à l'intérieur, ricanant, se moquant. Je refusai de m'abattre. Je refusai de renoncer. Si ce n'était pas cette fois, ce serait une autre. Si Vague des Océans ne pouvait m'aider, alors je le ferai seul. Seul et isolé, comme depuis le début de mon existence.

Déception, colère, incompréhension. Je me retournai, décidé à quitter les lieux au plus vite, et ne jamais y retourner. Et pourtant. Elle était là, non loin de moi. Mes yeux cillèrent en rencontrant son pelage blanc. Sa carrure dépassait presque la mienne, presque. Mon cœur se serra, je me sentais si vulnérable. Si coupable. C'était sur elle, la seule personne à des kilomètres à la ronde, il a fallu que ce soit elle, la meneuse du clan du Vent, qui se présente face à moi. Intérieurement, je lui soufflais, lui hurlais de fuir. Déjà, des larmes d'impuissance roulaient sur mes joues. C'était sur elle que j'allais me déchaîner, sur elle que j'allais hurler, sans qu'elle n'y comprenne rien. Car oui, il fallait bien quelqu'un pour souffrir, quelqu'un d'autre que moi.


Dernière édition par Fragrance de l'Âme le 16.08.13 12:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty11.05.13 23:56

Étoile Ailée


Time. pv Ailée 230086photo

Si seulement nous n’avions pas besoin d’aimer. Si seulement je pouvais m’empêcher d’agir de la sorte. D’apprécier à mort quelqu’un, d’avoir l’intention de finir ma vie avec lui. Vivre est insupportable sans lui, le monde semble vide. Tout déferle autour de moi, il ne reste plus que moi. Jamais je n’aurais dû rester avec lui. J’aurais dû le protéger, le défendre comme je le pouvais. Mais je l’ai laissé partir, il est tombé, croulé sous le poids de la défaite. J’aurais dû sombrer avec lui, en finir pour de bon. Mais la toupie ne cesse de tourner, le temps passe. Je me suis brisé, j’ai failli m’anéantir. Seulement, le temps est allé trop lentement, je n’ai pu compter ses battements de cœur, pour compter les secondes qui passaient. J’ai perdu trop de temps précieux...


Son souvenir est pâle, s’efface comme la joie qui m’hantait autrefois. La lueur dans ses yeux, son sourire espiègle, les tours qu’il s’amusait à jouer : parfois, tout revient. Les histoires qu’il me racontait, chaque mot, chaque détail, comme s’il y avait vraiment été. Le monde qu’il m’avait partagé, celui qui soufflait comme la brise dans ses rêves. J’avais l’impression d’y être aussi, d’y vivre tous les jours. Chaque matin, il soupirait, son âme chagrinée à l’idée d’avoir quitté son monde. Son rêve, perdu à jamais dans les ténèbres, triste souvenir qui le ramenait à la réalité. Après avoir savouré les dernières esquisses de son monde, il se levait. Je ne savais pas quoi faire, je me sentais mal pour lui. Il était si seul, tandis que moi, j’étais si entourée. Je souffrais pour lui.

La pierre paraissait froide, moqueuse de ma souffrance. Plus personne pour la réchauffer, pour me réconforter lorsque je faisais des cauchemars. Mon cœur s’effrite, laisse tomber des morceaux lentement, puis un jour, je mourrai. Je serai seule pour souffrir, mais avec lui pour me guider là-haut. C’était ma source inconditionnelle pour vivre, l’oasis de mes souvenirs. Il est parti avec eux, les a gardés en mon honneur. Pour que je souffre moins, sans lui pour me guider. Simplement, je n’y arrivais pas. Il y a dix lunes exactement, dix lunes encore qu’il ne foule plus le sol qu’il aimait tant. Dix grandes lunes que je pleure sans cesse sa disparition.
Je pourrais m’abandonner, laisser ma vie rouler sur mes joues, tomber sur le sol asséché. Aller rejoindre le crépuscule, trouver un endroit ou lâcher ce fardeau immense, comme une ancre qui me fait doucement couler vers le fond. Personne ne m’entend, personne ne me connaît vraiment. Lorsqu’on regarde bien, je les ai perdus. J’ai perdu ceux que j’aimais, les seules à qui je pouvais faire confiance. J’ai même dû prendre la place d’une d’elles. Étoile Blanche, Chant d’Espoir, Constellation des Anges et Cœur Noir. Les seuls qui ressentaient ma souffrance, les seuls qui me comprenaient. J’étais heureuse, avec eux. Je partageais mon bonheur avec les autres tellement j’en avais à revendre. Pourtant, la fin s’est abattue sur moi comme la lune s’étend sur la plaine autrefois ensoleillée.

Sous mes frêles pattes, le sol ondulait. Les larmes se refoulaient dans mes yeux, les empêchant d’hydrater la terre. Le vent claquait sur mon visage, l’aube m’aveuglait presque, l’eau embrouillait pourtant ma vision. Je ne voulais pas céder, céder encore une fois à l’impuissance. C’est lâche de s’abandonner comme ça. Je suis leur meneuse, leur dirigeante. Je ne peux pas être si vulnérable envers quelqu’un, si coupable de n’avoir rien pu faire. Les remords remontaient, je n’avais le goût que de hurler ma rage, ma peine et ma douleur. Rien ne sortait. Mes pattes faisaient le sale travail. Elles me portaient loin, vers l’horizon qui devenait bleu. Le ciel me couvrait, s’étendant dans toute sa beauté. Le soleil montait, une sphère jaune dans l’azur du jour. Ou allais-je ? Je n’en savais rien, j’étais si concentré à me mordre les babines pour ne pas m’échapper.
Je ne voulais plus fouler cette terre. Je voulais sentir un autre fumet que celui des clans. Sentir quelque chose de salin, comme l’air de la mer comme il m’avait si bien détaillé. Lorsque les récifs t’appelaient, que l’écume humidifiait ton visage, les vagues t’arrachent ta tristesse et t’offre une liberté sans fin. Sauf qu’il y avait lui. Un guerrier, un peu plus grand et musclé que moi, étalé sur le sol, prêt à se jeter aux abysses du désespoir. Le sol à ses pattes était trempe, humide et écrasé par le poids de ses larmes. Ses yeux brillaient d’une lueur accablante, celle de ce que je ressentais. Quelqu’un de comme moi, qui pourtant n’était pas lui-même en ce moment. Il voulait fuir, ou bien me hurler de fuir. Il ne voulait pas que je sois celle sur qui il s’effondre, mais je le serai tout de même. Que je comprenne ce qu’il me dise ou pas, je le soutiendrai. Que mon honneur descende, et bien tant pis, elle est déjà assez basse comme ça. D’un pas hésitant, j’avance vers lui, contre le vent et j’oublie ma peine. Je me fiche que j’ai l’air d’une pauvre idiote. Je m’étendis près de lui, en le regardant de mes prunelles vertes. Je n’avais pas besoin de permission; il était trop mal en point pour cela. Tout doucement, ma voix souffla comme un doux zéphyr dans ses oreilles.

- Laisse-toi aller. Libère-toi, arrête de te mentir, de dire que tu ne pleureras plus, que tu as l’air dégonflé. C’est naturel de verser des larmes. Crie, crie-moi en plein visage. Fait comme le ciel, fait comme la mer; gronde, laisse partir tes vagues..."


Dernière édition par Etoile Ailée le 21.05.13 1:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty20.05.13 19:55


«Tell them I was happy
And my heart is broken
All my scars are open
Tell them what I hoped would be
Impossible.»



     Un frisson parcourut ma colonne vertébrale et, dans un murmure qui s'intensifia, explosa ma colère.
     «Me libérer ? Me libérer, vraiment ?! Comment veux-tu que je me libère ?! Tu veux vraiment savoir ce qui me tracasse ? Ce qui ne va pas chez moi ? Ce que je suis réellement ?
     Je suis un oiseau à qui on a ôté les ailes et qu'on a cloitré dans une cage ridicule, un oiseau dont la liberté a été dérobée. J'aurai aimé m'évader, abjuger ce clan, abandonner ma famille. Humer à pleine bouche les effluves de la liberté. Mais ça aurait été délaisser mon ami, mon seul véritable ami, que j'aime de tout mon cœur fêlé. Je ne peux pas, non je ne pourrais jamais le trahir. Je suis enclavé, ancré dans une époque qui ne me sied pas.
     Je suis une étoile, négligé parmi tant d'autres, égarée dans une immensité dont les limites m'échappent, immobile, prisonnière. Une étoile qui, jour après jour, perd de son éclat et qui, lorsqu'elle s'éteindra, n'aura personne pour l'accompagner, si ne c'est le silence opaque qui l'étouffe. Comme elle, je suis entouré mais si seul, j'écoute le monde pleurer mais je garde enfouies mes peines.
     Je suis comme un bloc de neige. Vois-tu le manteau blanc qui drape les Hautes Pierres ? Il semble lisse, uni, compact. Personne ne voit toutes les fissures qui, un jour, la feront s’écrouler, devenant avalanche. Je suis d’apparence heureux, et même peut-être des fois le suis-je, mais je suis si brisé à l'intérieur. Si meurtri, si fissuré, si cassé.
     Je suis l'ardoise qu'on a jetée avec force sur le sol et qui s'est brisée. On aura beau appuyer de toutes ses forces sur les bouts, elle restera morcelée. La vie m'a malmené, croyant peut-être que je n'y prenais garde, et peut-être est-ce mon indifférence forcée qui en est la cause. Elle m'a jeté de toutes les falaises abruptes, tous les ponts dans des torrents incontrôlables, dans toutes les fosses dont il est impossible de s'échapper.
     Je suis la carte défaillante du château. Celle qui fait que tout s'effondre. On a additionné les fardeaux sur mes épaules. Mais ces dernières ne sont pas invincibles et il faut bien un jour où je tombe. C'est arrivé.
      Je suis sans doute aussi la vaguelette, à la destinée triste. Minuscule et quasi-invisible, personne ne se soucie d'elle et personne n'en a peur. Elle est écrasée par ses supérieurs sans qu'ils ne se doutent de son importance et elle meurt sans une éclaboussure, noyée par ses semblables.
     Je suis tout ça à la fois et même pire : je ne suis finalement rien. Même en étant brisé, oublié, insignifiant, une erreur je ne suis rien. Je fais tout pour exister mais ne fais que vivre.
     Lorsque j'étais jeune, je n'ai pas vécu. En réalité, je n'ai jamais réellement été jeune. Dans ma tête, j'étais vieux, dans mon corps, mal à l'aise et dans mon cœur, solitaire. Je n'ai pas eu d'amis.
     J'ai voulu ouvrir mon esprit au monde et Océ' a finalement percé mon cœur. Il l'a bercé de chimères et d'illusions, m'a rendu la ville belle, folle et douce. Je me rappelle avoir été heureux, quelques années plus tôt. Non, en réalité, ce n'est qu'une brume aux teintes joyeuses, mais j'en ai oublié la précise couleur. Tout ce dont j'ai rêvé, tous les espoirs que j'ai nourris, toutes les promesses celées, tout ça n'étaient qu'idiotes utopies. C'est sûr, j'ai honte, mais par dessus tout j'ai peur. Peur de le perdre, peur de perdre les dernières secondes de sa vie. Peur qu'il s'envole sans moi et qu'il rejoigne ces fameux guerriers, en haut. J'ai peur de ne pas avoir le temps de vivre avec lui, peur de ne trouver aucune réponse à mes chimères brisées, peur de me réveiller le matin et trouver la place froide à mes côtés, peur de ne pas pouvoir, une dernière fois, courir avec lui au travers des champs.
     Mon cœur est brisé, mon corps entier souffre, mon esprit est torturé. Mais qui pourrait me sauver, pourquoi en parler ? Je l'aime à en crever, à le haïr pour tout ce qu'il me fait subir. A courir après mes rêves, je suis tombé. A vouloir m'envoler, j'ai chuté. A combattre plus fort que moi, je me suis effondré. Mon âme est en miette, éclatée en mille étoiles, mille éclaboussures, mille flocons.
     C'est simple, terriblement simple, tu sais. La vie n'est qu'un jeu. Un jeu auquel j'ai perdu.»



     Mais parce qu'il est toujours plus facile d'abandonner que de se battre, je tournai simplement la tête vers la femelle et malgré les étincelantes gouttelettes nacrant mes pupilles, le tremblement agitant mon menton, tout mon corps vacillant, je lui dis d'une voix glaciale :
     «Je vais bien. Occupe-toi simplement de tes oignons et ne vient pas déterrer les miens, il me semble que tu as déjà assez de souci comme ça, non ? Ne fait pas semblant d'aller mieux que moi, tu me prendrais pour un con et franchement, je n'apprécierai pas. Mais vas-y toi, essaye de te libérer, de parler de tes problèmes. Je m'en balance mais tant pis, parle. Je ne t'écoute pas, je t'entends et te subis mais tant pis, je ne partirai pas. Ce sera toi qui partiras. Nous ne sommes pas sur la même route de désolation, ma chère ennemie. J'ai la mienne, tu as la tienne. Vis ta vie misérable, je ne peux rien pour toi, comme tu ne peux rien pour moi. C'est bête, hein ? Figure-toi que c'est vous, les chefs, qui en avez décidé ainsi. Pleure sur ton sort, je ne pleure pas sur le mien. Trace ta route, je trace la mienne.»


     Il aurait pu faire tous les efforts du monde pour cacher ses émotions les plus profondes, et le Clan des Étoiles sait combien il est doué pour ça, ça n'aurait rien changé. Ses yeux émeraude métallique lançaient à la chatte des éclairs colériques. Pourtant dans ses éclairs, on pouvait lire toute la tristesse et le désespoir de son âme en péril. On pouvait discerner une cassure, une faille, une brèche ouverte, saignant son cœur. On pouvait voir briller les larmes de la peur et de l'impuissance. On pouvait y lire toute sa détresse, comme dans un livre ouvert.


Dernière édition par Fragrance de l'Âme le 16.08.13 12:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty21.05.13 1:18

Étoile Ailée




Comment veux-tu que je reprènne courage si facilement ? Dans un univers pareil, où la réalité te frappe de plein fouet, la chance de pouvoir être si courageuse est si
minime qu'on pourrait la comparer à un insecte. J'ai sans cesse voulu aider, pareil au Clan des Etoiles, mais tout ce qu'on m'a offert en retour, c'est la méfiance. Aucune amitié réelle et digne de porter ce nom. Parce que je suis chef? Certainement pas, car d'habitude, on respecte un chef, on ne le craint pas, sauf si c'est un tyran. Parce que je suis différente, sans aucune morale, aucun soucis de l'amusement. En fait, je change pour eux, et en échange, je n'obtiens que des questions. C'est impossible d'être parfait, certes, mais leur plaire serait suffisant. J'aurais tant apprécié pouvoir lui parler plus longtemps, tant voulu qu'il soit encore là. J'aurais au moins pu lui demander une dernière fois ce qu'il ressentait pour moi, sentir son souffle chaud sur mon pelage et sentir sa truffe dans mon pelage. Je paierais cher pour le revoir, ne serait-ce que pour une minute, la plus infime soit-elle. Mais comme l'étoile, elle a fini par tomber, s'écraser et partir en poussière, sans que personne ne s'en rende compte. †



C'est impossible, impossible de savoir qu'à côté de moi, affalé sur la terme ferme, se tenait un ennemi. Quelqu'un qui pourrait me réduire en bouilli en quelques secondes s'il le voulait. Mais pourtant, j'y restais, calme, et j'attendais patiemment qu'il réponde. Il serait en colère, il voudrait me prouver qu'il est fort, puissant, qu'il est heureux et que son cœur n'est pas meurtri. Mais c'est impossible, pour tout le monde. Car un jour, on trouvera quelqu'un qui sera que cache notre masque, et enfin, il tombera. Il ne l'a pas trouvé, c'est certain. Où du moins, il l'a peut-être perdu. Les larmes perlaient ses yeux, mais la rage bouillonnait en lui.

Son ton fut glacial, comme le givre qui gelait les moustaches des félins à l'hiver. Il ne voulait pas, ne pouvait pas tomber et se résigner à cela. Il avait l'air bêtement imbécile. J'avais le goût de le gifler et de lui ordonner de s'ouvrir les yeux car il était stupide de faire sa, d'en rester là. Non, je ne me mèlerais pas de mes oignons, non je ne parlerai pas, et non je ne partirai pas, sale ingrat. Il avait besoin de quelque chose, sa crevait les yeux. Il ne voulait pas s'ouvrir, mais pourtant, on aurait dit que ce n'était pas de son plein gré. Que pouvais-je répondre à cela ? L'une des choses que je pus faire, c'est de lui sourire, lui sourire bêtement. Aussi bête qu'il en avait l'air. Je me déplacai et m'assied devant lui. Mes yeux verts fixaient les siens. Mon sourire ne s'effacait pas, j'aurais pourtant souhaité qu'il soit éphémère, qu'un simple passage idyllique. Son regard lancait des éclairs mais pourtant, une faille, une brèche ou une simple ouverture pouvait tout réveler.

« Tu veux bien regarder ce sourire que je t'adresse ? Il est bête, n'est-ce pas ? Et bien il te ressemble sur ce point de vue. Tu sais autant que moi que derrière ce masque que tu enfiles chaque fois pour te rendre la vie plus facile se cache un cœur meurtri. Tu m'as l'air plus qu'imbécile de garder ce fardeau pour toi, et encore plus de faire défaut aux autres. Sâche que ce n'est pas parce que je suis cheffe que j'ai autant de soucis que tu le penses. Certes, tu es au courant que moi aussi, je pleure sur mes lauriers, mais moi, je ne feint pas l'ignorance devant les autres pour me penser forte. Moi, au moins, j'essaye d'être conciliente avec toi, ennemie ou pas. Et si je puis me le permettre, me parler comme si j'étais ton amie ne serait pas de refus, surtout que je ne partirai pas avant longtemps, figure-toi ..»


Il n'en fallut plus pour que je sente la tension monter dans ses membres, ainsi que dans les miennes. Je risquais une forte douleur, ou le souvenir d'une griffure. Il aurait suffit d'une simple cicatrice pour que tout s'ouvre.
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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty02.06.13 17:07



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« IT'S TOO LATE TO APOLOGIZE. » - APOLOGIZE , SILVERSTEIN


    « Tu veux bien regarder ce sourire que je t'adresse ? Il est bête, n'est-ce pas ? Et bien il te ressemble sur ce point de vue. Tu sais autant que moi que derrière ce masque que tu enfiles chaque fois pour te rendre la vie plus facile se cache un cœur meurtri. Tu m'as l'air plus qu'imbécile de garder ce fardeau pour toi, et encore plus de faire défaut aux autres. Sâche que ce n'est pas parce que je suis cheffe que j'ai autant de soucis que tu le penses. Certes, tu es au courant que moi aussi, je pleure sur mes lauriers, mais moi, je ne feint pas l'ignorance devant les autres pour me penser forte. Moi, au moins, j'essaye d'être conciliente avec toi, ennemie ou pas. Et si je puis me le permettre, me parler comme si j'étais ton amie ne serait pas de refus, surtout que je ne partirai pas avant longtemps, figure-toi ..»


Je pouvais le sentir. C'était comme un craquellement lent, une fissure parcourant mon corps, un frisson hérissant mon poil. Cette fracture n'existait pas, elle n'était que fictive, comment était-ce possible que je la sente me détruire ? C'était sa faute, et pourtant elle avait tellement raison. Ses paroles larmoyantes avaient rouvert ma blessure parce qu'elles étaient véridiques. J'en tremblerai de rage si j'en avais la force. Et elle se plante face à moi, me prend pour un imbécile, un idiot. J'ai envie de lui hurler des horreurs, lui cracher au visage afin d'ôter cet horrible sourire, cette abominable moquerie. Mon sang bouillonne et je sens, enfin, la force monter en moi. Je plante mes yeux gris dans les siens, lui transmettant toute mon animosité, toute ma colère qui faisait déjà vibrer ma voix.

    « Efface ce puta-n de sourire de ton affreux minois. »

La vulgarité. J'étais heureux de voir le choc que la prononciation de ses mots avaient chez mes interlocuteurs. Je n'avais pas envie qu'elle me réponde, je n'avais pas fini de lui crier des ignominies. Ma fureur était étrange, inhabituelle, comme teintée de tristesse et d'angoisse. Crainte d'être démasqué, sans doute. Jamais elle ne démasquera par-delà mes insultes une quelconque tristesse, elle sera bien trop touchée dans son amour propre cette pauvre princesse. Je la hais, elle et sa vivacité d'esprit. Je me lève et la surplombe. M'avance, m'assieds, la colle presque. Cette proximité m'insupporte, mais je ne tiens pas à m'écorcher la voix.

    « Que sais-tu de la vie, pauvre écervelée ? Dis moi, que sais-tu des douleurs, des abandons, des questions sans réponse, des doutes atroces, des incohérences inexpliquées, des amours inexprimés ? Tu crois tout savoir, avoir tout subi parce que tu lâches quelques larmes de temps en temps, et cela n'a rien à voir avec ton statut de chef, non, mais avec ton coeur de biche. Madame est forte, mais Madame accepte de pleurer de temps en temps. Non, ce n'est pas ça être fort. Tu ne sais rien des notions, imbécile. »

*Profite de ces secondes où je reprends mon souffle et éloigne mon visage du tien.* Ses iris magnifiques me déstabiliseraient si la haine ne m'aveuglait pas. Je la hais, je la hais du plus profond de mon être. C'est inexplicable et insensé, mais soulageant.

    « Tu es inutile, tu le sais ça ? Ton sourire, là, te fait paraître encore plus conne. Ne me compare pas à lui comme on compare un prix et une valeur. C'est toi que ton sourire reflète. Une personne suffisante, imbue d'elle même, persuadée de tout savoir. Je te le dis et te le répète, tu es ignorante. Désespérément ignorante. Je suis navré de constater l'ampleur de ton idiotie. Tu essaye d'être conciliante ? C'est adorable. Mais laisse, oublie, tu n'y arrives pas. Tu n'arrives à rien. Je suis vieux, tu n'as même pas idée du nombre de lunes que j'ai vécu. J'étais déjà brisé avant même que tu ne naisses. J'avais déjà connu le mensonge, l'abandon, l'amour impossible, l'échec. Essaye de comprendre que jamais, non jamais mes blessures ne guériront, ni même ne cesseront de saigner. Aucune parole, aucune amitié, rien ne pourra être comme un baume réparateur. »

Je me sens perdre les pédales, et c'est aussi bruyant qu'un orage, aussi silencieux qu'une nuit calme. A la seconde où j'aimerai entendre l'univers hurler, il se fait muet comme un nuage. A la seconde suivante, alors que la paix serait tout ce dont j'aurais besoin, un orchestre tiraille mes sens. Je n'y comprends rien, je suis perdu. Tout ce que je sais, c'est que je ne peux m'arrêter de parler, ne peux m'empêcher de hausser la voix progressivement.

    « Tu ne comprendras pas, jamais ! C'est comme essayer d'expliquer l'inexplicable, de trouver l'introuvable, d'oublier l'inoubliable, de comprendre l'incompréhensible : c'est impossible ! Bordel, impossible, tu entends ça ? Es-tu si attardée que tu ne comprends pas ça ? Arrête de chercher, arrête de percer en moi, arrêter d'essayer de piger, de tenter de me découvrir comme si j'étais une vulgaire grotte mystérieuse ! Ça m'énerve, ça me fout la rage que tu refuses d'assimiler que tu ne m'aideras pas ! C'est trop tard pour ça, trop tard pour rattraper le temps perdu avec lui, tu vois ? J'ai trop fait d'erreurs, rencontré trop d'échecs. Ne me dis pas que tout le monde a le droit à une seconde chance, c'est faux, c'est des conneries tout ça, des faux espoirs à la con ! C'est pour les déprimés les secondes chances, c'est quand il nous faut une sorte de lumière à suivre parce qu'on tout juste la volonté nécessaire et que nos rêves font le reste ! Mais j'ai plus de volonté, j'ai plus l'envie de vivre ! J'ai tout perdu, je les ai tous perdus ! Je t'entends, je t'écoute tu sais, et je sais que tu as raison. J'ai juste peur de te croire. Voilà, tu l'as mon masque. Prends-le et casse-toi.»

Je suffoque, je me suis perdu avec mes mots, j'en ai oublié de respirer. Je me sens si vide, si con. J'ai toujours aussi mal, mal à l'intérieur, je ne comprends toujours pas pourquoi. C'est vrai, pourquoi ? N'est-ce pas plus simple de mourir au lieu de faire souffrir les autres ? Je la regarde, la découvre comme pour la première fois. Ses traits sont doux, ses yeux paraissent chaleureux. Je suis horrifié d'avoir pu lui faire mal, lui faire peur.

    « Non, non, c'est pas possible. Explique-moi, dis-moi pourquoi t'es restée. Je t'avais dit de partir, pourquoi, pourquoi, mais je comprends pas pourquoi tu l'as pas fait. Pourquoi tu m'as pas abandonné, comme tous les autres. Pourquoi tu fais pas comme tous les autres ? Je te hais. C'est incroyable. Je suis désolé, j'aurai jamais dû te dire tout ça, oublie. Je suis con, je suis trop con. C'est ma faute. »

Les larmes embrouillent mes mots et je perds pied. Je coule, je sombre dans les flots. Je m'accroche à elle comme à une bouée et pose ma tête contre son cou, ferme les yeux, respire par saccade et lui murmure.

    « Pardon. »



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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty02.06.13 19:29

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希望



« Efface ce puta-n de sourire de ton affreux minois. »

Il n’y avait rien à lui reprocher. Absolument rien à reprocher à quelqu’un qui a foutu sa vie en l’air, qui ne sait plus rien faire que de désespérer. Qui, après le nombre de lunes où il a vécu, ne sait plus comment faire pour survivre. La vulgarité n’est qu’une façon de se protéger, une façon de se défouler, de montrer que l’on est plus puissant qu’on en a l’air. Peut-être l’étoffe d’une légende, non pas physiquement mais mentalement. On a tous notre façon de ne pas vouloir paraître faible, en l’avouant ou en le dissimulant autre part. Lui décide d’insulter les autres, moi y compris. Je ne suis pas une exception pour lui, simplement une autre personne à détester. Il s’avance, le pauvre, et se colle contre moi. Comment comprendre quelqu’un s’il agit au contraire de ses paroles ?

« Que sais-tu de la vie, pauvre écervelée ? Dis-moi, que sais-tu des douleurs, des abandons, des questions sans réponse, des doutes atroces, des incohérences inexpliquées, des amours inexprimés ? Tu crois tout savoir, avoir tout subi parce que tu lâches quelques larmes de temps en temps, et cela n'a rien à voir avec ton statut de chef, non, mais avec ton cœur de biche. Madame est forte, mais Madame accepte de pleurer de temps en temps. Non, ce n'est pas ça être fort. Tu ne sais rien des notions, imbécile. »

La vie va ainsi, on ne peut s’empêcher d’être intelligent ou non. On y va avec ce qu’on appelle l’instinct, cette chose si puissante qui nous rend sûr de nous. Il peut nous aider à survivre, autant qu’à mourir. On ne peut rien faire contre sa, on l’a ou on l’a pas. On nous a créés comme ça, on ne doit pas essayer de faire autrement. Il s’éloigne, reprend son souffle et m’observe. Le gris de ses yeux le trahissent, car dissimuler cet angoisse, cette incompréhension est plus difficile qu’il ne le croit, pour l’avoir moi-même vécu. C’est dur de vouloir faire croire aux autres quelque chose alors qu’on aimerait simplement se faire consoler. Nous n’avons pas tous la même vision des faits, voir positif ou négatif ne change rien. J’ai beau me répéter que je suis stupide, que je devrais abandonner, mourir et laisser ce fardeau à l’humanité. Je ne suis pas forte, j’ai de l’audace. Je ne suis pas chaleureuse, j’espère seulement ne pas voir quelqu’un d’autre souffrir seul. Je n’ai rien, sauf l’espoir. L’espoir qu’un jour, les choses seront meilleurs, que la paix sera là pour rester. Ce que je souhaite, c’est quelque chose que l’on ne peut avoir.

« Tu es inutile, tu le sais ça ? Ton sourire, là, te fait paraître encore plus conne. Ne me compare pas à lui comme on compare un prix et une valeur. C'est toi que ton sourire reflète. Une personne suffisante, imbue d'elle-même, persuadée de tout savoir. Je te le dis et te le répète, tu es ignorante. Désespérément ignorante. Je suis navré de constater l'ampleur de ton idiotie. Tu essayes d'être conciliante ? C'est adorable. Mais laisse, oublie, tu n'y arrives pas. Tu n'arrives à rien. Je suis vieux, tu n'as même pas idée du nombre de lunes que j'ai vécu. J'étais déjà brisé avant même que tu ne naisses. J'avais déjà connu le mensonge, l'abandon, l'amour impossible, l'échec. Essaye de comprendre que jamais, non jamais mes blessures ne guériront, ni même ne cesseront de saigner. Aucune parole, aucune amitié, rien ne pourra être comme un baume réparateur. »

Je le sais. Je suis ignorante, inutile, et je suis cheffe de Clan pour ces deux raisons. Être conne, c’est ma première raison d’être. Je ne t’y compare pas, je le prends comme exemple de ton imbécilité, car tu, je et nous sommes des objets. Les pantins de l’univers, du Clan des Étoiles. Mon sourire est faux, sans aucune vérité sur moi. Je te renvoie ce que tu m’as lancé cruellement au visage plus tôt par l’adresse de ce dévoilement. Je ne suis pas suffisamment robuste pour survivre sans peine ici, et je suis loin de tout savoir. Je ne sais même pas où est le soleil présentement. Je te le répète aussi. J’essaye simplement de t’aider, de ne pas te laisser seul. Qui a-t-il de mal à cela ? Je ne m’abaisserai pas à perdre contre toi, chat qui ne fait que désespérer. J’aboutirai à quelque chose, un jour, tu ne peux m’en dissuader. Je suis certainement aussi vieille que toi, que je ne le laisse paraître ou non. J’ai peut-être vécu moins d’horreur que toi, mais moi j’ai su garder la foi. Je ne l’ai jamais laissé s’échapper. J’ai connu ce que tu tentes de m’expliquer, mais je ne m’ouvre pas à toi. Tes blessures cicatriseront, tu ne peux rien y faire. Même si tu as le goût de les voir encore et encore, elles se fermeront, et ce, tu ne pourras que t’en réjouir. J’espère que tu sauras le comprendre avant de mourir.

« Tu ne comprendras pas, jamais ! C'est comme essayer d'expliquer l'inexplicable, de trouver l'introuvable, d'oublier l'inoubliable, de comprendre l'incompréhensible : c'est impossible ! Bordel, impossible, tu entends ça ? Es-tu si attardée que tu ne comprends pas ça ? Arrête de chercher, arrête de percer en moi, arrêter d'essayer de piger, de tenter de me découvrir comme si j'étais une vulgaire grotte mystérieuse ! Ça m'énerve, ça me fout la rage que tu refuses d'assimiler que tu ne m'aideras pas ! C'est trop tard pour ça, trop tard pour rattraper le temps perdu avec lui, tu vois ? J'ai trop fait d'erreurs, rencontré trop d'échecs. Ne me dis pas que tout le monde a le droit à une seconde chance, c'est faux, c'est des conneries tout ça, des faux espoirs à la con ! C'est pour les déprimés les secondes chances, c'est quand il nous faut une sorte de lumière à suivre parce qu'on tout juste la volonté nécessaire et que nos rêves font le reste ! Mais j'ai plus de volonté, j'ai plus l'envie de vivre ! J'ai tout perdu, je les ai tous perdus ! Je t'entends, je t'écoute tu sais, et je sais que tu as raison. J'ai juste peur de te croire. Voilà, tu l'as mon masque. Prends-le et casse-toi.»

Certes, je ne comprendrai peut-être jamais, mais j’essaye, sans jamais abandonner. Si l’on souhaite vraiment expliquer quelque chose, on réussira. On aura l’audace et la témérité de continuer, jusqu’à trouver la réponse. Encore là, tu as tords. Je suis attardée, oui, à un point que tu ne sais pas. Je chercherais ma vie s’il le faut, et même plus que là. Être curieux n’est pas un défaut, au contraire, c’est un moyen d’avancer. Tu n’es pas une vulgaire grotte mystérieuse, tu es bien plus. Un objet de curiosité inimaginable, qui serait sûrement un ami formidable, à essayer de comprendre chaque jour. Comme sur une carte au trésor, ne jamais arrêter de trouver l’emplacement de ta faille. Tu sais quoi ? Je ne dirais jamais que je ne t’aiderai pas, parce que juste le fait que tu me parles te fait du bien. Le temps, on n’en a jamais assez, c’est vrai. Mais crois-moi, il t’en reste assez pour vivre à fond ce qu’il te reste. Ta seconde chance, tu l’as perdu, voilà pourquoi je devrais te crier au visage que l’on n’a jamais assez de chances. Tu n’as pas perdu toute ta volonté, car tu es encore là. Vivant. Tu ne les a pas tous perdus, tu fais simplement semblant. Tu ne t’ouvres pas aux autres, voilà le problème. Je ne veux pas de ton masque, j’ai simplement envie de le briser, devant tes pauvres yeux et te faire comprendre que la vie est éternelle et que tu ne changeras rien.

« Non, non, c'est pas possible. Explique-moi, dis-moi pourquoi t'es restée. Je t'avais dit de partir, pourquoi, pourquoi, mais je ne comprends pas pourquoi tu l'as pas fait. Pourquoi tu ne m’as pas abandonné, comme tous les autres. Pourquoi tu ne fais pas comme tous les autres ? Je te hais. C'est incroyable. Je suis désolé, je n’aurai jamais dû te dire tout ça, oublie. Je suis con, je suis trop con. C'est ma faute. »

Rien n’est de ta faute. C’est la faute de la vie, de s’accentuer comme sa au fil des jours et des évènements. On n’aura jamais assez d’erreurs à compter, et partir aurais été ma plus grande. Tu n’es pas si fort toi non plus, tu as besoin d’une épaule sur qui t’appuyer, comme n’importe qui. On en a tous besoin, c’est normal. Rien de bizarre là-dedans. Cesse de me haïr, tu sais mieux que moi que tu ne comprends pas ce qui t’arrive. Je n’oublierai pas, tu l’as gravé dans ma mémoire, mot par mot. Chaque parole, chaque soupir que tu sors se grave dans ma tête. On m’en a déjà parlé, ce phénomène est rare. Lorsque deux personnes sont faites pour vivre l’une de l’autre. Malheureusement, les deux ne se trouvent pas toujours. Alors dans ce cas, on ne peut rien changer. Ils ne se sont pas vus, ils n’ont pas pris la peine de se connaître d’avantage. On appelle ça des âmes-sœurs. Lorsque je t’ai vu, j’ai tout de suite compris que je devais rester jusqu’à la fin. Que peu importe ce que je pourrai entendre, penser ou crier, je devrais rester. Ma vie entière s’il le fallait. Ne jamais renoncer, pardonner pour avancer.

« Pardon
. »

Tu vois, j’ai bien fait de rester. Cette simple parole, petite bise qui a effleuré gentiment mes oreilles à suffit pour que je ne regrette rien de ce que j’ai entendu. J’aurai pu renverser ciel et terre pour l’entendre, chasser les nuages un par un, écraser les fourmis une par une. Tout est pardonné, ça l’était même d’avance. Il faut avancer dans la vie, et ce simple geste change la donne. Le ronron amusé mais soulagé qui sortit m’échappa. Je l’aurai contenu, mais savoir que j’aurais pu être bête comme toi, te parler durement, me déchirait le cœur.

« Tu étais pardonné d’avance. Tu ne sais pas, ne peux pas savoir ce qui me trame derrière la tête. Peut-être comprendras-tu un jour, où l’as-tu déjà compris ? Je n’en sais rien et ne veut pas le savoir. Je n’ai pas besoin de savoir, comme bien des choses que je devrais pourtant avoir acquis. J’essaye de te faire comprendre depuis le début que même si tu perds espoir, il y aura toujours ce petit quelque chose en toi, cette flammèche libre qui, un jour, renaîtra de ses cendres et te consumera, tel le feu ardent qui a déjà brûlé des forêts entières. Ce n’est pas lâche d’y croire. Tu n’as pas tout perdu, et moi non plus. Il nous reste l’espoir, que tu le veuilles ou non. C’est normal. Et même si je sais que ce sera long et dur, tes blessures cicatriseront et tu ne pourras que t’en réjouir. Mais pour cela, tu dois vouloir, ne serait-ce qu’un petit peu, vivre. Tu n’as pas le droit d’abandonner comme ça, on t’a offert la vie. Ne gâche pas cette chance que les autres de qui tu parles sans cesse ont perdue. Fais-leur honneur, pour une fois. Ton baume, je le connais. L’amour, l’amitié et le soutien. Trois choses que tu as sois perdues, sois abandonné. Je t’offre l’occasion unique de t’offrir au moins deux de ces options. Ne refuse pas cette chance de reprendre ta vie. »

Parce que tel la rivière, tu ne t’assèchera jamais. Il restera toujours une goutte, un ruisseau qui t’alimentera et te permettra de survivre éternellement …
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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty20.07.13 15:56





        But I hate you
        I really hate you, so much
        I think it must be
        true love





« Tu étais pardonné d’avance. Tu ne sais pas, ne peux pas savoir ce qui me trame derrière la tête. Peut-être comprendras-tu un jour, où l’as-tu déjà compris ? Je n’en sais rien et ne veut pas le savoir. Je n’ai pas besoin de savoir, comme bien des choses que je devrais pourtant avoir acquis. J’essaye de te faire comprendre depuis le début que même si tu perds espoir, il y aura toujours ce petit quelque chose en toi, cette flammèche libre qui, un jour, renaîtra de ses cendres et te consumera, tel le feu ardent qui a déjà brûlé des forêts entières. Ce n’est pas lâche d’y croire. Tu n’as pas tout perdu, et moi non plus. Il nous reste l’espoir, que tu le veuilles ou non. C’est normal. Et même si je sais que ce sera long et dur, tes blessures cicatriseront et tu ne pourras que t’en réjouir. Mais pour cela, tu dois vouloir, ne serait-ce qu’un petit peu, vivre. Tu n’as pas le droit d’abandonner comme ça, on t’a offert la vie. Ne gâche pas cette chance que les autres de qui tu parles sans cesse ont perdue. Fais-leur honneur, pour une fois. Ton baume, je le connais. L’amour, l’amitié et le soutien. Trois choses que tu as sois perdues, sois abandonné. Je t’offre l’occasion unique de t’offrir au moins deux de ces options. Ne refuse pas cette chance de reprendre ta vie. »

Le pardon était pour moi comme la dimension exacte du ciel : une notion abstraite, un rêve trouble. Une chose trop grande, trop importante, trop belle pour être réelle. Et pourtant elle avait un nom, sans avoir d'aspect. Parfois se cachait-il dans un sourire, ou dans des larmes. Dans une étreinte, dans des paroles. Quelque chose d'immense et insaisissable. Lointain mais si proche du coeur, si proche de nous. Si délicat.

< Tu as raison. >

Elle avait raison, tellement raison. C'était être aveugle ou trop fier pour l'admettre que clamer le contraire. Un sourire soulagé, un sourire franc étira mes lèvres craquelées. J'étais heureux de voir que je pouvais y croire. Vraiment heureux de l'avoir à mes côtés.

< Parce qu'on a beau savoir qu'on ne sera jamais le plus instruit, on cherche toujours à apprendre. Parce qu'on sait que le soleil brûle, mais qu'on est heureux de le voir. Parce qu'on sait que la pluie rend malade, mais qu'on aime court sous. Parce qu'on sait que notre clan nous manquerait mais qu'on rêve d'aventures. Parce qu'on sait qu'on va avoir mal mais qu'on ne s'empêche pas d'aimer. Parce qu'on sait qu'on n'y arrivera pas mais qu'on tente quand même. Parce qu'on sait qu'on n'arrivera jamais au bout, mais on compte quand même les étoiles. Parce qu'au fond, il ne sert à rien d'espérer mais qu'on le fait quand même. Parce qu'il est dans le propre de notre façon d'être de se briser pour mieux se reconstruire, de tomber pour mieux se relever, de pleurer pour mieux sourire qu'il ne faut pas abandonner. Parce que toujours il y aura là quelqu'un pour nous donner une seconde chance, nous rappeler comment sourire. Parce qu'on se sent vivant et courageux quand on existe, même si on sait qu'un jour on échouera et que ça nous blessera. Ce n'est que pour mieux se relancer à la poursuite de nos rêves. Pour tous ceux qui ne sont plus là, il faut vivre. Il faut exister, il faut combattre la vie puisqu'elle nous pousse à mourir. Tout comme les lois sont là pour être brisées, la mort est là pour être bravée. >

Un déclic, et l'engrenage se met en route. Mon coeur bat de plus en plus vite, mon sang circule et réchauffe mes membres, mon cerveau tourne à plein régime. Pourquoi ici, pourquoi maintenant, je l'ignorai. Mais, honnêtement, qu'en avais-je à faire ? Je me tournai vers Étoile Ailée et l'admirai un instant. Je ne l'admirai pas pour sa force, mais pour celle qu'elle avait réussi à me transmettre. Quel était son Don ? Je ne me posai pas la question, lui souris et, d'un bond, m'éloignai d'elle. Je marchai quelques mètres, face à moi.

Lorsque je me retournai, ce fut pour me diriger vers elle, un grand sourire collé sur le visage. Je m'assis en face d'elle et, la voix enjouée et entraînante comme tous l'aiment, m'adressai à elle.

< Salut, ma belle. Fragrance de l'Âme, mais appelle-moi Frag'. Et toi ? >


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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty21.07.13 3:57




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Personne n'a autant besoin d'un sourire qu'une personne qui n'est pas capable de le donner aux autres.







< Tu as raison.>

Mais bien sûr que j'ai raison. Qui t'as poussé à croire le contraire ? Pour une fois, tu as eu tord. Pour une fois, quelqu'un t'as prouvé qu'il y avait de l'espoir. Tu vois, si je ne serais pas restée, tu n'aurais pas retrouvé cette joie de vivre qui devait te caractériser tant autrefois. Et il souriait. Un sourire franc, joyeux, sincère. N'importe quel synonime d'honnête et de vivant. Il revivait à nouveau, souriait à la vie. Ouvrirait les bras à toutes les bonnes occasions qu'on pourrait lui présenter. Et ce sourire, il me l'offrait à moi. Une simple cheffe, qui, il y a à peine une douzaine de minutes, semblait désespérée.


< Parce qu'on a beau savoir qu'on ne sera jamais le plus instruit, on cherche toujours à apprendre. Parce qu'on sait que le soleil brûle, mais qu'on est heureux de le voir. Parce qu'on sait que la pluie rend malade, mais qu'on aime court sous. Parce qu'on sait que notre clan nous manquerait mais qu'on rêve d'aventures. Parce qu'on sait qu'on va avoir mal mais qu'on ne s'empêche pas d'aimer. Parce qu'on sait qu'on n'y arrivera pas mais qu'on tente quand même. Parce qu'on sait qu'on n'arrivera jamais au bout, mais on compte quand même les étoiles. Parce qu'au fond, il ne sert à rien d'espérer mais qu'on le fait quand même. Parce qu'il est dans le propre de notre façon d'être de se briser pour mieux se reconstruire, de tomber pour mieux se relever, de pleurer pour mieux sourire qu'il ne faut pas abandonner. Parce que toujours il y aura là quelqu'un pour nous donner une seconde chance, nous rappeler comment sourire. Parce qu'on se sent vivant et courageux quand on existe, même si on sait qu'un jour on échouera et que ça nous blessera. Ce n'est que pour mieux se relancer à la poursuite de nos rêves. Pour tous ceux qui ne sont plus là, il faut vivre. Il faut exister, il faut combattre la vie puisqu'elle nous pousse à mourir. Tout comme les lois sont là pour être brisées, la mort est là pour être bravée. >


Une esquisse de sourire étira mes lèvres rosées. Il avait compris. Compris que la vie n'était faite que d'épreuves à relever, que d'efforts à frabriquer. Que l'on ne devait pas tourner la page, mais bien changer de livre. Que l'on avait besoin que d'y croire dur comme fer. Et que, si cela n'arrivait pas, c'était que l'on ne l'avait pas voulu assez. Mourir pour quelque chose n'est pas vouloir. C'est de pouvoir vivre sans et de se dire " je le voudrai toujours", mais vivre normalement. C'est accomplir quelque chose qui prouveras l'audace qu'on a, prouvé le courage de l'assumer jusqu'au bout. Vouloir n'est pas un verbe, c'est une action. Une façon de vivre et simplement cela. Il faut juste l'adopter.

Il avait encore ce stupide rictus collé au visage, l'air d'un chaton qui allait être nommé apprenti. Remplacez cela par un guerrier désespéré qui reprend le contrôle de sa vie, et pas de main moite. Il avait non seulement fermé le livre, mais en avait pris un plus gros. Car à présent, tout pouvait gâcher son bonheur, il n'en avait même pas idée à quel point. Il bondit plus loin, avança, comme s'il préparait quelque chose. Bref, disons qu'il cachait mal ses émotions. Sage décision de ne pas l'avoir nommé chef ou lieutenant. Puis il revint vers moi d'un pas fluide et ... Séduisant ?

< Salut, ma belle. Fragrance de l'Âme, mais appelle-moi Frag'. Et toi ? >

Je le toisai, puis poussait un rire franc. Il était retombé en enfance, alors ? On va jouer à deux, petit malin. J'approche, la queue bien droite et le regard amusé.

< Bonjour, charmant guerrier. Étoile Ailée, Ailée pour les intimes. >

Mon Ange .. C'était le nom que Esp' me donnait. Oublie, oublie ! C'est lui qui compte, en ce moment.Et puis, qu'y avait-il de mal de se croire jeune à nouveau ? On pouvait encore chasser comme les jeunes, même courir plus vite qu'eux et attrapper les proies les plus dodues. C'était bien de pouvoir revivre, même d'une autre façon. Nous n'avions pas besoin de l'intrépidité des autres, nous avions notre propre énergie. Je m'approchais à quelques centimètres de son visage et le carressait du regard.

< Puis-je ?>

Je reculais et le plaquais au sol. Bien évidemment, il ne s'y attendait pas. Et c'était le but. La surprise. Ce n'était pas une attaque, c'était ... Une métaphore. Pour masquer... Quelque chose d'indéscriptible. Non, ce n'est pas un coup de foudre. C'était le début d'un amour, aussi simple que cela. Un amour sincère, comme celui envers Chant d'Espoir. Mais celui-là était différent, car il partait de rien. D'une base invisible, mais pourant indestructible. Et mes yeux plongèrent dans les siens pour les explorer, chaque parcelle de ses iris. Ces yeux étaient des joyaux, j'en était persuadée. Je roulais avec lui pour que l'on se retrouve au sol; ensemble cette fois. J'étais muette devant lui. Je le regardais,sans pouvoir détacher mon regard de lui. C'était.. Bien de retrouver quelque chose qui nous avait si longtemps manqué.
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MessageSujet: Re: Time. pv Ailée   Time. pv Ailée Empty23.07.13 14:37



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Elle rit. Elle rit, et quand son rire vibra à mes oreilles, je ne pus m'empêcher de sourire. Elle était si belle, si douce quand elle riait. Même si elle se moquait de moi, j'aurais voulu qu'elle rie encore, et encore. Pour entendre une nouvelle fois ce son cristallin, boire jusqu'à satiété cette eau si pure. Ses yeux pétillaient de joie et ce fut là ma plus belle récompense, mon plus grand soulagement que de la voir rire quand j'ai cru la faire souffrir. Suite à mes paroles, elle arbora un sourire joueur et s'approcha de moi avec une allure lente et ... Séduisante ?

    « Bonjour, charmant guerrier. Étoile Ailée, Ailée pour les intimes. »


Charmant. Le compliment sonna gaiement à mes oreilles. Un instant, je pensai à Vague des Océans : j'avais tellement envie de déjà lui raconter cette journée, alors qu'elle n'était pas encore terminée. J'étais impatient et enjoué comme un enfant. Un enfant que je n'ai jamais été. N'était-il pas temps de revivre un peu ? Donner un nouveau sens à ma vie et, pourquoi pas, permettre à Étoile Ailée d'en faire partie ? Sa simple présence électrisait l'air autour de nous, le rendant intense et vivant. Perdus chacun dans le regard de l'autre, nous riions silencieusement. Tous les deux droits, je la dépassai de peu, la surplombait très légèrement, l'admirai, la dévorai des yeux. Elle m'inspirait un tas de sentiments incompréhensibles. La joie, l'excitation, la curiosité. Tout ça dans un laps de temps de quelques minutes, croyez-moi, ça secoue.

    « Puis-je ? »


Bien sûr que tu peux, je t'accorderais la plus grande faveur, je ferais tout pour toi, parce que c'est toi et pas une autre avec qui je me sens vivant. Je la vois qui recule et, dans une vague de déception, la crois partie. Mais non, voilà qu'elle revient et qu'elle bondit, féline. Dans un vif réflexe, je crispe mon corps, contracte mes muscles. Roule à terre, avec elle. Elle me domine, les rôles sont inversés. La reine a prit le roi de court, la partie est-elle terminée ? Ensemble, nous roulâmes dans l'herbe. Elle avait donné le ton de ce jeu : une partie d'amusement et de taquinerie, parsemée des quelques graines délicates de l'amour. Cette proximité me hérissait le poil de fébrilité. Face à certaines j'aurai eu du mal à garder toutes mes capacités. Avec elle je me sentais simplement libre de tout, libre de rire, libre de la taquiner, libre de blaguer à deux balles. Libre d'être moi, simplement moi.

Ses yeux plongés dans les miens, le temps s'était arrêté, les aiguilles avaient cessé de tourner. Les choses, les gens s'étaient figés. Seul mon cœur battait les secondes, battait la mesure. La mesure d'un morceau que j'aurai voulu éternel. Les doux accords rythmaient ma respiration. Qu'elle sentait bon ! Un doux mélange de rose et d'herbe fraiche. Un délice dans lequel j'aurai voulu enfouir mon museau, respirer à pleines narines, respirer à en être ivre.

Nous étions côte à côte, reposés, heureux. Nous nous observions, nous dévorions avec une pointe de passion. Au loin, le grondement du tonnerre m'extirpa de mes pensées et mon instinct joueur reprit le dessus. Je me relevai brusquement et la saisis avec mes pattes pour rouler avec elle dans l'herbe, nous éloignant du bord de la falaise, nous enlaçant involontairement. Avec un sourire irrésistible, je chuchotai victorieusement.

    « Vengeance. »


Un deuxième coup de tonnerre retentit, et je sens l'air s'étant rafraîchi. Après m'être relevé et avoir aidé Ailée à le faire, je souris une nouvelle fois et attendis, patiemment, que mon amie vienne, mon amie la pluie. Lorsque les premières gouttes s'écrasèrent sur le sol sec, je sentis mon cœur de serrer et, d'un mouvement ample de la queue, j'invitai Ailée à s'assoir à côté de moi, après quoi j'enroulai ma queue autour d'elle, naturellement. J'attendis, patientai encore, balançai mes oreilles d'impatience. Les gouttelettes se faisaient plus fréquentes et, parfois, je pouvais les sentir glisser sur mon pelage. Encore quelques instants et la pluie se fait plus drue, plus assurée, plus franche. Alors, ouvrant la gueule au ciel, avalant les amères perles, je ris, sincèrement. J'étais heureux de la retrouver. Heureux d'être avec elle.

    « Je suis né un jour de pluie. Peut-être est-ce pourquoi je l'aime tant. »


Les coups de tonnerre vibrent dans ma cage thoracique. L'adrénaline de l'excitation me remplit quand je vis les plantes s'agiter, quand je sentis les doigts du vent rebrousser mes poils, quand un éclair éblouit le ciel en face de nous. Je me sentais comme un aventurier admirant la terre découverte. Ce que j'aimais chez l'orage était la peur qu'il inspirait, la puissance destructrice qu'il possédait, le sentiment de bien-être qu'il m'inspirait.

Tournant la tête vers Ailée, je lui souris. J'étais heureux de partager ce moment avec elle. Je pris quelques secondes pour songer à notre rencontre, à ma faiblesse, à mes stupides et puériles attaques. Et, y songeant, mon cœur manqua un battement. Ces papillons dans mon estomac, ces bourdonnements dans mes oreilles, ce sourire incontrôlable, ces pépites dans les yeux, était-ce l'amour ? Était-ce le prologue de notre histoire, l'introduction de notre morceau, les premières lignes de notre roman, les premiers mots de notre discours, les premières étoiles de notre nuit ? Je n'étais pas en train de tomber amoureux de la belle Ailée, je l'étais déjà. Mais je n'avais pas peur, j'étais ravi. Chanceux.

    Et si je tombe, tomberas-tu avec moi ? Si je m'envole, t'envoleras-tu avec moi ? Si je suis le roi, voudras-tu être ma reine ?

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