[LP] Thnks fr th mmrs ~ Cobra Royal & Crocs Nacrés - end

Je ne sais pas pourquoi je tentais de contenir ma colère. Elle était sourde et plus j’y pensais, plus elle était bruyante. Comment je pourrais l’oublier ? Chaque jour cette foutue scène se rejouait dans ma tête, moi une innocente petite stupide en train de courir derrière un papillon. « Oh tout va bien maman ne t’en fait pas. » Mais je n’ai plus de MAMAN ! ELLE EST MORTE ! Et cette vermine de Cœur de Rose qui revient sur le tapis, celle là… « C’est de ta faute si elle est morte ! Tu ne vaux rien, t’es qu’une sale bête ». C’est normal de dire ça à une gamine qui vient de perdre sa mère ? Je ne pense pas. Comment je pourrais oublier ça. Jamais ça ne sortira de ma tête, c’est quelque chose d’ancré, d’acquis. Ils ont fait de moi une croyante. Je crois en mon implication. J’y crois, je le sais, c’est de ma faute.

J’étais choquée, perdue, ce jour là, je me sentais minable à cause des trois regards hostiles qu’on me lançait. Enfin deux regards hostiles plus un totalement indifférent à mon égard. Et tout ce que je ressentais c’était de la douleur. Une douleur si atroce… que j’ai eu peur des papillons. Drôle pas vrai ? La mort représenté par ces créatures, le mauvais présage, la douleur et la souffrance par une bête si gracieuse aux airs si innocent. Si je pouvais refaire mon passé, je le ferais, sans hésiter.

« Pfouh cette histoire ! J'ai eu peur un instant ! »

Je tourne la tête vers la voix. C’était Crocs Nacrés. Il le faisait exprès ou il était juste con ? Ne voyait-il pas que j’étais en rage ? Je suis assez stupide pour m’en prendre à lui alors qu’il ignorait que sa mère était cette peste, alors pourquoi il revient ? Mon regard lui suggérait fortement de partir tant il était hostile et tendu. Et il avait prononcé cette phrase avec tant de joie, de légèreté. Abruti.

« 'fin je veux dire j'ai toujours su que Tache d'If était notre maman, tu comprends ? Mais je... j'suis désolé si je... Si... »

Sans lui laisser le temps de réagir, je me lève en vitesse et me met face à lui, visage contre visage. Ça n’avait rien de romantique ou amical. Mes oreilles pointaient en arrières, mon regard était de braise, et mes crocs sortaient presque. Un simple mot sorti de ma gueule, j’avais pris soin de bien le découper, d’une voix grondante, au cas où il serait trop stupide pour comprendre.

« CASSE – TOI »

Je crois que, ce jour là, j’ai été plus stupide que n’importe qui. Le jour où j’ai perdu ma mère, et le jour où j’ai rejeté Crocs Nacrés.

Spoiler:

Je ne baissais pas le regard. Non. La colère, la peine, la tristesse me déchiraient, alors je voulais cet imbécile loin de moi. Comment j’ai pu être aussi naïve et croire que sa mère était vraiment Tache d’If. Ils n’ont aucune ressemblance. Alors qu’avec Cœur de Rose. C’était évidant. Je sentais que mes yeux devenait humide tellement mes émotions explosaient. Je rageais, ne souhaitant qu’une chose, le voir disparaitre de ma vue. Et lui semblait perdu, n’osant plus croiser mon regard. Mais qu’est-ce que j’en avais a faire de son regard qui faisait pitié ?! J’en ai eu moi quand je me suis retrouvée seule quand tous m’ont détesté ? Aucune empathie. Alors je ne vois pas pourquoi j’en aurais pour les autres.

« Et les chatons ? »

Les chatons. Hé oui, les chatons. Qu’est-ce qu’on en ferait d’eux ? Ils ont des liens de sang avec cette harpie. Mais pourrai-je détester ma propre descendance ? J’en doute. Trop innocent, trop petit pour que je les déteste. J’étais paniquée à l’idée de leur venue, mais je ne pouvais me résoudre à ignorer cet instinct qui prenait le dessus. Je les protègerais, mais pourrai-je simplement être digne d’eux ? J’en doute. J’étais aussi prise au dépourvue que lui. Des petits, face à cette tension, face à un serpent fourbe et ambitieux et un père incapable. Si innocent, ils pourraient tomber dans le piège du Cobra. Il pourrait leur arriver n’importe quoi. Je ne savais quoi répondre au guerrier. Mais ma colère retombait petit à petit face à mes pensées paniquées sur les chatons à venir.

« On verra. »

Absent, ses paroles semblaient être pour lui-même. Et il s’en va, loin de moi. Et je restais ici, plantée là, ne résistant plus à ce flots d’émotions qui me parcouraient.