Hululons, soyons chouettes (avec Brise Argentée) -end

« Ils ont quand même de la chance, un peu. J'espère qu'ils s'entendront bien... Ah et... Et.. »

Le guerrier gris semblait bien hésitant, fatigué aussi. Je le regardais curieusement, je n’attendais que sa prochaine phrase à vrai dire.

« Patte Venteuse elle va bien ? Ses yeux... ça m'a un peu surpris... j'espère qu'elle n'est pas malade... »

Mes yeux étaient ronds, et je le fixais avec une colère dansante. Les oreilles légèrement sur le côté, montrant mon agacement. Personne n’avait le droit de me dire ça. Ses yeux étaient de couleur différente et alors ? Elle n’était en aucun cas malade. Je l’aurais senti sinon. Elle entendait peut-être moins bien que ses sœurs mais ça ne doit pas être bien grave. Je pris un longue inspiration pour ne pas m’énerver contre le félin.

« Patte Venteuse va très bien. Elle entend un peu moins bien que ses sœurs, mais je suis sûre que ce n’est rien de grave, sinon on serait déjà allées voir Silencieux. Et ses yeux ce n’est rien, ça la rend unique. Chacun à un détail qui le rend unique, pour elle se sont ses yeux. »

Pour moi ses yeux ce n’étaient pas grave, ils n’étaient pas une anomalie. Mais je devais comprendre…

« Tu penses qu’elle a un problème à cause de ses yeux ? »

Mais avant d’avoir eu une réponse à ma question, un grondement soudain se faisait entendre. Mais pas d’éclair. Je regardais Crocs Nacrés, je m’étais réfugiée à côté de lui, par peur, le pelage gonflé à son maximum, je devenais plus grande d’un coup. Ce bruit était si étrange, et puis normalement, si un orage arrivait, nous l’aurions senti avant ?

« C’était un orage ça ? »

Spoiler:

Il y avait du monde contre le ventre de Brise Argentée cette nuit là, comme quelques autres auparavant. Il allait falloir s'y habituer car Tâche d'If avait été claire, ce serait la reine qui s'occuperait de ses chatons. Ils étaient donc sept sous sa surveillance et les trois premières devaient accepter de partager leur maman, chose compliquée. Au final tout ce petit monde s'était assoupi, et s'était plongé dans les rêves.

Un père peu sur de lui arriva, souhaitant une bonne nuit et la mère qui ne dormait pas l'entendit. En se levant, elle réveilla l'une de ses filles, Petit Alizé, qui était encore dans un sommeil léger. Elle ne fit rien, écoutant sa génitrice qui dit qu'elle reviendrait vite. Elle ne savait pas pourquoi elle partait- elle n'avait pas entendu le guerrier- mais l'idée qu'elle les délaisse une nouvelle fois lui fit peur, mais elle la ravisa à l'entente de ses mots rassurants. Elle voulut à nouveau rejoindre Morphée, mais sans succès.

Après ce qu'elle jugea de trop longues minutes, elle décida de partir à la recherche de Brise Argentée. Elle se leva sans bousculer les autres et réussit à sortir de l'abri sans s'affaler sur quelqu'un, un exploit pour la maladroite qu'elle était.

Ce n'était pas la première fois qu'elle sortait alors que les étoiles étaient dans le ciel. Elle avait déjà aidé Éclat d'Argent dans son rôle de garde. Elle chercha sa mère du regard et la trouva plus loin. Mais elle n'était pas seule.A côté d'elle se trouvait Crocs Nacrés, son père. Ses parents. Ensemble. Elle n'avait jamais vu ça. Du moins pas comme ça, sans bouger, sans qu'un s'en aille. Et elle ne voulut pas les déranger, et leur laissa leur petit moment à eux, et resta à l'écart, observant un grand sourire aux lèvres.

Soudain, un son anormal fit son apparition. Cela ressemblait un peu à un orage, et dans ces moments, elle restait enfermée dans la pouponnière, espérant que tout s'arrête. Mais là, elle était figée, sans pouvoir rentrer. Des lumières s'éparpillaient dans le ciel, avec un bruit assourdissant. Elle paniqua, et des larmes se formèrent au coin de ses yeux tandis qu'elle tremblait.

"Papou, Mamoune, pourquoi les étoiles explosent?" gémit -elle.

Pas sur qu'on l'entende avec ce vacarme.

« FAUT... FAUT RENTRER », pourquoi je pensais la même chose à ce moment là ? Mais j’étais trop terrifiée à l’idée d’entendre ce bruit infâme. « Les chatons sont à l'ab-b-b-ri, tu p-penses ? », je hochais la tête à cette réponse, dans la tanière évidement qu’ils étaient en sécurité. Je devais les rejoindre impérativement mais au final… c’est l’un d’entre eux qui vient à nous. Petit Alizé. Du moins elle n’était pas loin de la pouponnière, en larme et semblant crier quelque chose par peur. Ventre à terre, sans même faire un signe à Crocs Nacrés, j’ai foncé en direction de ma petite. Le bruit continuait à être terrifiant, avec de faibles éclats de lumières. J’en avais des frissons de partout.

Je n’arrivais pas loin d’elle et je la serrais contre moi le plus possible, mais elle devait sentir mes tremblements. Je lui léchai doucement le crâne pour essayer de la rassurer en la poussant avec mes pattes pour qu’elle rentre vite.

« Faut rentrer d’accord, faut aller en sécurité vite… »

Et une fois à l’intérieur, je me couchais contre tous en les serrant bien fort contre moi. Surtout mes filles en réalité que je gardais bien dans mes pattes. Je leur chuchotais, les membres toujours tremblant :

« Tout ira bien, ça va aller… »

Spoiler:

Son gémissement se fit tout de même entendre, puisque ses parents se tournèrent vers elle. Brise Argentée, se précipita dans la seconde vers elle, dans un élan poussé par ce célèbre instinct maternel. La fourrure tant aimée se pressa contre Petit Alizé qui se sentit déjà mieux. Le bruit était toujours là quoiqu'un peu étouffé, mais la vue des explosions fut remplacée par un noir douillet comme celui qui l'accompagnait lors de ces nuits. Elle n'en restait pas moins paniquée, bien que les léchouilles sur son crâne se voulaient rassurantes, et n'opposa aucune résistance à sa mère qui la poussait vers sa pouponnière, comme si ces quelques branches amassées pouvaient les protéger du courroux des étoiles.

Ils finirent tous les trois dans l'abri, et la femelle se coucha contre tous les petits dont elle avait la garde, leur chuchotant que tout irait bien. La cadette de sa fratrie se sentait déjà mieux, entourée de ses sœurs, -de ses autres frères et sœurs- et de ses parents. Le bruit s’arrêtait, faisant espérer une fin à tout ce vacarme avant de recommencer, et de réduire en poussière ces faux espoirs. Cela cessa cependant à un moment donné et elle finit par s'endormir, encore toute tremblante.

HRP: