let's watch it burn - end

Good bye my beloved sister (28)


Cette soirée là, impossible de trouver le sommeil. C'était comme cela, j'avais un mauvais pressentiment. Et souvent, mon instinct me sauva de différents danger, comme des Bipèdes ou des vipères. Blotti pas loin de mon père, j'étais roulé en boule, tentant d'imiter celle qui s'était installée dans mon ventre. Il n'y avait un je-ne-savais-quoi dans l'air qui me tenait en alerte. Puis, l'absence de Braisou n'arrangeait pas les choses. Oh, en temps normal, je ne me serais inquiété. Nous étions grands, guerriers, plus ou moins responsables, et nous savions tous deux que les balades nocturnes avec des camarades étaient très agréables, surtout s'ils se laissaient aller aux câlins grâce à l'obscurité. Sortir le soir n'était pas un problème. Mais sortir ce soir, définitivement, quelque chose n'allait pas bien aller.

Ma queue claquait au sol pour extérioriser mon stress. Quelques grommellements se firent entendre autour de moi donc je décidais de sortir dans le camp avant de me mettre qui que ce soit à dos. C'était la dernière chose que je voulais. Du coup, me voilà errant dans cette petite clairière aménagée par nos soins, vide, excepté des gardes que je saluai. Il ne me fallut pas longtemps pour que je commence à leur parler, espérant trouver des paroles rassurantes auprès de ceux qui veillaient sur notre nuit. Si moi je sentais un truc bizarre, eux qui étaient à l'affût devait déjà l'avoir remarqué ! Malheureusement, je ne trouvais rien de réconfortant dans leur rapport. Eux aussi sentaient une odeur inhabituelle. Mon estomac se serra. Que se passait - il dans la forêt ? Ils commençaient à décider qui devait sortir vérifier les alentours mais... Celui à l'odorat le plus fin se mit à crier "Au Feu !" Hein ?? Vraiment ? Mon sang ne fit qu'un tour. Il fallait sortir, ou notre propre camp nous piégera avec sa sortie unique. Alors que les gardes partirent réveiller nos conjoints, j'en profitai pour sortir le plus vite possible. J'aurais l'esprit tranquille quand je me saurais libre de m'enfuir où je le voulais.

Je traversai le tunnel à toute allure. Une fois le museau dehors, c'était comme si je m'étais autorisé à respirer. J'inspirai profondément. Oui, l'odeur du feu ravageur était présente. Tenue, donc lointaine, mais présente. Je me mis à m'éloigner un peu du camp, histoire de vérifier d'où cela venait pour mieux prendre la direction opposée et là...

Vision d'horreur.

Mon souffle me quitta.

Mes pattes me lâchaient.

Mon estomac voulu rendre le peu que j'avais mangé, n'ayant pas eu d'appétit, mais tout ce qui s'échappa de ma gueule fut un cri pathétique, pourtant plein de douleur.

Je gémis en voyant cette fourrure sombre inerte, sans souffle qui la soulevait.

Je gémis quand je vis le sang couler, voir coaguler, autour de son cou.

Je gémis à la vue de ses yeux, ses magnifiques yeux qui étincelaient depuis 20 lunes pour mon plus grand bonheur, qui n'étincelleraient plus jamais.

Ma jumelle, mon double, ma meilleure amie, elle était partie.

Je m'écroulai près de celle avec qui j'avais tout partagé, et laissai sortir toute ma douleur, ma gorge s'étant dénouée pour que je puisse crier son nom jusqu'aux Etoiles pour qu'elle puisse m'entendre.

" Regard de Braaaaaaaaiiiis'e ! "

Et là, peu importe qui était venu, je plongeais mon museau dans son pelage et le noyais dans mes larmes.

Ma soeur était morte. Que les Etoiles l'accueillent avec les plus beaux câlins qu'elle n'ait jamais eus.