i had conversations with the clouds, the dogs, the dead ft. Etoile Dansante - abandon

▬ Guerrier

ft. Etoile Dansante

i had conversations with the clouds, the dogs, the dead

Journée d’hiver, il faisait froid. La brume galopait encore librement dans ces terres dénudées, bientôt couvertes de neige. Un petit feu de forêt réchaufferait tout ça.. Peut-être que de l’autre côté de cette cicatrice d’asphalte, les chats du Clan du Tonnerre profitait d’un nouveau brasier dans leurs terres ? Dévorant leurs arbres, avalant leurs proies, les privant d’un besoin naturel. Ici, dans cette fagne, il faisait bon vivre. L’hiver était doux, les proies étaient encore réveillées, ils ne manquaient de rien, tout allait bien. Peut-être était-ce dû à cet été où ils avaient redoublés d’efforts ? Peut-être que le Clan des Etoiles, le fameux, était de leur côté ? Il les méprisait, ces chats qui se jouaient de leur pouvoir. Il ne voulait rien avoir à faire avec eux, lui, pauvre mortel. Il se plaignait, silencieusement, à lui-même, plainte de perte, criant le nom de ceux dont il n’avait pu sauver la vie.

Pourtant, ce matin-là, il s’était décidé à rester ici, dans l’enceinte du campement de ronces, aux murs infranchissables. Se retrouvait-il encore à chercher son ancien mentor ? Non. Il avait de nouvelles occupations, il n’avait pas de temps pour son camarade roux. La petite d’Etoile Dansante, aux allures de grand félin, semblait être un mélange maladroit entre la femelle à la couronne, le roi déchu, et le prince volé par la lune. Une esquisse, oui, elle n’était qu’une jeune apprenti, et elle aurait elle aussi de la chance de passer l’hiver. Nuage de Velours, celle à l’avenir brillant, aux airs de princesse, à la lignée toute aussi royal qu’elle se le voulait. Contrairement à elle, Petite Mite, n’avait pas vu son ondoiement arrivé. Sûrement dû au fait qu’il était sourd, qu’il était chétif, petit, rachitique, hypothétique.

Personne ne croyait en ce petit, même pas sa mère. Brasier Caniculaire l’avait observé pendant le baptême de son frère et de sa sœur. Il avait fait cette moue distincte, digne d’un enfant aboulique. Il était certain que même lui ne croyait pas en lui-même. Le guerrier de feu s’était senti, pendant un court instant, proche de lui. Faiblard, défectueux, misérable. Mais, dans son silence accoutumé, il s’était détourné du petit, reportant son attention sur ses supérieurs, décidant de ce qu’il ferait le reste de sa journée.

Petite Mite était retourné seul dans la pouponnière, pris entre les serres de la désaxée de Fine Terre, piégé dans sa toile d’aliénation. Le rouquin s’était demandé comment la nourrice avait encore ce titre, vu sa facilité à être mauvaise et désagréable avec tout ce qui l’approche. M’enfin, elle n’était pas son problème. Il se foutait ouvertement d’elle, ignorant son poison, évitant ses attaques de névrosée. Il était devenu guerrier, il avait survécu, contrairement à ses attentes.

Couché dans un coin du campement, les pattes repliées sous son poitrail de briscard, il attendait patiemment qu’on le réclame. Il était revenu d’une chasse en solitaire, comme à son accoutumé, rapportant quelques maigres prises. Brasier Caniculaire n’était pas inactif, et il ne pouvait se permettre de ralentir, ou de lâcher du leste sur son activité de guerrier. Il devait être impeccable, irréprochable, et pour cela, il écoutait chaque ordre qu’on lui donnait, s’exécutant sans broncher, n’ayant aucun avis sur le monde qui l’entoure. Il était un soldat d’argile taillé en cerbère, parfaitement apprivoisé, asservi au bon vouloir de ses supérieurs. Son approbation n’était jamais demandé, et il ne la donnerait jamais.

Alors, silencieusement étendu, sa fourrure enflammée caressait le sol gelé de la tourbière. Il fixait le vide, les vas et viens de ses camarades, il se laissait perdre dans son imagination, dans ses pensées. Ici et là, il y voyait des félins couvert d’étoiles, il y voyait Laine d’Alpaga, flottant dans les airs avec d’énormes poissons colorés. Il se dessinait une scène dans sa propre tête, laissant son corps de pierre se faire dévorer par le froid. Brasier Caniculaire se plaisait là, à moitié endormi, sa longue queue contre son corps, sa tête droite et ses oreilles hautes.

Qu’il s’y plaisait, dans ce calme reposant. Rien ne semblait pouvoir le briser.. Rien.

État: Somnolent | Lune 62 à 64 | Âge: 21 lunes

◊ Meneuse

Son rire se dissipa dans l'air en même temps que les guerriers s'évanouirent dans le camp.
Restée seule dans l'entrée, elle promena son regard autour d'elle.

Les patrouilles frontalières avaient davantage des airs de balade et commérages que de réelle surveillance du territoire ces derniers temps. Ce n'était pas pour lui déplaire. Cela voulait aussi dire qu'il n'y avait rien à signaler. Les autres Clans devaient se remettre de la sécheresse et n'oseraient pas à s'attaquer à eux. Le Clan de l'Ombre s'en était bien mieux sorti qu'eux grâce à leurs terres humides.
Qu'elle avait hâte d'être à la prochaine Assemblée pour leur montrer leur supériorité, sa supériorité.
Qu'il faisait bon de se promener sur ses terres, à parler de tout et de rien en tout insouciance.
Elle n'avait étonnamment plus autant le temps de socialiser maintenant qu'elle était chef, qu’auparavant quand elle n'était qu'une jeune guerrière prometteuse. Comme si devenir une étoile était devenu littéral et qu'elle devait être à l'écart de son Clan, inaccessible et froide là-haut à les observer. Elle faisait de son mieux pour briser ce mur céleste.
Quitte à être une étoile, lumière diffuse d'un astre mort, elle préférait être une météorite et s'écraser avec fracas.
Elle voulait se faire remarquer tout de même.

Une tache blanche passa dans son champ de vision et aussitôt les préoccupations des jours passés lui revinrent en tête.
Petite Mite, resté seul dans la pouponnière désertée devait trouver le temps bien long. Même si le petit était gentil et que ce n'était pas de sa faute s'il était né sourd, elle n'arrivait pas à ressentir de la compassion pour lui. Au mieux de la pitié.
Et d'imaginer qu'il faudrait le nourrir, l’éduquer et l’entraîner sans savoir s'il deviendrait utile au Clan, ou même s'il survivrait la contrariait au plus haut point. Elle ne faisait pas d'effort pour cacher sa mine de mère déçue, et même si elle essayait, elle n'y parviendrait sûrement pas.

Il était hors de question qu'il reste à rien faire en attendant son baptême. Elle n'avait personnellement aucune minute de son précieux temps à lui accorder ( et de toute façon, est ce que ses efforts aboutiraient ? ) mais il devait bien y avoir quelqu'un qui pourrait le stimuler un tant soi peu.

Ses yeux bleus poursuivirent leur mouvement circulaire pour s'arrêter sur la silhouette massive de Brasier Caniculaire.
Elle le rejoignit en quelques enjambées. Elle ouvrit la gueule, puis la referma sans qu'un mot en sorti. Elle observa le félin. Les yeux mi-clos, il semblait sur le point de s'endormir.

Braaaasiiier. commença t-elle en se penchant pour être au niveau de son visage. Elle n'eut pas à se baisser beaucoup. Désolée... J'interromps ta sieste ? ~
Elle se coucha elle aussi sur le ventre, un sourire aux lèvres, amusée.
J'ai un service à te demander. Tu veux bien rendre service à ta chef n'est-ce pas ? Sa queue ondulait sur le sol. De toute façon tu n'as pas le choix ha, ha !

Elle se retourna pour fixer du regard l'endroit où Petite Mite se trouvait quelques instants auparavant.

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Spoiler:

▬ Guerrier

ft. Etoile Dansante

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Le chant monotone des baleines, la valse des raies, tout se mélangeait dans son esprit embrumé par le sommeil. Il voyait les félins du clan des Etoiles s’adonner à une valse morbide, lui, enlaçait les bras de Morphée, lentement, dans une caresse délicate. Les yeux mi-clos, il se battait contre le sommeil, abattu par l’ennuie. Il laissait son esprit flotter, ses souvenirs dansant dans sa propre tête. Il se plaisait à imaginer la fourrure chaude de son camarade défunt collé à la sienne, dans un adossement léger. Il se plaisait à se souvenir de sa respiration lente, reposé, sans panique et sans stress.

« - Braaaasiiier. »

Il ouvrit lentement ses paupières collées au ciment. Agitant l’une de ses oreilles pour chasser la poussière de rêve, laissant ses imaginations disparaître dans cette brume ambiante. Et le fantôme de Laine d’Alpaga fut rompu par l’apparition de celle qui venait de le réveiller.

« - Désolée... J'interromps ta sieste ? ~ »

Il ne dit rien, répondant seulement par un regard neutre à cette dame. C’était Etoile Dansante, avec son ton frivole, ses paroles délicates et sa démarche légère. Objectivement parlant, elle portait très bien son nom. Chacun de ses pas était le mouvement de sa valse, elle semblait flottée au dessus du sol lorsqu’elle se déplaçait, sa queue glissant à l’arrière de son corps comme la fin d’un acte. Et pourtant, la belle femelle à la pelisse argentée se replia sur ses pattes, couchant son ventre qui perdait son élasticité, ayant mis bas il y a de ça plus de 6 lunes. Elle redevenait belle, moins épaisse, moins ronde, plus élancée. Lorsqu’elle s’étendit sur le sol, sa fourrure bouclée caressa les épines au sol. Elle possédait toujours un sourire au coin des babines, elle s’amusait de sa condition, se moquait elle de Brasier Caniculaire ? Peut-être. Il ne savait pas, ça ne l’intéressait pas.

« - J'ai un service à te demander. Tu veux bien rendre service à ta chef n'est-ce pas ? De toute façon tu n'as pas le choix ha, ha ! »

Son long plumeau qui lui servait de queue ondula sur le sol, telle un serpent qui se débattait pour fuir, ou pour mordre. Que voulait-elle ? Qu’attendait-elle de lui ? De toute façon, elle l’avait bien comprit, comme tout les autres félins, que Brasier Caniculaire était le soldat de plomb parfait. Quel que soit l’ordre, il ne bronchera pas, il s’exécutera dans un silence imperturbable. Alors, il fit frémir ses babines, signalant qu’il l’écoutait, ses prunelles de feu plantées dans les siennes. Que voulait-elle lui ordonner ? Devait-il encore se salir les pattes ? Devait-il partir à la recherche de quelque chose ? Ou voulait-elle simplement raconter sa vie comme elle en avait la réputation de le faire ? Dans tout les cas, il l’écouterait sans l’interrompre. Il serait aussi silencieux qu’une tombe.

Alors, il se redressa lentement, soulevant de la poussière dans son sillage. Sa longue fourrure ondulait sous son ventre, laissant tomber des aiguilles de sapin, des petits rochers ou d’autres types de poussières. Il ramena ses pattes près de son poitrail, se plantant comme un piquet, droit, solide et fier. Il avait la tête basse, ses épaules roulèrent dans le mouvement, et il se bailla lentement, dévoilant ses longs crocs blancs et tordant sa langue découpée telle une vipère à qui l’on coupait la tête. Il était prêt, le visage toujours fermé, le regard neutre, penché pour pouvoir être à la hauteur de sa camarde étendue au sol. Par respect, il se devait de se tenir droit devant elle. Alors, il orienta ses oreilles vers l’avant, satellites en attente d’informations.

État: WOKE | Lune 62 à 64 | Âge: 21 lunes

◊ Meneuse

Brasier lui lança un regard endormi. Ou est-ce un regard courroucé ? Ennuyé ? Attentif ?
Difficile à dire, le matou avait à peu près autant d'expressions faciales que la pierre du promontoire.

Ça ne l'empêcha pas de poursuivre, mais elle n'eut pas plus de réaction malgré son suspense et son ton mystérieux.
Le sérieux du guerrier déteignait un peu sur elle. Par mimétisme, elle se redressa, sous sourire en coin s’effaça, la lueur rieuse de ses yeux bleus laissa place à un air plus concentré.
Elle jeta un deuxième coup d’œil à son rejeton.
C'est à ce moment là que le guerrier se leva. Il paraissait encore plus grand vu d'en bas. Son épaisse fourrure ( elle n'avait jamais rien vu de tel, c'est comme si il l'hérissait tout le temps ) le rendait encore plus massif.
Couchée sur le sol ainsi, elle devait voir le monde a peu près comme le voyait son chaton. Mais elle avait la bande sonore, elle.

Un instant elle questionna son choix. Ce guerrier imposant et toujours si difficile à lire était-il celui qu'il fallait pour un chaton sourd si affectueux ?
Probablement pas, mais peu lui important. Un peu de discipline lui ferait du bien, mais le plus important était de le maintenir occupé.

Et elle devait avouer qu'elle était curieuse de voir comment Brasier s'en sortirait avec un chaton entre les pattes. Lui qui était toujours si sérieux et coincé avec Mite, un chaton sans filtre et spontané, le mélange promettait d'être cocasse.

Mite n'est pas prêt à être baptisé.
Elle se sentait trop petite, regardée de haut ainsi. Elle n'aimait être aux pattes de personne. Elle replia ses antérieurs sous elle et s'assit. Elle eut encore à lever la tête pour pouvoir fixer Brasier dans les yeux.

J'aimerais bien que tu le prépares. Tu pourrais lui apprendre quelques trucs n'est-ce pas ? Des positions de chasse, des mouvements de combat...
C'était un bon guerrier, mais serait-il un bon professeur ?
Allez, je suis sûre que t'en es capable. se persuada-t-elle plus que lui. Elle accompagna ses paroles en lui donnant un coup de patte encourageant sur une partie qu'elle pu atteindre Il n'est pas question que ce gamin reste à rien foutre dans le camp toute la journée.

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Spoiler:

▬ Guerrier

ft. Etoile Dansante

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Assis droit comme une gargouille, le chat roux écoutait attentivement les paroles de sa meneuse, s’intéressant à ses dires sans pour autant la couper dans sa lancée. Bizarrement, la femelle s’était redressée avant lui, se plantant droit sur ses échasses d’ivoire. Lui, la contemplait d’un regard neutre, loyal garde de ses mots. Elle semblait plus sérieuse, plus concentrée et moins.. l’Etoile Dansante de d’habitude. Glissant des coups d’oeil au chaton blanc qui jouait dans le camp, Petite Mite. Brasier Caniculaire avait entendu des rumeurs et des mots très peu délicats sur ce chaton sourd. Maintenant que le matou était debout, il pouvait voir sa meneuse d’un peu plus haut, mais ça ne lui plaisait pas. Il ne voulait pas qu’elle se sente inférieur à lui, il voulait resté à son grade et ne pas lui manquer de respect. Visiblement, la femelle se construisait un plan mental, réfléchissant à des plans saugrenus pour pouvoir déranger le roux peut-être ? Aucune idée, il fléchissait ses pattes avant pour pouvoir se remettre à sa hauteur, faiblement plus bas qu’elle.

Enfin, elle prit de nouveau la parole, nommant le chaton sourd qui était si peu aidé par la nature. Que voulait-elle faire de lui ? Que Brasier Caniculaire l’emporte dans le charnier pour s’en débarrasser ? Il savait que la petite famille n’était pas réellement pleine de cœurs et de papillons, seul Oeil Vert rendait souvent visite à ses mouflets. Était-ce parce qu’Étoile Dansante n’avait pas le temps ou simplement ne les aimait-elle pas ? Il n’avait jamais eu de chatons, et avait vraiment du mal à comprendre comment les relations se formaient, était-il obligé d’aimer quelqu’un qu’il ne connaissait pas seulement car c’était sa descendance ?

La femelle se replia de nouveau, sûrement par fatigue. Alors, le roux se coucha au sol, comme une danse sans but, chaises musicales sans queue ni tête. L’un se levait, l’autre se couchait, et ainsi de suite. C’était presque ridicule. Mais encore comme ça, la femelle plantait ses prunelles bleus dans les iris embrasées du roux, qui buvait ses paroles avec respect pour en imprégner les informations.

« - Mite n'est pas prêt à être baptisé. J'aimerais bien que tu le prépares. Tu pourrais lui apprendre quelques trucs n'est-ce pas ? Des positions de chasse, des mouvements de combat... »

La blanche cracha enfin l’idée qu’elle avait en tête depuis le début. Elle voulait que le roux s’occupe du petit sourd. Drôle d’idée, mais il ne la contredirait pas. C’était pour lui un honneur que la meneuse le pense enfin apte à apprendre à autrui, mais c’était un fardeau de devoir s’occuper du petit handicapé. C’était un travail minutieux où il devrait doubler d’effort, mais il se dit qu’au moins, lui qui détestait le bruit, se suffirait dans le silence du muet. Etoile Dansante lui demandait de préparer le terrain, de palper du bout des griffes les capacités innées du petit. La femelle croyait dans les capacités du guerrier, mais croyait-elle en ses capacités de mentor ? Comme simple encouragement, elle se permit un petit coup de patte là où elle pouvait le toucher, qu’il répondit par un simple frisson discret. Il n’aimait pas les contacts trop rapprochés, observant l’endroit de l’impact un instant avant de replanter son regard dans les prunelles de sa meneuse.

Comme simple réponse à son offre, il hocha la tête, toujours enfoui dans son silence de pierre. Il était d’accord, mais il n’avait pas vraiment le choix. Alors, se redressant sur ses pattes, il attendait la suite du discours de la femelle, s’il y en avait un du moins. Queue contre ses pattes, oreilles hautes et visage fermé, il se tirait lentement de son sommeil, vérifiant de plus en plus la réalité pour se rendre compte de où il était. Sa mâchoire le tirait, et il avait une envie énorme de bailler, mais par respect il attendait que la femelle termine ses directives avant de pouvoir laisser tomber ses crocs au sol.

État: WOKE | Lune 62 à 64 | Âge: 21 lunes

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