"Ta mère était la meilleure guerrière du Clan de l’Ombre"
Les nuages au-dessus d’eux étaient d’un gris menaçant, le vent soufflait un courant glacial à leur geler le cœur, la forêt était d’un silence pesant : seule la voix de son père brisait cette atmosphère étouffante. Elle était collée à lui, son pelage tricolore se mélangeant au sien, d’un marron chocolat. Son regard bleu était planté sur ce bouquet de fleurs au sol.
"Elle était une mère formidable."
La voix du mâle se brisa, et il détourna la tête pour éviter à sa fille ce triste tableau : il ne voulait pas qu’elle le voit pleurer. Sauf qu’elle n’était pas dupe, la jeune femelle savait que son père avait une peine trop grande pour être cachée, ainsi, elle frotta sa joue contre sa patte – il était si grand, elle touchait à peine son épaule avec ses oreilles – pour le rassurer.
"Elle avait si hâte de vous rencontrer. Elle avait préparé un lit couvert de fleurs et m’envoyait chercher de la mousse pour rembourrer le nid tous les jours. Je devais faire attention à lui ramener la meilleure de la forêt si je ne voulais pas me faire arracher les oreilles."
Le souvenir lui était terrible, mais le partager avec sa fille lui faisait oublier la douleur. Sa douce compagne lui manquait terriblement, lui qui était un guerrier féroce et sévère, n’était plus que l’ombre de lui-même. Ses filles lui apportaient un réconfort non négligeable, et jamais, ô grand jamais il ne voudrait les voir disparaître – car il voyait le visage de sa compagne dans celui de sa plus vielle fille et les yeux de sa mère dans ceux de sa plus jeune -, mais la peine d’avoir perdu l’amour de vie ne pouvait jamais être égalée.
"Le Clan des Étoiles nous l’a arrachée, il t’a privé de cette chance de l’avoir connue."
Sa fureur était si forte, mais si faiblement représentée à cet instant. Ses mots n’avaient aucune force, alors même que le guerrier était connu pour beugler sa colère dès qu’il le jugeait nécessaire. L’Orage gronde, ses pas résonnent dans la forêt, prends garde à toi ou tu subiras son courroux que l’on disait lorsque le mâle était hors de ses gonds.
"Ma jolie colombe, mon bel oiseau, elle me.."
La petite tourna la tête pour regarder son père qui ne trouvait pas ses mots, ses yeux bleus innocents rencontrèrent ceux plus foncés et plus tristes de son père. Elle le sentit frissonner, sa respiration était tremblotante : il n’arrivait plus à parler. S’il le faisait, il se mettrait à pleurer et bien que le guerrier n’avait aucune honte à montrer ses émotions, il se devait de rester fort devant ses enfants. D’ailleurs..
"Où est ta sœur ?"
Probablement avec cet apprenti du Clan de la Rivière, sa sœur n’en finissait pas de briser le couvre-feu et les règles de son mentor pour le rejoindre.
"Je ne sais pas, père."
Avait répondu Nuage Tremblant. Elle n’en savait vraiment rien, et lorsque son père se releva, lui adressant une léchouille affective sur le haut du crâne de sa fille, elle resta assise là, devant la tombe de sa mère.
Funestes questions,
Un petit bouquet de fleur entre ses crocs, Grassette Tremblante avait filé en dehors du camp pour se diriger vers les Passiflores. Il y avait un grand pin là-bas, grand et fier, c’était l’endroit où la jolie colombe s’était posée et où l’orage bruyant s’était calmé. Oui, c’était là que ses parents étaient enterrés. C’était aussi sous cet arbre que son père avait déclaré son amour à sa mère, ils étaient devenus compagnons sous un beau coucher de soleil – Orage Bruyant avait tout prévu, il avait guetté le ciel pour trouver le moment parfait et avait chassé la proie préférée de sa douce -.
Elle déposa délicatement les fleurs sur chacune des tombes. Une, deux, trois. Sa mère, son père, sa sœur. Son cœur lui faisait toujours mal lorsqu’elle pensait à Fleur de Bleuet, encore plus maintenant, et la future maman se demandait s’il était normal qu’elle ressente les émotions aussi fortement. Était-ce lié à sa grossesse ? Personne à qui poser ce genre de question qu’elle jugeait trop futiles pour demander un guérisseur.
Avant, elle posait ses questions à son père et sa sœur, et chacun lui donnait une réponse différente. Lorsque la petite Nuage Tremblant demandait pourquoi les escargots avaient une coquille et pas les limaces, Orage Bruyant répondait que c’était car les limaces étaient plutôt douées pour se faufiler, alors que Nuage de Bleuet rétorquait que les limaces les avaient perdus à cause d’une guerre féroce avec les escargots. L’un lui procurait le savoir d’un père, l’autre lui donnait une opportunité de s’échapper d’un monde trop sérieux.
Maintenant, elle n’avait ni l’un ni l’autre, et la lieutenante se sentait terriblement seule malgré la présence de son compagnon et de leurs petits qu’elle portait. Elle avait si peur également, peur de partir comme sa mère le jour de sa naissance, de ne pas avoir la chance de rencontrer ses petits qu’elle aimait déjà tant, de ne jamais avoir l’opportunité d’être une mère. La mère, la fille et la sœur, le Clan des Étoiles accorderait-il enfin à l’une d’elle la chance d’être appelée Maman ?
Comment as-tu pu survivre sans ton bel oiseau ? C’est une question qu’elle aurait voulu poser à son père, car elle se faisait du souci pour Orage d’Or - n’était-ce pas cocasse, que son père et son compagnon partageaient une particule ? – elle craignait de le laisser seul alors qu’ils venaient à peine de se trouver. Comment pourrait-il survivre sans sa petite fleur ?
Une larme tomba sur le sol, elle n’avait même pas réalisé qu’elle pleurait. Temps compliqués pour Grassette Tremblante, qui voulait plus que tout au monde redevenir chaton, entourée des présences rassurantes de son père et de sa sœur.
C’était impossible, elle le savait bien, c’est ça qui lui faisait si mal. Alors elle se coucha près des tombes de sa famille, posa sa tête entre ses pattes et ferma les yeux, dans l’espoir d’arrêter les larmes de couler.
et mots doux.
Son ventre rond, éclairé par la lumière de la lune, était étrangement lisse alors qu’il n’était pas rare de voir sa peau se mettre à bouger, chahutée par ses petits qui se faisaient impatients de rejoindre le monde.
Une contraction la réveilla brutalement et son corps se mit à trembler. Non pas de douleur, mais de panique. Ça y est, ils arrivaient. Grassette Tremblante sentit ses oreilles se plaquer contre son crâne tandis que sa respiration se faisait saccadée : elle était si loin du camp !
Loin, mais certainement pas seule, car à sa grande surprise, elle reconnut le parfum de son compagnon derrière elle. Orage d’Or l’avait rejointe, et elle remercia le ciel de l’avoir guider jusqu’à elle. Il la sauverait encore une fois, car elle était persuadée qu’elle allait mourir.
Sauf qu’elle ne mourrait pas ce soir, elle donnerait la vie à trois chatons sans échanger la sienne.
Pas le temps de rejoindre le camp, il fallait terminer la besogne ici et maintenant. Orage d’Or a ses côtés, Grassette Tremblante donna la vie à un beau petit chaton, duquel on pouvait déjà voir deux belles nuances de brun : celle-ci, ce serait Petit Champignon, car ça ressemblait au mot champion. Puis, il y eut une deuxième petite, principalement noire, elle grandirait pour être aussi belle que sa mère ; ce serait Petite Fleur.
Et il y avait un dernier petit, au pelage bien trop compliqué pour être décrit ici, si frêle et si petit qu’il poussa Grassette Tremblante à murmurer la même question que sa mère lorsqu’elle posa les yeux sur elle :
"Pourquoi tremble-t-il ainsi ?"
Caractère
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Physique
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Et vous ?
Surnom : Eve
Décrivez-vous : Troisième petit de la portée Grage, Mousse remplacera Grain Blanc (rip my man) et devra être valider après la fin de ce rp. Si je disparaîs, j'autorise le staff à : ¤ A faire mourir mon personnage