EUROZ DOLLAZ YENIZ // ravin fourbe - end

Taffer c'est chiant, mais le chef lui avait bien dit que s'il ne bougeait pas ses petites fesses, il risquait de lui arriver des mauvaises choses. Oh, et puis il risquait de contrarier les Étoiles, et on a vu mieux niveau vie post-mortem que commencer avec un handicap du style "tu nous as saoulé de ton vivant".

Pfff.
Il aurait du devenir guérisseur, on bouge moins dans ce poste. Enfin. Trop tard. Au moins, il pouvait décider d'avec qui chasser, et son choix s'était porté sur Ravin Fourbe, un beau mâle blanc aux airs un peu trauma parfois. Chant du Merle aimait bien ça, ça lui donnait un côté mimi.

Après être sortis du Camp, il se dirigèrent tranquillement vers la Colline, les sens en affût. Plus la chasse serait fructueuse, moins on lui casserait de sucre sur le dos. Soudain, un bruit dans les fourrés. Merle s'approcha doucement des buissons, l'arrière-train relevé et le pas silencieux, puis bondit vers sa proie. Mais comme une malédiction dû à sa trop grande fainéantise, il passa à côté, et il eut le plaisir de voir une souris apeurée détaler du plus vite que son corps dodu lui permettait - c'est-à-dire déjà bien plus vite que lui.

Ourf, on va dire que je suis rouillé mon bichon. Mais je t'en prie, montre moi le chemin, j'adore voir les autres chats en action...

Ravin Fourbe s'ennuyait, autant dire qu'il y avait bien mieux à faire dans la vie. Il avait beau se creuser les méninges, il ne trouvait pas une activité capable de l'intéresser pour l'instant. Se laver ? Déjà fait. Regarder les chatons jouer ? Encore plus ennuyant. S'amuser à bloquer une fourmi entre ses griffes ? Ça devenait vite lassant. Un soupire venu de loin franchit ses babines et son regard gris orageux se posa sur sa queue qui s'agitait doucement sur le sol. Il aurait finit par s'amuser avec si Chant du Merle n'était pas soudainement apparu pour lui proposer une partie de chasse qu'il accepta avec peut-être un peu trop d’enthousiasme.

Il ne connaissait pas vraiment son nouveau partenaire de chasse mais sans dire qu'il avait une démarche blasée, il ne semblait pas très enjouer de sortir travailler. Lui marchait la tête haute, ses oreilles toujours en mouvement et ses sens en alertes. Il vit son camarade s'approcher d'un buisson en position de chasse et il se figea aussitôt pour ne faire aucun bruit. Cependant, cela n'empêcha pas la souris de détaler dans la direction opposé. Une petite grimace apparu sur le visage du matou blanc. Il n'avait pas été assez réactif pour poursuivre la souris et ne se sentait pas capable d'imiter les chasseurs du Clan du Vent, il préférait encore garder ses forces que de s'épuiser.

- Ourf, on va dire que je suis rouillé mon bichon. Mais je t'en prie, montre moi le chemin, j'adore voir les autres chats en action...

Il hocha la tête et ils continuèrent leur chemin jusqu'à ce qu'un bruit alerte le jeune guerrier. Il fixa aussitôt son attention sur le buisson, s'en approchant à pas de loup tout en mettant en œuvre la traditionnel position de chasse. Il bondit lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait pas s'approcher d'avantage sans être repéré et ses pattes s'écrasèrent sur les ailes puissantes d'un corbeau. Il fût un instant surprit par sa taille mais cela ne l'empêcha pas d'enfoncer ses crocs puissants le cou du volatile qui s'agitait dans tout les sens.

Il ne relâcha la prise sur son cou que lorsqu'il sentit les forces de l'animal au couleur de jais le quitter. Il tourna la tête vers Chant du Merle, un air fier sur le visage.

- Voilà comment se débrouille les vrais chasseurs ! Fanfaronna-t-il avant d'esquisser un sourire. Mais si tu le souhaites on peut continuer, j'ai hâte de voir si tu pourras chasser une prise plus grosse que la mienne !

Il lui lança un regard de défi. Comment ne pas profiter de cette prise magnifique pour se moquer gentiment de ses camarades ? C'est impossible, tout simplement !

Heureusement, Ravin Fourbe n'émit aucune remarque désagréable sur l'échec du mâle. Faut pas le froisser, Chant du Merle, après il boude avec autant de ferveur d'un chaton privé de jeu. Enfin, l'autre avait bien réagit. Merle ronronna en le suivant dans les taillis. Bruissement de feuilles, Ravin s'aplatit au sol dans un silence de cathédrale afin de laisser toutes ses chances à son compagnon de chasse, qui bondit rapidement sur un énorme corbeau. Merle retient un sifflement : il n'en avait jamais vu d'aussi près, ni d'aussi gros. Son comparse maîtrisa l'oiseau, et se tourna vers lui le sourire aux lèvres.

Voilà comment se débrouillent les vrais chasseurs ! Mais si tu le souhaites on peut continuer, j'ai hâte de voir si tu pourras chasser une prise plus grosse que la mienne !
C'est un défi mon beau ? Il va falloir plus que ta belle prise pour nourrir le Clan...

Comme pour ponctuer ses dires, les buissons s'agitèrent faiblement, et le fumet d'une souris lui arriva au museau. Il se positionna, sauta, se mangea les feuillages. Putaaaaaain, c'est mon karma.

Tour de chauffe ?

Ravin Fourbe regarda son camarade de chasse, attendant une réaction à la petite pique qu'il venait de lui lancer.

- C'est un défi mon beau ? Il va falloir plus que ta belle prise pour nourrir le Clan...

Le mâle blanc lui lança un regard appuyé avec un sourire amusé au coin des babines. Honnêtement il n'avait pas peur de perdre car avec ce corbeau, il était sûr et certain qu'il allait gagner. Cependant il apprécier la volonté et la détermination du mâle grisé. Les buissons s'agitèrent et Chant du Merle se mit aussitôt en position. Ravin Fourbe passa son regard du buisson au guerrier sans bouger, attendant de voir s'il allait réussir à attraper la souris qui se cachait derrière.

Son partenaire bondit mais ne réussit à attraper que des feuilles et Ravin Fourbe ne pu s'empêcher d'exploser de rire. Il ne se moquait pas méchamment mais le voir rater deux fois d'affilés étaient particulièrement drôle.

- Tour de chauffe ?

Il se contenta de hocher la tête. Après tout il pouvait bien lui laisser autant de chances qu'il voulait, il était sur de gagner. Il s'approcha de lui et vint déposer sa queue sur son épaule, lui adressant un sourire amusé, ses prunelles grises brillants de défi.

- Tu sais quoi, si j'attrape quelque chose, je te l'offre. Comme ça tu ne rentreras pas bredouille au camp. Je m'en voudrais si Étoile du Corbeau n'est pas fier de ta chasse parce que je t'ai complexé.

Sur ces mots, il partit un peu plus loin à la recherche d'une nouvelle prise. Son regard ne tarda pas à se poser sur une grive posait sur le sol à quelques pas seulement. Il se tapit au maximum contre le sol, avançant sans faire le moindre bruit, ses yeux ne quittant pas une seconde son objectif.

Une fois assez proche, il bondit sur le volatile et ses pattes griffues tendues devant lui s'écrasèrent sur l'oiseau. Il le tua d'un coup de croc avant de se tourner vers Chant du Merle.

- Non mais vraiment, j'en suis presque gêné. Je te laisse une dernière chance ça te va ?

Ok, seconde humiliation, Chant du Merle se rappelait pourquoi il n'aimait pas sortir chasser. Voire sortir tout court. Écouter des histoires au Camp, discuter avec les Anciens, jouer avec ses sœurs, entrainer tranquillement Nuage de Hibou, ça, ça lui convenait. Traîner dans la boue, c'était pas hypersex en comparaison...

Tu sais quoi, si j'attrape quelque chose, je te l'offre. Comme ça tu ne rentreras pas bredouille au camp. Je m'en voudrais si Étoile du Corbeau n'est pas fier de ta chasse parce que je t'ai complexé.
Ouais ouais...

Le Merle devenait boudeur, et le Ravin se choppait une nouvelle proie, une petit grive; Avec le corbeau, il assurait.

Non mais vraiment, j'en suis presque gêné. Je te laisse une dernière chance ça te va ?
Ouais, on va voir, si ça se trouve je tomberai sur une souris avec de l'arthrose...

La petite sœur de la grive fauchée se manifesta, le beau mâle en nuances de gris se positionna, de la mauvaise volonté transpirait par tous ses pores. Il en avait marre de cette sortie. Et cette attitude n'était pas connue pour ramener des proies, aussi il se rata magistralement. D'un coup de queue rageur, il se retourna, et s'éloigna du buisson.

Bon, perdu hein.

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