Les fleurs de notre jeunesse | W/ Volonté de Fer & Etoile du Serpentaire - end

Reign

Le renard laissa son arrière-train tomber au sol, il n’avait presque plus de force. Mais il se releva bien vite, difficilement, mais trop vite. La rage de vaincre, d’exterminer les proies qui l’attaquait et l’envie de survivre était bien trop forte. Il tordit une dernière fois son coup, et attrapa la frêle guerrière qui venait de lui mordre la nuque. Alerté par le feulement du Serpentaire, le renard se retourna, le corps de la femelle pendait mollement dans la gueule. Était-elle déjà morte ? En tout cas, elle n’en n’était pas loin. La bête jeta le corps un peu plus loin, le charcoal regarda le corps de l’écaille rouler dans les fleurs et la poussière et cracha une nouvelle fois, pour empêcher le chien roux de suivre son jouet. Flaque d’Eau tenta de se relever, mais ses forces l’abandonnèrent et elle perdit pied, s’écroulant au sol dans une plainte presque déchirante. Furieux, l’empereur hérissa sa fourrure, sa forte carrure lui donnait déjà un air impressionnant, mais son aspect changeait lorsqu’il était en combat. Il devenait un monstre. Il chargea le renard, pleine face. Si la bête pensait pouvoir l’attraper, elle se trompait. Le Serpentaire glissa entre les pattes avant, il sentit la mâchoire claquer dans son dos. Le charcoal se retrouva derrière le roux, se releva d’un bond et effleura la queue du prédateur, comme pour le narguer. Celui-ci s’était contorsionné, pour essayer de suivre le félin sombre et se retrouva désorienté lorsqu’il releva la tête. Le chef de l’Ombre en profita pour rejoindre la guerrière. Du bout du museau, il vérifia qu’elle respirait encore. Elle était en vie. Il n’aurait pas à ramener un cadavre au camp.


« Volonté de Fer ! Occupes-toi d’elle ! Emmène là un peu plus loin, que ce crevard ne l’atteigne pas. Reviens te battre après. »


Et il l’abandonna, la laissant aux soins du guerrier écaille. Il chargea une nouvelle fois le renard, mais cette fois, sa patte arrière glissa sur une petite flaque de sang, et le renard profita de ce moment pour attraper le souverain par le dos. Il sentit les canines s’enfoncer entre ses côtes et il lâcha un râle de douleur, qui lui donna la force de riposter. Il se contorsionna, les dents de la créature firent craquer ses côtés, et lui griffa l’œil, suffisamment pour l’aveugler partiellement. Sous la douleur de l’impact, l’animal lâcha le Serpentaire et il tomba lourdement au sol. Il se releva aussi vite qu’il pût et s’éloigna, espérant avoir un peu de temps pour récupérer. Il avait certainement une côte fêlée.


« Qu’on en finisse vite avec ce charognard. Je ramènerais sa sale gueule au camp en guise de trophée.» Cracha-t-il si froidement qu’il aurait pu geler les ailes d’un oiseau.

GALLINEA