Ombre du Hibou. (terminé)

Je m'appelle ombre du hibou (petit hibou, nuage du hibou, ombre du hibou) et je suis un matou pas encore miteux. J'ai actuellement trente-six lunes et je suis avant tout fier d'être un membre du clan de la rivière. J'y occupe par ailleurs le rang de guerrier depuis vingt-trois lunes. Ma famille se compose de son de blé et rivière d'azur (père décédé, jamais connu et mère toujours en vie, bien que les rapports soient distants et occasionnels), étoile du corbeau (oncle et chef, dont il a du mal à gérer les décisions), plume de mésange (tante dont les liens ne sont pas au beau fixe), petit merle et petit lynx (demis-frères), petite abeille et patte des ruisseaux (cousins) je suis donc un chat d'origine purement clanique.

Ses avis divergent. Auparavant fixé, ce qu'il croyait savoir s'est peu à peu effacé. Sous son air d'éternel impassible, il commence peu à peu à douter. Sa méfiance s'est accrue ces dernières lunes et désormais, il fait bien attention à ce qu'il dit, n'hésitant pourtant pas à rabrouer son oncle lorsque celui-ci lui intima de prendre une femelle. S'il ne considère plus vraiment les mesures prises par Etoile du Corbeau, il y en a certaines qu'il digère tout de même mal, notamment l'aspect à la fois sexiste et militarisé qu'a pris la vie au sein du clan. Pourtant, il se contente d'attendre, d'observer.
Pour l'instant, Ombre du Hibou n'a pas encore eu à prendre position, cependant, il n'est pas impossible que des événements ultérieurs le fassent changer d'avis.

Dès le début, Ombre du Hibou se démarqua des autres. Il n'était pas plus intelligent que les autres chatons, pas plus qu'il fut forte tête ou exclusivement bavard. C'était même l'inverse, à vrai dire. Il jouait avec les autres, mais ce qui se faisait avec les miaulements expressifs des chatons, lui le compensait par un silence – somme toute relatif, venant d'un jeune chaton. Mais ce fut suffisamment étonnant pour qu'on le remarque. Ses yeux n'étaient pourtant jamais éternellement fixés sur une chose en particulier ; comme tous à cet âge, beaucoup de choses retenait son attention. Seulement, le son de sa voix de chaton était une chose que, malgré tout, peu connaissait. Sa famille proche bien sûr, et ses quelques camarades de jeu. Et ce trait de caractère n'a pas véritablement changé avec le temps. Ombre du Hibou est un chat toujours aussi silencieux, plongeant parfois ceux à qui il s'adresse dans un silence inhabituel. Sans être un ermite, il s'intègre très bien au sein de la société des clans, sachant être discret, mais le fait qu'il parle peu peut le rendre ambigu aux yeux d'autres chats. Il n'est tout simplement pas dans sa nature d'être un meneur de clan, ou quoi que ce soit s'y rapprochant. Cette nature lui a valu, assez tôt, une fidélité entièrement acquise à son clan, de même qu'une loyauté à toute épreuve – qui est bien malmenée en ce moment … Sa foi envers le clan des Etoiles ne peut être remise en question par quiconque, et le code du Guerrier est pour lui l'unique loi à suivre.
Il est parfois difficile de le juger, mais le fait est qu'Ombre du Hibou est un chat particulièrement impassible, voire quasi flegmatique à certains moments. Il n'est ni impulsif ni téméraire, préférant le calme et la tranquillité à une quelconque agitation. Pourtant, ce calme apparent n'est présent qu'en surface. Lorsqu'il lui arrive de se perdre dans les méandres de son esprit et de ses réflexions, ce masque sur son visage se fissure, paraît tout de suite plus vulnérable. Mais il ne s'en laisse que très rarement l'occasion, ou bien préfère le faire lorsqu'il est certain d'être seul. Il ne veut, en aucun cas, être perçu différemment de ce qu'il est au grand jour. Selon lui, cela ne lui apporterait rien de bon. Raison de plus pour laquelle ses relations et connaissances, outre son oncle, sont si minces. De fait, on devine en lui un chat - peut-être pas soupçonneux – mais méfiant, suffisamment pour n'accorder sa confiance à personne. À l'inverse, les autres peuvent avoir facilement confiance en lui ; il se sait capable, sait quelles sont ses limites et ses atouts, et sait parfaitement en jouer. Bien qu'il ne soit pas avare sur sa vie et distant, il lui arrive parfois de s'inviter dans la pouponnière et de conter des légendes et histoires aux chatons ; il apprécie ces moments pour ce qu'ils sont : un moyen d'oublier.
Du reste, Ombre du Hibou sait être juste et retenu, un trait de caractère qu'il a certainement hérité de son père. Il ne sera jamais en proie à la violence, mais sa colère, elle, sera peut-être une explosion qu'il aura du mal à contenir. Il a les idées fixes, arrêtées, et possède, jusqu'à un certain niveau, la même hargne que sa famille maternelle lorsqu'on en vient aux choses qui lui tiennent à cœur. On parle de lui comme un chat, certes un peu étrange, mais noble et sage. Ce qu'il en est véritablement … Il n'expose aux autres que ce qu'il veut être vu, ainsi, se fier à ce qu'on dit de lui n'est peut-être pas la meilleure des manière d'apprendre à le connaître et à le comprendre. Jamais on ne s'est approché de lui suffisamment pour qu'il daigne baisser un peu de sa garde.

Du haut de ses trente-six lunes, Ombre du Hibou impressionne par sa taille peu commune et doit son physique à son grand-père maternel, Cœur de Brochet. S'il paraît parfois une dizaine de lunes en plus, ça a tout à voir avec ça et son expression constamment … figée. Pas que cela le gênes cependant. Son apparence lui importe peu, mais comme tout chat qui se respecte, il en prend soin. Chat au poil parfois désespéramment long et épais – de son avis – son pelage cache un corps musculeux et dans la fleur de l'âge, si l'on peut dire.
L'unique couleur qui recouvre son pelage est une teinte de gris, assez sombre, qui le rend particulièrement étouffant au plus fort de la saison des feuilles vertes. Quelques rayures, discrètes, s'étalent sur ses flans et le haut de son visage. Beaucoup plus clairs, son torse, son ventre ainsi que le bout de pattes, tirent sur un blanc-gris qui couvre également une petite partie de son visage et ses vibrisses. Ce qui lui a valu son nom est la pâleur de son visage – comparée au reste de son corps – et qui rappelle les disques faciaux des rapaces nocturnes que sont les hiboux. Sa queue, elle, se termine par un léger panache de poils gris clair, plus longs que la moyenne. Ses oreilles, quant à elles possèdent un petit duvet de poils sur leurs pointes et aux abords, qui l'amèneront certainement à la surdité quand le temps viendra.
Enfin, ses yeux sont la seule chose qui diffèrent des traits caractéristiques de sa famille. Au lieu d'être bleu pâles, comme la plupart de ses parents, ils se partagent une teinte un peu plus atypique, seul héritage de son père. Se sont deux orbes bleu-verts ouverts sur le monde qui les entoure. Ombre du Hibou possède un regard assez perçant, qui ne se laisse ni intimider ni baisser. Il n'a peut-être pas le don des guérisseurs pour voir au travers des douleurs félines, mais son impassibilité et sa discrétion, toute proportion gardée, lui laisse parfois entrevoir les humeurs de ses camarades.

Force : 75/200
Vigueur : 175/200
Prestesse : 50/200
Furtivité : 150/200
Agilité : 50/200

Sous la chaleur écrasante de la saison des feuilles vertes, l'air semblait vibrer, provoquant de faibles mirages. L'herbe avait perdu sa douce teinte verte, cédant la place à une couleur jaune épuisée par le soleil. Sèche, raide, elle s’aplatissait sous les coussinets ; désagréable et piquante comme des fétus de paille. Bientôt, elle laissa la place à un chemin craquelé et poussiéreux. Les petits cailloux s'enfonçaient dans les pattes, guère plus douloureux qu'une piqûre. Et au-dessus, le ciel, entièrement paré d'un bleu laiteux, sans aucune touche blanche pour venir en atténuer l'éclat.
Ce fut peut-être à cause de la chaleur, rendant réaction et mouvements plus lents, et moins énergiques. Ce fut peut-être à cause de ces mirages, donnant l'impression que le monstre était plus loin. Ce fut peut-être à cause du bruit, assourdissant pour des oreilles habituées à percevoir bien plus que les chevaucheurs des monstres. Ce fut peut-être à cause de toutes ces choses.
Déjà, le bruit s'affaiblissait. Ce qui avait été comme un coup de tonnerre ne devenait plus qu'un écho dans le lointain. Les grillons et sauterelles se remirent à bruisser aussi rapidement qu'ils s'étaient arrêtés. La poussière soulevée commençait déjà à retomber au sol, ne stagnant que quelques instants, fugaces, dans l'air. Et certains grains, entamant lentement leur descente, tombèrent sur un corps affalé, le poil ébouriffé, sale et poisseux par endroits. La respiration, qui avait été calme et maîtrisée auparavant, s'accéléra brutalement, s'écorchant d'à-coup violents, trébuchant à chaque expiration. Le corps, parfois agité de faibles soubresauts, n'avait plus grand chose à voir avec ce qu'il avait été autrefois. Un moment passa ainsi, sans rien pour venir troubler les miaulements plaintifs.
Puis tout se tu. Et le silence enveloppa doucement les lieux, comme une mère autour de ses chatons.

C'était au beau milieu de la nuit. Une nuit sans lune, bercée par des vents chauds et secs. Des vents violents, qui faisaient mal à son petit corps encore chétif. Et qui ramenaient avec eux une rumeur qu'il n'aimait pas ; qu'il n'aimerait jamais. Il y eu les miaulements de sa mère, enroulée tout autour de lui, si étranges comparés à ce qu'il avait déjà entendu. Il y en eu d'autres aussi, mais il ne su dire à qui ils appartenaient. Il y eu d'autres bruits, des murmures, des frottements, plein de choses dont il se soucia à peine, sans les reconnaître, toute petite boule de poil qu'il était. Il laissa seulement la fatigue l'envahir à nouveau, et fermer ses yeux aveugles sur un monde qu'il ne connaissait pas encore.

La présence de sa mère, de sa tante et de son oncle combla l'absence définitive de son père. Il y eu des moments, des journées difficiles, où cette absence pesa bien plus dans son cœur que toute autre chose. Et là où il reçut l'amour filial de d'Aile de Corbeau, une part de lui ne pouvait pas l'oublier.
Au rythme des visites de son oncle à la pouponnière, pour lui raconter les histoires et légendes des clans, il se prit à s'imaginer comme ces mythes, fier, loyal et bon envers les siens. Mais il se contentait d'écouter, et ses paroles étaient rares, ses confessions de chaton souvent impromptues et inattendues, le rendant étranges aux yeux des autres jeunes. Son enfance fut la période de sa vie bénie par ses ancêtres. Et lorsqu'on lui contait le code du guerrier, alors il se voyait le respecter à la lettre. La figure paternelle que représentait Aile de Corbeau supplanta bientôt celle maternelle et même familiale, creusant les premières fissures de cette famille autrefois unie.


Encore. Et encore. Et encore. Et encore. Encore une fois. La terre boueuse s'accrochait à son pelage, la fine bruine à ses moustaches, et le bruit de la rivière, en bas, cachait à peine ses respirations rendues rauques par l'effort. Le ciel gris et les nuages bas semblaient refléter à merveille ses difficultés. Pourtant, en face de lui, il n'y avait qu'un chat tout en finesse et noir de jais, les yeux étrécis par ce qui ressemblait à un mécontentement évident. Il n'y eu aucune parole échangée ; juste une succession de mouvements rapides qui l'envoyèrent rouler et bouler à deux queues de renard d'où il se trouvait juste avant. Encore. Et encore.

Quand Nuage du Hibou devint Ombre du Hibou, il avait treize lunes, et non pas douze. Son entraînement, sous la houlette de deux guerriers, officiellement Souffle des Alouettes* et officieusement Aile de Corbeau. Ses grandes facilités en tant de chasseur l'avait placé comme l'un des meilleurs du clan. Mais sa faiblesse en tant que combattant, guerrier, lui valu une lune en plus d'entraînements, contrairement aux autres apprentis. Comment il réagis à cette décision, jamais il n'en parla. Mais il fut contraint de s'y plier.
Son admiration pour son oncle ne cessa de grandir, à tel point qu'il coupa complètement les ponts avec Rivière d'Azur et Plume de Mésange. Et s'il apprécie toujours sa mère au fond de lui, la chose est totalement différente pour sa tante, avec laquelle la moindre des discussions devint vite synonyme de colère et reproches.
Il aima véritablement les lunes qu'il passa avec son oncle. Sans le désirer ardemment, il devint ce qui se rapprochait d'un conseiller et profita pleinement du statut de protégé. Mais cela ne dura pas.

Les changements arrivèrent, prévenus seulement par un aller-retour aux Hautes Pierres et une nouvelle nomination. La reconnaissance vint avec de nouvelles réformes, si étrangères de ce qu'il avait connu autrefois. Il observa, sans rien dire, sans rien faire, Etoile de Corbeau mettre en place un régime sexiste, mettant au ban du clan les femelles, et cruel. Il observa celui qu'il considérait comme son unique famille s'éloigner de celui qu'il avait cru connaître. L'égarement que cela créa chez Ombre du Hibou ne fut visible que pour lui. Si habile à cacher ses sentiments et ses pensées, il fit comme si rien n'avait changé. Comme si rien de ce qu'il venait de voir de l'avait chamboulé.
L'adaptation fut longue, difficile. La douleur toucha son cœur comme cela avait été rarement le cas. La confusion dura un temps, avant de s'estomper, doucement ; sans vraiment jamais quitter son esprit. Sa méfiance envers lui s'accrut, et ce qu'on lui avait rabâché si souvent, ne faire confiance qu'à soi-même, prit enfin tout son sens.
Désormais, il se contente d'être là pour les siens, pour son clan, pour ceux en qui il est entièrement loyal et en ce qu'il croit.

*personnage inventé, mais si besoin je changerai le nom

hello hello ! Je me présente, pinoux (ou owl, comme vou'l vou'l), vingt ans et porte ce puf depuis huit ans maintenant. Je suis contente de retomber dans les travers du rpg lgdc, ça manquait et me manquait ... Je vous ai trouvé via un top-site alors que je cherchais des forums encore existants/actifs, après une pause d'un an de rp et quelques années de rp lgdc.
J'ai toujours été du genre à mettre un point à la fin de mes phrases, tout le temps, mais ça veut pas dire que je suis en colère ou sans émotions ou quoi de ce soit hein. C'est juste une déformation pro de mes études ... et de mes débuts (ça a toujours été le cas, donc pas de sushi ni d'inquiétude ). Je sais que ça peut gêner parfois, donc vous affolez pas. *keur sur vous* De base, je mords pas, je suis juste réservée sur le début mais ça se débloque après. Et je suis un escargot quand j'écris. Vraiment.
poutous partout !