PROM NIGHT // tous les gonz du lycée

Putain, on fait vraiment dans le social... Je regarde la salle dans laquelle je me trouve : pour se la jouer ricain, le proviseur a choisi de foutre des guirlandes de papier crépon et des ballons de baudruches gonflés à l'hélium dans le gymnase du lycée. Même avec les éclairages mi tamisés, mi stroboscopiques, en fonction de là où on se tient, l'endroit reste glauque - je trouve. Engoncé dans mon costard qui me fait aussi les entretiens d’embauche, les enterrements et les mariages, je soupire. Non. Il serait plus juste de dire que j'expulse bruyamment de l'air de mes joues en roulant des yeux. Je me fais prodigieusement chier, il est dans les 23 heures, je vois des gamins, limite des mineurs, un peu beaucoup passionnément pétés et je le sais je le sens que ça va baiser à tout va ; bal de promo, tu parles, bal du stupre oui. Conneries tout ça. Et moi je suis planté comme un con, pour "superviser". Putain de taf, sous prétexte que je fais parti du personnel, on me colle à la surveillance de petits connards en smoking de location et de pouffes maquillées à la truelle. Oh, j'avais signé pour être infirmier scolaire moi, pas maton.

Un de ces jeunes cassos me marche sur le pied, j'étouffe une injure - pardonne moi seigneur - il s'éloigne en riant, au bras d'une meuf a qui il manque beaucoup trop de vêtement. Ils ont le vice dans la cervelle ces petiots, ils ne devraient s'agenouiller que pou prier mais ma réalité est leur fiction.

Changement d'ambiance, on passe Careless Whisper. Roulement d'yeux, en plus d'encourager à la fornication, voilà qu'on tape dans le vieux cliché. Putaaain. Heureusement que personne ne vient me proposer de danser (juliette où es-tu), ce serait d'une gêne immense pour tous. Quoique, si Kitty passe, comme je lui ai donné une invitation, pourquoi pas. Je ferai tout pour ma sœur.

déroulement:

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Spoiler:

Un bal au lycée.
On le forçait à y aller. Comme si se vautrer sur la piste de danse et atteindre un taux d'alcoolémie supérieur à sa moyenne générale était une tradition familiale chez les Dupont. A d'autres, franchement. Samuel n'était pas dupe, ses parents ne l'encourageaient pas à s'alcooliser ou à voir des jeunes s'alcooliser pour le fun. Non, si c'était rien que ça, il aurait le droit, le soir, d'aller dans les bars. On lui tendait là un piège dont il n'avait pas encore saisi l'ampleur. Et alors que son père lui avait glissé quelques mots sur la sexualité et la nécessité de porter une protection avant qu'il ne quitte la maison -un moment gênant en somme- sa mère lui avait conseillé d'éviter l'alcool, de sourire et d'être très poli, surtout avec le personnel de l'école. Atteignez la majorité et voyez comme votre famille est composée de cramés du ciboulet, songea-t-il sur le pas de sa porte entre angoisse et grosse panique.

Là, il aurait préféré promener Précieuse, à quelques rues du lycée; assez près pour entendre la musique et comprendre qu'il ratait quelque chose et assez loin pour ne pas qu'on lui vomisse dessus. Un mec qui vomit, c'est d'ailleurs la première chose que vit Samuel en arrivant sur les lieux. Déjà, putain, il est même pas 23h. Le jeune homme lance un regard dans la salle et constate avec tristesse qu'elle est bondée d'adolescents surexcités, et v'là qu'on a les mains baladeuses, et v'là qu'on est déjà torché. Le brun lâche un long soupir et s'accroche à son téléphone, cierge dans la nuit noire de vices. Il slalome entre les corps transpirant, humides et surtout malodorants et finit par atteindre un bar bas de gamme où il se sert un grand verre de Coca-Cola. Nouveau slalom jusqu'à la table du fond, à laquelle il finit par s'installer, les yeux rivés sur son smartphone. Qu'est-ce qu'il foutait là, de toute façon ? Il n'appartenait pas à ce monde fait de clopes, d'alcool, de drogue et de sexe. De quoi avait-il l'air ainsi voûter sur sa chaise en plastique, portant un smoking fraîchement offert par papa.

« T'as l'air de t'emmerder encore plus que moi. »

Le bouclé lève les yeux.

« Ça te dit pas, d'ajouter quelque chose dans ton Coca ? »

Une, deux. Il faut compter moins de trois secondes avant que l'autre lui verse ce qu'il devine être un alcool fort dans son verre. C'est ça, être cool ? Boire ? Il ne dit rien, laisse une gorgée du mélange couler le long de sa gorge. Le Coca pique plus que d'ordinaire et déjà l'alcool le réchauffe. Il avait déjà bu, évidemment. Mais seulement en compagnie de ses parents, pour goûter de grands crus. Observant la mixture de son verre, Samuel se contente de répondre :

« C'est dégueulasse, ton truc. »

Je fais ma ronde, observe d'un air suspicieux les couples qui se forment sur la piste de danse, pense à mes affichettes sur l’abstinence que j'aurai du placarder dans les toilettes, au cas où. Sur les chaises, des petits bonobos ont l'air de se faire autant chier que moi. J'avance vers eux avec ma démarche claudicante de grand guignol, je marche sur des échasses. Je repère ce petit branleur de Sid, il a le vice dans la cervelle, et sans doute une sale idée entre les mains. A côté de lui une petit brebis sans caniche. Une âme à sauver.

Monsieur Lubberly. Monsieur Dupont. On ne danse pas ? Pas ensemble hein j'veux dire, j'veux pas de pds ici.

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Spoiler:

"Ah c'est quoi cette merde encore!" Toujours avec son catogan, la coiffure élaborée il ne connaissait pas. "Sid!!" Il aurait eut besoin d'au moins quatre main histoire de faire un quelque-chose digne de ce nom, mais cet imbécile était en pleine depression dans sa chambre. Claquement de porte, maman qui sort de la maison. Impeccable, il n'allait pas se faire prendre, il fouilla dans les affaires de sa mère afin d'en ressortir de la laque. Après s'être coiffé il se fixa dans le miroir. Il passa une main dans la trousse de toilette de sa mère et en ressorti son fond de teint. Précautionnesement, il bloqua la poignée avec une chaise au cas où Sid se déciderait à venir. Avec les doigts il s'en mit une fine couche afin de faire disparaitre ses cernes et imperfections.
"En mode prince charmant"essaya-t-il de se persuader.

Enfin prêt, costard cravate sous son blouson noir, il enfila son casque et lustra rapidement le deuxième, celui qu'il donnerait à Alba. Il l'avait même lavé pour l'occasion.
Avant la soirée, le temps semblait interminable, maintenant qu'elle arrivait, il s'écoulait bien trop vite. C'est le coeur battant qu'Ethan frappa à la porte de chez Alba, bien sûr, c'est sa mère qui vint lui ouvrir, ç'aurait été trop facile. Il lui décocha son plus beau sourire en attendant que sa cavalière arrive.
"Salut Alba! Oh t'es super belle."

Une fois arrivés à la soirée il donna les deux casques et manteaux au vestiaire, laissant apparaitre son costume. "hum!" il manquait un truc. Le jeune homme fouilla dans la doublure de sa veste et en ressorti sa fleur de boutonnière qui était foutue. Effeuillant les pétales dans ses doigts il proposa :
"Je t'amène quelque-chose à boire!"

"Alord Sid, tu campes au bar? Montre voir, est ce que c'est bon ce que t'as là? Ah mais c'est dégueulasse ton truc! Hey! Hey! Monsieur" Apostropha-t-il le barman : "je voudrais un truc bon et pas trop alcoolisé. J'ai envie de mettre ma pote bien mais pas trop non plus quoi, faudrait pas que ça lui fasse du mal." diagnostica-t-il en secouant le verre de Sid et en le rendant à son frère.
"Un ginfizz?
- Nan, plus élaboré s'il vous plait, avec des jus dedans, le citron c'est pas bon.
- Un virgin mojito?
- Faut pas qu'elle croit que je la prenne pour une minette non plus. Genre avec de l'alcool quand même et des ... il eut un sourire con ... et des fruits de la passion.
- Un zombie alors, rhum, vodka, une touche d'absinthe, jus ananas passion et la chaire d'un fruit de la passion, grenadine, citron vert.
- ah du citron!
- c'est pour casser le sucre de la grenadine.
- ah bon, ba un pour gouter, mais pas trop de rhum."

Le coktail avait de belles couleurs jaunes oranges et rouges. Ethan y trempa prudemment ses lèvres. On ne sentait pas vraiment l'alcool et en arrière gout arrivait un petit je ne sais quoi de vraiment délicat.
"Deux!
- Et voilà jeune homme, normalement je rempli les demi coques vides des fruits de la passion, je les remplis d'alcool pur et je les fait flamber. Du coup ça rétro-éclaire le verre et les pépin des passions dedans, ça fait un peu comme des yeux. D'où le nom zombie et tout le côté spectaculaire du coktail.
- Très bien très bien merci." Fit prestemment Ethan, ayant hâte de retrouver sa cavalière et de partager sa trouvaille. "Tiens Alba, petit coktail spécial."

Le jeune Sid insinue des insanités, je me signe et lève les yeux au ciel, écrasant entre mes lèvres les souhaits de MST pour ce jeune con. Mon Seigneur m'a choisi une drôle de voie, à surveiller ces petites brebis sous hormones. Je détourne le regard, un peu dégoûté par le faciès ingrat de l'adolescent - la puberté c'est pas facile pour tout le monde hein, sale gueule kiddo, pas de chance. Soudain, un cri surpasse le son mauvais de la sono du lycée : une gamine est perdue au milieu de la foule. Je regarde les deux ados, ils lui ressemblent pas.

Quel est le fils d'inceste qui a ramené sa sœur ?