(lunar pod) CE MONDE N'EST PAS UN HÔPITAL // Vaillant & le Clan du Vent - end

Dernier Camp aujourd'hui, Lune m'a montré le chemin. Les deux jumelles étaient en chasse, elles nous rattraperont peut être plus tard, Sareth et moi. Avance pas trop vite, yeux aveugles. Parle pas, j'aime pas vraiment ça, et j'embarque Sareth pour faire les blablala pour convaincre Clans venir sous la Lune. Pas envie de perdre trop de temps, et causer me fatigue. J'étais mieux quand j'étais jeune, griffe plus forte que langue. Abords de Famille arrivent, pas très beau, moins de chats qu'ailleurs. J'avance dans l'enceinte, gardes surpris, laisse passer, pense pas danger. Je me plante encore au milieu de la place, comme d'habitude, et ouvre grand mon bec.

Chats qui courent ! Nous Lunar Pod, Famille nouvelle ici. Lune nous a guidé jusuqu'à vous pour vous proposer venir avec nous, union. Pour étendre son pouvoir et aussi avoir terres pour vous, et nourriture pour nous. Accord ou mort.

Les journées s'enchainaient. Le clan avait mis du temps, mais dorénavant j'étais bel et bien à ma place de chef. Tâche d'If, quant à elle, avait un peu plus de mal, mais je restais confiante sur sa réussite. Les entraînements de groupe ne s'étaient pas trop trop mal déroulés, même s'ils avaient été laborieux. Les guerriers n'étaient pas encore prêt, et de ce fait, l'entraînement groupé pour les apprentis n'avait pas débuté. Et l'hiver approchait à grand pas, avec l'appréhension et le stress qui l'accompagnait.

Mais si j'avais su ce qu'il allait arriver en me réveillant ce matin... Clairement, mieux vallait se recoucher. Ténèbres et maheur qui venaient s'ajouter. En effet, ma vision de l'avenir allait être totalement chamboulée.

Nous étions en fin d'après-midi, le soleil se couchait tranquillement. La majorité des combattants était -ou était en train- de rentrer. La patrouille du soir se préparait paisiblement. J'étais allée dans la pouponnière, rendre visite aux avortons et aux reines qui l'occupaient. Douce et chaleureuse, je leur racontais des histoires. Histoires qui leur proclamaient les mérites du code du guerrier et du respect de nos règles. Je n'avais pas le don des anciens, mais je faisais mon petit effet.
Soudain, une étrange odeur vint nous chatouiller les narines. Je m'interrompai brusquement, pour humer l'air et vérifier si je n'avais pas rêvé. C'est alors qu'une voix rauque et totalement inconnue s'éleva depuis la percée. Mon sang ne fit qu'un tour.

Chats qui courent ! Nous Lunar Pod, Famille nouvelle ici. Lune nous a guidé jusuqu'à vous pour vous proposer venir avec nous, union. Pour étendre son pouvoir et aussi avoir terres pour vous, et nourriture pour nous. Accord ou mort.

Je bondis vers la source, en colère. Comment étaient-ils entrés? Et le spectacle qui s'offra à moi m'indigna encore davantage. Une vieille caracasse mourante et qui semblait aveugle de surcroît osait nous menacer? Elle et son partenaire blanc avaient commis une infraction, et peu m'importait qu'ils soient ou non de la région, c'est-à-dire sans connaissances des lois. Tout en courant en leur direction, je miaulai d'une voix froide et menaçante:

"Comment osez-vous nous parler sur ce ton et nous menacer au sein même de notre camp. C'est une insulte et vous allez le regretter."

D'un signe de la queue, j'invitai mes guerriers à les encercler, et une fois arrivée, je bondis, griffes sorties. Ma cible apparente était celle qui semblait être la chef, mais cela m'avait paru évident que l'autre balourd allait s'interposer. Ma machoire claqua, et se referma alors sur la chair qui s'était mise en travers de mon chemin.

On n'insulte pas impunément le clan du vent.

Cœur Fleuri expliquait patiemment aux apprentis comment effectuer un bandage efficace, devant l'entrée de leur tanière. Elle avait pris un petit groupe, afin de se sentir plus à l'aise. Elle détaillait la manière dont devait être disposée la toile d'araignée pour tenir, lorsqu'un brouhaha attira son attention et celle de ses élèves. Elle vit alors un chat ressemblant vaguement à un ver félin, à l'évidence aveugle et bien âgée, entrer dans le campement aux côtés d'un félin blanc et massif. Interdite, elle s'approcha des félins en même temps que les autres guerriers, mais n'eut pas le temps d'aller demander aux étrangers ce qu'ils fabriquaient là, qu'Etoile Vaillante ordonnait déjà une offensive. Dans un geste de panique, Cœur Fleuri se mit entre la cheffe et les étrangers, accusant la morsure de sa propre sœur. Elle grimaça de douleur, puis souffla d'un air rageur :

"Tu attaques deux chats sans défense dans ton propre campement ?! Est-ce que tu as perdu la tête, Etoile Vaillante ?! Tu ne leur laisses pas une seule chance de s'expliquer avant de te jeter sur eux, tu ressembles à un chien enragé !"

Blême, la guérisseuse regardait désormais le sang couler de son épaule, tremblante de colère et un peu sous le choc. Elle trottina vers le lieu où elle donnait son cours, quelques instants plus tôt, et posa avec fermeté la toile d'araignée sur la morsure. Elle lança alors un regard dur à Etoile Vaillante, puis lui tourna résolument le dos, pas certaine qu'elle écouterait ses conseils.

L'écaille se félicita intérieurement de son geste, bien qu'impulsif : la politique extra-xénophobe de sa sœur commençait à lui sortir par tous les pores, et elle n'avait pas pu accepter ce geste, motivé simplement par la haine de l'étranger. Comment pouvait-elle agresser des félins qui ne montraient aucun signe de méchanceté, et ne représentaient sans doute pas un grand danger ? Bien sûr, elle avait inscrit des réformes qui faisaient avancer le Clan, comme les cours qu'elle avait accordés à sa sœur, la démystification du rôle de chef et les entraînements visant à souder leurs compatriotes, mais la colère semblait animer tout son programme. Son poste la changeait en femelle sans jugeote, et la guérisseuse ne pouvait pas l'accepter. Que le Clan des Etoiles couvre le ciel, elle n'en avait que faire : tout cela commençait à être au-delà de ses forces.

HRP :

Encore une visite.
La dernière si il avait bien compris.
Les deux sœurs les avaient quitté un instant et cela rendait Sareth nerveux.
Une aveugle et un mâle qui ressemblait à un chat domestique, voilà qui n'impressionnerait pas beaucoup leurs visiteurs.
Et pour être convaincant, il fallait être impressionnant.

Il n'était pas certain d'offrir une protection suffisante à l’abbesse, mais si il lui arrivait malheur, il n'en serait pas mécontent.
Il suivit la vielle chatte lorsqu'elle descendit le dénivelé qui menait au campement du Clan de la Lande.
C'était le seul endroit abrité du vent et le matou n'était pas mécontent de ne plus subir bourrasque sur bourrasque.
Il se tient aux côtés de Krov, assis et passablement intéressé par cette nouvelle négociation.
L’atmosphère était hostile, ces chats là leurs lançaient déjà des "partez" et suintaient la xénophobie. Sareth se creusait la tête pour se demander ce qu'il pouvait bien dire pour les calmer et leur faire pencher en leur faveur.

Mais une chatte enragée fondit les rangs avant de bondir sur Krov. Sareth banda ses muscles pour al protéger, même si il savait pertinemment qu'il avait réagit trop tard et une autre femelle s'interposa et se prit le coup à la place de Krov.
L'attaquante se fit même vertement réprimandée.
Sareth relâcha sa respiration, sentait qu'ils étaient passé à une griffe de la catastrophe.
Il regarda Krov, pas certain que cette dernière ait compris ce qu'il s'était passé et lui souffla qu'elle avait échappé à une attaque.

Sareth s'avança, le regard furieux, mais préférant calmer la situation plutôt que de les menacer :

Heureusement pour vous que ce Clan compte au moins une personne censée. Vous avez bien failli sceller votre sort. Il se tourna vers Krov. Souhaitait-elle encore négocier avec ces chats, ou cette attaque ratée était-elle leur réponse définitive à sa proposition ?

Cri des Albatros n'avait jamais eu la sensation que cette journée allait être particulière. Elle s'était levée, comme d'habitude. Matinale, comme toujours, elle avait profité des quelques heures de pénombre pour pouvoir se promener à son aise dans le camp, avant que le soleil ne pointe le bout de son nez et ne vienne brûler toutes les parcelles de son corps.

Et puis, vers la fin de l'après-midi, ils arrivèrent, eux. Il y avait dans leur petit rang seulement une vieille chatte effrayante et un grand mâle crème. Cri des Albatros ne put retenir un rire en voyant la dégaine de la sphinx, heureuse de rencontrer un être plus laid qu'elle. Peut-être que si Toucan la voyait, il voudrait peut-être d'elle en comparaison, et finirait par se dire qu'on faisait plus laid qu'elle dans ce monde. Un sourire satisfait, elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils en sentant les effluves des deux félins. Ils n'étaient pas du Clan, elle ne les avait jamais vus. Elle partait du principe que c'était une raison suffisante pour les faire dégager. Elle regarda à droite, puis à gauche, avant de commencer à avancer vers eux. Trop tard, Etoile Vaillante déboulait déjà à toute vitesse de la pouponnière pour foncer droit sur la vieille femelle. Avec un large sourire, l'albinos sortit les griffes, prête à suivre sa mère dans l'attaque. Tâche d'If, elle aussi, semblait déterminée à défendre son Clan. Les étrangers venaient de les menacer de mort si ils n'acceptaient pas un contrat, c'était inacceptable. Qu'ils les menacent, le Clan du Vent ne se laissait pas avoir. Un frisson d'horreur parcourt son échine. Cette sale « Famille » était même peut-être le futur Clan de la Rivière, envahisseurs de pacotille, coucou sans vergogne, venant dévorer leurs terres et leur nourriture. Dans le contrat, ils parlaient de leur donner de la nourriture en échange de terres, mais étant une nouvelle tribu, Cri des Albatros ne les voyait pas propriétaire de terres.

Alors qu'elle commençait à courir pour suivre le mouvement général, elle s'arrêta net, les yeux écarquillés. Coeur Fleuri venait de se mettre entre Etoile Vaillante et Krov, encaissant la morsure à sa place. Choquée, la gamine resta bouche bée, entre colère et incompréhension. Coeur Fleuri venait de démolir l'image du Clan du Vent. Bien qu'elle n'ait majoritairement que connu le règne d'Etoile de Sable, elle avait des bribes de souvenir des entraînements avec Etoile Fauve et de sa politique. Sous son règne, une telle action aurait été soldée par une exécution, car elle donnait au Vent une image de mésentente dans le pouvoir. Cri des Albatros se sentait partagée entre son adhésion aux idées de sa mère, et entre son amour profond pour Coeur Fleuri, qu'importait ce qu'elle ferait. Tremblante, elle s'approcha doucement, n'arrivant pas à quitter du regard sa tante.

« Heureusement pour vous que ce Clan compte au moins une personne censée. Vous avez bien failli sceller votre sort. »

C'était une confirmation. Cette « Famille » n'avait aucun respect pour leurs ancêtres et leur culture, et ils venaient leur demander un contrat en les insultant d’insensés. L'albinos s'approcha de Tâche d'If, prête à se battre coûte que coûte. Si le combat n'éclatait pas, la tension était palpable, et l'acte de Coeur Fleuri venait semer la discorde dans leurs cœurs. C'était impensable.

« Nous n'avons fait que répondre à la menace de mort par une tentative de défense. Si proposer des contrats incohérents et menacer de mort est ta définition d'une personne sensée, le Clan du Vent est bien content de ne pas l'être. »

Elle marqua une pause et jeta un regard à Etoile Vaillante et Tâche d'If. Elles étaient de bonnes guerrières. Si le combat venait à éclater, elles auraient certainement l'avantage contre une vieille branche rachitique et un mâle. Griffes sorties, elle fulminait de colère.

« Vous venez foutre le bordel dans notre Clan et vous venez ensuite chialer quand on vous demande de vous en aller. Vous semez la discorde là où vous passez. Vous êtes les cancers de la forêt, foutez le camp, notre cheffe vous l'a demandé, on a pas besoin de votre accord. »

Spoiler:

Chatte rousse feule, attaque, autre s'interpose. Beaucoup de bruit, beaucoup de poussière, odeur de sang qui se répand. Pas bon signe, pas de discussion possible. Sareth a pas vraiment bougé, très calme, comme d'habitude, je sens que pas facile, pas facile cette fois, trop peu nombreux sans les jumelles. Et trop réactive la rousse. Petit monstre toute blanche parle, j'écoute pas, autre petit blanc se tasse, je regarde pas. Je lève les yeux, la Lune n'est pas là, je lui demanderai conseil cette nuit, à la faveur de sa lumière.

Signe de la queue à Sareth, je bouge les épaules, incline la tête. Signal pour maison, retour Famille.

Nous rentrons, pas par crainte, mais par mépris. Lune nous protège, et rien ne peut nous arriver. Vous avez refusé offre, tant pis pour vous. Sareth.

Et c'est d'une fourrure écaille si familière que le sang coula. Assez abondamment, vu la force que j'avais usé pour ma morsure. Furibonde, je foudroyai ma soeur du regard. Comment osait-elle s'interposer ainsi??? Ces abrutis de chats n'avaient en rien le droit de venir. Et en plus, ils osaient nous menacer! Je ne cachais aucunement ma colère, et m'apprêtais à lui crier dessus quand elle prit la parole, me devançant:

"Tu attaques deux chats sans défense dans ton propre campement ?! Est-ce que tu as perdu la tête, Etoile Vaillante ?! Tu ne leur laisses pas une seule chance de s'expliquer avant de te jeter sur eux, tu ressembles à un chien enragé !"

Je soufflai, et fis une moue moqueuse. C'est ces deux chats sans défense que tu défends de manière siiiii charitable qui viennent ouvertement de menacer ton clan, espèce de gourde. La gentillesse je veux bien, mais est-ce-que ces félins respirent la gentillesse? Et même, est-ce-que ces félins dégagent une once de pitié ? Clairement, même s'ils viennent pour le moment en diplomatie, ils nous ont ouvertement menacé dans mon propre campement!! Mes yeux réflètaient mon profond agacement face à sa manie de toujours voir le bien chez les autres, mais je serrai les crocs et ne dis rien, histoire d'éviter un conflit interne devant tout ce beau monde.

Le blanc s'avança, mon attention se tourna alors vers lui. On pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, et je ne tentai absolument pas de le cacher. Ils n'avaient rien à faire là. Ce félin miaula toutefois d'une voix bien plus froide:

Heureusement pour vous que ce Clan compte au moins une personne censée. Vous avez bien failli sceller votre sort.

Sur quoi une voix familière retentit, du tac au tac. C'est dans ces moments là où Cri des Albatros m'était vraiment d'un grand soutien psychologique, et intérieurement, j'étais soulagée de son intervention même si je restai de marbre, toujours autant en colère :

« Nous n'avons fait que répondre à la menace de mort par une tentative de défense. Si proposer des contrats incohérents et menacer de mort est ta définition d'une personne sensée, le Clan du Vent est bien content de ne pas l'être. Vous venez foutre le bordel dans notre Clan et vous venez ensuite chialer quand on vous demande de vous en aller. Vous semez la discorde là où vous passez. Vous êtes les cancers de la forêt, foutez le camp, notre cheffe vous l'a demandé, on a pas besoin de votre accord. »

J'acquiesçai cependant tout en continuant de foudroyer mon interlocuteur du regard. La vieille lança de sa voix rauque, glauque et saccadée :

Nous rentrons, pas par crainte, mais par mépris. Lune nous protège, et rien ne peut nous arriver. Vous avez refusé offre, tant pis pour vous. Sareth.

C'est ça ouais. Je mis ma queue sur l'épaule de ma soeur pour lui intimer de s'écarter, au cas où, même si elle savait que je n'allais rien faire maintenant. Je grondai:

"Je vous raccompagne à la frontière en compagnie de Coeur Givré et Cobra Royal. Vous connaissez probablement le chemin, mais je ne veux pas risquer de vous voir par ici. Vous venez comme des fleurs dans notre campement pour nous menacer de mort. Vous vous présentez de ce fait d'office comme des ennemis. Alors nous vous traiterons en ennemis. Quiconque vous trouvera sur nos terres vous chassera quoiqu'il en coûte. Entendez bien cela. "

Rien à faire de s'ils étaient d'accord ou non. Sans prendre en compte leurs potentielles protestations, je pris à part ma soeur (cela tout en les surveillant du regard) pour lui dire, d'une fois extrêmement froide emplie des tensions créées :

"On va devoir avoir une discussion toutes les deux. Et t'inquiète jvais pas les bouffer sur la route, j'ai compris."

Non pas que j'avais pas envie qu'elle s'incruste dans le trajet, mais j'en avais clairement pas envie. Elle n'allait tout de même pas risquer de défier, une fois de plus, mon autorité, ma crédibilité face à notre clan. Je me dirigeai vers Tâche d'If en lui demandant de rester vigilant, personne ne savait combien étaient-ils ces lunar pod, et une attaque pourrait tout à fait survenir. Et une patrouille, plus petite contenant des apprentis, pourrait suivre la mienne. Au cas où une embuscade était tenue.
Confiance? Zéro absolu.

Spoiler: