| LP | le vent frais - end

« T'es là hein Èveuse ? » 

Lançait son frère, qui venait d'entamer la marche vers la tanière des guerriers. Patte Nerveuse répliqua un tout petit oui suivit d'un hochement de tête, même si dans le noir son frère ne pouvait pas vraiment voir ses gestes. Les deux chatons avançaient dans le noir, et l'on pouvait nettement sentir la nervosité de la minette ainsi que sa peur. Ses minuscules pattes tremblaient sous son maigre poids, elle n'était pas du tout à l'aise et n'arrêtait pas de se demander si cette excursion était réellement une bonne idée. Au fond, elle savait la réponse, qui était non. Ils auraient dû rester au chaud près de Chant des Coquelicots avec Petit Léopard, et maintenant les voilà à avancer dans le froid vers l'inconnu.

« Fait froooooooooid. Faut aller oùùùùùùù ? Pourquoi on est sortiiiiiiiiiiiiiis ?
- Ouuiii.. Il fait froiid. Patte Gelée, on peut encore renter .. ou alors vit' trouver la tanière des guéillés... » répliqua-t-elle à son frère qui semblait avoir peur de se retrouver seul. A vrai dire, elle aussi ne voulait pas se retrouver seule et faisait tout pour être aussi près de son frère. Si elle avait pu se mettre sur son dos, elle l'aurait fait sans hésitation la petite peureuse. Soudain, Patte Nerveuse apperçu une entrée qui ne ressemblait pas à celle de la pouponnière. C'était là, la tanière des guéillés ?

«  Eh, Gelée, ya une entrée làààà ?... »

Peut-être était-ce l'entrée vers l'inconnu ? Ou un retour à la case départ.

Spoiler:

Lorsque Nerveuse lança sa phrase, Patte Gelée semblait tout de suite aller mieux et sautillait sur place. Directement, la petite pensait avoir alors trouvé la tanière des guerriers. Cela ressemblait quelque peu à la pouponnière, peut-être que là il n'y avait pas de fuites ? C'était là que les guerriers dormaient, un jour, Patte Nerveuse allait surement en devenir un.. Elle ne savait pas vraiment encore ce qu'étaient les devoirs d'un guerrier, mais savait que la chasse et le combat étaient à l'honneur, et elle n'appréciait déjà pas de voir les apprentis se battre pour rigoler, alors un vrai combat... Directement, son frère se précipita à l'intérieur ce qui effraya Nerveuse, il pouvait tomber sur un guerrier pas très content ! Et justement, un guerrier fit son apparition juste devant son frère. Patte Nerveuse se dépêcha de rattraper son frère, les yeux effrayés devant la situation.

« Je veux passeeeeeeeeeeeeeeer ! Fait frooooooid dehoooooooors ! »

Patte Nerveuse fixait le guerrier, qui faisait bien trois têtes de plus qu'elle. Intimidée à son maximum, elle répliqua en tremblant de peur face au guerrier.

« On vveeut pppas gênnner monsssieur le guéllié... On a dddes ffffoutes dddans... » elle voyait bien que le guerrier n'avait pas envie d'attendre plus longtemps, directement elle reformula sa phrase, un peu rapidement « Onveutpasvousgênerrmonsieuronadesfuitesdanslapouponnièresetilfaitfroid. »

Après ça, elle baissa la tête rouge de honte. Pas gronder, pas gronder...

Grain de Sel.

Le vent frais (5)

En contre répartie de ma pause dans les patrouilles de frontières ou de chasse à cause de ma blessure, j'étais chargé de monter la garde dans le camp la nuit. J'acceptais volontiers, cela ne demandait pas trop d'efforts physiques pour ma guérison et je pouvais dormir du matin jusqu'au midi sans qu'on me dérange. J'avais déjà passé une partie de la nuit assis devant le tunnel, passant les heures en comptant les aiguilles de la branche du pin qui dépassait dans le camp.
Histoire de me dégourdir un peu les pattes, je prévins l'autre chat qui était de garde avec moi que j'allais faire une ronde dans le camp juste au cas où. Je dépliai mes longues pattes et m'étira jusqu'à ce que ma plaie me tira une grimace. Je n'allais pas récupérer mon élasticité jusqu'à ce qu'elle cicatrice complètement. Je m'ébrouai dans un râle et me mit en route. Je commençais près de chez Esprit Soucieux, rien à part ses ronflements - et ouais vieux, quand tu es stressé tu ronfles, et tu sais bien que tu es souvent stressé -. Tanière des apprentis, rien à signaler non plus, excepté leur délicieuse odeurs de jeunes pré pubères. Puis sur mon chemin vers la tanière des guerriers, deux petites boules beiges tremblotaient et chouinaient. Qu'est - ce qu'ils faisaient hors de la pouponnière ceux - là ?

Ils avaient l'air hésitant au début, puis celui que je reconnu comme Patte Gelée se mit à courir vers l'entrée. D'un bond rapide, je les rejoins et m'interposai entre eux et le nid des guerriers endormis. Et ça se plaignait "J'ai froid, j'veux passer, jecomprendspascequetudiscartuparlestropvite, et gna gna gna". Je le repoussai de la patte au niveau de sa soeur, Patte Nerveuse, qui était moins à portée d'oreilles des guerriers.

" Eh Patte Gelée, il va falloir m'expliquer si tu es suicidaire. D'abord les rats, puis vouloir réveiller une tanière de guerriers endormis... Tu tiens à la vie ou non petit ? "

Je fermai les yeux et agitai mes longues oreilles, tentant de redécrypter la phrase de la petite. Fffoutes.. fuites.. pouponnière... Ah, effectivement cela faisait longtemps qu'on avait pas envoyé d'apprentis consolider les parois de l'antre des reines. Je me levai et les poussai avec ma queue pour les faire avancer vers la pouponnière.

" Si vous étiez restés collés bien contre la fourrure de votre mère, vous n'auriez pas eu froid et on ne serait pas là dehors à la place de dormir. M'enfin, maintenant que je suis au courant,
vous me montrer discrètement où est cette fuite, puis retour dodo okay ? "

Grain de Sel
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Le grand guerrier faisait très peur à Patte Nerveuse. Il était tout noir, comme la nuit. Et il avait de graaaandes oreilles très longues, pas comme Patte Nerveuse ou Patte Gelée qui avait des oreilles toutes petites. Et surtout, il était maigre, un peu comme la petite chatonne d'ailleurs. Mais elle, c'était différent, elle ne mangeait pas à sa faim sans même le remarquer. Et n'avait d'ailleurs pas non plus remarqué sa maigreur, alors que ses frères eux étaient bien portants. Du coup, patte Nerveuse ne savait pas comme réagir devant le grand guerrier, elle qui tremblait de tout son petit corps. ;

« Eh Patte Gelée, il va falloir m'expliquer si tu es suicidaire. D'abord les rats, puis vouloir réveiller une tanière de guerriers endormis... Tu tiens à la vie ou non petit ? »

Oh non ! Le guerrier était énervé, Nerveuse ne voulait pas qu'il tue son petit frère, ah nonon ! Elle aurait dû retenir son frère, ils n'auraient jamais dû partir à la recherche de la tanière des guerriers et ils auraient dû rester auprès de Chant des Coquelicots..

« Si vous étiez restés collés bien contre la fourrure de votre mère, vous n'auriez pas eu froid et on ne serait pas là dehors à la place de dormir. M'enfin, maintenant que je suis au courant,
vous me montrer discrètement où est cette fuite, puis retour dodo okay ? »

Si. Même en restant collée contre sa mère, Patte  Nerveuse avait eu froid, très froid même ! Et même que Patte Gelée aussi avait eu froid, donc ce n'était pas pour rien qu'ils étaient partis chercher de l'aide.

« Dehors ? Tu viens avec nous, toi, hein ? »

Ah oui, la chatonne ne voulait pas y retourner toute seule. Elle avait peur, et même si le grand guerrier sombre lui faisait tout aussi peur, elle se sentirait en sécurité avec lui.

« Oooooui venez avec nnnous Monsssieur le guerrier. Fait froiiiiiiid. » piailla la petite.

Grain de Sel.

Le vent frais (5)

Alors que je sermonnais indirectement le petit beige rayé, il se contenta de se protéger en rétorquant que j'étais pas un méchant moi. Mmm pas faux. C'étaient des chatons de l'Ombre. Peut - être pas les plus beaux ni ceux en meilleure santé. Un qui se les caille tout le temps et l'autre qui a des tics nerveux. Fallait voir le bon côté des choses, ils n'étaient pas albinos au moins, eux. Un peu bête des fois mais je ne pense pas que c'était une maladie malheureusement. Cela voulait dire que Ni Souc' ni le Clan des Etoiles ne pouvaient les soigner de leur bêtise. Le chaton se retourna vers sa soeur, qui semblait craindre de plus amples réprimandes, puis de nouveau vers moi. Patte Nerveuse se ligua avec son frère et me supplia de les accompagner. Je les repoussai un coup de la patte, pas trop fort pour ne pas brusquer leurs petites têtes, vers la pouponnière.

" Mais oui, mais oui je viens avec vous. Si je ne suis pas là où il y a la fuite, comment je pourrais la réparer ? "

Je roulais des yeux. Je me demandais si Chant des Coquelicots ne les frappait pas trop fort parfois. Déjà que je n'aimais pas cette lèche - pattes, mais si en plus elle nous produisait des idiots... M'enfin, allons, ils ne sont pas encore tout à fait grand ils auront plus d'espoir une fois qu'ils auront un mentor.

On trottina jusqu'à la pouponnière et je les poussais à l'intérieur. Mais je leur donnai des indications pour m'aider.

" Vous vous plaignez qu'il y a un vent frais, alors votre mission sera de remonter la piste de ce vent et de me montrer de l'intérieur où elle est, comme ça je la boucherais. "

Et j'espérais qu'ils avaient compris.

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« Mais oui, mais oui je viens avec vous. Si je ne suis pas là où il y a la fuite, comment je pourrais la réparer ? »

Patte Nerveuse ronronna grossièrement et esquissa un sourire tremblotant.Elle ne voulait absolument pas traverser le camp une nouvelle fois dans le noir avec son frère. Ainsi, le guerrier noir se mit en route et trottina vers le lieu de la fuite, la pouponnière. Heureusement, Chant des Coquelicots dormait encore sinon les deux chatons se seraient fait beaucoup gronder, ça oui. La petite était contente de retrouver son foyer, une fois la fuite bouchée ils allaient enfin pouvoir se rendormir en paix.

« Vous vous plaignez qu'il y a un vent frais, alors votre mission sera de remonter la piste de ce vent et de me montrer de l'intérieur où elle est, comme ça je la boucherais. » Miaula le guerrier après avoir poussé les deux chatons dans la pouponnière.

Mais Patte Nerveuse n'avait pas envie de jouer aux explorateurs ! Elle voulait dormir, et n'avait pas envie de retrouver cette fuite qui lui donnait tellement froid la nuit..
« Chuuuuuut ! » ordonna son frère au guerrier et à sa sœur, comme s'il était le maitre des lieux.
- Èveuse tu sais elle est où la fouite ??
- Euuuh.. Ppar là, ffaut suivre le vvent frais.. » miaula doucement sa sœur qui se mit à suivre l'air frais, et il ne fut pas longtemps pour retrouver sa source. La petite montra le trou avec sa minuscule patte au guerrier sombre. Il était leur dernier espoir.

Grain de Sel.

Le vent frais (5)

La petite accueillit mon aide avec un ronron maladroit, alors que l'autre petit prenanit des airs de faux prince, surtout lorsqu'il me fit un "chut" insolent. Je reniflai d'un air mécontent. C'est lui qui voulait aller gueuler dans la tanière des guerriers mais je ne pouvais pas parler près de la pouponnière. Oh clan des Etoiles, nos jeunes sont vraiment indisciplinés, mais qui sait, peut - être que l'entraînement leur apprendra le respect et que cette force d'esprit deviendra positif. Je prierai pour ça, tant que je n'aurais pas de chatons, je ne serais pas rassuré pour ma sécurité plus vieux. Ou alors si Soucieux pouvait en avoir mais on sait tous que cela n'arrivera pas, le clan des Etoiles détient sa virginité. Ils filèrent tous les deux à l'intérieur,et je n'entendais pas Chant des Coquelicots râler donc ils devaient être sains et saufs. Je fis lentement le tour extérieur de la pouponnière, en attendant un de leur signe. Puis un bruit de froissement attira mon attention et la patte de Patte Nerveuse dépassa par un trou. Je vins voir la "brèche" et me dis que finalement ce n'était pas si mal que les chatons étaient venus se plaindre. Si un ennemi ou un renard avait trouvé ce trou avant nous, nous aurions perdus encore plus de chatons.

J'attrapai une fine branche de pin et grattai un peu de mousse pour combler tout ça comme je pus, et sans trop de bruit également. Je reviendrai voir le lendemain pour mieux rafistoler tout ça, mais au moins pour l'instant, ils n'auront plus de courant d'air dans leur duvet. Je me secouai un peu pour me débarrasser de la mousse restée accrochée à mon frêle pelage, et je leur dis des derniers mots -moins forts pour ne pas réveiller le reste de la pouponnière-.

" Allez, j'espère que vous allez mieux dormir maintenant. Bonne nuit les gamins. "

Et c'est dans un bâillement et la queue traînant presque sur le sol que je repris ma place de garde, guettant l'aurore et l'heure où je pourrais enfin dormir. Oh, avant de m'endormir, j'irais bien dire à Esprit Lent que j'ai été des chatons cette nuit. Tous les points sont bons à gagner, non ?

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