[LP] Allons compter fleurette [PV Coeur Fleuri] - end

Allons compter fleurette.

Cobra Royal s'était levé tôt afin de donner congé pour la journée à son apprenti, demandant uniquement à ce dernier d'accomplir ses corvées habituelles. Quelques jours plus tôt, la meneuse avait rassemblée le clan et au soir venu, elle lui avait demander de la rejoindre dans son antre. Le félin souri à ce doux souvenir. Si au premier abord, il était surpris par cette demande, la suite n'avait pas tarder à l'emplir d'un plaisir qu'il s'était garder de montrer. Étoile Vaillante comptait sur lui pour accompagner Cœur Fleuri lors d'une des cueillette de la guérisseuse mais si le but premier était de protégée la chatte en cas de rencontre avec un Lunar, la vérité derrière cela était tout autre. La cheffe du Vent voulait que le guerrier espionne sa propre sœur, car la disputes entres les deux femelles n'étaient guère un secret. Cobra Royal souri davantage. Il avait attendu, observer, écouter et savait assurément que la femelle irait aujourd'hui chercher des plantes, si précieuses et importante au vue de la guerre qui approchait. Lentement, le mâle bicolore entreprit de rejoindre l'antre de sa victime, prenant son temps. Dans son esprits, il envisageait déjà mille et une manière de faire parler la guérisseuse, espérant sans doute qu'elle ferait un faux pas. Après tout, n'avait elle pas laisser aux étrangers une chance lorsque la vieille chatte aveugle était parvenue jusqu'à eux ? Arrivé au près de l'antre, il s'assit, miaulant pour s'annoncer.

- Cœur Fleuri ? J'ai appris que tu irais cueillir des plantes aujourd'hui, je me demandais si tu accepterait que je t'accompagne.

Le beau mâle enroula sa queue autour de ses pattes avant, se tenant bien droit tout en guettant la sorti de la femelle. Il voulait volontairement lui donner le choix quand bien même, avec un peu de jugeote, la guérisseuse devait savoir qu'elle n'en avait guère, le clan entier étant sur le pied de guerre. Mais se présenter ainsi, comme simplement une aide volontaire assurer au félin de baisser les barrières qu'il pourrait y avoir. Politesse et manipulation sont souvent plus proche qu'on ne le crois et le guerrier avait compris depuis plusieurs lunes déjà comment en joue à sa faveur. Le mâle avait une mission très officieuse à remplir et il comptait bien gagner là dedans une longueur d'avance sur la cheffe, ne lui avouant finalement bien moins que tout ce qu'il pourrait apprendre. A supposer que les doutes nourri par Étoile Vaillante soit fondé. Dans tout les cas, s'était à lui qu'elle avait fait appel et le guerrier s'en sentait flatter, se renforçant dans ses certitudes. Il gagnait en estimes au près de ses camarades, devenait un élément sur qui ils comptaient. En somme, ses machinations prenait en ampleur. Il se rapprocher de ceux dont l'avis avait de l'importance. Bientôt peut-être même prendrait il la place qu'il convoiter. Mais pour l'heure, la seule chose qui l'intéresser était d'entendre Cœur Fleuri et de voir si oui ou non, elle comprendrait que derrière la proposition aimable se cacher une obligation pour elle d'accepter.

Les passantes, Georges Brassens

La guérisseuse ne bougeait plus, assise face à ses étalages de plantes. Elle repensait à sa vision. Son neveu et sa nièce qui lui sautaient à la gorge ... Force de l'Ours était présent également ... Était-ce bien une vision ? Ou seulement un mauvais rêve ? Non ... Elle l'avait fait durant la réunion des guérisseurs. Leurs ancêtres voulaient la mettre en garde. Mais contre quoi ? Dans tous les cas, ils lui faisaient comprendre qu'ils connaissaient ses penchants dangereux pour le compagnon de sa sœur. Et la menace partait de lui, pour décanter sur ses enfants ... Pourquoi Nuage d'Alcidés et Cri des Albatros la trahiraient-elle ? Ils tenaient à elle plus que tout, elle en était certaine. Mais n'avait-elle pas eu cette même certitude en parlant d'Etoile Vaillante, quelques jours à peine avant de briser leur relation si forte, si pure ? Elle n'était plus sûre de rien ...

« Cœur Fleuri ? J'ai appris que tu irais cueillir des plantes aujourd'hui, je me demandais si tu accepterait que je t'accompagne. »

L'écaille leva un museau surpris vers la source de la voix, et elle crut reconnaître l'intonation particulière de Cobra Royal. Elle n'avait pas pour coutume de passer du temps avec lui, mais elle songea qu'un peu d'air frais la distrairait de ses pensées - et lui permettrait de rester aussi loin que possible du campement. Elle se recomposa un air serein et amical et sortit promptement de son antre, maintenant l'illusion du mieux qu'elle pouvait.

« Oui, en effet, il faut que j'aille regonfler mes stocks. C'est vraiment gentil de te proposer ! Tu es prêt à partir tout de suite ? Je pensais aller vers les Hautes Landes, si ça te va. »

Elle ne comprenait franchement pas pourquoi le félin se montrait si volontaire. En effet, il valait mieux envoyer les apprentis aider la guérisseuse et les guerriers chasser afin de ramener des proies au campement, mais elle préféra ne pas accumuler les interrogations ... sa tête était déjà pleine à craquer.

HRP :

Allons compter fleurette.

La femelle apparut enfin et le guerrier lui souri aimablement alors qu'elle ouvrait la gueule sur un miaulement. Elle acceptait, bien. Il hocha doucement la tête, de là haut, ils auraient un bon point de vue sur le territoire et peut-être même pourrait il volontairement forcer la chatte à se rapprocher des endroits où leurs ennemis avaient été vu. Dans le pire des cas, il pouvait en profiter pour questionner très innocemment la guérisseuse, comme devait le faire nombre de félins inquiets non ? Finalement, il décida de répondre tout en se redressant, déjà prêt finalement, à partir.

- Bien sur. Allons y tout de suite. Avec toutes les tensions qu'il y a en ce moment, le clan entier sera rassurer si tu as tout ce qu'il te faut. Il fit volontairement une pause, comme pour pousser la chatte à lui répondre par la suite. Il voulait qu'elle comprenne, elle devait comprendre que la guerre serait à leurs portes. Le clan entier s'y préparait et le mâle devait savoir ce que la guérisseuse pensait. La chatte allait elle les trahir ? Il n'en savait rien et ne le pensait pas réellement mais il y avait ce petit doute qu'elle avait allumer. Oser interrompre leur meneuse devant des inconnus. N'importe quel guerrier se serait vu redevenir apprenti une bonne lune pour cela, au moins. Mais voilà, quelques choses entre les sœurs s'étaient brisés et le clan du Vent dans sa totalité avait pu le voir, l'entendre, le comprendre pour peu que l'on soit un tantinet intelligent et attentif. Et Cobra Royal avait été missionner par l'une pour surveiller l'autre. Il aurait pu imaginer tout cela lui-même mais que les chattes lui offre une nouvelle prise dans ses plans étaient pourtant bienvenu. Finalement, il fini, sur un ton inquiet. Juste au cas où ... Il s'écarta un peu, attendant qu'elle prenne les devants, déjà prêt à lui emboîter le pas. Son apprenti avait congé pour la journée, du moins, après ses corvées habituel et il doutait que l'albinos ne crache dessus, après tout, la veille, il avait été particulièrement dur avec lui, épuisant volontairement le jeune en prévision de cette journée. Il ne devait nullement attirer l'attention et avec sa patte blesser quelques temps plus tôt par un blaireau ... Certes il était remis, néanmoins nul ne trouverait étrange qu'il s'éloigne avec la femelle. Après tout, combien de guerrier ne profitait il pas parfois d' peu de solitude avec la chatte afin de parler librement d'une plaie qui paraissait remise mais qui faisait finalement, toujours souffrir ? S'était sur ça qu'il comptait.

- Tu sais de quoi tu as besoin ?

Une ouverture, d'une part pour qu'il ramasse avec elle ce dont le clan pourrait réellement avoir besoin et non pas une simple herbe inutile. Mais surtout, il voulait qu'elle parle et pour ça, il devait s'intéresser, la mettre en confiance. Jouait le jeu lugubre de la manipulation.

« Bien sûr. Allons y tout de suite. Avec toutes les tensions qu'il y a en ce moment, le clan entier sera rassuré si tu as tout ce qu'il te faut. Juste au cas où ... »

Cœur Fleuri battit d'une oreille, comme pour lui signifier : je suis au courant, merci. Elle comprenait son inquiétude et celle de ses compatriotes, mais elle n'avait pas besoin qu'on lui rappelle combien le Clan comptait sur ses compétences. Même si, désormais, Nuage d'Alcidés était tout aussi apte qu'elle à résoudre d’éventuels problèmes … D'un geste un peu sec, elle attrapa quelques tiges de fougères pour le transport de ses plantes - elle avait parfois du mal à trouver un bon contenant, dans les landes.

« Tu sais de quoi tu as besoin ? »

Elle prit le temps de scanner le félin du regard quelques instants. Cobra Royal était loin d'être vilain, il avait une sorte de petit charme crâneur que Cœur Fleuri détestait, mais qui devait sans doute convenir à d'autres. C'était peut-être elle qui était étrange, à ne pas forcément aimer ce type de profil. Au-delà de ça, elle n'avait pas vraiment de problème avec le mâle, sinon qu'elle ne lui parlait que rarement seul à seule. Elle secoua doucement sa tête, puis répondit :

« Un peu de tout. On verra ce qu’on trouve dans les landes, mais nous trouverons assurément des plantes utiles là-bas. Peu de Bipèdes s’y promènent donc les végétaux sont rarement abîmés. »

La guérisseuse eut un petit rire incertain avant d’ajouter :

« Enfin, si on a les Bipèdes en plus des Lunar Pods sur le dos, ça va pas être jojo ces prochaines lunes, hein, hahaha ? »

L’écaille avait mis le malaise comme une grande, et décida de le dissoudre en ouvrant la marche et pressant le pas jusqu’aux Hautes Landes. Elle voulait vraiment que cette mission finisse au plus vite, elle n’aimait pas avoir de la compagnie, en ce moment. Elle se sentait bête et gênante, trop gauche pour parler sans maladresse à quelqu’un.

Allons compter fleurette.

La réponse de la femelle lui fit modestement baisser la tête. un peu de tout, bha, le guerrier veillerait sur elle pendait qu'elle cherchait, ni plus ni moins. Oh peut-être ferait il une trouvaille comme avec Nuage d'Alcidés quelques temps plus tôt mais en attendant. Il remua la queue à la mention des deux-pattes. Il détestait ses fasse rose et ses pattes sans poil qui se tendait vers eux dès que leur vision minable les découvraient. Mais elle avait raison, il y avait peu de risques puisque les étranges et bruyantes créatures préféraient être avec les moutons aux pâturages. Cobra Royal se redressa légèrement au petit rire de la guérisseuse, la toisant comme on observe une étrange créature avant de sourire très légèrement tendis qu'elle poursuivait. Elle semblait mal à l'aise et cela lui convenait. Il devait trouver l'équilibre entre confiance et mise en danger pour qu'elle s'ouvre à lui comme une fleur au soleil. Il répondit toutefois sur un ton presque amusé. Oui enfin, on sait que faire avec les uns plus facilement qu'avec les autres. Il n'en disait pas trop, juste ce qu'il fallait pour qu'elle se pose la question. Craignait il davantage les Lunar aux humains ? Pour le matou, l'un comme l'autre pouvait facilement être chasser à condition que le clan retrouve la sévérité de feu la prédécesseur de leur meneuse actuelle. Non pas qu'il remettait les décisions d'Étoile Vaillante en doute, quoi-que, mais il la trouvait trop laxiste avec certains des novices qui avaient déjà à de multiples reprise prouver leur couardise. Il songea notamment à ce pitoyable Nuage Fatigué où encore au pleurnichard de Nuage de Mousse qui trouvait tout le temps moyen d'aller visiter Nuage Silencieux l'estropié et qui ne brillait pas par ses prouesses aux entraînements.

Le bicolore pressa le pas, trottinant bientôt aux côté de l'écaille sans trop s'épuiser, avantage d'avoir de grandes pattes au contrario de certains de ses camarades. Mais il était aussi du fait un peu plus lourd que certains membre du vent et perdait donc en avantage sur les landes. Il secoua les oreilles avant de miauler de nouveau une fois leur destination bien plus à vue. J'y connais rien en plantes donc je te laisse à ton affaire, mais je garderai un œil au cas où j'en trouve une qui me paraît différente ... En revanche, je m'assurerai qu'on est pas de gêneur. Cette fois, il se montrer amical au possible, allant même oser un clin d’œil à Cœur Fleuri. Il était le garde du corps, même si il comptait bien devenir temporairement le confident aussi. Finalement, désireux de jouer les troubles-fêtes assez rapidement, il ajouta sur un ton plus bas, jouant l'inquiétude. Enfin c'est quand même inquiétant que ses chats de la lune est pu venir jusqu'à notre camp non ? Appuyer là où sa peut faire mal, il savait faire...

« Oui enfin, on sait que faire avec les uns plus facilement qu'avec les autres. »

Cœur Fleuri ne sut quoi répondre à une phrase aussi opaque. Qui lui plaisait le moins ? Poser la question ne serait-il pas une manière d'y répondre elle-même ? L'écaille essayait de se préserver, mais quelque chose la faisait se sentir menacée avec Cobra Royal. D'un petit geste de la queue, elle envoya valser ces pensées. Elle se faisait des idées et ses émotions devaient s'emmêler comme elles le faisaient trop souvent ces derniers temps ... Elle se méfiait trop. Mais il y avait de quoi, non ? Sachant ce dont elle était elle-même capable ... Non, tu n'es pas coupable, Cœur Fleuri, se chambra-t-elle intérieurement. Tu as bien fait. Tu as fait ce que tu croyais bien, du moins ...

« J'y connais rien en plantes donc je te laisse à ton affaire, mais je garderai un œil au cas où j'en trouve une qui me paraît différente ... En revanche, je m'assurerai qu'on ait pas de gêneurs. »

Il lui lança une œillade qui laissa Cœur Fleuri de glace. Elle n’arrivait plus aussi bien qu’avant à s’ouvrir aux autres, à répondre à leurs boutades ou leurs tentatives d’humour. Aujourd’hui plus que tous les jours précédents, elle se sentait complètement à côté de la plaque, incapable de faire preuve ne serait-ce que d’un peu de sympathie. Elle se trouvait froide, incompétente, vulnérable.

« Enfin c'est quand même inquiétant que ces chats de la lune aient pu venir jusqu'à notre camp non ? »

La femelle tiqua. Tout ce qu’il disait la mettait subtilement mal à l’aise. Était-il vraiment incapable de comprendre son trouble ? Ignorait-il tout de ce qu’il lui était arrivé ? Certains chats ne parvenaient pas à saisir les émotions des autres, après tout … Autant ne pas le prendre personnellement.

« Oui … Je me demande comment ils ont fait … Peut-être que quelqu’un le leur a dit … Ou qu’ils le savaient, par je ne sais quel moyen … Oh, tiens, des feuilles de souci ! Tu peux m’aider à arracher les feuilles ? Les fleurs ne nous sont d'aucune utilité, tu peux les laisser. »

Ou bien … se moquait-il d’elle ? Ses doutes grandirent encore tandis qu’elle regardait Cobra Royal du coin de l’œil, attendant qu’il rebondisse – ou qu’il se taise, ça lui allait tout aussi bien.

Allons compter fleurette.

Cobra Royal redressa légèrement les oreilles, pour ne pas louper un seul mot de sa camarade. Il remua la queue, elle avait tellement l'air d'hésiter, de chercher qu'un instant, il se demanda même si elle n'avait pas justement était les voirs bien avant que le camp apprenne leurs existences. Il gonfla faiblement sa fourrure avant de s'ébrouer comme un chien, comme si il luttait contre le vent frais qui leur souffler sur la fourrure. Mais la vérité était tout autre et il était bien décider à la connaître. Il se rapprocha de la chatte et après avoir observer ses gestes, il fit de même, plus lentement, ne voulant néanmoins pas prendre risque d’abîmer le remède. Le clan en aurait sans doute besoin, où peut-être lui-même un jour prochain ... Finalement, après avoir pris quelques feuilles, il les déposa près de sa patte, précautionneusement et regarda l'écaille. Tu penses qu'on nous aurait trahis ? Où ... Qu'un autre clan ... Il la toisa par en dessous, avec toujours cet air mi-inquiet-mi offusquer sur la face, fin comédien. Finalement, il lui laissa les feuilles, sans un mot et s'éloigna quelques peu. Il devait aussi surveiller les environs, mais l'air sentait la lande, ni plus, ni moins.

Il marchait tranquillement, d'un pas lent, jetant de bref regard sur le sol de temps à autre, comme si il prenait à cœur son excuse pour accompagner la guérisseuse. Il remarqua alors une nouvelle fois du soucis et s'en approcha à pas plus vif avant de jeter un regard à la femelle. J'ai encore une pousse ici ! Il observa les herbes hautes, s'asseyant avant de pousser sur ses pattes arrières un bref instant pour se tenir brièvement en équilibre. Suffisamment longtemps pour être certains que nul autres félins n'étaient présent, pas assez toutefois pour être certain qu'il n'y en avaient vraiment aucun. Un chat immobile pouvait parfaitement passer inaperçu après tout. Un tant sois peu rassuré, il se mit à l'ouvrage, découpant les feuilles avec soin pour les rassembler en un petit tas, relevant pourtant souvent la tête, humant les environs, éternuant lorsque le parfum de la fleur lui chatouilla de plus belle le museau.

« Tu penses qu'on nous aurait trahis ? Où ... Qu'un autre clan ... »

Elle haussa les épaules. Elle n'avait pas du tout envie de réfléchir à tout ça, elle se sentait trop fatiguée pour mener une réflexion intéressante. Elle se sentait faible, incapable de tirer parti des informations qu'on lui donnait, elle tournait au ralenti, et ce qui la rendait plus irritable encore était qu'elle s'en rendait parfaitement compte. Elle était lente, elle était gauche, elle était à côté du monde. Elle marmonna, plus pour elle-même que pour Cobra Royal :

« Je n’en sais rien, moi. Je suis pas devin. »

Ruminant dans son coin, elle avait à peine fini de séparer ses feuilles que le félin était parti et avait terminé sa part du travail. Cela lui fit un petit pincement au cœur supplémentaire. Je ne suis bonne qu’à repérer les plantes, on dirait vraiment une Ancienne qui ne peut rien faire toute seule …

« J'ai encore une pousse ici ! »

Le guerrier mettait du cœur à l’ouvrage. Cœur Fleuri était profondément sceptique devant le félin, mais elle songea qu’il avait vraiment l’air de s’inquiéter des agissements de ces Lunar Pod, et de ce qu’ils trafiquaient. Mais elle, elle n’avait pas envie de penser à eux, à ce sentiment ambigu qu’ils provoquaient en elle, à cette curiosité qui la dévorait. Elle ne voulait sous aucun prétexte déraper, révéler une information qui se perdrait et lui porterait préjudice. Te protéger, il faut te protéger Fleurette.

« Viens avec moi, il y a un buisson avec des baies d’acerola, normalement, pas loin. »

Elle chemina en silence, l’air préoccupé. Finalement, elle ouvrit la gueule, scrutant le guerrier en marchant :

« Qu’est-ce que tu penses, toi ? Je veux dire, par rapport aux Lunar Pod. Tu penses qu’ils veulent nous envahir ou que ce sont juste des allumés ? Ils n’auraient pas pu vraiment nous faire du mal, avec la vieille qui leur sert de chef et les trois pelés qui l’accompagnaient … Ou peut-être que je les sous-estime … Je ne sais pas … »

Arrivée au plant, elle commença à tirer les branches basses à elle, tirant délicatement les petits fruits pour les détacher sans les abîmer.