Que regarder d'autre ? [LP] (avec Brise Argentée) - end

Même en dessous c’est moi qui domine. Je reste provocatrice, jouer avec les autres, c’est un bon moyen de s’occuper. Dans les temps qui courent, tout le monde est préoccupé par les débiles qui sont entrés dans le camp, alors que c’est tellement plus simple de prendre sa patte et profiter de la vie. Mon dada à moi, c’est séduire et courir !

Alors que le félin gris, était totalement allongé sur moi, faut avouer je commençais à plus me sentir bien, trop de pression, il se dégage finalement. Cependant, il n’a pas terminé, il pause ses deux pattes avant sur mon flanc exposé et joue avec ses griffes en appuyant sans pour autant me faire mal. Il cherche quoi le petit là ? Je le regarde curieusement, me laissant faire

« C’est moins drôle si tu te laisses griffer ! »

J’en rigole et pour pousser les choses un peu plus loin, je me détends totalement, et je m’étire de tout mon long. En soit, ce n’était pas désagréable, vraiment. C’était un peu comme un massage… Légèrement piquant. Il semblait un peu déçu du fait que je reste comme ça, sans rien faire, juste profitant.

« Je suis sûr que tu comprendrais rien à tout ce que je sais faire ! »

Il ronronnait toujours aussi fort, on aurait dit un.. Non. Rien du tout, il ronronnait juste très fort. Mais il semblait moins coincé que tout à l’heure, il ose plus et c’est là que les choses vont être amusantes. Je finis par repousser ses pattes en douceur, et je me lève. L’attitude toujours plus aguicheuse, je le fixe de mes yeux ambrés et lui lance, un léger rictus provocateur sur les babines.

«Ah bon ? Je suis piètre combattante, c’est vrai… »

Je m’approche très près de lui, voulant me montrer, sûre de moi, comme toujours, faisant profiter de la beauté de mon pelage, pour essayer de le subjuguer le plus possible. Je l’effleure du bout de ma queue, la faisant courir le long de son échine et sous son menton.

« Hé bien montre-moi ce que tu sais faire. Tu es peut-être fort… Mais je suis… Rapide. »

La mâle gris se vante de ses capacités. Je le fixe toujours le poussant à relever le défi. Je ne suis pas hautaine, je ne me sens pas supérieure à lui, seulement, j’en donne l’impression. Je donne l’impression que j’attends beaucoup de lui pour le pousser hors de ses retranchements. Je pourrais peut être lui être bénéfique pendant un instant ? Il serait moins… Plat ? Mais après, j’avoue mon attitude peut être toxique pour les autres, mais à vrai dire, j’en ai rien à faire. Je suis comme je suis on me prend, ou plutôt on m’accepte telle que je suis.

« Ça ne me prendra pas longtemps non plus, tu vas voir ! » dit-il en se frottant contre mon cou

Qu’il ne s’attache pas trop au bourreau des cœurs le petit… Il pourrait avoir mal. Il ajoute, d’un ton moqueur :

« Fais attention quand même aux Hautes Pierres, si je t'éblouis trop, tu risquerais de laisser passer quelqu'un

- Avant de parler agis chaton. Ne jamais parler trop vite alors… Action ! »

Je ne sais pas s’il me suit dans mon jeu parce qu’il est inconscient, ou qu’il veut simplement être lui-même – ce que je doute – ou alors qu’il veut prouver quelque chose. A savoir que je respecte seulement mes supérieurs, et encore. Le matou part chercher une proie, un corbeau… Qu’il rate. Lorsqu’il revient je ne peux m’empêcher de dire, plus moqueuse que jamais :

« Oula la ! Tellement de puissance je suis éblouie ! »

Je ne sais pas s’il a vraiment entendu, après tout, il n’était pas encore totalement arrivé. En attendant, je fais une petite toilette, léchant ma patte pour la passer sur mon museau. Lorsqu’il se trouve de nouveau en face de moi, je me lève, la queue haute et l’observe, aguicheuse.

« Tu préfères que je te ramène une proie ou... que je te monte...montRRRRRe comment je me bat ? »

Il ronronnait toujours, victime du beau temps. Lapsus révélateur en ce qui le concerne ! Quel chat coquin. Histoire de le provoquer toujours plus, je profite de ma petite taille pour passer entièrement sous son menton en me frottant bien contre lui et sous ce dernier. Je m’écarte un peu, le laissant se remettre des émotions possibles que je lui aurais données. Je me tiens face à lui, prête à me battre pour qu’il me montRe tout ça. J’en profite un cours instant pour regarder autour de nous. Pas d’intrus, pas de Venteux, parfait. Mon attention revient sur lui.

« Je t’attends, montrRRe-moi (n’est pas ?) »

J’insiste bien sur le « r » pour qu’il se rende compte du lapsus qu’il a fait. En attendant, rien dans mon comportement l'inciter à arrêter, au contraire. Provocation jusqu’au bout.

Il donne un coup de patte. Je suis prête à répondre rapidement sauf que… Il n’y avait aucune conviction, en plus il fermait les yeux. Je le regarde curieusement. Que fait-il ? Une tentative pour me surprendre ? Les oreilles droites, je me concentre pour repérer le moindre mouvement de la part du mâle. Mais rien.

« Tu m'as eu, je crois, j'oserais jamais. T'es trop... Je sais pas comment c'est possible... Tu pourrais me demander n'importe quoi... »

Vraiment… ? Quelques pensées me venaient mais je ne les dirais pas – même à vous bande de voyeurs – j’étais un peu déçue, pourtant j’ai réussi ce que je voulais au début, l’avoir dans ma poche, mais je m’amusais bien avec ce petit jeu de charme. Enfin il ouvre les yeux, et me regarde de nouveau. Regard changeant. Je ne dis rien, j’attends ses paroles.

« Tu fais quoi de tes victimes ?

-Si tu savais… Je les gardes près de moi et les dévores au petit déjeuné »

J’aimais plaisanter, me montrer intimidante, provocatrice. En soit, j’étais à l’aise dans cette situation, puisque j’avais le contrôle. Posséder du pouvoir sur mes camarades de cette manière était parfait…Si j’ai besoin d’eux pour un quelconque service, ils m’obéiront pour avoir mes faveurs. Je suis un peu opportuniste quand même non ? Quoi que, pas tout à fait, me battre pour mon clan, me fait peur, mais je le ferais quand même en cas de guerre. J’ai beau aimer utiliser les autres, j’ai un honneur à défendre. Bref, le guerrier reprend.

« Tu aimes qu'on t'implore, c'est ça ?

-J’aime juste me faire désirer et… aussi décoincer les félins comme toi. Avoue le, tu étais à l’aise non ? Tu aurais fais ça avec n’importe qui ? »

Ma question était rhétorique évidement. Du moins j’en suis persuadée et j’espère sincèrement que ce que je dis est vrai. En tout cas, je la fais passer pour une question rhétorique. Je m’étire un instant, sentant mes os craquer comme ce matin. Je repense alors à cette petite danse que j’imaginais dans ma tête. Le son de mes ossement qui craquait était comme un concert à mes oreilles et j’en étais l’investigatrice. Une légère brise passe, m’inspirant grandement pour une belle métaphore.

« Vois ce qu’il s’est passé comme une danse ou un jeu dont tu es l’acteur. Chaque mouvement, chaque parole placée dans un but de faire du spectacle. Mon spectacle t’a permis d’oser plus, de te délivrer d’une représentation classique, je t’ai donné un exemple de mise en scène, à toi de t’approprier la tienne. Après si tu souhaites rester tel que tu es parce que ma version du spectacle ne te convient pas, ne suis pas mes pas de danse et trouve les tiens. »

Suis-je en train de l’aider à se trouver ? Que mes os m’inspirent, me rendent aimable. Après tout, je ne pense pas être la bonne féline pour donner des conseils. Je m’approche de lui, et lui lèche de haut de la tête. Seulement une fausse affection. Je ne lui montrerais pas tout de suite que je ne suis qu’un mensonge, la figure même du sens antique de l’acteur. Ma danse est si simple à faire, mais si difficile à repérer. Je ne suis pas la Véritable, mais plutôt l’Illusion.

Spoiler:

Mes yeux séducteurs se posaient sur lui encore. Il léchait mon poitrail, faisant ma toilette, voulant laisser son passage, son odeur. C’est bon de se sentir comme une reine qui se fait servir par le bas peuple. Bon, je fais parti de ce bas peuple, mais je le domine. Il la dit lui-même non ? Je suis sa metteuse en scène. J’aime tellement dominer. Les autres, les situations, TOUT. Savoir qu’il me suffit de battre des paupières, marcher d’une manière de pimbêche, la queue haute, le regard aussi brillant qu’un éclair, et j’ai ce que je veux. Et ceux que je veux. C’est si facile d’avoir des petits esprits simple.

« Heureusement qu'on n'en fait pas tous les jours, des comme toi ! »

Probablement perturbé par tout ce que je venais de lui débiter. Concentré sur ses désirs enfouis ou cherchant désespérément comprendre ce que je venais de dire ? Seul l’objet de mon plaisir avait la réponse à ma question. Lenteur, langueur, voilà ce qu’il se passait entre nous deux. Lui n’avait plus la tête sur les épaules, moi je contrôlais la situation et absolument tout ce déroulait comme je le souhaitais. Je me servais de ce mâle, me faisant fausse. Le plus drôle c’est que pour lui, je suis vrai. J’avais bien envie de lui chuchoter de toujours écouter les rumeurs, mais… ça signerait la fin de mon petit jeu. Et franchement, je ne voulais pas qu’il se termine. Pas tout de suite.

« Mais sois sûre que je ne regrette pas ! » me dit-il se retrouvant derrière moi, sa queue me caressant le menton.

Bien vite le guerrier s’était décoincé, bien vite je l’avais mené vers mon chemin. Je n’ai pas vraiment de valeur en ce qui concerne le respect. Oh non, bourreau des cœurs, je ne demande que d’autres pour mon bon plaisir. Je suis comme les beaux champignons rouges aux points blancs. Magnifique aux allures provocatrices, mais une fois qu’on y goute, je suis plus empoisonnée que le plus venimeux des serpents. Dangereuse femelle à laquelle il vaut mieux éviter une quelconque Liaison. Un faux ronron sort de ma gorge, seulement là pour enchanter plus encore le matou.

« Attention où tu t’aventure mon chaton, je suis pire qu’une drogue. »

Une petite mise en garde qu’il n’entendra probablement pas. Je me tourne vers lui et lui fait oublier mes mots en me frottant un peu plus contre lui. Ronron mon petit, ronron encore. Ma petite mélodie, mon petit pas de danse, mon arts l’avait envouté. Pauvre petit, je suis si méchante.

« Que comptes-tu faire Crocs Nacrés ? Je t’écoute ou je te regarde. »

Plus provocatrice, aguicheuse que jamais j’attendrais une réaction du félin gris.