Deux doux dingues [LP] (avec Brise Argentée) - END

Mon stupide frère. « Il faut que t’apprenne à laisser tes différents de côtés. » Facile à dire quand on ne sait pas que sa famille entière nous reproche totalement la mort de la mère. Lorsqu’on m’a annoncé ça, c’était évidement pour un entrainement au combat. Lui était fort, moi j’étais rapide. J’essayais d’oublier son lien avec moi, mais ça me laissait une haine en moi que e devais extérioriser. Et devinez qui était contre notre duo infernal ce matin ? Nacrés et Guépard, deux frères qui eux s’entendaient bien. J’enviais pas mal cette famille, j’aurais aimé avoir un frère moins con.

Pendant l’entrainement, je voyais bien que le petit Nacrés se retenait, ce qui semblait agacer Guépard au plus haut point. Nous avons certes « patrouillés » ensemble, mais ce n’était pas vraiment une raison de ne pas se battre comme il faut non ? En tout cas, moi, je ne me retenais pas. Il était gentil quand même ce jeune guerrier, il ne sait pas sur qui il est tombé. Peut-être qu’il peut m’adoucir, me rendre moins… méchante ? J’en doute, il en faudrait beaucoup pour que je ne sois plus… moi.

J’entends finalement les paroles de Guépard contre son frère Nacrés, il n’était pas content. Le pauvre petit chéri, je le déstabilise. Je suis tellement ravie de l’effet que je fais, ce n’est pas beau tout ça ? Je m’approche d’eux, histoire de m’éloigner aussi de mon frère, et leur propose :

« Je vous propose une pause les frangins, histoire que notre Crocs Nacrés reprenne ses esprits. »

Je ne pus m’empêcher de rire. Il restait quand même attachant le p’tit ! Dommage pour lui que je ne suis pas vraiment intéressée. Je suis jeune, je veux juste m’éclater un peu. En vieillissant, je serais peut-être plus sage ? Je m’éloigne un peu du groupe, profitant moi aussi de cette pause. Je m’allonge dans l’herbe, reposant mes muscles qui m’ont demandé pas mal d’effort depuis le début de l’entrainement. Cependant, quelque chose me trottait dans la tête. Ce qu’il s’est passé l’autre jour... J’avais peur qu’il y ai des répercussions. Je n’en voulais pas, ce n’est pas quelque chose pour moi. Oh que non… Cette petite appréhension restait en moi, me faisant l’effet d’une douce crampe l’estomac. La peur en soit. Je n’arrivais pas à trop me détendre. De toute manière, j’ai peut-être une chance d’être stérile ? J’en doute. Mais j’espère. Pour le moment, je laisse le soleil me chauffer la fourrure essayant de balayer mes inquiétudes loin de moi.

Timidement, je sens Nacrés qui s’approche de moi. Oh non mon grand, pas devant tant de monde ! Je tiens à garder de l’intimité. Je rigole de mes propres pensées. Je remarquais un certain malaise chez le guerrier, même dans ses paroles.

« Il est sympa ton frère, Brise. » disait-il tout bas.

Ce n’était pas vraiment la chose à dire. Mon frère est con et ne sait rien faire d’autre que me faire la tronche. Je pense que ce petit crétin de guerrier gris n’avait même pas remarqué mon agacement du fait de travailler avec cet incapable de félin qui est de ma famille. Brrr j’ai honte de partager du sang avec lui. Voyant se dernier approcher l’œil vicieux, pour nous couper dans notre conversation, je me lève, et les oreilles en arrière je lui crache à la gueule.

« Casse-toi Ciel Tempétueux, voir ta sale tronche pendant plus de cinq minutes me donne la nausée, alors sois gentil, et va regarder l’herbe pousser, tu seras plus utile comme ça. »

L’autre se marre et finir par partir, satisfait d’avoir gâche mon petit moment au soleil. Soufflant, je me recouche dans l’herbe. Je n’étais pas vraiment d’une humeur géniale aujourd’hui, il ne manquerait plus qu’un papillon se pose sur ma truffe et se serait la pire journée de ma vie, après la mort de ma mère, bien sûr. Je pose mon regard ambré sur le guerrier gris et lui dit presque désespérée.

« Oh oui très sympa avec toi j’imagine. Sauf avec moi. Mon père un hypocrite et mon frère un moins que rien. »

Je regarde le ciel bleu, pensant à ma mère qui est probablement là-haut. Le papillon qui a causé tout ça est chez les étoiles aussi ? J’pense pas, il doit être dans la dark forest des papillons. Les plus diaboliques. Pourrai-je me confier au guerrier ? Après tout la dernière fois, nous avons été… proches. Il n’est pas méchant, et je dois lui apprendre à ne pas se laisser intimider si facilement.

« Il me reproche la mort de notre mère. Et mon père ne l’avouera jamais, mais lui aussi m’en veut. »

« Ça va s'arranger, sûrement ! Si tu veux qu'on lui fasse ravaler son sourire... quand on reprend l'entraînement moi et Guégué... on pourrait lui donner une leçon de modestie ! »

Il est bien trop gentil à vouloir me remonter le moral. Je rigole légèrement. J’aimerais seulement qu’il arrête de m’en vouloir, mais j’ai tellement appris à détester le truc qui me sert de frère et à le casser que je ne saurais pas faire autrement. Je n’avais même pas envie de le battre, de lui donner une leçon, j’avais juste envie qu’il arrête de me reprocher un meurtre. Je me sens déjà bien responsable alors si seulement le père et le frère pouvaient stopper ça, ça me ferait le plus grand bien. Je ne réponds pas au guerrier gris, je continue à essayer de trouver un peu de réconfort dans l’immensité bleu qui se pavanait au dessus de nous. Essayant de me détendre sous ce soleil chaud. Je pose ma tête sur mes pattes, le regard perdu dans la vague.

« De toute façon la meilleure, c'est toi.

- Je t’ai tapé dans l’œil l’amoureux ? »

J’en rigolais de sa bêtise, je suis loin d’être la meilleure, j’ai tué ma maman et je ne suis pas très douée en combat. Je suis un bien meilleur élément à la chasse. En tout cas ce Crocs Nacrés était bien gentil avec moi, je crois que ma réputation n’est pas venue aux oreilles de tous, je vais lui faire mal à ce guerrier, parce que je ne sais rien faire d’autre. Il a été mon jouet à faire ce que je voulais et bientôt il va faire une chute plutôt rude. Peut-être qu’avant de lui faire mal, je pouvais lui apprendre à être plus résistant ? Plus résistant aux paroles rudes. Avant, j’avais besoin de parler, et un gentil guerrier comme lui n’oserait pas me couper la parole.

« En fait, quand j’étais petite, j’ai pourchassé un papillon, ouais moi, alors qu’ils me font peur. Il m’a conduit hors du camp et sur le chemin du tonnerre. Un monstre est arrivé, j’étais terrorisée et ma mère… »

Je baisse la tête et les oreilles. Cette histoire est encore très douloureuse, pourtant elle date. Les reproches de ma seule famille ne m’ont pas aidés fau dire. Je ne pleurerais pas, parce que j’ai trop de fierté, mais j’en avais bien envie.

« Elle est arrivée et m’a jeté hors du chemin. Elle en est morte. Mon frère m’en veut et ne m’adresse plus la parole. Mon père, lui, il est plus heureux lorsqu’il ne me voit pas. »

En fait, je blesse vraiment tout le monde autour de moi. Pourrai-je empêcher quelqu’un de souffrir encore ? Dois-je chasser Crocs Nacrés pour qu’il me déteste ? Ou est-ce que je dois rester la même ? Je pense que la bonne réponse est la deux. Je secoue la tête pour me reprendre.

« L’origine de ma phobie. Ouuuh tu connais mon terrible secret ! »

Je tente de garder mon air malicieux, mais après ce que je venais de dire, je ne sais pas s’il était bien convainquant.

Je ne sais pas si Crocs Nacrés cherchait à être bienveillant en étant un peu maladroit ou si juste il ne savait pas s’y prendre. Au moins il essayait, enfin je crois ? Disons que d’autres qui veulent m’aider c’est rare, ils cherchent plutôt à me cracher dessus – en général je leur répond tout de suite – lui c’est le contraire. Bien trop gentil ce guerrier.

« Ils sont bêtes... Tu as été sauvée... Ta maman devait beaucoup tenir à toi... Elle veut que tu sois bien... »

Il s’approchait doucement, timidement. Je crois que je l’intimide. Ma mère… Elle me manque, elle doit bien être la seule qui me porte dans son cœur. J’me souviens très bien de son amie, elle en tenait une bonne dose aussi. Je suis bien contente qu’elle soit morte, ça devenait presque du harcèlement, j’étais encore qu’une petite chose fragile ! Cœur de truc… De Rose je crois, je ne sais plus. Le guerrier gris ronronnait tout doucement, je l’entendais à peine. Mon histoire le ravi ? Il est con ou quoi ? Il posait sa patte contre la mienne. Je crois qu’il est juste con en fait. Je retire ma patte rapidement et m’assoie, commençant une petite toilette, avec mon regard qui me colle si bien à la peau. Celui de la provocatrice mais en plus hautaine. Je me rendais de nouveau inaccessible, la prochaine fois je fermerais ma gueule au lieu de raconter mon histoire à un être aussi bête.

« J'ai bien de la chance d'avoir mon frère... Je suis sûr que ma mère t'aimera bien aussi. Et faut absolument que je parle de toi à mon papy... Tu connais Mousse ?

- Non. »

Et j’en ai rien à foutre. Blablabla ma petite vie parfait c’est super, trop génial ! Je le pensais très très fort mais je ne laissais rien s’échapper. J’allais attendre un peu avant de frapper. Je ne les connaissais as mais je suis sûre qu’eux connaissaient ma réputation. Si la réponse est non, je serais très déçue. J’aimerais être connue en tant que pimbêche du vent ou la phobique des papillons – la papiliophobie ? appelez moi Jarry !

« Tant que ta mère n’est pas comme l’autre débile de Cœur de Rose ou j’sais plus qui. C’était une femelle qui ne trouvait rien de plus intelligent que de briser une gamine qui vient de voir sa mère mourir sous ses yeux. »

Je restais toujours impassible, ne laissant passer aucune émotion. Je gardais toujours se regard si arrogant, et légèrement provocateur. Je ne suis bonne qu’à ça de toute manière. Et je crois comprendre maintenant à qui je dois ce comportement. La pote de ma mère. J’ai pas fait gaffe mais j’espère qu’elle ne s’est pas reproduit, il ne manquerait plus qu’il y ai des minis elle.